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dimanche 22 janvier 2012

Un dimanche (presque) parfait...



Le temps  était épouvantable. Poussés par le vent des rideaux de pluie passaient, masquant les versants des collines. C’était comme si  tous les nuages de la création s’étaient donné rendez-vous ici  et s’y soulageaient comme autant de buveurs de bière ayant de justesse atteint les toilettes. Les branches dénudées se tordaient ruisselantes dans le vent. Un spectacle à se poser des questions…

Que fait-on dans ces solitudes ? Ne serait-on pas mieux dans moins de boue, de vent et de pluie ? Dans ces villes qui parviennent, d’autant mieux qu’elles sont grandes,  à amortir le choc des saisons ? 

Les réponses, je les ai. J’ai choisi cet isolement. La soumission aux caprices de l’hiver est  le prix à payer pour que le  printemps qui viendra soit fête. Ce dimanche, j’en ferai un heureux moment d’hiver.

En voici la recette : Feu de bois, plat d’hiver, lecture, cigare et Armagnac. Le vent optimisant le tirage, le feu prend, s’élève, ronfle, craque et réchauffe. Il sera mon fond sonore tour à tour ronronnant ou pétaradant. Après avoir affronté les bourrasques pour chercher les légumes dans la resserre, on les épluche, les tranche ; on fait dorer la viande dans une cocotte, assaisonne, saupoudre de farine, ajoute du vin blanc, tourne, y plonge carottes et oignons tranchés et recouvre le tout d’eau. Dans deux heures la blanquette sera prête. Ce sera mon repas du soir…

Après un rapide casse-croûte l’après-midi bien entamé se muera peu à peu en soirée. Bien assis dans mon canapé, j’alterne infimes goulées d’Armagnac et bouffées de cigare. La liqueur et la fumée sucrées se mêlent en ma bouche. Combinaison parfaite. Le feu crépite suivant les caprices du vent. Je lis « Bella Ciao », court roman  D’Eric Holder qui rappelle Philippe Djian. Cigare et Armagnac sont loin déjà quand  je termine sa lecture que seul a interrompu l’ajout de bûches dans l’âtre. Le temps  du repas approche. J’épluche les pommes de terre, les mets à cuire et prépare la sauce à la crème dont je napperai la blanquette.  J’y ajoute, une idée comme ça, une cuillérée de moutade…

Le résultat est parfait. Je me régale avant de regarder  "Échappées belles » qui m’emmène en Jordanie,  Pétra et autres lieux, avant de continuer le tour de la Mer Noire. L’émission terminée, j’entame la lecture d’un roman de Nancy Huston avant de m’endormir…

Rien n’a cloché, alors pourquoi ce « presque » parfait ? Parce que,  pour un dimanche, ce jour avait un défaut rédhibitoire : on était samedi.

12 commentaires:

  1. J'allais faire un commentaire ronflant comme un bon feu dans une bonne cheminée, quand votre chute intervint (et non "intervena", comme récemment j'entendis une personne dire, à ma stupeur). Mais alors, qu'allez-vous faire aujourd'hui ? Remettre ça ? Où vous allez faire comme si on était lundi ?

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  2. Ben oui, c'est ça mon problème ! Vu que la sagesse populaire nous enseigne que ce n'est pas tous les jours dimanche, je ne sais trop quoi faire aujourd'hui...

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  3. Je me disais aussi ya un truc bizarre.
    Il parle comme Zorba, en mélangeant les temps.
    Très bel appel au bonheur serein.
    Bon Dimanche, m'sieur Jacques !

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  4. Tout le malheur des hommes vient de ne savoir rester en repos au coin du feu.

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  5. Pour vous consoler, pensez un peu à moi : 12 000 signes à écrire, plus de tabac et pas une goutte d'alcool dans toute la maison…

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  6. Vous décrivez une ambiance d'hiver que je connais bien quoique située pour ce qui me concerne plus au sud. Le feu. Cet indispensable ami que sous aucun prétexte il ne faut laisser mourir. L'alcool (pour moi le vin et rien d'autre) et la fumée d'une cigarette, un bon bouquin et le silence, la nuit qui tombe à 5 heures et l'éternité devant soi avant le sommeil, un peu de musique aussi.
    Mais aucune connexion internet pour en parler.
    Dans ces conditions je conçois très bien que le printemps soit une fête; mais il l'est aussi à Paris, n'en doutez pas.

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  7. Et puis, c'est vrai, dans pareil contexte on prend volontiers un mardi pour un dimanche.
    Sauf que le Super U est ouvert le mardi.

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    1. J'ai vécu dans de grandes agglomérations : Londres, Paris. ce n'est pas tout à fait pareil : la ville gomme en partie les saisons. Pas totalement, c'est vrai...

      Ici, je fais l'essentiel de mes courses tous les quinze jours...

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  8. Vous avez un Samedi bien calme, tant mieux pour vous.

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