..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 29 juin 2021

La mariée ne sera jamais assez belle !

 

Quand je lis les déclarations de mes amis « Réacs », une chose me frappe : ils attendent la petite fée bleue, le Père Noël, Godot, Superman, Superwoman, ou plus généralement rien du tout. L’offre politique à droite, à de rares exceptions près, ne leur convient pas.

Pour ce qui est des Royalistes, à part détester la « Gueuse », on voit difficilement ce qu’ils attendent. La restauration d’une monarchie absolue de droit divin ? Une monarchie constitutionnelle ? Va savoir, Édouard…

Pour les fachophiles, les choses sont claires : rien ne saurait sortir du vote.

Les UMPéistes de droite (à mes yeux un oxymore) considèrent leurs « champions »comme les seuls capables de réellement mettre en pratique certaines des attentes de l’électorat du RN (immigration, sécurité, communautarisme). Je les admire ! Après le quinquennat Sarkozy qui n’eût de cesse que de trahir l’électorat que sa campagne avait su capter, il faut vraiment une grande naïveté pour y croire.

Pratiquement, et à quelque section de la réacosphère qu’ils appartiennent, ils se comportent finalement en disciplinés élèves des media. Ils leur ont dit que madame Le Pen est incapable, manque d’envergure, d’expérience (ce qui, au vu des résultats obtenus par les « expérimentés » depuis quelques décennies, est tout de même comique), d’équipes performants bref qu’elle n’a pas sa place comme éventuelle candidate à occuper la magistrature suprême.

Le débat tenu il y a plus de quatre ans est ressorti ad libitum afin de justifier ces tares profondes. Curieusement, si, pour stigmatiser la « perdante » on ne se gène pas, les merveilleux résultats du « gagnant » ne sont pas suffisamment soulignés. Pourtant notre rempart contre le chaos promis a connu d’éclatants succès : Gilets Jaunes, grèves sans fin, émeutes diverses. Un parcours sans faute !

Le problème me semble être un manque d’esprit de synthèse. Si l’on attend qu’un (e) candidat (e) coche toutes les cases de ses attentes, on n’en trouvera jamais et, ce faisant, on laissera le champ libre à ses adversaires de tout poil. On en restera à la délectation morose de l’incompris sûr de la justesse de ses vues.

Au contraire, si on se contente de voir les candidats défendre des points vue en accord avec ses préoccupations majeures et qu’on sait oublier les points de divergence, on avancera. C’est cette « doctrine » que j’applique depuis des décennies.

Un leader n’a pas à être (ou plutôt paraître) le meilleur en tout. Il lui suffit d’avoir des opinions claires sur certains points et la volonté d’imprimer aux « spécialistes des spécialités » des lignes générales d’action. Tant pis s’ils ne domine pas les arcanes du droit, s’il est incapable d’un triple salto arrière, s’il pourrait être plus affûté en matière économique, s’il ne sait pas faire faire bouger ses oreilles, etc. Il pourra déléguer ces savoir-faire aux loufiats qui ne manqueront pas d’accourir au secours de sa victoire.

dimanche 27 juin 2021

Fraises : la solution, cochonnailles : suite et projets

 

Il y a des années à pommes, des années à fraises, des années à haricots, des années à courgettes, des années à tomates, des années à patates, des année à escargots, des années à fourmis, des années à cloportes… La vie du jardinier est variée.

L’an dernier, ce furent les pommes. Des dizaines de kilos dont je ne savais trop quoi faire. J’en donnais des cageots entiers à qui en voulait, j’en faisais de la compote. Cette année peu de pommes mais des fraises à foison. J’ai beau les apprécier, quand j’en récoltais plus d’une livre par jour, je ne parvenais pas à les consommer. Je les congelai donc mais le résultat fut, comme m’en avait prévenu Le Rabouilleur décevant : décongelée, la fraise, si elle conserve ses arômes devient molle et peu présentable. Tout juste en la mixant puis en la mélangeant avec du yaourt à la grecque et un peu de sucre en faire un entremet acceptable mais une tarte aux fraises molles ne ressemblerait à rien.

C’est alors que me vint l’idée d’en faire des crèmes glacées. Ma mère en confectionnait mais s’y formaient des cristaux. Pour les éviter, une sorbetière s’imposait. J’en trouvai une quasi neuve à un prix dérisoire sur Le Bon coin. Admirez la bête :

Je trouvai une recette, préparai ma pâte à crème, la laissai reposer 4 heures dans le frigo avant de la verser dans le récipient à glace qui sortait frigorifié après 24 heures passées dans le congélateur, laissai le moteur tourner pendant 40 minutes et obtins un bon litre de crème glacée que je mis au congélateur :

Ainsi, je vais pouvoir savourer sous une forme que j’apprécie beaucoup les plus de quatre kilos de fraises que j’ai congelés. Comme l’appétit vient en mangeant et que, sans variété, la vie devient morne, je vais prochainement me lancer dans la glace à la vanille…

Le sucré, c’est bien mais il n’y a pas que ça dans la vie. Me souvenant des paroles prophétiques du bon André Malraux selon lequel « l’année 21 sera charcutière ou ne sera pas » (je cite de mémoire), je me suis empressé de conforter son opinion en confectionnant des terrines de pâté, de rillettes, des rillons, des magrets de canard séchés des filets mignons du même métal. Avant hier et hier, j’ai employé mes loisirs à préparer la terrine de pâté de campagne de deux kilos que voici :

Des semaines de délices en perspective ! Demain, je passe à une nouvelle fournée de rillettes. Mais je n’en resterai pas là. Pour honorer la mémoire du vieil André, viendra le temps des pâtés de lapin, de sanglier et peut-être même de pangolin...

vendredi 25 juin 2021

Les escargots sont des salopiauds


 

Voilà ce qui reste de mes embryons de courgettes

Je n’aime pas les escargots. Certains en mangeraient sur la tête d’un teigneux. Ce n’est pas mon cas. Si on fait abstraction de la sauce au beurre, ail et persil qui peut les accompagner, je les trouve insipides et leur consistance caoutchouteuse ne m’attire guère. Mais mon manque d’intérêt se transforme en haine farouche dès qu’il s’agit de jardinage. L’an dernier, suite à une prolifération inédite, j’ai mené contre cette maudite bête une guerre sans merci. En effet, ces ravageurs avaient la fâcheuse tendance de manger mes haricots verts dès que ceux-ci sortaient leurs cotylédons de terre. Les rares qui avaient la chance d’échapper à leur gloutonnerie se voyaient dévorés à un stade ultérieur de développement. Je dus en ressemer plusieurs fois pour obtenir une maigre récolte. Au début de cette guerre, je choisis l’arme chimique : des granulés. Mais il semblait qu’ils leur préférassent les plantules naissantes. Il faut dire que les effectifs de leur armée était impressionnants. En faisant un soir un tour de jardin, j’en écrasai de nombreux au passage. Je décidai donc de m’en débarrasser par un écrabouillage systématique. Les soirs de pluie, c’est par dizaines que je les voyais parcourir mes allées de ciment, en route vers de nouveaux ravages.

Cette année, ils sont bien moins nombreux mais ils demeurent nuisibles. J’avais en mars acheté quelques plants de courgettes que je laissai dehors. Quelques jours plus tard il n’en resta que des moignons de tiges qui ne tardèrent pas à mourir. Lorsque j’en rachetai début mai , je pris la précaution après les avoir mis en place de les entourer d’un paillage de lin afin d’empêcher ces baveux parasites de les atteindre. Malheureusement, la technique ne parut pas efficace car dès qu’apparaissait la moindre fleur et le moindre embryon de courgette, ils étaient dévorés. Ces vandales gastéropodes allaient jusqu’à me narguer en continuant leurs agapes quand je les y surprenais au matin, ce qui entraînait une réduction drastique de leur espérance de vie. Je tendis un filet pour les dissuader de s’approcher mais ils continuèrent leurs ravages. J’ajoutai sans trop d’espoir des granulés. On verra si j’en viens à bout ou s’il me faudra me résigner à une année sans courgettes…


L’autre jour, une jeune « amie » Facebook, publiant la photo d’un mimi petit n’escargot traînant sa baveuse présence sur une vitre la commenta en disant que pendant ce temps il ne pensait pas à boulotter ses courgettes. Je lui conseillai donc de profiter de ce moment de distraction pour l’éliminer. Je constatai un peu plus tard que mon commentaire avait disparu. Je suppose que mon conseil avait dû être considéré comme cruel et partant inacceptable. Je vois dans cet épisode purement anecdotique un symbole de la confusion qui règne dans les esprits de bien des jeunes (et pas que) : on déplore dans le meilleur des cas les ravages des nuisibles mais de là à tenter d’y trouver remède, il y a un pas qu’on ne saurait franchir. On se réjouit de voir des loups, animaux pleins de douceur, réapparaître après des siècles d’éradication. Qu’importe qu’ils fassent des dégâts dans les élevages, ils sont si beaux ! On se désole de l’insécurité grandissante mais on ne souhaite en aucun cas s’attaquer sérieusement à ses origines. On devient de plus en plus mignon dans un monde demeuré cruel. C’est une excellente manière de régresser vers la barbarie.


Le jour où je voudrai élever des escargots, je leur offrirai peut-être des courgettes mais tant que ce ne sera pas le cas, je défendrai ces dernières à tout prix.


lundi 21 juin 2021

D’une catastrophe

En entendant les commentaires sur les élections d’hier, trois thèmes se dégagent : l’abstention, l’échec du RN et la prime aux sortants.

L’abstention de deux électeurs sur trois est un camouflet infligé à notre démocratie. C’est indéniable. Quelle leçon peut-on tirer d’une telle élection sinon que les gens, du moins plus de deux électeurs sur trois, ne sont pas allé voter ? Que ce soit parce qu’ils avaient poney, peur d’attraper la cachtapiane galopante, n’avaient pas eu l’occasion de mettre les proclamations dans la poubelle de tri sans les avoir lues, qu’ils ne voulaient pas interrompre la passionnante conversation qu’ils avaient avec leur belle-mère venue de Tarascon pour sa visite annuelle , qu’il faisait trop chaud, trop froid, trop humide ou trop sec, que leur rencard avec la voisine du dessus dont le mari était scrutateur s’est éternisé ou pour toute autre raison valable ou pas, la seule explication objective du taux historiquement élevé de l’abstention reste que les électeurs ne sont pas venus voter.

Toutefois, les commentateurs politiques, sont payés pour interpréter les scrutins et s’en tenir au constat ci-dessus exprimé serait de leur part une forme d’abandon de poste. Consciencieux comme on les connaît, ils se sont donc attelés à tirer des leçons des résultats d’un scrutin pourtant manifestement insignifiants. Exercice périlleux, s’il en est mais, la peur n’évitant pas le danger, il s’y sont lancés avec la bravoure et l’intelligence qu’on leur connaît. Avec un ensemble émouvant, ils sont donc arrivés à deux conclusions à savoir que, premièrement, le RN est loin d’avoir atteint les scores annoncés par les sondeurs ce qui démontre clairement le manque d’adhésion des Français à ce parti et deuxièmement que les sortants ont bénéficié d’une prime.

De là à ce qu’on prévoie pour le RN un enterrement de première classe, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir. Pour ce qui est du succès éclatant rencontré par les sortants, il ne vient à l’idée de personne de le relativiser. Si l’on prend, par exemple le score faramineux de 41,39 % qu’a obtenu M. Xavier Bertrand et qui, selon lui, lui ouvrirait les portes d’une candidature à l’Élysée, loin d’être un raz de marée , il n’est obtenu que sur 33 % de votants soit en fait seulement 13,65 % des inscrits ou encore moins d’un électeur sur sept. Suivant le même mode de calcul, M. Wauquiez triomphe avec 14,27 % des inscrits et Mme Pécresse est plébiscitée par 11,8 % des inscrits soit un tout petit peu plus d’un inscrit sur neuf. Pas de quoi pavoiser.

Si l’on constate le même taux de participation au second tour, en cas de triangulaire, un candidat pourrait se voir porté à la présidence de région avec seulement 34 % des suffrages exprimés et partant, ne représenter que 10,88 % des inscrits. Ne parlons pas d’éventuelles quadrangulaires...

Plutôt que de gloser sur le (voire se réjouir des) victoires et échecs de tel ou tel mouvement ou parti, il me semble que nos chers commentateurs feraient mieux de consacrer leurs efforts à souligner l’ampleur de la catastrophe démocratique qui vient de se produire et d’alerter l’opinion sur les dangers que l’abstention fait courir à la stabilité politique du pays, bien plus inquiétants que ceux supposés entraînés par l’élection de membres d’un parti qui leur déplaît.

Comme j’ai voté hier, j’irai voter dimanche prochain. Le cœur lourd et inquiet pour la France. 

dimanche 20 juin 2021

L’illusion de l’homme ou de la femme providentiel

 


Beaucoup, à droite, se prennent à rêver que le destin ou quelque puissance occulte va, d’ici les élections présidentielles sortir de son chapeau (mais le destin possède-t-il seulement un chapeau ?) un homme ou une femme providentiel comme prestidigitateur en sort un lapin. Cette personne saura réunir les suffrages des droites autour d’un programme capable de résoudre les problèmes de la France et de mettre fin à des décennies de décadence.

L’idée est séduisante. Cette aspiration est basée sur la conviction que Mme Le Pen ne sera jamais élue, que si elle l’était ce serait le chaos et que n’importe comment elle n’a ni les capacités ni les équipes susceptibles de lui permettre de bien gouverner le pays.

Des noms circulent : Zemmour, Ménard, Morano, les généraux Trucmuche ou de Machin. Est-on vraiment certain qu’ils possèdent ce que Mme Le Pen n’aurait pas ? Ont-ils le cuir assez épais, suffisamment d’expérience du combat politique et de ses chausses-trappes pour mener campagne ? En ont-ils seulement l’envie ?

En admettant qu’une telle personne existe et qu’elle propose de manière crédible un programme capable de rallier les suffrages sur les problèmes d’immigration, d’identité nationale, de sécurité, peut-on concevoir qu’elle ne déclenchera pas une massive levée de bouclier de la part des antifas, gauchistes de tout bord, partis « de gouvernement » et de leurs relais médiatiques ? Croit-on que la bonne Marine se dira qu’il faut lui laisser la place ?

Il me semble que le seul résultat qu’on pourrait espérer cette personne serait de glaner une partie des suffrages de la frange droite de l’UMP et des plus tièdes partisans du RM avec pour possible conséquence d’empêcher l’accès au second tour à ce dernier et de laisser face à face MM. Macron et Bertrand (ou un autre guignolo du même acabit) , nous laissant, pour parodier cette vieille fripouille stalinienne de Jacques Duclos, le choix entre « Benêt blanc et blanc benêt ».

Plutôt que d’attendre un éventuel miracle, je crois qu’on ferait mieux d’avoir le courage d’assumer ses priorités et de courir les risques qu’elles peuvent (ou pas) entraîner. Quoi qu’il arrive d’ici un an, je suis persuadé qu’en 2022 comme avant les Français choisiront les gouvernants qu’ils méritent. N’importe comment penser que ce sont les mauvais dirigeants qui créent la décadence ou que c’est la décadence qui fait choisir les mauvais gouvernements revient à se poser la question de qui a commencé de l’œuf ou de la poule. Question inutile, vu qu’en l’état actuel des choses l’un et l’autre vont de pair.

mercredi 16 juin 2021

Plaisir du matin

 

Parmi les éléments constitutifs de mon bonheur, celui du tour matinal de jardin n’est pas des plus négligeables. Une fois pris mon petit déjeuner et après avoir consacré un temps suffisant à mes mots croisés, toujours en pyjama, je vais faire le tour du propriétaire. Cette année, vus le temps particulièrement pourri ou froid des mois d’avril et de mai, et le temps que me prenait la rénovation des pièces d’eau du bas, ce n’est qu’avec beaucoup de retard que je me suis remis au jardinage. Au mois de mars, j’avais préparé le terrain mais deux mois de négligence avaient laissé tout leur temps aux mauvaises herbes pour en reprendre le contrôle. Aussi avant de commencer plantations et semis, ai-je dû remettre le terrain en état. Le temps chaud revenu me permettra-t-il de rattraper les retards accumulé, nous le verrons bien.


L’intérêt de cette promenade matinale consiste à constater les progrès accomplis par les végétaux d’un jour sur l’autre. Ils sont très significatifs grâce à la chaleur ambiante et à mes arrosages.

Les bulbes de glaïeuls pointent leurs petits glaives (glaïeul vient du latin « gladiolus ») vers le ciel.


Cinquante plants de ratte ont sorti leur feuillage. Ceux du voisins sont déjà en fleur mais peut-être que voir l’état de sa salle de douche et de ses toilettes me consolerait.


les premières plantules de haricots verts sortent leurs cotylédons. Je vais pailler leur entourage afin d’éviter que, comme l’an dernier, les escargots et les limaces ne s’en repaissent.


Un miracle s’est produit : mes deux pieds d’artichauts que les fortes gelées dont nous avons souffert avaient selon moi totalement détruits sont repartis de plus belle et, bien qu’on ne les voie pas encore, plusieurs bourgeons sont en pleine croissance.




J’avais, en avril acheté des plants de courgettes et de tomates. Je les avais laissés dehors afin qu’ils profitent des pluies et qu’ils s’acclimatent. Hélas, je n’avais pas prévu que les escargots feraient un sort aux plants de courgettes, n’en laissant qu’un moignon de tige qui ne tarda pas à mourir. Ceux de tomates souffrirent des gelées et prirent une inquiétante teinte brune. Quand j’eus remplacé la serre à tomates achetée l’an dernier et que les tempêtes hivernales avait détruite, je leur donnai cependant leur chance en les plantant dans la nouvelle serre et très vite, elles reprirent du poil de la plante. Je leur offris la compagnie d’un pied de poivron qui ouvrit récemment sa première fleur. De nouveau plants de courgettes vinrent remplacer les plants défunts à l’extérieur, je les préservai des escargots par un paillage, et hier matin l’un d’eux vit éclore sa première fleur.

La promenade matinale, n’a pas pour but que de s’émerveiller sur les progrès des végétaux, elle est également l’occasion de récoltes, ou, plus exactement d’une récolte : celle des fraises. Si celle-ci avait un bon mois de retard sur celle de l’an dernier , elle se montra d’une abondance remarquable. S’il me fallut attendre le 2 juin pour manger mes premières fraises, la production alla ensuite croissante et plus d’une semaine durant se situa entre 400 et même plus de 500g par jour. Des quantité que j’aurais à moi seul été bien en peine de consommer je me suis donc vu contraint à en congeler. Plus de deux kilos de fraises attendront donc, dans le congélateur, que l’envie d’elles me reprenne. Voici mes récoltes des 13 et 14 juin, près d’un kilo en deux jours :

Le temps des fraises tire à sa fin. Viendra bien vite celui des courgettes des artichauts et des haricots verts que je récolterai petits, quand leur goût et leur tendreté les rend incomparables à ce que pourrait fournir le commerce. Pour tomates, rattes et poivrons, il faudra attendre mais le jardinage est une école de patience.

dimanche 13 juin 2021

Du risque populiste

 

A la fin d’une journée agréable passée en bonne compagnie, j’allumai hier soir mon poste de télévision. Sur C news, je découvris une émission où la jolie Eugénie Bastié et la sémillante Gabrillelle Cluzel interrogeaient M. Domnique Reynié sur son dada, à savoir le populisme et le(s) risque(s) (probablement mortels) qu’il représente. Ce professeur à Sciences Po, directeur général du cercle de réflexion (think tank, pour mes lecteurs franglophones) Fondapol, et en tête de la liste LR-UDI lors des régionales de 2015 en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avant de voir son élection invalidée n’est, on le voit, pas n’importe qui. Comme disait l’ex-logeuse de ma première affectation professionnelle, c’est le genre d’homme qui « parle mieux qu’un lièvre mais qui ne court pas si vite ». Un sachant à qui on ne la fait pas. C’est donc avec piété que j’écoutai ses propos.

Pour résumer, en gros, le populisme c’est pas bien mais alors pas bien du tout. Pour être plus précis, le populisme a à sa tête des « entrepreneurs en démagogie (sic) » qui n’ont « pas idée de ce qu’il faut faire (resic) »ce qui mènera forcément à des catastrophes telles que la destruction du système démocratique qui est « moralement indépassable » suite à une « trahison de la volonté populaire » . Le populisme est donc une « pathologie politique »(sic, resic et sic de der!) issue d’une crise de la démocratie.

Mme Cluzel lui fit remarquer que, pour se voir détruit, le système démocratique n’avait pas eu besoin du populisme quand on faisait rentrer par la fenêtre parlementaire un traité qu’on avait mis à la porte par voie référendaire* et quand le parti qui recueille le plus de suffrages est ridiculement représenté au parlement. Sans en disconvenir, le brillant Reynié admit qu’une certaine crise existait mais que le système démocratique était quand même un truc vachement bien.

Sans me mettre en rage (je suis d’un naturel paisible) ces propos m’agacèrent un peu. Ne serait-ce que parce que ce sont les tenants de la gauche et de la droite dites « de gouvernement » qui stigmatisent du terme de « populistes »ceux qui ne partagent pas leurs opinions, principalement quand il s’agit d’immigration, d’identité ou de sécurité. De plus, l’électorat « populiste » est présenté comme un ramassis d’inconscients bernés par des démagogues aussi incompétents que malhonnêtes. Je m’en sens un rien insulté.

Il faudrait donc n’accorder ses faveurs qu’à des gens dont l’expertise et le talent nous ont amenés à cette situation de chaos (jusqu’ici à relativement bas bruit) qui a progressivement amené à l’émergence et à la croissance de cet haïssable populisme, l’ancienneté dans l’impéritie étant présentée comme un gage de compétence ! On ne change à aucun prix une équipe qui perd !

Plutôt que de réaliser que leur discours passe de moins en moins bien, MM. Reynié et consorts préfèrent continuer de défendre un système, selon eux, « moralement indépassable » mais économiquement et culturellement destructible comme nous pouvons chaque jour le constater et qui parvient de moins en moins à assurer la sérénité sociale qu’il est supposé garantir.

* La reformulation de ses propos est de votre serviteur.

mercredi 9 juin 2021

Le trousseau

 

Il y a quelques jours, j’ai regardé le film « L’entourloupe » avec Jacques Dutronc, Gérard Lanvin et surtout le génial Jean-Pierre Marielle dont le numéro de camelot baratineur justifie à lui seul la vision de ce film. Marielle y encadre une équipe de bras-cassés qui, dans le marais poitevin, tente de vendre à de pauvres paysans des encyclopédies médicales de luxe dont ils n’ont pas plus l’utilité que les moyens de les payer.

Cela m’a fait me souvenir d’un curieux épisodes de ma vie commerciale. Un jour un individu demanda à me voir. Je le reçus dans mon bureau et il me demanda si je faisais le trousseau. Je ne saisis pas bien où il voulait en venir. Il m’expliqua qu’il s’agissait d’un colis de linge de maison que la jeune mariée était censée apporter au ménage lors de son mariage. J’avais bien entendu parler de cette coutume mais nous étions au milieu des années quatre-vingts et je pensais qu’elle avait depuis belle lurette disparu. Il m’expliqua qu’il n’en était rien dans le fin fond des campagnes berrichonnes et que si je pouvais lui en fournir de beaux, il me les achèterais. Je lui assurai que lors de mon prochain voyage à Paris, je tenterais de trouver son bonheur. Rendez-vous pris après mon retour, je me rendis donc rue Sedaine, dans le XIe, Mecque du linge de maison.

Sans trop y croire, j’exposais à X (je ne me souviens plus de son nom), le vendeur de mon principal fournisseur, la curieuse requête qui m’avait été faite. Loin d’en être surpris, il me répondit qu’il n’y avait pas de problème, qu’il allait me préparer ça. Il se mit donc à rassembler divers articles (couvertures, draps, nappes, serviettes de bain et de table, gants de toilette, etc) susceptibles de répondre aux besoins en linge de maison d’un foyer. Seulement, ils constituaient un ensemble totalement hétéroclite par la couleur, la nature des tissus. Un bel ensemble d’articles dépareillés dont je n’aurais voulu d’aucun chez moi.


- Tu es sûr que ça peut convenir, lui demandais-je ?

- Pas de problème, il va être content ton gars !

- Et à combien tu me le fais ?

- Cinq-cents Francs.

- Et je le lui vends à combien ?

- 1000.

- Tu crois qu’il va accepter ce prix ?

- Bien sûr, il va le faire péter à 2 ou 3000. Bon, il faut que j’emballe tout ça. Se servant d’un fort papier kraft (on faisait décidément dans le luxe le plus effréné) il confectionna un volumineux colis qu’il ficela avant de m’expliquer qu’il fallait nouer la ficelle de telle façon qu’en tirant dessus cela permettait que se répandît sur la table de ferme, un flot de linge propre, par sa magnificence, à lever les dernières hésitations du potentiel client.

Je chargeai ledit colis et mes autre achats dans le camion et retournai à Châteauroux, toujours aussi sceptique quand au succès de cette transaction. Au jour et à l’heure dite mon client se présenta, parut pleinement satisfait et me régla les 1000 Francs rubis sur l’ongle. Quelques jours plus tard, je le vis revenir. J’étais un peu inquiet comme le jour où après avoir vendu un bon prix quelques centaines de paires de chaussures que je n’arrivais pas à vendre à un manouche, je vis son camion arriver sur le parking. Craignant qu’il ne vienne au renaud (m’exprimer vertement ses désillusions) je n’en menais pas large. Il n’en était rien. Enchanté de son lot, il était venu m’acheter le reste de mon stock.

Mon trousseautier était dans le même état d’esprit. Il me demanda de lui ramener au plus tôt 3 trousseaux. Ensuite, je ne le vis plus. Je suppose que le succès lui ayant donné des ailes, il avait décidé de se passer de mon intermédiaire…

Cela confirme que, si bien des espèces d’oiseaux se raréfient, le pigeon, quant à lui, ne risque pas de disparaître.


lundi 7 juin 2021

Le fraisier, un végétal de compagnie méritant

Le cadeau que mes fraisiers m'ont offert ce matin : presque une livre de succulentes fraises !

Il m’est souvent arrivé de recommander ici tel ou tel NAC (Nouvel Animal de Compagnie). Je n’ai aucune idée du nombre de familles, de couples ou de personnes seules qui ont pu, grâce à mes conseils, voir leur foyer égayé par la présence , entre autres, d’un lycaon, d’un capybara, d’un lombric ou d’une hyène, mais je dois avouer que me semble venu le temps d’élargir aux végétaux les sources de compagnie pour une humanité en besoin d’affection.

Cette évolution, je la dois à M. Aymeric Caron, qui avec MM. Mélenchon, Mamère, Plenel et, à un moindre degré, Joffrin, est de ces homme qui accompagnent le difficile cheminement des Français vers la lumière. Végan, antispéciste, ses paroles alimentent ma réflexion. Car en fait, de quel droit excipons-nous pour asservir nos frères animaux ? La question, sans que j’aie encore pu y trouver une réponse, me taraude. J’en suis à me dire que sans totalement exclure la compagnie animale, nous pourrions accorder une place plus importante à celle des végétaux.

Parmi les espèces végétales les plus sympathiques, le fraisier et son pseudo-fruit la fraise me paraît tenir une place de choix. Depuis des millénaires l’homme aime la fraise qui le lui rend bien. Très longtemps, en Europe, il lui fallut se contenter de fraises des bois dont le goût délicieux ne parvenait pas à faire oublier la taille réduite. On essaya bien des sélections et des croisements mais sans résultats probants. Il fallut attendre ce jour béni que fut le 17 août 1714 pour qu’un ingénieur français, un certain Amédée-François Frézier (cliquez sur le lien si vous croyez que je délire) de retour à Marseille ramenât du Chili une fraise blanche qu’y cultivaient les Indiens. Croisée avec une fraise d’Amérique du Nord, elle donna ensuite naissance à notre fraisier cultivé. Quelle aventure !

Aimée de tous, sa culture ne demande que peu de soins. Elle produit, grâce à ses stolons, de nouveaux pieds. Quand vient le joli mois de mars, les plants se couvrent de fleurs qui, plus ou moins rapidement selon le temps qu’il fait, deviendront de délicieux fruits. Peu de soins, des pieds qui se multiplient, une grande générosité fruitière, si au compare le fraisier, par exemple, au chat, au chien, au canari ou au poisson rouge il n’y a pas photo ! De plus, le fraisier est paisible et ne saurait vous nuire. Si coqs, grenouilles, vaches, cloches, tronçonneuses provoquent parfois l’ire des néo-ruraux, on n’en a jamais entendu un seul se plaindre du voisinage d’un champs de fraises.

J’espère vous avoir convaincu d’en adopter.

Pour finir, une anecdote linguistique concernant l’expression « ramener sa fraise ». Contrairement aux idées reçues, la fraise dont je vous parlais n’a rien à voir là dedans. Pas plus que celle du dentiste ou du tourneur-fraiseur. En fait, on trouve son origine dans les Mémoires de Maximilien de Béthune, duc de Sully. Le grand ministre, compagnon d’armes du futur Henri IV, recueillit une confidence de ce dernier du temps qu’il était l’époux de Marguerite de France. Je cite : « Elle nous les casse, la belle doche à toujours ramener sa fraise* » signifiant que sa belle mère, Catherine de Médicis, célèbre pour les fraises qui ornaient son cou, l’agaçait en étant toujours fourrée dans ses pattes. La mode des fraises a passé, l’expression est restée. Ainsi quand un importun intervient de manière inepte dans une conversation continue-t-on de le prier de ne point ramener sa fraise.


* Notez au passage que, bien que Béarnais de naissance, le bon roi Henri entravait et jaspinait parfaitement l’argomuche parigot. 

samedi 5 juin 2021

Un sentiment de bonheur

 

Les Français sont d’incorrigibles sentimentaux. Toutes sortes de sentiments les agitent : sentiment d’insécurité, sentiment d’être envahis, sentiment d’être pris pour des cons, sentiments de ne pas être aussi enrichis qu’on veut leur faire accroire, sentiment que M. Macron n’est pas parfait, etc.

En tant que Français, je ne saurais déroger à la règle et je partage les sentiments sus-mentionnés à part peut-être celui d’insécurité vu que j’ai choisi de vivre dans des endroits paisibles. Mais depuis ce matin, encore plus que d’ordinaire, j’ai le rare sentiment d’être pleinement heureux.

Il faut dire que j’ai d’excellentes raisons pour cela. Alors que je me rendais au magasin de la coopérative pour y faire l’emplette de dahlias, le ciel était bien bleu, le soleil brillait. Ma petite ville normande me parut, et elle l’est, pimpante, propre, fleurie. Un endroit où il fait bon vivre. N’est-ce pas une raison de se sentir heureux ? Et s’il n’y avait que ça…

Les Anglais ont une expression que je mets en pratique : « Count your blessings »que l’on pourrait traduire par « Comptez vos bénédictions » et qui pour moi est l’exact opposé de « Ressassez vos malheurs » maxime trop souvent mise en pratique.

Arrivé à l’automne de ma vie, ma principale source de contentement est de n’avoir aucun regret. J’ai pourtant connu de mauvaises passes mais elles me furent utiles. Comment apprécier le printemps quand on n’a pas connu les rigueurs de l’hiver ? Un peu de soleil quand, comme le disait si bien Brassens, on vit dans « des pays imbéciles où jamais il ne pleut, ou l’on ne sait rien du tonnerre » ? Ça n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, et tant mieux ! Je n’en apprécie que davantage ma sérénité actuelle.

Si on met à part les petits ennuis de santé qui de temps à autre m’ont amené à faire un tour à l’hôpital sans pour autant perturber mon équanimité, j’ai vraiment tout pour être heureux : je bénéficie de revenus qui sans être importants me suffisent, je vis dans un endroit qui me plaît, ma maison est spacieuse et agréable, sauf accident ma forme est plutôt bonne, je sais m’occuper de façon à éviter ce que cet incorrigible boute-en-train de Baudelaire nommait « les longs ennuis », si je vis en solitaire, j’ignore les affres de la solitude. Que rêver de mieux ?

Pour certains, les éléments constitutifs de ce bonheur seraient autant de sources de plaintes. Ils ne supporteraient pas de voir leur santé décliner, auraient l’impression de vivre dans le trou-du-cul du Monde, leur maison serait trop petite (ou trop grande), leurs moyens trop restreints, ils s’ennuieraient comme des rats morts, rechercheraient de la compagnie à tout prix.

N’étant pas un ravi de la crèche, je sais qu’il est possible que les choses se gâtent, que d’insupportables souffrances ou infirmités viennent m’affliger, que des deuils m’accablent. Qu’importe ? J’aurai connu de bons moments. J’aurai su les apprécier. Ce qui est pris n’est plus à prendre…

Pour illustrer mon propos, une vue de mon modeste coin de paradis :


Demain soir, en sirotant du whisky, je compte bien y faire cuire du travers de porc et des tomates sur le barbecue puis m’en régaler arrosé d’un rosé de Corse tout en profitant du serein. Et ça m’suffira.

vendredi 4 juin 2021

Une si longue absence...

 

Presque un mois s’est écoulé depuis mon dernier article. Délai inégalé depuis la création de ce blog, il y aura bientôt dix ans. Comment expliquer cela ? Les raisons en sont multiples. Bien sûr, la lassitude qui fait que ma blogroll ressemble de plus en plus à un cimetière et que depuis une assez jolie lurette le rythme de publication des survivants s’est bougrement ralenti y a sa part. Une perte totale d’intérêt pour ce qui est censé constituer l’actualité n’y est pas non plus étrangère, Toutefois, la raison principale de mon silence est tout autre.

Ce qui a motivé mon absence est une nouvelle crise de bricolite aiguë. Les mois d’avril et de mai se sont avérés climatiquement déplorables, vous l’aurez probablement noté. Alors que pour moi l’arrivée du printemps est synonyme de jardinage, la froidure ou les pluies m’ôtèrent toute envie de renouer avec cette tradition. Plutôt que de me résigner à une coupable oisiveté laquelle est comme chacun sait mère non seulement de tous les vices mais aussi de cette calamité qu’est l’ennui, j’ai donc décidé de mener à son terme la rénovation de ma maison commencée trois ans auparavant. Ne restaient plus à rafraîchir que deux pièces d’eau à savoir les toilettes du rez-de-chaussée et la salle de douche contiguë. Comme à mon ordinaire je m’attelai donc à cette tâche avec l’optimisme habituel qui me fait grandement sous-estimer les difficultés et les délais de mes entreprises.

Nous étions à la mi-avril. Voulant commencer par remplacer le mitigeur du lavabo de la salle de douche, je m’aperçus que cela était impossible sans déplacer la cabine du même nom. Ce faisant, je découvris pourquoi l’écoulement de l’eau d’icelle était défectueux : mon prédécesseur, bricoleur sans talent, avait installé l’évacuation maladroitement, si bien qu’en mettant la cabine en place il en avait écrabouillé le flexible. Y remédier fut aisé. Profitant du déplacement de la cabine, je réalisai qu’en perçant le mur il me serait possible d’installer à partir de l’alimentation en eau froide de la douche une conduite d’eau menant à l’extérieur vers un robinet permettant d’arroser mon jardin. Ce que je fis. Quand le meuble du lavabo et la cabine furent remis en place, j’eus la désagréable surprise de constater que cette dernière fuyait de partout : ses joints en silicone avaient rendu l’âme suite au déplacement. Résoudre ce problème ne fut possible qu’après de multiples tentatives. Le changement du lavabo des toilettes et de son mitigeur fut également l’occasion de nombreux problèmes de plomberie.

Ces questions résolues, je pus terminer mon chantier. Changer le papier peint , installer des lambris en PVC pour masquer les affreux carrelages muraux, remplacer goulottes, interrupteurs et prises, recouvrir le sol de lino et poser des plinthes ne présenta pas de problèmes majeurs. Et voici le résultat :



Les frimas s’étant calmés, je vais donc pouvoir jardiner, activité moins prenante...

Dernière minute : J’ai décidé de rouvrir les commentaires.