« Toute situation qui met une
personne dans l’embarras, lui causant un sentiment d’impuissance
ou qui la rend incapable de réagir. », telle est la
signification que M. Wiktionnaire donne à mon titre. En fait, face à
l' « affaire » Benalla, je me sens bien seul tandis
que beaucoup s'émeuvent. En effet quand mes amis réacs (en total
accord avec des media qu'en général ils fustigent) y voient une
affaire d'État, j'ai du mal à considérer qu'il y a là de quoi
fouetter un chat. J'ai même tendance à considérer que le président
exagère son importance en y voyant une tempête, fût-ce dans un verre
d'eau. Un pet dans la toundra un jour de grand vent me semblerait
même excessif pour ce qui à mes yeux constitue un non-événement.
Si j'ai bien compris, M. Benalla,
entraîné par son tempérament fougueux aurait participé à
l'interpellation de deux braves jeunes qui, comme tout bon citoyen a
coutume de le faire histoire de se désennuyer en ce jour d'oisiveté
qu'est le 1er mai, jetaient des projectiles sur les forces de
l'ordre. Incroyable, non ? On croit cauchemarder, c'est un
indéniable retour aux heures les plus sombres non seulement de notre
histoire mais aussi de celle de l'Univers et de son voisinage !
Du moins pour certains.
Ce qui serait surprenant, si l'on
n'était pas complotiste (un complotiste étant quelqu'un qui ne gobe
pas sans ciller ce que les media veulent qu'il ingurgite), c'est
qu'il ait été fait la moindre mention de cet incident. Sauf que, le
soir même du drame circulait sur les réseaux sociaux une vidéo sur
laquelle apparaissait, curieusement identifié, M. Benalla. A croire
que les gens ayant mis en circulation ledit document visuel étaient
parfaitement au courant de l'identité et de la fonction tenue par ce
personnage et considéraient qu'il était de nature à lui nuire, ce
qui ne manqua pas, si on en croit certains, de se produire :
prévenu des dangers potentiels que l' « affaire »
pouvait représenter pour l'Élysée si des malfaisants s'en
emparaient, le ministre de l'intérieur en référa à la présidence
et des sanctions, que je juge personnellement disproportionnées au
non-événement, furent prises. Sûrs de se trouver ainsi à l'abri
de la tourmente, chacun retourna tranquillement à ses occupations.
Hélas, quelque deux mois et demi plus
tard, alors que commençaient à lasser les résultats de la coupe du
Monde de baballe, l' « affaire » resurgit, présentée
comme susceptible de saper les fondements de notre république !
Les rumeurs les plus folles et de toute espèce se répandirent,
acceptées comme argent comptant par tout ce que le président compte
d'ennemis. Et ça fait du monde ! On monte des commissions
d'enquête parlementaires, on somme ministre et hauts fonctionnaires
de s'expliquer. On accuse certains de mentir. On blame la présidente
de la commission pour n'avoir pas convoqué les bonnes personnes (qui
seraient en fait de bien mauvais sujets!). On dépose des motions de
censure ayant autant de chances d'aboutir que votre serviteur d'être
nommé archevêque de Canterbury* d'ici la fin du mois. Bref, le
tout-république est en grand émoi. Et c'est inquiétant.
Car de plus en plus, ce qui fait
recette en politique, ce ne sont pas des débats sur les problèmes
de fond que connaît notre pays mais des « affaires »
totalement anecdotiques artificiellement montées en épingle par les
media. Et pendant ce temps, l'inexorable dérive vers l'abîme de
notre pays continue. Pauvre France !
*Ou plutôt de Cantorbéry, restons Français !
*Ou plutôt de Cantorbéry, restons Français !