..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 29 décembre 2022

Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

 


Le hasard a fait que, lundi dernier, j’ai allumé par mégarde la radio de ma voiture et qu’un sort malin a voulu que la station fût France Inter. Il était un peu plus de 14 heures et l’émission « La Terre au carré » commençait.

Toujours soucieuse de donner la parole à ceux qui pensent (et parlent) correctement, l’émission débuta par des messages d’auditeurs. Je me suis immédiatement senti dans un autre monde. La première intervenante, une jeune femme à sa voix, était en total désarroi : elle demandait conseil sur la manière de parler à son entourage afin qu’il partage ses lubies idéaux. Elle tentait de prêcher par l’exemple : entre autres actions d’éclat au service de la planète, elle avait réduit (ou supprimé) sa consommation de viande, changé de banque (?!), et ne prenait plus l’avion ! Malgré cela, il semblait que ses proches n’eussent rien à cirer de ses exhortations. Ainsi, un copain devait venir lui rendre visite en prenant l’avion ! Que fallait-il qu’elle fît, seule contre tous ? Que leur dire ? Comment leur faire comprendre ?

Une autre intervenant en avait contre les rallyes automobiles ( Paris-Dakar, 24 heurs du Mains (!!!), etc.) qui gaspillaient quantité de carburants fossiles sans le moindre remord de leurs incommensurables crimes.

Ensuite, un « spécialiste du nazisme » se lança dans un parallèle entre l’idéologie hitlérienne et certains aspects de la société consumériste : par exemple les deux étaient partisans d’une exploitation éhontée des ressources minières de la planète et en faveur d’une croissance économique sans limite.

J’ai éteint.

J’avoue que ces « sauveurs de la planète » me laissent pantois. Leurs « actions » leurs indignations, leurs rapprochements audacieux entre des choses qui n’ont rien à voir entre elles me paraissent dérisoires, pitoyables ou risibles. Qu’importe si la jeune femme ne parvient pas à convaincre ses amis ? Quelle part de la consommation mondiale de carburants fossiles représentent les courses automobiles ? Le Parti Communiste Chinois, dirigeant un pays productiviste et grand utilisateur de ressources minières est-il un proche parent du nazisme ?

Il me semble que ceux qui croient en une imminente destruction de la planète (ou plus exactement de la vie sur celle-ci) devraient s’y résigner car la totale transformation des modes de production et de consommation que la réalisation de leurs rêves impliquerait ne saurait se faire du jour au lendemain. Comme un Titanic que son erre entraîne irrémédiablement vers l’iceberg, la catastrophe qu’ils envisagent apparaît inéluctable. Leurs efforts individuels, les multiples interdictions qu’ils préconisent ne changeront rien. Des colibris qui font leur possible pour lutter contre le feu qui ravage la forêt, des fourmis qui pissent dessus pour arrêter l’incendie, voilà à quoi me font penser leurs « actions ». Si la maison brûle vraiment, c’est à sa reconstruction qu’il faudra penser sa destruction terminée. Le reste est bavardage de mouches du coche.

lundi 26 décembre 2022

2000

 


Eh oui, aujourd’hui je publie le deux millième article de ce blog. Le 11 septembre 2011, paraissait le premier. Une lectrice me fit alors remarquer que ce dixième anniversaire des attentats du World Trade Center était une date de lancement un peu bizarre. J’avoue à ma courte honte que cette coïncidence m’avait totalement échappé. Onze ans et trois mois se sont depuis écoulés mais il est toujours là. Bien des choses ont changé depuis, j’y reviendrai.

Vu que mes articles occupent généralement l’espace d’un feuillet Word, réunis en un (ou deux) tomes, ils s’approcheraient par le nombre de pages de Guerre et Paix ou de la Recherche du temps perdu. Cependant, l’apparente similitude s’arrête au volume : le nombre de princes et de comtes qu’on y croise y serait nettement inférieur à celui que compte l’œuvre de Tolstoi, quant aux subtiles analyses sur les personnages et la vie mondaine de Marcel Proust, en rechercher ici la moindre trace mènerait à l’échec. Et d’ailleurs qui songerait à publier pareil ouvrage ?

Sur ces deux mille articles, plus de la moitié sont parus entre 2011 et 2014. Depuis, le rythme a beaucoup baissé. Comme la fréquentation. C’est la destinée de la plupart des blogs. Sur les vingt et quelques que compte ma blogroll, la plupart ont trépassé. Faute d’inspiration ? Faute de lecteurs ? Faute à la lassitude ? Faute à une prise de conscience de la vanité de l’exercice ? Faute à la conjonction de tout cela ? Va savoir…

La baisse de mes publications s’explique facilement : bien que je garde peu de souvenirs de mes écrits comme de mes lectures, j’évite autant que faire se peut de trop radoter. Une fois que l’on a dit ce qu’on pensait de telle ou telle question sociale ou de tel personnage à quoi bon y revenir ? L’actualité ne consistant généralement qu’en de nouvelles confirmations de la folie ambiante, comment s’y appesantir ? Les sujets se raréfient, c’est inéluctable.

Quant à la fréquentation, sa baisse s’explique par une possible lassitude des lecteurs. Les blogs sont un peu (euphémisme) passés de mode. La récente (trois mois déjà) fermeture des commentaires n’a pas arrangé les choses on ne revient plus voir si quiconque a réagi à ce qu’on a écrit. Je ne regrette nullement ce changement tant était intense le désagrément que provoquait en moi les importuns. Avec le temps, je ne supporte plus qu’on m’emmerde. Par ailleurs, le bond que provoque dans les statistiques chaque nouvel article me prouve que, si tant est que je prêche, je ne le fais pas dans un total désert. Combien êtes vous à me lire plus ou moins régulièrement ? Difficile à déterminer ! Quelques dizaines ? Une centaine ? Plus ? Moins ? Mes compteurs divergent tant qu’il serait hasardeux de se fier à eux. Qu’importe au fond ?

Je crois que tant que me viendront des idées, pas nécessairement originales ni d’un grand intérêt, je prendrai plaisir à les exprimer. Pour paraphraser Aragon, j’écris pour passer le temps, petit qu’il me reste de vivre...


vendredi 23 décembre 2022

Noël

 

Je ne suis pas un fanatique de Noël (euphémisme). Je ne vous conterai pas pourquoi je me suis progressivement détaché de cette fête dont la seule magie, à mes yeux, est de pousser une multitude de gens à acheter une multitude d’objets et force bouffe. C’est l’occasion d’échanger des cadeaux. Dans le meilleur des cas, les braves gens se creusent la tête pour trouver des présents qui plaisent vraiment à leurs destinataires. Pas facile car en nos temps de surabondance, ils ont déjà « tout ». Dans le pire, on trouve toujours une babiole à Emmaüs ou chez Gifi qui évitera d'arriver les mains vides. Les récipiendaires s’extasient hypocritement sur la magnificence des cadeaux reçus. Dès le lendemain, il arrive de plus en plus qu’ils les mettent en vente sur Le bon coin, ce qui prouve l’exquise délicatesse des mœurs contemporaines.

Ce Noël 2022 sera le cinquième d’affilée que je passerai seul. Inutile d’alerter les Petits frères des pauvres ni les Petites sœurs des riches dont je n'ai plus guerre d'usage sur ma détresse. J’en suis parfaitement content. Pour moi, ce jour est un jour quasi-ordinaire parmi les 365 autres que compte une année non-bissextile. Comme demeurent en moi quelques réminiscences de soirs du 24 décembre festifs, je marquerai légèrement le coup d’un dîner quelque peu amélioré (foie gras, saumon fumé, pavé de biche sauce grand veneur) mais rien de plus. Pas de sapin, de crèche ni de guirlandes électriques ou pas.

L’atmosphère de joie obligatoire (ou de misère profonde pour les isolés) qu’est supposée provoquer cette fête que la déchristianisation a privée de son origine religieuse m’agace. Les grandes bouffes qui remplacent les messes de minuit commémoratives de jadis m’irritent également surtout que j’ai de plus en plus de mal à les digérer.

Que l’on respecte, comme je le disais dans mon précédent article, les traditions de notre pays me paraît essentiel. Que l’on ait ou non la foi, nous sommes , encore pour un temps, un pays majoritairement de culture catholique. Accepter que le mercantilisme éradique nos racines paraît à mes yeux de non-croyant inacceptable.

Bien sur, je vois tout cela de mon balcon d’individualiste, peu enclin à partager toute liesse populaire, qu’elle soit religieuse, politique, footballistique ou autre. Je souhaite néanmoins à ceux qui le fêtent un sincère


N.B. : Dans ma recherche d’image, c’est en vain que j’ai attendu de voir apparaître, en googlant « Joyeux Noël » des images associant Nativité et Noël : des sapins, des Pères Noël, des « Joyeuses fêtes » mais aucune crèche ! Voilà où nous en sommes.

mardi 20 décembre 2022

Le scandale des crèches

 

Scène insupportable ! 

La ligue des Droits de l’Homme mène ces derniers temps un combat sans merci contre l’installation de crèches de Noël dans certaines mairies. On ne peut que comprendre, apprécier et soutenir ses glorieuses attaques contre cette atteinte inadmissible aux valeurs de la république. Imagine-t-on les dommages psychologiques irréparables que la présence de ce symbole obscurantiste d’une violence inouïe peut infliger au républicain sincère qu’une démarche quelconque contraint à se rendre durant la période des fêtes de fin d’année dans la maison commune ?

En fait, je trouve ces héros de la laïcité un peu timides. Ce n’est pas seulement contre les crèches que devraient porter leurs héroïques combats mais contre la fête de Noël elle-même. Si certains vont jusqu’à contester l’étymologie couramment reconnue de « natalis (dies) » (voir à ce sujet l’intéressante étude de phonétique historique qu’en donne Wikipedia) pour lui opposer une étymologie gauloise (noio (nouveau) hel (soleil) qui rapprocherait la fête de la nativité de la célébration païenne du solstice d’hiver qui tombe environ à la même date. Cela est bel et bon mais outre que, dans ce cas, deux mille ans d’évolution phonétique des langues n’auraient quasiment pas affecté ces deux mots, il n’empêche que les Italiens fêtent « Natale » et les Portugais « Natal » le même jour et que pour ces deux cas l’étymon latin « natalis » est difficilement contestable. Quoi qu’il en soit et syncrétisme ou pas une tradition plus que millénaire fait que le 25 décembre les catholiques et les autres chrétien (en dehors des orthodoxes) fêtent la naissance du Christ. Comment un esprit véritablement laïque pourrait-il accepter qu’une telle tradition perdure à notre époque ?

La seule solution serait de supprimer purement et simplement cette fête comme le fit le calendrier révolutionnaire où le 5 nivôse (25 décembre) était devenu le « jour du chien ». Faudrait-il, dans un élan de républicanisme sincère, rétablir ce calendrier hélas disparu le 11 nivôse de l’an XIV (1er janvier 1806)  ? Tout esprit sainement construit comme celui de nos droit-de-l’hommistes de choc ne pourrait qu’approuver une telle réforme.

Seulement, quelques dangereux réactionnaires voudraient, en dépit de toute logique républicaine, maintenir le lien entre Noël et la nativité du Christ. A leurs yeux (faut-il qu’une coupable folie les aveugle!), un Noël sans crèche serait comme un match de football sans ballon, un repas sans fromage, une belle à qui il manquerait un œil ou un M’Bapé sans Macron. Révolution merci, il existe encore dans notre cher pays des êtres de progrès désireux de piétiner toute tradition visant à maintenir l’obscurantisme.

dimanche 18 décembre 2022

Ce sera sans moi !

 

Ils ont l'air contents !

Il semblerait, si l’on en croit les media, qu’ait lieu aujourd’hui au Qatar un événement d’une importance primordiale. Ce n’est pas pour rien que notre adoré président fait le déplacement ! L’enjeu est de taille : les deux équipes en jeu s’affrontent pour accrocher une troisième étoile à leur glorieux maillot ! Ce qui ne m’impressionne pas tant que ça, vu que le litron consigné d’antan en avait cinq et que le maréchal Pétain en portait sept sur son képi sans être particulièrement révérés aujourd’hui.

Il semblerait que la Nation unanime doive soutenir l’équipe des bleu-foncé (les argentins étant en bleu-pâle si je ne me trompe). Eh bien figurez vous, mes chers amis que loin de soutenir « notre » équipe, j’ai plutôt du mal à supporter cet engouement, qu’il soit général ou supposé tel. En fait, le sport en général et le foot en particulier me laissent totalement indifférent. Comme bon nombre de mes compatriotes (seuls une vingtaines de millions de téléspectateurs ont regardé la demi-finale), je ne regarderai pas le match qui se déroulera à des heures que je consacre à la lecture et à la sieste. Tout juste m’enquerrai-je du résultat histoire de savoir, en cas de victoire, s’il sera utile d’éviter les tombereaux de dithyrambes qui ne manqueront pas de se déverser sur les antennes ou les airs piteux des commentateurs endeuillés en cas de défaite.

Mon désintérêt pour le foot remonte à mon enfance. Je n’ai jamais été sportif, mon physique ne m’y prédisposant pas vraiment, j’étais plus attiré par la lecture. Avec le temps, ça ne s’est pas arrangé. Les débordements de joie puérile que déclenchent les sports chez leurs adeptes comme chez leurs amateurs ne sont pas dans ma nature, c’est dommage, peut-être, mais c’est comme ça. Même si un de mes auteurs favoris s’était vu décerner le prix Nobel, ça ne m’aurait pas fait descendre dans la rue pour fêter ça. Il faut bien reconnaître qu’un tel prix, quelle qu’en soit la discipline, ne déclenche jamais l’enthousiasme des foules et que si cette nouvelle m’avait poussé à traverser mon village en klaxonnant, j’aurais probablement été le seul à le faire.

Après mon casse-croûte, j’irai donc retrouver ce brave Dortmunder dont je ne me lasse pas avant de somnoler. Une fois de plus je manquerai de partager la liesse ou la tristesse supposées générales. Aux footeux qui me liraient, je souhaite cependant un bon match, même s’il n’y participent pas activement.

mercredi 14 décembre 2022

Espagne 1970 (2)

 


Nous arrivâmes à Madrid le jour suivant et trouvâmes un hôtel dans le centre,non loin de la Gran Via alors nommée Caille Jose Antonio,  « fondateur et héros » de la Phalange espagnole. En passant devant certaines églises nous pûmes voir des régiments entiers faire la queue pour aller à confesse. Curieux spectacle ! Le soir, nous assistâmes à la procession du Vendredi Saint et vîmes, entre autres, défiler la croix rouge en grand uniforme et casque allemand, des armées de pénitents vêtus de « nazaréens » de couleurs vives et de « capirotes » pointus portant des statues de la Vierge et du Christ. Tout cela au son des tambours et des heures durant. On dira ce qu’on voudra mais en ces dernières années du Franquisme, ça avait de la gueule.

Le lendemain, nous visitâmes le Prado. L’Amerloque se refusa à y visiter les antiquités romaines vu qu’il en avait déjà vu suffisamment en Italie ce qui me laissa frustré et pantois. De manière générale, sa compagnie, mis à part qu’il nous servait de chauffeur, était plutôt désagréable du fait que peu de choses lui plaisaient. Je me souviens, vue sa totale ignorance de la langue, avoir dû renvoyer trois bols de café aux cuisines de la pension où nous résidions pour différents motifs : il voulait du café sans lait, puis sans sucre avant de rejeter le troisième sous prétexte qu’il n’avait pas le goût du café américain. Il m’embarrassait. Il était né trop tôt ! De nos jours, il pourrait vivre à l’Américaine partout en Europe.



Les meilleures choses, comme les pires et les médiocres ayant une fin, il me fallut prendre le chemin du retour. Des étudiants Nantais, revenant de faire un déménagement au Maroc me prirent à bord de leur fourgon à la sortie de Madrid où m’avait conduit gratuitement un taxi obligeant et violemment anti-franquiste. Arrivés à Irun, ils me demandèrent de descendre et de passer la frontière à pied, m’assurant qu’ils me reprendraient après le pont sur la Bidassoa et le poste-frontière. Je n’étais pas très fier lors de ce passage car j’avais pris soin de bourrer mon duvet de nombreux paquets de Ducados, cigarette brunes au goût infect mais au prix modique. Je n’eus aucun problème à la frontière et, comme promis, mes compagnons de route me reprirent passé le pont. Quelques kilomètres plus loin, ils s’arrêtèrent sur le bord de la route, l’un d’eux ouvrit le capot du fourgon et en sortit un paquet qu’ils ouvrirent. Il contenait des boites d’allumettes remplies d'herbe qui fait rire qu’ils avaient ramenées du Maroc pour mieux rentabiliser leur voyage. Ainsi s’expliquait leur curieuse requête à la frontière : il voulaient m’éviter les ennuis qu’auraient pu m’occasionner la découverte de leur paquet, ce qui, quoi qu’on en pense est tout de même gentil. Nos routes bifurquant, je continuai mon chemin avec pour seul événement « marquant » une nuit passée dans mon duvet sous un abribus à la sortie d’Angoulême. Pas du tout agréable, à vous décourager de finir clodo. N’avais-je pas trouvé de chambre ? N’avais-je plus un sou vaillant ? Va savoir…

J’ai, depuis fait plusieurs séjours en Espagne dans des conditions moins « aventureuses ». J’ai pu, au fil du temps, voir le pays changer au point que l’on s’y sent de moins en moins dépaysé. C’est bien dommage.


mardi 13 décembre 2022

Espagne 1970 (1)

 


Je ne me souviens plus pourquoi mais en 1970, à l’approche de Pâques, me vint l’irrépressible envie d’aller découvrir un peu l’Espagne. Devant, peu après la rentrée des classes passer mon CAP (Certificat d’Aptitude Pédagogique) d’Instituteur, je ne pus consacrer qu’une semaine à ce voyage. Mon budget étant limité, afin de pouvoir me payer chambres d’hôtel et restaurants, je décidai, bien que possédant une puissante limousine ( une 2 CV Citroën, pour être précis), de rallier Madrid en stop. 2200 km aller-retour en 7 jours, ça paraissait jouable. Ce le fut. Ce périple fut l’occasion de moult rencontres. J’en narrerai ici les plus marquantes.

En ces temps post-soixante-huitards, lever le pouce n’avait rien de trop hasardeux. Les automobilistes s’arrêtaient volontiers. Des braves gens qui me transportèrent, seuls certains me restent à l’esprit. Ainsi, l’un d’eux affublé d’une affreuse laideur m’emmena jusqu’à Niort. Malheureusement, il se mit en tête de me faite découvrir le Niort-by-night dont il me donna un aperçu bien sordide. Sans douter de l’intérêt de la chose, l’idée d’être vu en compagnie de ce quasi-monstre en quelque endroit que ce fût ne me séduisait guère. Il me fallut mobiliser toutes les ressources de ma diplomatie pour me débarrasser de cet inquiétant compagnon. Un autre « brave » homme d’age moyen insista pour me détourner de mon itinéraire pour m’emmener jusque chez lui où il m’hébergerait. Vu qu’il n’arrêtait pas de me malaxer le genou et que je trouvais inquiétant que lorsque je lui expliquai que quitter les routes principales pour de plus secondaires, revenait à quitter la proie pour l’ombre il me répliquât « Suis-je la proie ou suis-je l’ombre ? ». Quel qu’il ait été, je finis par me dépatouiller de cette situation embarrassante.

Je parvins sans autres problèmes à gagner le centre de San Sebastian où je fis la rencontre d’un jeune auto-stoppeur suisse projetant de se rendre à Madrid. Nous décidâmes de lier nos destins. Alors que nous demandions à un passant notre chemin pour quitter le centre-ville, le chasseur de l’hôtel cossu en face duquel nous nous trouvions se rua sur nous afin de nous chasser, pensant que nous mendiions. Il faut dire que nos cheveux longs et nos sacs surmontés de duvets pouvaient prêter à confusion. Notre informateur dissipa ce malentendu.

A la sortie de San Sebastian, nous fûmes pris en charge par un jeune Américain qui, au volant d’une Triumph Spitfire décapotable flambant neuve nous déclara se rendre à Madrid. Il faisait, ses études terminées, son Tour d’Europe comme il sied (ou seyait?) aux jeunes Étasuniens fortunés. C’était le premier Américain que je rencontrai. Dire qu’il avait une personnalité fascinante serait exagéré. Nous fîmes une halte d’un soir à Soria et, ayant trouvé un hôtel, nous nous accordâmes un apéro. La clientèle du bar où nous le fîmes nous accueillit avec enthousiasme. C’était à qui nous paierait son canon. Il faut dire qu’à Soria, durant cette glaciale Semaine Sainte, le touriste se faisait rare, alors, pensez, trois à la fois et de nationalités différentes, ça s’arrosait. Passant de groupe en groupe, buvant force verres et nous empiffrant de tapas (elle étaient gratuites en ces temps bénis !), nous quittâmes nos nouveaux amis un peu chancelants et rassasiés. Un détail me frappa : sur les murs se trouvaient des photographies où des hommes portaient sur leurs épaules une perche où pendait, attaché par les pattes, un animal que l’on me confirma être un loup. C’était un époque où l’on n’avait pas encore remarqué toutes les aimables qualités de ce carnivore alors éradiqué de France. D’ailleurs, ce n’est qu’en 2021 que sa chasse fut prohibée en Espagne…


dimanche 11 décembre 2022

Fatalité ?

 

Sauveurs ou fossoyeurs ?

La submersion migratoire serait, selon certains une fatalité. Le regrettable ex-président Sarkozy l’a dit : nous n’en sommes qu’au début. L’Afrique devant d’ici 2050 atteindre 2,5 milliards d’habitants alors qu’elle n’en comptait que 100 millions en 1900, le changement climatique devant s’aggraver, des vagues de millions de « réfugiés climatiques » vont déferler sur notre continent dont la démographie est en déclin. C’est présenté comme inéluctable. On nous dit aussi que la moitié des jeunes d’Afrique Sub-saharienne souhaiteraient émigrer vers l’Europe. Si c’est inévitable, verrons-nous des centaines de millions d’Africains arriver chez nous d’ici une trentaine d'années?

Ça paraît difficilement concevable. Une telle invasion poserait, entre autres, de gros problèmes de logistique. Et puis, rendus sur place, ces millions de migrants, qu’y feraient-ils ? Comment les employer ? Comment les loger ? Comment les nourrir ? Comment les soigner ? Comment les instruire ? Comment les intégrer ? Comment endiguer la violence de millions de crève-la-faim poussé au désespoir ? Il me paraît complètement irréaliste de penser que la solution des problèmes démographique de l’Afrique se trouve en Europe, continent qu’une invasion de ce genre rendrait à son tour sous-développé.Comment pourrions-nous partager une richesse que nous n’aurions plus ?

C’est l’Afrique qui devra résoudre d’une manière ou d’une autre ce problème. N’oublions pas que certaines belles âmes attribuent volontiers le sous-développement de l’Afrique Sub-saharienne au fait que la traite négrière l’aurait privée de ses forces vives en déportant sa jeunesse. Maintenant que la voici, grâce aux progrès de la médecine occidentale, dotée d’une nombreuse et vigoureuse jeunesse, ne serait-il pas temps qu’elle se retrousse les manches et comble son retard ? En fin de compte, en pensant qu’il nous incombe de résoudre ses problèmes, ne nous inscrivons-nous pas dans le droit fil de l’idéologie colonialiste qui au XIXe siècle prétendait apporter LA civilisation au Monde entier ? Juger les Africains incapables de résoudre leurs problèmes ne relèverait-il pas d’un racisme profond ?

Si nous écartons la possibilité du scénario-catastrophe d’une totale subversion démographique, faut-il pour autant considérer que l’immigration « modérée » d’aujourd’hui soit acceptable ? Je ne crois pas. M. M. (Fredi pour les intimes) a publié in-extenso le discours de M. Pierre Brochand qui dénonce cette acceptabilité et y esquisse des solutions. Je suis bien d’accord avec lui pour dire que notre principal problème est l’immigration. Car même en admettant que les gens que nous accueillerions s’intègrent parfaitement et pratiquent un Islam modéré et mignon comme tout, il n’empêche qu’à terme la France et l’Europe deviendraient terre musulmane et que l’évolution naturelle de notre civilisation (laquelle n’est pas forcément bonne mais c’est une autre question) en serait profondément modifiée voire anihilée.

D’un autre côté, on peut considérer que les carottes de l’Occident sont cuites et archicuites et que la seule solution est de laisser faire les choses et d’attendre notre disparition avec la résignation qu’impose l’inéluctable.

mercredi 7 décembre 2022

Souffre-douleurs

 


« Parfois, pour s’amuser les hommes d’équipage, prennent des albatros, vastes oiseaux des mers... » nous narrait Charlie-la-déconne, humoriste de son état. C’était des temps où on savait rire sainement ! Cette tradition ne s’est pas tout à fait perdue. Ainsi M. Praud, le célèbre animateur de CNEWS, chaîne d’information continue qui penche tellement à droite que certains la jugent réac, la perpétue-t-il à sa manière. Il le fait en invitant à son émission de débat, quelques personnes de gauche dont les moindres ne sont pas MM. Joffrin et Leclerc.

Le but de la manœuvre est simple : il s’agit de montrer qu’on pratique le pluralisme. Et c’est bien. Ça change de certains débats sur France Culture ou pour parler, par exemple, de l’immigration, on convie des personnages d’opinions diverses : certains sont pour l’augmentation des flux migratoires tandis que les autres pensent qu’il est urgent de les amplifier. Si M. Praud choisit d’opposer de réels opposants, il ne va pas jusqu’à établir une parité d’opinions, il ne faut pas exagérer. En fait, ses plateaux ressemblent au proverbial pâté d’alouettes dont la recette préconise pour chaque alouette d’y incorporer un cheval. Donc, chez le bon Pascal, on convie une alouette gauchiste et un cheval réac.On se demande d’ailleurs ce qui peut bien pousser l’alouette à accepter l’invitation, vu que je soupçonne fort ceux qui regardent l’émission, mis à part quelques masochistes de gauche, d’être plutôt réacs et de ne pas accorder grand crédit à leurs propos.

Le plus véhément de ces kamikazes est sans nul doute M. Joffrin qui dit y venir représenter la « gauche modérée ». Il est vrai que son parcours rend ce positionnement plausible. N’a-t-il pas quitté la direction de la rédaction du Nouvel Obs pour celle de Libération, organe modéré s’il en fût et demeure ? De son véritable nom Laurent Mouchard, on se demande pourquoi il a pris un pseudo. Son patronyme était pourtant adapté à une personne si prompte à dénoncer les inégalités sociales ou autres ! Et il a en cela du mérite car son milieu ne le prédisposait pas à embrasser la cause du peuple. Fils d’un fortuné soutien de M. Le Pen, il vécut son enfance dans le château familial et étudia au Collège Stanislas. Mais notre Laurent était un rebelle, un vrai, un dur, un tatoué. Se proclamant depuis toujours social-démocrate il nous permet de constater les nombreuses passerelles qui existent indéniablement entre cette tendance et l’extrême gauche. Il est amusant de contempler ses sempiternelles mimiques qui passent du visage courroucé de l’indigné au petit sourire moqueur de l’être supérieur selon qu’on l’indigne ou qu’il pense avoir marqué un point.

Encore plus modéré est M. Leclerc, venu de l’audiovisuel où il fit une belle carrière à la radio comme à la télévision qu’elle soient publiques ou privées, il finit sa longue carrière comme éditorialiste et débatteur de service sur CNEWS. Moins enclin à l’indignation que le gentil Laurent, le sympathique Gérard n’en défend pas moins pied à pied les thèses les plus éculées de la gauche. Sa technique consiste principalement à expliquer que la complexité des problèmes est si grande que toute position visant à déranger l’état actuel des choses établi par la gauche et la droite molle serait fou, voire impossible. Sa devise pourrait être : « Il est urgent de ne rien faire ! ». Il faut dire que quand, comme lui, on déclare penser que le service public de l’audio-visuel n’est pas entièrement dominé par l’idéologie gauchiste, on a une vision des choses peut-être un peu biaisée…

M. Praud, passe sa vie à déclarer sa sincère et indéfectible amitié à ses deux souffre-douleurs. Le pense-t-il vraiment ? Mystère ! Après tout, le gentil Pascal est si souvent contradictoire qu’on peut douter de la solidité de ses convictions, s’il en a. Et puis, l’essentiel n’est-il pas que nos deux lascars touchent une plus ou moins coquette somme pour leurs passages à l’antenne ?

samedi 3 décembre 2022

Dégadézo, épilogue.

 

Voici une semaine que je n’ai pas donné signe de vie. A ceux qui s’en seraient inquiétés, je dirai que leur alarme fut vaine. En fait j’allais très bien. C’est même parce que j’allais très bien que je me suis absenté.

Le 15 septembre, j’annonçai deux nouvelles propres à faire frémir d’horreur les âmes les plus sensibles : d’abord que, suite à une mauvaise réception de cascade je souffrais du genou, ensuite que les facéties du robinet des toilettes de l’étage j’avais été victime d’un dégadézo.

Mon bon docteur, consulté sur ce premier drame (lui parler du second eût été inutile), m’avait rassuré : rien de cassé. Selon lui d’ici une semaine ou deux, je serais de nouveau capable de connaître les ineffables joies du kazatchok et de la lambada. Hélas, il n’en fut rien. Plus d’un mois après je boitais toujours aussi bas et mes douleurs continuaient. Je le revis et là, il décida à sortir la grosse artillerie : scanner, IRM et tout le barda. Le résultat fut sans appel : ma rotule était fracturée et un œdème s’était déclaré suite à la chute. Je revins vers mon praticien qui me déclara, après consultation d’un confrère, que la solution était de ne rien faire et d’attendre que ça se tasse. C’est ce que je fis.

J’avais, en octobre, tenté avec un certain succès d’entamer les réparations du dégadézo. Malheureusement, cette tentative eut également pour effet d’aviver mes douleurs au point de me faire renoncer à les poursuivre. Ayant déjà rebouché le trou et collé de nouvelles plaques de polystyrène au plafond et remplacé quelques lés de papier, je m’étais alors aperçu que papier peint et plaques avaient considérablement jauni (fumée de tabac) et qu’il me faudrait repeindre murs et plafond. Ce qui entraînerait l’usage intensif d’un escabeau chose à laquelle l’état de mon genou ne me disposait guère. J’attendis donc plus d’un mois afin que les choses s’arrangeassent. 

Et elles finirent par s’arranger, les bougresses. Je devins d’abord en mesure de réintégrer ma chambre à l’étage sans trop de douleur et ensuite laissai passer un peu de temps avant de me lancer dans la peinture. C’est depuis hier terminé. Mon couloir a retrouvé tout son lustre d’antan qui me valut tant de compliments sur mes talents de décorateur de la part de M. Fredi M. (que, faute d’ouverture des commentaires, il ne viendra pas démentir).

Quelques photos :


Y'a comme qui dirait un trou

Y'a plus de trou mais murs et plafond on (légèrement) Jauni...

C'est mieux qu'avant !

J'entends déjà les louanges de M. Fredi...

samedi 26 novembre 2022

Ultracrépidarianisme

 

A l'origine de ma découverte, cette image dont la légende comporte une faute de syntaxe.
Ceux qui la découvriront auront droit à mes sincères complients.

Ah que voilà un mot rare ! Moi même en soixante-douze ans de vie, je ne l’avais jamais rencontré. Il a fallu qu’une amie Facebook en publie la définition en anglais pour que je vérifie son existence dans notre langue. Je l’ai même, en vain, recherché dans mon Petit Robert. Il faut dire que mon édition est ancienne (elle m’avait été offerte lorsque j’avais remporté le banco du Jeu des 1000 Euros, au début des années 2000). Selon M. Wikipédia, il s’agirait en fait d’un mot emprunté à la langue anglaise où il apparut en 1819 sous la plume d’un certain William Hazlitt, écrivain, fustigeant l’incapacité du critique littéraire William Gilford*. Toujours selon ce bon vieux Wiki (à force de le fréquenter, je me sens autorisé à cette familiarité) ce n’est qu’en 2014 qu’il serait apparu en Doulce France.

Son étymologie est intéressante. A l’origine du mot, une locution latine : Sutor ne supra crepidam (cordonnier pas plus haut que la chaussure) qui trouverait son origine dans une anecdote narrée par Pline l’Ancien (à ne pas confondre avec Pline le Nouveau dont les anecdotes manquaient de saveur !) où un cordonnier se rendant dans l’atelier d’un peintre fait remarquer à ce dernier une erreur dans sa représentation d’une sandale. Le peintre en tient compte mais le cordonnier, enhardi par son premier succès, continue à critiquer l’œuvre et se fait rabrouer par l’artiste qui utilise pour ce faire la locution précitée, lui signifiant que s’il est compétent en matière de sandales, son expertise s’arrête là. En d’autre termes : Occupe toi de tes oignons.

Ainsi, l’ultracrépidarien a la fâcheuse tendance à exprimer son opinion sur des sujets auxquels il ne connaît rien. Tendance TRÈS répandue, comme quoi un mot sibyllin peut recouvrir une réalité très banale. L’ultracrépidianisme est une pratique très commune dans les conversations de bistrot et ailleurs. L’interminable défilé d’autorités auto-proclamées lors de la crise du Covid (sujet sur lequel on ne connaissait pratiquement rien à l’origine) est la preuve flagrante qu’il se pratique dans les milieux scientifiques.

J’en suis à me demander s’il n’est pas un élément constitutif de la démocratie et plus particulièrement du referendum. Demander leur avis sur un traité constitutionnel européen à des gens qui, comme moi, n’ont aucune notion de droit constitutionnel, m’en paraît une preuve indiscutable. De même quand les partisans d’un président élu par des gens craignant l’élection de sa concurrente, feignent de croire que les électeurs ont voté pour son programme, c’est accuser ces derniers de s’être prononcés sur un texte, si tant est qu’il existe, qu’il ignorent totalement ou qu’ils connaissent peu.

Météo, climatologie, géopolitique, politique macro-économique, corrida, etc. : les domaines où sévit l’ultracrépidianisme sont légion et font les choux gras des instituts de sondage. Dans bien des cas, les réponses les plus honnêtes apportées à ces derniers sont celles des « sans opinions ».

* Il semblerait que, depuis, la mésentente entre ces éminents personnages se soit apaisée.

jeudi 24 novembre 2022

Du toro bravo


 Le toro bravo : 500kg de gentillesse et de muscle !

Il est dernièrement beaucoup question d’interdire la corrida. Tout ce que la France compte de belles âmes est d’accord là-dessus. J’en ai, il y a quelques jours proposé ici un projet de réforme Je voudrais avant de passer à mon sujet du jour évoquer une possible modernisation de ce spectacle. Ce qui dérange le plus les anti-corrida c’est les actions cruelles des picadors et des banderilleros qui infligent à cette brave bête (je ne mets aucun guillemet à brave, vu que cet adjectif est traduit de l’espagnol « bravo »), à coups de lances et de banderilles, de cruelles blessures avant que le matador ne l’achève d’un coup d’épée. Pour humaniser cette pratique, supprimer ces deux catégories de toreros serait donc nécessaire. Pour ce qui est de la modernisation de ces combats, force est de reconnaître que l’épée est une arme pour le moins obsolète. Dans quels conflits les combattants s’affrontent aujourd’hui à l’épée ? Il serait donc envisageable de la remplacer par un fusil-mitrailleur : le taureau entrerait dans l’arène au son de l’orchestre, se ruerait sur le matador qui arrêterait sa course d’une rafale et tout le monde rentrerait chez soi bien content d’avoir vu un bovin mourir. Bien sûr, la corrida perdrait peut-être un peu de son attrait « artistique » mais il faut bien vivre (et faire mourir) avec son temps

J’entendais ce matin le brave Henry-Jean Servat, végan et grand ami des animaux, déclarer qu’il préférait voir les taureaux de combat vivants que victimes d’une boucherie barbare. Comme on le comprend ! Seulement, le toro bravo présente quelques menus inconvénients pour devenir un animal de compagnie. Son élevage se fait en plein air et nécessite de disposer de deux à trois hectares par tête. Ce dont peu de gens disposent dans les grands centres urbains où fleurit l’animaliste. D’autre part, sa race est peu caressante vu que depuis des siècles on sélectionne les individus sur leur combativité. Seuls les plus agressifs sont destinés à l’arène les autres se voyant châtrés puis élevés pour leur viande et leur cuir. En faire le compagnon de jeux de ses enfants n’irait donc pas sans quelques risques.

Même à la campagne, leur élevage n’irait pas sans poser problème. Ces charmants animaux ayant la fâcheuse habitude de se battre à mort entre eux ( presque autant meurent ainsi en cours d’élevage que dans les arènes), ce qui implique d’employer des cavaliers aguerris capables d’éviter ces combats. De plus, contrairement à ce que pensent bien des citadins, il est rare de voir des éleveurs ne pratiquer leur activité que pour la compagnie de leurs animaux avant de les voir mourir de leur belle mort. Veaux, vaches, cochons, couvées n’existent que pour leur viande ou leurs produits (avant de finir dans nos assiettes). Renseignements pris, la viande de taureaux présente des qualités nutritionnelles exceptionnelles dues à son mode d’élevage : tendreté, saveur, faible cholestérol, peu grasse, riche en protéines, etc. Hélas, toute médaille a son revers : elle est très coûteuse à produire.

Le véganisme qui refuse viande et produits d’origine animale, en se généralisant, entraînerait la quasi-disparition des bovins, ovins, caprins, lapins et volailles*. Les végans, dont l’ultra-gentil Henri-Jean Servat, n’auraient donc plus que des animaux sauvages à aimer, ce qui serait bien triste.

*Il n’en resterait que ceux susceptibles de devenir des animaux de compagnie. 

mardi 22 novembre 2022

Your song...

La musique et moi, ça fait deux. J’en écoute de moins en moins. Je continue d’apprécier les « idoles » de ma jeunesse, du moins celles qui surnagent. Avec le temps, comme disait l’autre, les Brel, les Barbara, les Ferré sont passés à la trappe. Restent Brassens, Johnny, Sardou, Lapointe, Cat Stevens, Elton John ainsi que quelques chansons isolées. Mais en dehors de ma voiture où mes 5 CD sont entreposés, je n’ai pas de système permettant d’en jouer.

Depuis quelque temps, certaines suggestions sur Facebook m’ont amené à écouter quelques chansons. Parmi celles-ci, il en est une qui, pas plus tard qu’hier, m’a fait grande impression. J’avais entendu parler de Lady Gaga. Très vaguement. Je n’avais jamais entendu le son de sa voix et j’aurais pu la rencontrer en faisant mes courses au Leclerc de Vire sans la reconnaître. Et puis voilà que M. Facebook me propose d’auditionner une version de « Your song » , un des titres d’Elton John que je préfère, interprété par cette inconnue. J’ai tenté le coup. Et je n’ai pas eu regret du voyage. J’eus le même genre de choc que j’eus vers 1980 en découvrant par hasard Angelo Branduardi. La version que j’entendis était celle qu’elle donna en public lors d’un hommage rendu à Elton John, en présence de ce dernier. J’en fus très ému. Hélas, chez M. You Tube il n’existe qu’une vidéo pourrie de ce « live ». Je me contenterai donc de proposer à votre concupiscence une version, inférieure vocalement, mais d’une qualité visuelle supérieure.

En espérant que ça vous plaira :


Maintenant, si vous préférez le rap...

dimanche 20 novembre 2022

Prise de conscience

 







Adieu le 3, bonjour le 2 !

Vous savez à quel point j’attends impatiemment la moindre déclaration de notre révéré président. Je l’écoute religieusement avant de méditer sur la profonde sagesse de sa pensée complexe. C’est pas de la tarte mais j’en tire bien des leçons.

Ainsi, quand il a annoncé la fin de l’abondance et de l’insouciance, quand il nous a exhortés à « accepter le prix de notre liberté et de nos valeurs », en ai-je été vachement tourneboulé et pour tout dire quasi-bouleversifié . « C’est pas con, c’qu’il nous dit ! » fus-je sur le point de m’exclamer. « Vu le peu de liberté qu’il nous reste et l’état dans lequel se trouvent nos valeurs, ce n’est vraiment pas le moment de chipoter sur les prix » ajoutai-je in petto.

Étant d’accord sur le principe, je ne pouvais qu’accepter les sacrifices que la précarité énergétique, due en partie aux sanctions contre la Russie, nous imposaient. Il faut dire qu’un examen de mes factures de fioul domestique renforça ma conviction que limiter ma consommation était urgent. Ce faisant, non seulement je sauverais notre liberté et nos valeurs (et accessoirement la Planète) mais j’éviterais de me retrouver en état de précarité financière, faisant ainsi d’un pierre trois coups !

Soyons précis : le 22 décembre 2020, me furent livrés 1058 litres de fioul pour la somme de 750, 12 € TTC. Un peu moins d’un an et demi plus tard, le 5 mai 2022, ce furent 1515,85 € que je dus débourser pour 948 litres. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça fait quand même une augmentation de 124 % et des broutilles. Mes retraites n’ayant pas connu la même évolution, mon intérêt pour la liberté et les valeurs (et accessoirement la Planète) s’en trouva décuplé.

N’étant pas homme à prendre des demi-mesures, je décidai de retarder au maximum la mise en route du chauffage. Il faut dire que j’y fus aidé par un mois d’octobre particulièrement doux. Ce n’est que le 3 novembre que je me résignai à faire passer la chaudière en mode hiver. Seulement, au lieu des 21 ° auxquels j’avais chauffé l’hiver dernier, outrepassant les conseils de notre bon gouvernement (19°), je me contentai d’un petit 17°. Bien sûr, je me les caille un peu mais ce n’est pas si terrible que ça. Après tout, durant mon enfance je doute que mes parents aient chauffé plus que ça et dans la chambre des enfants, située sous les combles, il n’y avait pas de radiateur,tout juste un chauffage au pétrole que mon père allumait une heure durant avant notre coucher. Nous n’en sommes pas morts en dépit de rudes hivers (1956 et 1962).

Bien entendu, ces mesures que d’aucun jugeront drastiques ne sauront en aucun cas compenser le surcoût occasionné par l’augmentation des cours du pétrole. Cela limitera simplement la casse. Je pense d’ailleurs que je ne serai pas le seul à me résoudre à cette frugalité énergétique. Je crains même que nombre de nos concitoyens ne se voient contraints à bien pire malgré les diverses aides qu’on leur alloue (auxquelles je n’ai pas droit, vu mes ressources) et qui dans le « meilleur » des cas sont inférieures au montant des taxes que percevra l’état sur leur combustible (environ 30 % entre TIPP et TVA). Tout ce que je peux leur souhaiter, c’est que leur amour de la liberté et des valeurs (ainsi accessoirement de la Planète) leur fera oublier ces légères contraintes.


vendredi 18 novembre 2022

Des gentils et des méchants

Un gentil en pleine crise de gentillesse

Toute société est composée, à proportions variables, de gentils et de méchants.

Aujourd’hui, les gentils et les méchants sont,comme toujours, partagés, entre autres sur le sujet de l’immigration.  Le gentil y est favorable tandis que le méchant s’y oppose.

Le gentil, à l’en croire, est progressiste, généreux, xénophile, prêt au partage, pense que l’immigration l’enrichit culturellement et économiquement. De plus, il sait que les migrations de masse sont inéluctables et que s’y opposer est illusoire.

Le méchant, selon le gentil, est réactionnaire, pingre, xénophobe, égoïste, voit dans l’immigration une source d’appauvrissement et de destruction de son identité. Il va jusqu’à penser que les vagues migratoires devraient être stoppées.

Tout âme un tant soit peu élevée ne saurait qu’admirer le gentil et mépriser le méchant. Hélas, toutes les âmes ne le sont pas. Il semblerait même qu’une majorité de plus en plus écrasante s’oppose à la gentillesse.

On juge l’arbre à ses fruits. Ceux de l’arbre de la gentillesse qui a jusqu’ici été soigneusement entretenu devraient être savoureux : notre générosité récompensée par une sensible expansion économique, un enrichissement culturel certain, notre identité et notre cohésion nationale confortée par l’assimilation des nouveaux arrivants. Ce n’est pas forcément le cas.

Ce que, lorsqu’on n’est n’est pas aveuglé par son idéologie, l’on constate, c’est une augmentation de la violence et de la délinquance et de l’insécurité, la création de ghettos, le refus de l’assimilation, une stagnation de l’économie, un niveau scolaire et culturel qui s’effondre, un communautarisme qui s’affirme chaque jour davantage, un chômage de masse, des villages de toile toujours renaissants dans la capitale, etc.

Comment un si bel arbre peut-il donner de si piètres fruits ? Peut-être parce qu’au niveau individuel comme au niveau national, la générosité se doit d’être proportionnelle aux moyens dont on dispose. Invite-t-on des hôtes quand on a à peine de quoi se nourrir et qu’on est mal logé ? Si on le fait, comment s’étonner que nos invités fassent grise mine, ressentent de l’amertume vis-à-vis d’hôtes incapables de tenir leurs promesses ? De là à ce que le ressentiment se transforme en agressivité remettant en cause la cohésion nationale, il y a un pas vite franchi.

Si l’immigration de masse n’en est qu’à ses débuts et est inéluctable, les gentils devraient avoir l’honnêteté d’avertir leurs soutiens que cela nous mènera non moins inéluctablement à la paupérisation et au chaos, le chemin de l’enfer étant pavé de bonnes intentions comme chacun sait. Reste à savoir si c’est ce que nous voulons.


mercredi 16 novembre 2022

Corrida

 

Rare photo d’un veau en plein entraînement pour la corrida réformée

M. Aymeric Caron, sorte d’humanoïde chevelu, député NUPES de Paris , ami des moustique et convaincu qu’un jour les tigres, bien sermonnés, deviendront végans, bref, une tête pensante de premier ordre, soutient une proposition de loi visant à interdire la corrida.

Interdire, interdire, comme vous y allez, cher Aymeric ! C’est violent, interdire ! Dans une société harmonieuse comme la nôtre (si l’on excepte quelques rares endroits où se produisent parfois de bien pardonnables taquineries) le temps est plutôt à la réforme. C’est pourquoi j’aimerais esquisser des pistes qui pourraient mener à rendre acceptable ce joli spectacle et continuer à assurer la rentabilité des arènes et l’activité des tailleurs spécialisés dans le traje de luz (habit de lumière).

Car que reproche-t-on au juste à cette discipline taurine ? Elle ferait inutilement souffrir une brave bête qui n’a jamais fait de mal à personne. C’est vite dit. Le toro bravo n’est pas l’animal le plus pacifique que porte la terre. Il me semble même qu’on le sélectionne pour son agressivité. Si l’on veut obtenir une réforme acceptable, il est nécessaire que chacun y mette un peu du sien.

Un mâle de corrida, pèse entre 400 et 650 kilos. Le matador, lui, est beaucoup plus léger. La grossophobie régnante dans les milieux taurins fait qu’il est rarement voire jamais obèse. De même que sur un ring on n’oppose pas poids lourds et poids plumes, il serait équitable de faire se confronter des individus d’un poids comparable. D’autre part, si on demande aux toreros de faire preuve de gentillesse on ne voit pas pourquoi on leur opposerait des animaux hargneux. Il serait donc raisonnable d’abandonner le toro bravo et de le remplacer par un petit veau de race normande ou bretonne dont le poids ne saurait excéder les 100 kg.

De son son côté, la quadrilla devrait également faire des efforts. Les picadors, montés sur des poneys (plus en rapport avec la taille du veau), seraient munis de lances télescopiques munies en leur extrémité de pointes en caoutchouc. Les lances se rétracteraient au moindre contact, et le picador ne serait autorisé à en faire usage qu’en cas d’attaque de son poney par le veau, le reste du temps, avec ses camarades, il offrirait un spectacle de carrousel aux aficionados. Quant aux banderilleros, plutôt que terminées par des pointes acérées, leurs banderilles auraient à leur fin des tampons de velcro qui viendraient se coller à la plaque de même matière dont serait muni, au garrot, le veau, le but de la manœuvre étant de décorer, sans trop déranger, le veau d’une rosace de couleurs pastel la plus harmonieuse possible, déchaînant, en cas de réussite l’enthousiasme d’un public averti. Pour remplacer la cruelle mise à mort, la corrida se terminerait par un spectacle chorégraphique où bailador* et veau, au son d’airs de flamenco, raviraient l’audience par des figures élégantes où la cape virevolterait avec grâce. Selon la qualité de sa prestation, la bailador se verrait décerné quelques poils de la queue ou du front du veau voire les deux en cas de prestation exceptionnelle. Le veau se verrait récompensé, après que le bailador l’ait gratifié d’un gros câlin, d’un seau de lait muni d’une tétine qu’il boirait goulûment sous les applaudissements de la foule tandis que dans son regard de bovin se lirait un questionnement du genre « Mais qu’es-ce que je peux bien foutre ici ? »

Voilà. Ma proposition ne satisfera peut-être pas totalement certains grincheux parmi les aficionados et les partisans du bien être animal mais il me semble qu’elle est porteuse de progrès et qu’elle constituerait un compromis acceptable entre une tradition barbare et la société apaisée à laquelle nous aspirons (pratiquement) tous.

*Car si le matador a pour fonction de tuer (et ce n’est pas gentil) le bailador qui le remplacera danse (et c’est mignon comme tout) !

lundi 14 novembre 2022

De la décadence alimentaire

 


Il y a de plus en plus de végans, de végétaliens ou de végétariens en France. Non que ces régimes alimentaires favorisent la procréation, avec pour conséquence une explosion démographique mais plutôt suite à des conversions à ces  tendances venues des U. S. of A. d’où ne nous viennent que d’admirables  idées comme Halloween, la culture woke, les études de genre, le féminisme rabique pour ne citer que les plus divertissantes. Si le taux général d’anti-viandes serait dans la population française de 2 %, il atteindrait 13 % dans notre belle jeunesse, un âge, comme chacun se doit de l’admettre, par définition porteur d’un avenir radieux (Cf. Les jeunesses hitlériennes ou les Gardes Rouges dont nous gardons de si bons souvenirs) .  

Qu’est-ce qui peut bien pousser nos  contemporains à préférer le tofu, le steak de soja,  ou le lait d’avoine à des produits d’origine animale ? Ayant partagé la vie d’une végétalienne 3 ans durant (Comment ai-je pu? C’est un des mystères de ma vie !) sans me convertir à sa religion, j’ai été à même de goûter ces produits (la curiosité est un vilain défaut!) et en suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas leur goût que je qualifierais de carrément dégueulasse. C’est plutôt dans l’idéologie qu’il faudrait chercher.

Les partisans du tout végétal peuvent être inspirés par l’antispécisme et/ou le désir de sauver la planète. M. Larousse définit ainsi l’antispécisme : Vision du monde qui récuse la notion de hiérarchie entre les espèces animales et, particulièrement, la supériorité de l’être humain sur les animaux. (Accordant à tous les individus, indépendamment de l’espèce à laquelle ils appartiennent, un même statut moral, l’antispécisme combat toutes les formes de maltraitance et d’exploitation animales.). 

Sans la partager, j’avoue que cette opinion se défend. Mon expérience de la fréquentation de l’espèce  humaine  m’amène parfois à penser qu’elle n’est en général pas beaucoup plus intéressante que les autres. Il se trouve cependant que j’appartiens à l’humaine et que force est de constater qu’au niveau de la littérature, de l’architecture, et de bien d’autres domaines culturels les réalisations de certains hommes sont nettement supérieures à celles des autres espèces, vertébrées ou non. Comme il se trouve que ces domaines m’intéressent, je ne peux donc qu’établir une hiérarchie. 

Pour ce qui est de la sauvegarde de la planète, certains reprochent par exemple aux bovins de nécessiter des quantités industrielles d’eau pour nous fournir un kilo de bidoche. En tenant compte de l’eau de pluie tombant sur les prés où ils paissent et non de l’eau qu’ils consomment, certains hurluberlus arrivent au chiffre de 15 000 litres par kilo ! Une remarque cependant : si, au lieu d’y engraisser des bœufs, on ne mettait aucun animal dans le pré, et qu’il ne produisait donc rien du tout, la consommation d’eau du pré resterait la même et l’« impact écologique » du rien du tout serait énorme. Il n’empêche que tout bien-pensant, s’empresse de déclarer que parmi ses actions héroïques pour sauver la planète, la réduction de sa consommation de viande n’est pas la moindre.

Ce qui me paraît la cause la plus fondamentale de ce que je considère comme une décadence alimentaire est la rupture de plus en plus grande entre les citadins et ce qui est considéré comme la « nature » mais qui n’est en nos pays de vieille civilisation que le résultat d’une interaction entre nature et culture. Nous ne connaissons plus que des campagnes ou des forêts profondément modifiées  par l’homme et sa culture. On m’a enseigné que l’homme était omnivore. Si sa consommation de viande s’est grandement accrue c’est grâce aux progrès de l’élevage. Le campagnard quand il tuait son cochon, n’avait aucunement l’impression de sacrifier une frère. Il voyait plutôt lorsqu’il le saignait et le dépeçait, les jambons, les côtelettes et les diverses charcuteries qui, par leur apport en protéines, lui donneraient la force d’accomplir ses tâches. Ainsi, dans la culture traditionnelle donner la mort à un quelconque mammifère était chose habituelle autant qu’indispensable. Les enfants assistaient et même participaient dans la mesure de leurs moyens au « sacrifice » sans se poser de questions métaphysiques sur la confection des boudins. Ce lien rompu, la sensiblerie éloigne de la « nature » ceux qui s’en disent les défenseurs. 

Ainsi les végans et autres plaisantins parviennent à impressionner nos décadents en déclarant que manger de la viande, c’est manger du cadavre. Je leur répondrais qu’il en va de même de leurs carottes et que manger des animaux vivants ne serait guère plus mignon que quand on les abat  auparavant.

samedi 12 novembre 2022

Le Monde est bien fait !

Scène d'horreur qu'on espère voir se raréfier ! 

Je ne parle pas du « quotidien de référence » (du moins pour certains) mais de la minuscule partie de l’Univers où réside l’humaine engeance.

Voilà-t-il pas que, suite à des bisbilles entre deux pays slaves naguère unis et au refus de nos très chers amis Saoudiens et Étasuniens d’ouvrir plus grands leurs robinets de pétrole et de gaz, nous nous trouvons confrontés à une crise énergétique qui risque de nous amener à nous geler le cul en cas de rude hiver.

Et c’est là qu’on s’aperçoit que le Monde est bien fait. Le réchauffement climatique semble voler à notre secours. Après un octobre doux, notre novembre connaît des températures permettant de ne pas trop chauffer. Rien n’interdit donc de penser que cet heureux état de faits ne se poursuive.

A noter également, que suite à une sage politique d’immigration, la population de l’hexagone a tendance, pour notre plus grand enrichissement, à changer. Nos amis immigrés venant de pays au climat plus doux, ce réchauffement rend leur séjour dans nos contrées septentrionales sinon agréable du moins plus supportable surtout quand, en attendant de faire fortune dans la finance, le commerce ou l’industrie, ils se trouvent momentanément contraints à résider dans des tentes près de la porte de la Chapelle !

Cet heureux changement climatique étant évidemment dû à la production humaine de gaz à effet de serre (penser autrement relèverait du blasphème!) , nous devons reconnaître à notre courte honte que nous n’y sommes pas pour grand-chose. Les Français et les autres habitants de notre joli pays n’en produisent que très peu. Dieu merci, la Chine, les États-Unis et l’Inde, pour ne citer qu’eux, font de leur mieux pour pallier nos insuffisances et ainsi maintenir notre confort et celui de nos hôtes à des niveaux acceptables. Et cela sans que personne ne songe à les en remercier !

Il me semble que plutôt que de se coller le front au périphérique, remplir les méga bassines de soupe en boîte ou affronter les forces de l’ordre dans les musées nationaux (toutes actions susceptibles d’influencer notablement le cours des affaires mondiales), nos valeureux activistes écolos devraient organiser des soirées de prière pour le salut des âmes de ces pollueurs qui nous sauvent la mise. Mais, que voulez vous, ils sont souvent d’un âge* où, faute d’expérience, on a parfois du mal à distinguer le bien du mal, le vrai du faux et Sandrine Rousseau d’un génie.

*ou sont restés si jeunes d’esprit que ça revient au même.

jeudi 10 novembre 2022

Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, mes braves gens ?

 

Ce titre est, de manière évidente, une question rhétorique vue que personne n’est autorisé à y répondre ici. Je veux simplement exprimer par là le sentiment que je ressens parfois et qui s’apparente à celui d’une poule qui a trouvé un couteau et ne sait pas l’ouvrir.

Il se trouve que, de plus en plus souvent, je commence à écrire des articles que je ne termine pas et d’autres que, une fois terminés, je détruis parce que je les trouve ennuyeux. Ce qui leur manque, c’est le ton primesautier, enjoué et bon enfant que je parvenais parfois à imprimer à des textes consacrés à des sujets dits « sérieux ». Ainsi, récemment, vous avez échappé, entre autres, à des pensums consacrés à Marcel Aymé où j’expliquais, après avoir relu une dizaine de ses ouvrages pourquoi je trouvais qu’il excellait dans la nouvelle quand ses romans ou son théâtre me semblaient souvent souffrir d’imperfections ; à mes doutes sur la capacité qu’aurait l’Union Européenne de jamais devenir cette puissance capable d’affronter ses rivaux actuels ou émergents ; au fait que les aides énergétiques du gouvernement ne faisaient que partiellement compenser les recettes que lui procuraient la seule TVA et ne sauraient en aucun cas éviter la précarité énergétique des plus défavorisés.

Tout ça a rejoint d’autres tentatives dans la poubelle. Vous l’avez échappé belle ! Non que les thèmes évoqués soient totalement dénués d’intérêts et/ou traités de manière particulièrement maladroite mais parce qu’au moment de leur publication je me suis senti envahi d’un paralysant à-quoi-bonisme. Après tout, si tant est qu’ils les intéressent, mes lecteurs sont aptes à se faire par eux-mêmes une idée sur ces thèmes et je n’ai aucune vocation de prêcheur, que ce soit dans le désert ou sur une quelconque "agora".

Vu que l’actualité, qu’elle soit politique, économique ou sociétale, ne me paraît composée que d’une interminable série de nouvelles preuves de l’inéluctable décadence de nos sociétés occidentales, à-quoi-bon s’arrêter à tel ou tel détail de leur chute ? Bien que ça m’ait pris bien du temps pour l’admettre, que j’aie tenté de continuer à croire à un possible sursaut, j’ai fini par admettre que le brave Nouratin qui a jeté, à mon grand dam, l’éponge voici quatre mois avait raison quand il nous déclarait foutus.

Ce constat est-il une raison valable pour se taire ? Je ne pense pas. Bien plus que les connards qui prenaient un malin plaisir à venir chier sur mes violettes et qui ont fini par me lasser, je porte sur mes modestes écrits un regard très critique. Ma boussole est la suivante : si un texte ne me plaît pas, comment pourrait-il plaire à quiconque ? Je m’efforcerai donc, et de plus en plus, de ne publier que des articles que j’aurai pris plaisir à écrire et à relire.

La situation étant désespérée mais pas grave, je tenterai de ne plus publier que sur des sujets amusants par leur accablante futilité. Notre époque et ma vie en secrètent sans cesse.