..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 28 février 2017

Le bon interviewer

Comme c'est le cas pour les chasseurs, il est de bons et de mauvais interviewers. Essayons de définir rapidement le mauvais. Ce journaliste pose des questions à son invité, il écoute ses réponses et, éventuellement, lui demande d'éclairer certains points qui lui auraient paru insuffisamment précis.Cette fripouille reçoit des invités afin qu'ils s'expriment, laissant auditeurs ou téléspectateurs se faire leur opinion sur ce qu'ils auront dit. C'est choquant, honteux et, disons-le anti-démocratique.

Dieu merci, il y a le bon interviewer ! Observons-le à l’œuvre. Tout d'abord, il n'est pas là pour écouter son invité. Admettons que celui-ci ait commis un ouvrage sur tel ou tel sujet et que cette parution soit la cause de son invitation (intitulé, par exemple Comment sauver le monde en deux temps trois mouvements). Eh bien, notre valeureux journaliste ne va pas perdre son temps à évoquer le contenu de ce livre : ce qui l'intéresse, c'est une sombre affaire de traversée en dehors des clous commise par son auteur lorsqu'il se rendait au collège voici trente cinq ans. Un peu décontenancé, l'invité tentera de ramener le débat sur les sujets abordés dans son ouvrage. Son hôte lui coupera la parole pour lui intimer de répondre à sa question sur la grave infraction au code de la route censée préoccuper le public. Histoire d'avoir la paix, l'interviewé évoquera brièvement l'affaire avant de tenter de revenir aux moutons qui justifient sa présence. Fol espoir ! Le serviteur de la vérité ne l'entend pas de cette oreille. Il veut des détails : quelle rue a été ainsi traversée ? A combien de mètres du passage piéton a été commis le délit ? N'est-il pas concevable que le public ait du mal à accorder le moindre crédit à un délinquant ? Toute esquisse de réponse est immédiatement interrompue par une nouvelle question, entraînant une nouvelle tentative de réponse immédiatement interrompue par le reproche de n'avoir pas répondu à la question précédente. Ainsi passent les minutes et la rencontre se termine sur l'amer constat du bon interviewer pour qui l'invité n'est venu que pour éluder les vraies questions. Le public, lui, ne saura jamais en quoi consistent au juste méthodes de sauvetage préconisées par l'auteur. Heureusement, tout le monde s'en fout...

L'ancêtre du bon interviewer est sans conteste Pierre Desproges qui voici quarante ans posa des questionsfondamentales à Françoise Sagan.Toutefois, la technique s'est améliorée. Être complètement à côté de la plaque étant insuffisant, on y a rajouté de la hargne et de la mauvaise foi.

NB : Toute ressemblance avec des Patrick Cohen ou des Jean-Jacques Bourdin existant ou ayant existé serait purement fortuite.

samedi 25 février 2017

Abnégation

Ce matin, on frappe à ma porte. J'étais à l'étage, encore en pyjama. Comme je ne reçois que très peu de visites, lorsqu'on toque à ma porte (je n'ai pas de sonnette), j'en ressens toujours un certain désagrément, car pour savoir qui se trouve sur mon seuil,, il me faudrait ouvrir ma fenêtre, m'y pencher et, ce faisant, révéler ma présence, je me résigne donc à descendre. Surtout qu'on ne sait jamais : peut-être est-ce le destin ? Une créature divine ayant développé une attirance irrépressible pour les bricoleurs chenus ? Un Ivoirien, qui lassé de ne pas me voir répondre à ses mails, viendrait me livrer en mains propres les millions de dollars qu'il a dans sa musette ?

Hélas, tels ne sont jamais mes visiteurs. A part Raymond qui, exceptionnellement, vient me voir en quête d'un service ou pour me proposer un demi-agneau qui sans mon secours lui resterait sur les bras, ce sont, au moins au départ, des inconnus en quête de quelques sous : le cacochyme vendeur de billets de la loterie paroissiale qui a tant de mal à se traîner que je n'aurais pas le cœur de lui refuser l'achat d'un carnet dont je ne saurai jamais si les billets étaient gagnants ou, en novembre, les valeureux soldats du feu dont j'achète le calendrier avant de le classer verticalement. Il arrive aussi que quelque personne perdu dans le bocage vienne me demander de l'aider à trouver des gens que je ne connais pas. Et puis, il y a, comme ce matin, les Témoins de Jéhovah.

Nul besoin qu'ils se présentent : je les renifle à distance et, après un rapide bonjour, je leurs dis, tout en sourire, sans qu'ils aient le temps de placer le moindre mot, que je ne suis pas intéressé. Certains insistent un peu, d'autres, comme ceux de ce matin comprennent qu'ils perdraient leur temps, me souhaitent une bonne journée et, d'un pas alerte, partent déranger le voisin.

Je m'en veux un peu de ne pas mieux les recevoir. Je me console  en me disant qu'étant fermé à toute aspiration religieuse, le temps qu'ils perdraient avec moi serait, peut-être, plus fructueusement employé auprès de personnes plus perméables à leur discours. Mais en existe-t-il beaucoup ? Combien de refus d'ouvrir, de portes qui claquent à leur nez, de rebuffades mal aimables et peut-être même parfois d'insultes pour une brebis « sauvée » ? Et pourtant ils continuent, sacrifiant leur temps libre à leur apostolat.

Je ne peux m'empêcher d'admirer leur abnégation. Je sais les critiques auxquelles ils sont en butte. Sectarisme, refus de soins, endoctrinement de leurs enfants, etc. N'empêche que leur prosélytisme est compréhensible : comment, quand on est porteur d'une vérité, se résigner qu'au péril de leur salut éternel les autres restent dans l'erreur ?

Seulement, des porteurs de vérités intangibles, on tape dans un réverbère, il en tombe cent... Et parallèlement à cette admiration, je me félicite qu'ils soient les seuls avec les Mormons, à sillonner villes et campagnes en vue d'âmes à sauver. Si les Marxistes de la dernière heure, les Adorateurs du Saint Caméléon, les Dévorateurs de Bidoche et tous ceux qu'habite une virulente foi en faisaient autant, on n'aurait plus une minute à soi le week-end.

jeudi 23 février 2017

De fil en aiguille.

Juste avant Noël, je finis de rénover ma cuisine,ayant repeint les éléments, changé gonds et poignées, j'étais plutôt satisfait du résultat :


Sauf que la blancheur immaculée des placard faisait ressortir le jaunissement des murs et du plafond. En peu de temps, ce contraste me devint insoutenable et, n'y tenant plus, je décidait de repeindre l'ensemble de la pièce principale qui abrite cuisine ouverte, coin salon et coin repas.

Je ne savais pas à quoi allait m'exposer cette décision. Un mois plus tard, je fis l'emplette de peinture afin de repeindre dans un premier temps poutres et solives Après lessivage, deux couches furent nécessaires pour obtenir un blanc parfait. Vint ensuite la corvée de repeindre le plafond entre les solives : deux couches encore avant d'atteindre le résultat souhaité. La nouvelle blancheur rendit insupportable le jaunissement du luminaire de la cuisine. Je lui trouvai un remplaçant :



Restaient les murs. Fallait-il changer le papier ? Le repeindre ? J'hésitai et puis ne me sentant pas très motivé pour me lancer dans le dépapietage ni pour me rendre à Caen où je savais trouver un papier convenable, j'optai pour la peinture. Afin de rompre la monotonie du blanc, je décidai de peindre les murs latéraux de couleur gris-perle.

De fil en aiguille, l'ensemble de ces travaux de peinture s'étala sur un mois à raison de quelques heures quotidiennes. Je n'y ai mis la dernière main qu'hier. Voila le travail : d'abord le coin salon :


puis les portes :


Seulement à quoi vais-je maintenant occuper mon temps. J'ai du sable à mettre sous les pas japonais installés dans la pelouse, mais ça ne prendra guère de temps. J'ai également les joints de la grange à terminer. Seulement, vu le temps dont nous bénéficions, je crains de me retrouver au chômage technique.

Quoi qu'il arrive, je ne resterai pas longtemps sans emploi : vers la mi-mars, je compte bien retourner en Corrèze où de nouvelles missions m'attendent.

mercredi 22 février 2017

Bien ou mal élu...

Je lis ici et là que, quel qu'il soit, le futur président (ou la future présidente), faute d'un réel soutien populaire, ne pourra pas gouverner. On nous annonce levées de boucliers, désordre dans les rues, émeutes, enfin le bazar. Voyez ce qui se passe aux USA !

En fait le fameux bazar n'aura lieu que si le (la) président (e) élue n'a pas l'heur de correspondre peu ou prou aux attentes des syndicats et partis politiques de gauche ainsi qu'à leurs relais médiatiques. L'électeur de droite, lui, ne descend pas pour un oui ou pour un non dans la rue, il ne dispose pas de courroies de transmission syndicales aptes à paralyser le pays. Quand, exceptionnellement, il se mobilise, il le fait sur des points précis et de manière paisible et ordonnée (cf. Manif pour tous).

Tant que CGT, Sud et autres seront en mesure d'empêcher, par le truchement d'une faible minorité d'employés, que les trains circulent, que l'électricité soit distribuée, que l'on circule sur les routes, il y aura des troubles. Tant que quelques dizaines ou centaines de milliers de gauchistes vociférants seront confondus, grâce à la propagande médiatique, avec l'opinion générale, ce sera la chienlit. Et ceci que les responsables en place aient été ou non confortablement élus et bénéficient d'une large majorité parlementaire.

J'en veux pour preuve le quinquennat de M. Sarkozy. N'avait-il pas été bien élu ? N'était-il pas parvenu à rallier à son panache (plus ou moins) blanc(-bleu) une bonne partie de l'électorat Frontiste ? Ne se trouvait-il donc pas en position de gouverner à droite, d'imposer les réformes propres à remettre le pays sur les rails ? Et qu'a-t-il fait ? Il s'est empressé de prendre des mesures aptes à séduire son opposition et de pratiquer l' « ouverture » ! Ainsi, comme ce fut le cas de M. Giscard d'Estaing en son temps, il perdit sur sa droite ce qu'il ne gagna pas sur sa gauche. Car il ne faut pas se leurrer : avec une certaine gauche, on n'obtiendra jamais le moindre consensus. Si vous lui cédez, elle vous méprise ; si vous lui résistez, elle provoque le chaos ; si vous adoptez ses positions, elle se sent victorieuse quand elle ne change pas de revendications. Quoi que vous fassiez ny changera rien.

Bien ou mal élu, un (e) président (e) de droite aura droit aux troubles, si rien ne les justifie, on leur inventera des raisons. Refuser le combat ne sert donc à rien. Il faut aller à l'affrontement, comme le fit Maggy Thatcher. Les mineurs sont en grève ? Qu'ils continuent jusqu'à s'en lasser ! Les terroristes de l'IRA font une grève de la faim ? Qu'ils en assument les tristes conséquences ! Etc.

Mais vous allez mettre le pays à feu et à sang, pauvre inconscient, m'objectera-t-on ! C'est ce genre de frilosité qui rend la droite impuissante et engendre sa résignation. Si conflit il doit y avoir, que conflit il y ait. On verra bien qui en sortira vainqueur et ça clarifiera les choses. Si les Français préfèrent vraiment la lente déchéance et l'anarchie qui en résulte fatalement au redressement, qu'ils le fassent en toute connaissance de cause. Que cessent les déclarations mi-chèvre mi-chou, que cessent les revirements basés sur les sondages. Un homme (une femme) d'État doit être inflexible. C'est d'une claire volonté que nous avons besoin.

mardi 21 février 2017

L214, un train qui en cache un autre

Les scandales de l'abattage des animaux d'élevage se succèdent, dénoncés par une belle association nommée L214. Ses vidéos sont largement relayées par des media toujours avides de scandales. Elles provoquent dans chaumières et châteaux une juste indignation. Seulement, peu de gens sont conscients de ce que défendent en réalité ces âmes sensibles.

J'entendis leur porte-parole l'autre jour sur France Inter. Cette hystérique, se sentant en terrain sûr dans ce media ouvert à tout ce qui peut précipiter la disparition de notre civilisation, ne cacha pas les buts réels de son association : promouvoir le véganisme et à terme abolir non seulement l'abattage, fût-il opéré avec la plus grande des délicatesse, mais aussi tout élevage, même pour la production de produits laitiers ou d’œufs car consommer ces aliments est obsolète.

Ainsi, pour ces âmes sensibles, la personne qui élève dans d'excellentes conditions de confort et d'hygiène quelques poules qu'elle nourrit de bon grain bio pour avoir de beaux œufs avec de gros jaunes bien jaunes et laisse ces dites volailles mourir de leur belle mort avant de leur offrir une sépulture digne (sans nécessairement organiser une cérémonie religieuse) serait aussi coupable que la brute qui martyriserait un porc, un bœuf, un veau ou un canard.

Cela dit, ces « amis des animaux » ne brillent pas par leur honnêteté. Le nom qu'ils se sont choisi est celui de l'article L214 du code rural de 1976, lequel déclare que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. ». Il n'y s'agit donc aucunement là de bannir tout élevage mais de prôner des condition d'élevage respectueuses des besoins et du confort des animaux. Que dirait-on d'une association en faveur de la sécurité routière nommée R412-12 qui aurait pour but d'abolir toute circulation automobile alors que l'article éponyme ne traite que des distances de sécurité ?

Toutefois, comme je le signalais naguère l'homme et la femme urbains, ayant perdu contact avec la réalité de la vie campagnarde sont devenus d'une grande sensibilité. Leur montrer des images plus ou moins choquantes d'abattage leur soulève le cœur. Et leur cerveau, empli de pensées nobles et délicates se met en action. Pas de viande sans assassinat. En manger, c'est être complice. Ainsi les idées de L214 font leur petit bonhomme de chemin dans les têtes boboïdes...

Imaginons un instant que les fous du légume (apparemment insensibles à la douleur d'une carotte qu'on arrache) finissent par arriver à leurs fins. Que fait-on alors des animaux d'élevage ? On pourrait attendre qu'ils meurent de vieillesse (après les avoir stérilisés car les laisser se reproduire serait une forme d'élevage). Il faudrait subventionner les éleveurs pour qu'ils les accompagnent jusqu'au bout de leur existence. Ainsi disparaîtraient veaux, vaches, cochons, couvées*. Car qui voudrait d'une vache, d'un canard ou d'un porc pour compagnie ? Et pendant qu'on y est, pourquoi ne libérerait-on pas les chevaux ? Car, même si la consommation de leur viande va en s'amenuisant, il n'en reste pas moins qu'on contraint ces pauvres bêtes à être montées ou à travailler dans les champs ou forêts ce qui n'est qu'un esclavage... Et les éleveurs que deviendraient-ils ? L'élevage se pratique généralement sur des terres peu propices à l'agriculture ! Ils pourraient crever, comme ils ont commencé de le faire.

Ainsi, sous des dehors mignons et sensibles, ces abrutis visent-il à détruire un pan de notre civilisation comme certains hurluberlus s'attaquent à d'autres. Rien d'étonnant à ce que nos media les chouchoutent ! 

* Notons qu'une amitié des animaux qui mène à leur extinction a quelque chose de paradoxal.

lundi 20 février 2017

Dilemme ?

Dans un peu plus de deux mois, on nous conviera à glisser un bulletin de vote dans une urne afin d'élire celui qu'on pense le mieux à même de présider aux destinées de la France. C'est la démocratie. Et c'est beau comme de l'antique. Seulement, le choix de l'électeur un rien conscient est forcément biaisé par des considérations autres que la confiance, le respect, l'estime, la fiabilité, la crédibilité et tout ce qui devrait amener à un vote selon sa conscience.

Supposons que le candidat Toto ait toute ma confiance et que son programme me convienne. Seul petit bémol : Toto n'est soutenu que par une très faible minorité de l'électorat. En votant pour lui, je refuse mon soutien à Bidule qui me plaît bien moins mais que je préférerais voir au second tour plutôt que de voir s'y affronter Machin et Truc-Chouette alors que je ne souhaite voir ni l'un ni l'autre de ces personnages accéder à la magistrature suprême. Dois-je voter selon mon cœur ou selon la raison que m'inspire la stratégie ? Telle est la question.

Il me semble que vue la dispersion des intentions de vote, les électeurs de droite se trouvent contraints au vote utile en espérant que ceux de gauche, fidèles à leurs querelles partisanes resteront divisés. 

Toute ressemblance avec des Dupont-Aignan, Fillon, Macron ou Le Pen existant ou ayant existé serait purement fortuite.

mardi 14 février 2017

Apprentis-sorciers, pompiers-pyromanes ou simples salopards ?

J'entends les bons journalistes faire un bien triste constat : les « affaires » Fillon et Théo feraient le jeu du Front National. Or le FN, c'est le diable. Du coup, ils sont tout désolés. Curieux, non ? Car ces fameuses « affaires » qui les crée, les amplifie jusqu'à leur donner une importance qu'elles n'ont pas ?

De quatre choses l'une. Soit, tel l'apprenti-sorcier, ces imbéciles déclenchent des phénomènes dont ils sont incapables d'endiguer les conséquences. En admettant cette hypothèse, ce sont des imbéciles irresponsables.

La deuxième possibilité c'est qu'ils sont des pompiers-pyromanes que fascine le spectacle des incendies qu'ils allument et prétendent combattre. Nous aurions dans ce cas affaire à des malades mentaux.

Reste l'hypothèse qu'ils organisent le buzz de manière à faire monter le FN afin que le candidat d'une gauche qu'ils chérissent ait des chances d'être élu par défaut. Dans ce cas, on aurait affaire à d'ordinaires salopards prêts à tout pour assurer une victoire à la Pyrrhus.

Et s'ils étaient les trois à la fois, déclenchant d'involontaires catastrophes, prenant plaisir à voir les flammes tout dévaster après avoir, par machiavélismes de bazar, appliqué la règle selon laquelle les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

Le problème c'est qu'il n'y a peut-être pas, comme dans le Fantasia de Disney, de sorcier capable de mettre fin au désastre, qu'il y a toujours danger à jouer avec le feu et qu'on a déjà vu des ennemis se réconcilier pour éliminer des gêneurs.

Mais peut-être m’égare-je ? Peut-être ne font-ils, comme ils le soutiennent, que remplir leur devoir d'information. En écrivant cela, je suis heureux de n'avoir pas les lèvres gercées.

lundi 13 février 2017

Larry Boisière

Certains personnages bien qu'ayant de manière insigne contribué au progrès de la science ou de la civilisation sont tombés dans un total oubli au point que l'on ait perdu toute trace de leur œuvre. C'est le cas du docteur Larry Boisière , qu'une curieuse homophonie effaça de nos mémoires.

Fils de Charles Oscar Nestor Népomucène Adrien Robert Daniel Boisière, explorateur et homme d'affaires d'origine québécoise et de Lorraine Smith, jeune américaine rencontrée lors d'un voyage d'études à l'origine de sa thèse Étude comparative des moeurs dans les bobinards du Wisconsin et du Connecticut, qui fait encore autorité sur le sujet,  Léon Aristide Robert René Yves Boisière naquit le 29 février 1808 à Paris où ses parents s'étaient installés suite à un malentendu avec la justice du comté de Hartford qui contraignit le couple à s'expatrier en catastrophe.

Connaissant des débuts difficiles, l'inventivité commerciale de son père, qui devait plus tard lui valoir une condamnation à vingt ans de travaux forcés, permit à celui qui préférait qu'on le nommât Larry ( acronyme de ses cinq prénoms*) de vivre une enfance aisée. Après des études secondaires au Lycée Louis-Le-Grand où il s'illustra en décrochant un 3e accessit en macramé ainsi qu'en jouant un rôle déterminant dans la victoire de son établissement lors du championnat inter-académique de bilboquet en 1824, Larry, suite à une cuisante expérience, décida de poursuivre des études de médecine et de se spécialiser dans la vénérologie où il excella.

Exerçant à l'Hôpital du Nord, il devint bien vite médecin chef de son service et s'acquit une réputation d'excellence qui fit y accourir tout ce que Paris comptait de personnalités des mondes politique et littéraire. Se rendre chez Larry Boisière devint bien vite un must et un espoir de guérison pour les poètes et les ministres victimes de leur désir de mieux cerner les arcanes de la féminité (ou de la masculinité, au choix) au point que la phrase devint proverbiale et que l'on tendit à appeler Larry Boisière l'ensemble de l'établissement que les vicissitudes de l'histoire firent successivement nommer Hôpital Louis-Philippe puis « de la république ».

Hélas, le grand médecin, uniquement préoccupé de la santé d'autrui, négligea d'appliquer sa thérapeutique aux petits soucis que lui avaient valus sa constante exploration des sources des maux qu'il soignait. Il succomba à l'action combinée de la maladie et du surmenage le 18 mars 1849. Un deuil de quatre jours fut observé en sa mémoire Rue Saint-Denis.

Un étonnant concours de circonstance voulut, alors qu'on s'apprêtait à donner officiellement à l'hôpital le nom de celui qui avait tant fait pour sa renommée, que mourût en décembre 1851 une obscure comtesse d'empire qui, sans héritiers, laissa par testament la plus grande partie de sa fortune pour la fondation d'un hôpital à Paris. Elle se nommait Élisa de Lariboisière ! Profitant de ce hasard, l’hôpital du Xe arrondissement eut beau jeu de réclamer que l'on consacrât l'argent de la généreuse donatrice à la construction de ses nouveaux bâtiments. Faisant d'une pierre deux coups, on pourrait ainsi honorer la bienfaitrice et, indirectement, le grand praticien. Le ministre de la santé publique, grand habitué du service de Larry souscrivit à cette demande. C'est ainsi que fut inauguré en 1854, l'hôpital sis au 2 rue Ambroise Paré et classé aux monuments historiques.


* Cette inventivité réjouit son père qui se garda cependant de l'imiter.

samedi 11 février 2017

Pauvres media !

On pleure à France Inter et ailleurs ! C'est honteux ! M. Fillon ose se dire en butte à un lynchage médiatique ! Mais où est-il allé pêcher une telle idée ? Tous les gens raisonnables ont pu remarquer à la fois le peu de place qui fut faite à son « affaire » et surtout avec quelle objectivité elle fut traitée dans les media. Qu'ont-ils fait sinon leur devoir d'information ? Et avec cette honnêteté que tout le monde leur reconnaît. D'ailleurs, il suffit de voir quelle place a été accordée par ces mêmes media aux soupçons qui pèsent sur M. Macron concernant ses frais de représentation au Ministère de l'Économie pour voir à quel point se poser la question de leur impartialité ne saurait être posée.

Ces derniers temps, estimant l'affaire jugée et le « coupable » bientôt sanctionné, nos guides vers la lumière comparent notre pauvre pays avec d'autres où honnêteté, désintéressement règnent en maîtres et sans partage. On vous cite cette ministre scandinave qui est logée dans une HLM et ne bénéficie même pas d'un vélo de service. Puis telle autre qui a démissionné après avoir que la presse eut révélé qu'elle avait emporté chez elle un toast rassis, reste d'une réception au ministère afin d'en nourrir son hamster. « François Fillon serait-il encore candidat au Canada, en Suède ou en Allemagne ? » s'interroge le Huffington Post. Question rhétorique ! Bien sûr que non, surtout qu'on ne voit pas à quel titre il aurait été candidat à un quelconque poste dans ces pays...

Nos « informateurs » pleurent et en même temps se réjouissent. Car ce qu'il faut bien nommer leur apostolat s'avère payant. Il semblerait, pour l'instant du moins, qu'une majorité de Français les suivent et souhaitent le retrait de la candidature Fillon. Ce qui ne manque pas de sel, vu que nos concitoyens se déclarent volontiers sceptiques quant à la fiabilité des média. C'est un peu comme si des gens qui disent n'avoir rien à faire de telle ou telle religion suivaient cependant scrupuleusement ses préceptes.

Les media n'ont donc pas trop à s'en faire : quoi qu'on dise, on les écoute et on les suit dans leur désir de faire de nous des sortes de Scandinaves mâtinés d'Anglo-Saxons. 


Parlant de media, une pétition circule réclamant le rétablissement de la pluralité d'opinions dans l'audio-visuel public. C'est là :https://www.change.org/p/c-u-s-p-a-r%C3%A9tablissons-la-pluralit%C3%A9-d-opinion-dans-l-audiovisuel-public?

jeudi 9 février 2017

Et avec ça ?

De temps à autres je descends au bourg voisin acheter une baguette en vue de mon casse-croûte du midi. Aussi étonnant que ça puisse paraître, sur les trois boulangeries, il y a une dont la baguette est meilleure que celle de chez Leclerc ce qui, vu le niveau général du pain « artisanal », mérite d'être signalé.

Le boulanger bien que relativement jeune doit donc être de la vieille école. Tout comme l'est son épouse. En effet, respectant probablement une tradition ou une vieille charte du petit commerce, après m'avoir tendu ma baguette, elle me gratifie d'un « Et avec ça ?» auquel je réponds par un « Rien » en place et lieu du traditionnel « Ce sera tout. ».

Je trouve cette question particulièrement agaçante. Ça me donne l'impression d'être ressenti comme atteint soit d'une maladive timidité, soit de la maladie d’Alzheimer. A croire qu je serais venu pour acheter une baguette, 6 pains de quatre livres, 36 croissants, deux douzaines de pains au chocolat (à 10 cents), trois bûches de Noël, une tarte pour 15 personnes, tout un tas d'autres pâtisseries et que, saisi par le trac ou victime d'un perte soudaine de mémoire, je n'aurais osé ou su demander qu'une baguette. Ça me donne envie de répondre, selon mon humeur du moment : « Une petite turlute si vous avez le temps. » ou « Un raton-laveur, comme d'habitude. ».

Je me souviens d'un temps où les commerçants ajoutaient à leur « Et avec ça ? » des suggestions d'achats possibles : « On a des choux/de la bavette/du merlu/des godemichets/ du pâté d'alouette/des paquets de clous/ de la peinture de sol/du champagne brésilien/etc.(en fonction du type de commerce) en promotion ». Je ne sais pas si ça se fait toujours. Je ne fréquente pratiquement pas les petits commerces leur préférant la grande distribution. En dehors d'animateurs extérieurs, on m'y fout une paix royale. Le pseudo-lien qui est supposé se créer entre commerçant et client ne m'intéresse pas vraiment. Que le boucher déclare sa viande « tendre comme le cœur du boucher » ne provoque chez moi qu'un rire forcé. Ayant une tendance affirmée à savoir ce que je veux, les conseils d'un commerçant me sont généralement inutiles et lorsqu'ils s'avèrent nécessaires, je suis assez grand pour les solliciter.

mercredi 8 février 2017

Nouvelles de la décadence

Tandis que j'emmenai ma fille alors âgée de dix ans à son club équestre, nous vîmes de jeunes agneaux gambader auprès de leur mère dans un pré. Anna s'écria « Qu'est-ce que c'est mignon ! » avant d'ajouter après un temps de réflexion « Et en plus, bien cuisiné, c'est drôlement bon ! ». Voilà ce que j'appelle une attitude saine où la passagère émotion anthropomorphique n'efface pas le réalisme.

C'est tout le contraire de cela que j'ai entendu hier sur France Inter lors de l'émission la Tête au carré tandis que je me rendais à Vire afin d'y acheter, entre autres, des morceaux de cadavres, de la chair de mammifères (ou de volailles), bref, de la barbaque. Deux « spécialistes » y déblatéraient doctement sur la consommation de viande par l'homme. Et ça valait son pesant de choucroute (sans charcuterie). Si on en croit ces olibrius, manger de la viande poserait de plus en plus de problèmes à nos contemporains. Non parce que son prix augmente mais pour des raisons quasi-métaphysiques. Car qui dit viande dit abattage et qui abat commet un crime. Ben oui, à part les huîtres et autres fruits de mer, il est rare et peu aisé de manger des animaux vivants. Vous vous imaginez courir après un bœuf dans son pré, et d'un fort coup de mâchoire lui arracher un steak ? Moi pas !

Donc il y a meurtre. Il nous fut expliqué que par le truchement du sacrifice religieux, l'homme avait de tout temps tenté d'atténuer la barbarie de ce crime. On ajouta que cette barbarie est d'autant mieux ressentie aujourd'hui que les avancées de la science tendent à établir qu'il existe un continuum et non une scission entre homme et animal et qu'en conséquence l'humain répugne de plus en plus à tuer son quasi-semblable. Les honteuses conditions d'élevage ou d'abattage des animaux, dès lors devenaient insupportables : peut-on admettre que son (quasi) frère que l'on chérit tant soit élevé en batterie avant d'être brutalement assassiné  ? On rappela qu'à certaines époques, la viande étant réservée aux riches, lorsque cela devint possible, les modestes virent dans sa consommation un signe d’ascension sociale. On parla aussi de rendement alimentaire, celui des plantes étant supérieur à celui des viandes. Une consommation réduite voire nulle s'imposait donc.  Bref, on nous dit bien des choses mignonnes.

En tant que carnivore invétéré, je vois dans ces discours un signe de plus de la décadence de notre société et des ravages qu'opère l'anthropomorphisme forcené de citadins élevés hors sol. Quand il m'est arrivé de zigouiller un lapin ou un poulet, je n'ai ressenti aucun soupçon de culpabilité. Quand j'allais dans une ferme participer à l'abattage d'un cochon dont j'avais acheté la moitié, lorsqu'on saignait la bête, il ne m'a pas traversé l'esprit qu'elle ne méritait pas ce sort, pas plus que je n'ai vu en elle l'image du cousin Michel ou de l'oncle Charles. Il fallait fouetter le sang qui giclait dans la poêle afin qu'il ne caillât point avant qu'on en fît du boudin. C'est tout. 

Je n'ai, et j'en suis heureux, bien que né citadin, jamais rompu le lien avec la campagne et la vie rurale. Chaque fois que j'ai pu, je suis allé y vivre et j'espère bien continuer à le faire jusqu'à la fin de mes jours et à continuer de manger de la viande. Parce que ces animaux que l'on tue ne sont nés et n'ont été élevés que pour qu'on s'en nourrisse. Qu'on les élève dans des conditions correctes et aptes à rendre leur chair succulente, qu'on leur évite autant que possible d'inutiles douleurs lors de leur fin programmée, j'en suis entièrement d'accord. Mais voir en ces animaux mes semblables ou des objets d'affection : très peu pour moi. D'ailleurs, parmi les plus abrutis anthropomorphistes auquel viendrait l'idée d'adopter un goret de 120 kilos ou un bœuf d'une tonne comme animal de compagnie, de l'accoutrer d'un petit bonnet et d'un manteau pour l'hiver et de le câliner sur ses genoux ?

mardi 7 février 2017

Fausses et réelles menaces

Nos amis des media s'inquiètent pour M. Fillon. Ils se posent des questions. Leur petite âme troublée a des états. Parce qu'ils comprennent bien les Français, eux, vu qu'ils sont en prise directe avec l'Opinion. Quel est leur problème ? Eh bien voilà : ils se demandent si, coupable ou non (tout en ayant du mal à cacher qu'ils espèrent qu'il le soit), les  sommes « farineuses » (ce n'est pas une faute de frappe) versées à ses proches ne seraient pas un handicap pour le candidat de la droite lorsque, fidèle à son programme, il demandera des « sacrifices » aux Français.

Toujours attristé de voir ces braves gens dans l'embarras, je voudrais les rassurer : que M. Fillon ait ou non été accusé de malversations (ou d'avoir, devant des enfants médusés, violé Adeline, la girafe du zoo de Vincennes, en grimpant sur un escabeau), cela ne changera RIEN à la difficulté de mettre en œuvre ses réformes.

Car, mais ça a dû échapper à leur proverbial sens de l'observation, il existe en France des syndicats prêts à foutre la merde sous le moindre prétexte et surtout si on touche aux Zakissossios ! Les Zakissossios, c'est leurs idoles, il sont tabous. Leurs aînés, depuis des temps immémoriaux (voire avant) ont versé leur sang pour qu'ils prospèrent. Qu'importe s'ils nous envoient dans le mur à vitesse grand V. On ne conteste pas le sacré : tout gouvernement tentant de mettre fin à une gabegie qui nous amène à une dette publique de plus de 2000 milliards d'Euros serait sacrilège et verrait se lever contre lui les équipes de paralyseurs du pays au nom du sacro-saint principe selon lequel on ne change pas un système qui perd et du bon sens pour qui,en cas de surendettement, le meilleur remède est encore l'emprunt.

Et puis il y a tous ces gens de gauche qui s'emmerdent à la maison et qui sautent sur le premier prétexte venu pour aller user leurs semelles en braillant des âneries, calicots au vent. Et cela dès que le fascisme pointe le bout de son nez. Le fascisme, ça consiste pour ces braves gens, à suggérer qu'il fait jour à midi ou que, sauf exception, il fait moins chaud en janvier qu'en juillet. La droite ose le dire. Et même quand elle ne le dit pas, on sent bien qu'elle le pense. Elle est donc fasciste et il faut la combattre. M. Fillon verra se former des cortèges quoi qu'il fasse, dise ou ne dise pas.

Donc, nos amis des media ont tort de penser que le « scandale » qu'ils ont suscité puis amplifié au-delà de toute raison serait la cause des difficultés que pourrait rencontrer M. Fillon. Toute personne tentant de mettre en œuvre des réformes autres que démagogiques se trouvera face à une levée de boucliers. Le tout est de ne pas céder. Mme Thatcher a montré la voie. Il faut l'imiter : laisser les protestataires protester. Ils finissent, à condition de ne rien leur céder, par rentrer dans le rang la queue basse et déconsidérés. Le tout est une question de fermeté et de résolution. Il y aura du sang, de la sueur et des larmes au menu, mais il en va de l'avenir du pays. Sinon il ne nous restera qu'à assister impuissants à cette longue et inexorable descente aux enfers que la gauche orchestre depuis des décennies.


dimanche 5 février 2017

De la honte des veaux et du vacarme des moutons.

Un certain général qui connut ses heures de gloire au siècle dernier avait traité les Français de veaux. Je conçois qu'il n'ait eu qu'une estime relative pour ses compatriotes mais pourquoi cette comparaison hasardeuse avec d'indolents mammifères ?  Ces pauvres bêtes ne brillent certes pas par l'intelligence ni le sens politique mais de là à les ravaler au rang de certains Français ! Car s'il est une chose qu'on ne saurait reprocher à ces jeunes bovins, c'est un caractère agressif. Tandis que certains Français...

L' « affaire » Fillon, nous offre l'occasion de voir à quel point certains sont stupides, vétilleux, rageurs, inconsistants, ne savent pas compter, pratiquent l'amalgame, sont hypocrites et mélangent tout. Il a suffi qu'une torche-cul à scandales (et qui, alors qu'il est déjà bénéficiaire touche des subventions de l'État qui lui permettent d'arrondir son magot !), relayé par tout ce que la France compte de media prompts à céder au buzz, fasse planer sur un homme politique des soupçons d'emploi fictif pour que ces « braves » gens (qui disent ne pas faire confiance aux media), non seulement leur emboîtent le pas mais les devancent ! Quand les moutons se mettent à courir vers le but que leur assignent les bergers, laissant ceux-ci loin derrière, on ne peut même plus parler de panurgisme.

Nos moutons saisis de rage confondent conditionnel et indicatif, soupçons et culpabilité, brut et net, décennies et mois, avantage et privilège, licite et illicite, bref font preuve d'une grave confusion mentale tout en réclamant d'autrui une probité totale qui n'est n'est pas forcément un de leurs traits marquants. Toutes choses dont on ne saurait accuser les veaux.

Je crains donc que le vieux général n'ait grandement surestimé certains de ses compatriotes.

samedi 4 février 2017

Faux débat

La France connaît une croissance molle et un taux de chômage élevé. Comment en sortir ? La solution est simple si j'en crois les distingués économistes qui doctement débattaient dans le cadre de l'émission On n'arrête pas l'éco* sur le fleuron de la radiodiffusion de service public. C'est l'immigration. Elle ne coûte rien, elle rapporte même et fait progresser le PIB. C'est indéniable : selon l'un des deux clowns de service, 1 % d'immigration entraînerait 1 % d'augmentation du PIB. De plus, sans le faire baisser, elle n'augmenterait pas le chômage. Admettons. On ne voit pas très bien comment ça peut faire avancer le schmilblick car au niveau du PIB par habitant c'est la stagnation.

Si on suit ce raisonnement, en laissant entrer en Doulce France 66 millions d'immigrés, on doublerait le PIB et cette France de 132 millions d'habitants deviendrait, devant le Japon, la 3e économie mondiale. Ce qui nous ferait la jambe belle, vu que les habitants (pourrait-on encore parler de Français?) ne verraient aucune amélioration de leur situation économique.

Bien entendu, mon extrapolation est ridicule. Il est évident qu'en un court laps de temps il serait rigoureusement impossible de laisser rentrer des dizaines de millions de personnes sur notre territoire sans que s'y installe le chaos. Elle n'a pour but que de montrer le côté absurde du raisonnement de ce distingué économiste.

Quand bien même 1% d'immigrés amènerait 2% de croissance, ces raisonnements purement économiques omettent de prendre en compte les données culturelles du problème. Si les dits immigrés (ou migrants) venaient de pays de cultures très éloignées de la nôtre, il serait difficile voire impossible que notre société ne devienne multiculturelle avec tous les risques qu'entraîne la juxtaposition de gens aux mœurs et croyances différentes sur un même territoire.

La question n'est donc pas de savoir si l'immigration est ou non rentable mais de choisir le type de société que nous voulons. Et cela dépasse le seul problème de l'immigration. Les politiques tendent à confiner le débat au seul champ économique. Ce faisant, ils se transforment en petits comptables dont les actions ne tendraient qu'à renouer avec la sacro-sainte croissance, seule susceptible de résoudre en deux coups les gros tous les problèmes du pays.

Il me semble qu'une nation a plus besoin de croire en en elle-même et en son avenir qu'en un taux de croissance. Ce qui n'exclut pas l'on se préoccupe de la rigueur de la gestion économique, bien entendu.

* On n'arrête pas les cons non plus !

vendredi 3 février 2017

Mort aux privilèges ! Vive l'égalité !

L' « Affaire » Fillon démontre si nécessaire à quel point les Français, peuple de grande vertu, détestent les avantages dont bénéficie autrui et qu'avec véhémence il renomme « privilèges » afin de mieux les flétrir. Seulement, pour que lcette nation d'élite atteigne la pureté morale cristalline à laquelle elle aspire, il ne suffit pas de s'attaquer aux « privilèges » des mieux nantis. C'est certes nécessaire mais insuffisant et de plus, on pourrait soupçonner qu'entre dans la juste indignation de ceux qui les décrient une note, oh, très discrète, d'envie ce qui n'est évidemment pas le cas.

Toujours désireux d'aider mes semblables à mieux cheminer sur la route de la perfection dont ils rêvent et qu'ils chérissent, je prendrai quelques exemples parmi tant d'autres de ces « privilèges » dont bénéficient certaines professions et qu'une exigence d'égalité et de justice imposerait qu'on supprimât.

Je commencerai par une profession que je connais bien : les enseignants. Outre celui d'exercer le plus beau métier du monde, ces héros de la République bénéficient, par rapport au vulgus pecum d'un nombre inouï de semaines de vacances quand le péquin de base ne s'en voit octroyé que cinq malheureuses. Est-ce acceptable ? Bien sûr que non ! On me dira que ces vacances sont destinées à permettre aux enfants de se remettre des incroyables efforts qu'exigent d'eux leurs apprentissages. Certes. Mais les enseignants ne sont pas des enfants, ce sont de robustes gaillard(e)s qui n'ont pas plus besoin de repos qu'un terrassier ou un maçon. On pourrait donc réduire leurs congés à cinq semaines et le reste du temps les utiliser à des travaux d'intérêt général (ramassage des papiers gras, curage des fossés, comptage des p'tits zoziaux, etc.).

Et les cheminots ? Voilà des gens qui prennent leur retraite bien tôt ! De 50 à 57 ans suivant les catégories et les situations ! Sera-ce encore tolérable quand un enseignant, rompu par ses activités de ramassage des papiers gras, curage des fossés, comptage des p'tits zoziaux, etc. prendra la sienne à 62 ans ? Ces mêmes privilégiés et leur famille bénéficient, sous certaines conditions, de billets de train gratuits alors que si vous choisissez de voyager à l’œil, l'amende vous guette !

A l'EDF, agents et retraités ont un tarif spécial qui leur fait payer 5 à 10% du prix normal. Mais ce n'est là qu'un des multiples avantages dont ils bénéficient. La liste en serait trop longue, vous la trouverez ici.

Quant à ces saints laïcs qui, jour après jour, nous apportent la lumière avec une honnêteté que n'égale que leur impartialité, ces êtres célestes qui nous aident à démêler la complexité du monde, les journalistes puisqu'il faut les appeler par leur nom, ils bénéficient d'un abattement fiscal de 7650 €.

Vous, pauvre salarié ordinaire, qui vous n'avez que peu de vacances, dont la retraite s'éloigne à mesure que vous en approchez, qui payez vos transports, votre gaz et votre électricité, pour qui pas plus d'abattement fiscal que de beurre en broche, qu'attendez-vous pour réclamer une nouvelle nuit du quatre août où chacun, vous y compris si par extraordinaire vous bénéficiiez d'un quelconque « privilège » si minime soit-il, viendrait renoncer à des « privilèges » en attendant leur abolition ?

Mais ce serait encore insuffisant : resteraient (entre autres) les inégalités financières : il serait urgent que toute propriété individuelle soit abolie et qu'un salaire unique soit institué. Mais ça ne serait pas suffisant : nous ne serions encore égaux ni en beauté, ni en sagesse, mi en stature, ni en courage, ni en poids, ni en âge, ni en santé, ni, ni, ni, ni, ni...

Pas facile à établir l'Égalité, hein ? Heureusement, il y a, à part M. Fillon, des choses que partagent tous les Français : une moralité intransigeante , une honnêteté vétilleuse et surtout un amour inné de la justice.

jeudi 2 février 2017

Grave défaut et témoignage

J'ai récemment avoué un handicap. Aujourd'hui je dois confesser un défaut. Et pas un petit. J'ai en effet tendance à sous-estimer la profonde stupidité de certains de mes contemporains. Sondez-les, ils vous diront accorder peu de crédit aux media. Faites une campagne médiatique bien orchestrée et les voilà qui se mettent à partager l'avis des journaleux et à faire leurs les plus foireux arguments qu'on leur susurre à l'oreille. Et s'il n'y avait que ça ! Figurez-vous qu'ils vivent chez Walt Disney. Il ne sont qu'honnêteté, vertu, rigueur. Afin de renforcer ces qualités, ils ont besoin de modèles. Et où vont-ils les chercher, mais selon leur logique implacable chez les politiques qu'ils déclarent volontiers tous pourris. Ajoutons encore qu'ils font montre d'un sens politique qui ferait honte à une une amibe morte quand, sciant la branche qui les porte, il ne voient pas les néfastes conséquences d'une telle action.

C'est des personnes qui se déclarent de droite qu je découvre abasourdi la foncière stupidité. Les gens de gauche ne valent souvent pas plus cher mais vu que les « valeurs » dont ils se disent porteurs sont pour moi mortifères et que les objectifs qu'ils s'assignent mènent à mon avis aux pires catastrophes, ce qu'ils peuvent bien penser, dire et faire, je m'en tamponne le coquillard tant qu'ils me semblent en perdition et voués à une heureuse et proche disparition. Mais quand je vois, comme récemment, les braves gogos que j'avais cru de mon camp tomber avec entrain dans un panneau grossier, je ressens un découragement certain.

Cette « affaire » Fillon, j'ai commencé par m'en moquer comme de l'an quarante. Dans ma grande innocence, je croyais que rares seraient les sots qui en tiendraient compte. Mea maxima culpa ! Je sous-estimais leur capacité à se voir manipulés et aussi et surtout leur capacité à mal évaluer l'importance relative d'un quelconque fait par rapport à ce qui est en jeu, à savoir le relèvement de la France et la mise au rencart d'une gauche qui ne rêve que de détruire le peu qu'il en reste.


Cela dit, j'aimerais vous communiquer le texte de Vincent Goyet, ex-assistant parlementaire qui expose en détail ce que peuvent être les fonctions de ces professionnels, l'enveloppe dont disposent les députés et sénateurs pour rémunérer leur personnel et l'usage qu'ils en font ou peuvent en faire. Le texte est long mais à mon sens il mérite d'être lu dans son intégralité. Je suis responsable des passages en gras.

DERNIÈRE MINUTE : pour ceux qu'une longue lecture lasserait, j'ajoute à sa suite un texte plus court tout aussi édifiant.


Parce que j'ai été attaché parlementaire, beaucoup de ceux qui me connaissent m'ont demandé comment faire le tri entre tous les éléments qu'ils ont lus dans la presse ces derniers jours à propos du fonctionnement de l'équipe qui entoure chaque député.
Je tiens à préciser tout de suite que je soutiens François Fillon depuis la défaite et le départ de Nicolas Sarkozy en mai 2012. Comme ça, les choses sont dites. Les éléments que je donne ci-dessous sont ma propre analyse et mon propre ressenti, issus de mon expérience personnelle. Je laisse chacun y puiser ce qu'il voudra.
Avant tout, le cabinet parlementaire fonctionne de fait comme une TPE. Le député embauche et rémunère librement ses collaborateurs, sur la base de contrats de travail de droit privé, qui prennent automatiquement fin en cas d'interruption du mandat parlementaire.
Pour rémunérer ses collaborateurs, chaque député dispose d'une enveloppe mensuelle de 9 561 € (lorsqu'il laisse l'Assemblée nationale gérer ces contrats et payer les charges patronales), 14 341 € s'il décide de tout gérer lui-même. Sur les 9 561 €, il doit donc encore acquitter les charges salariales (précision technique pour les puristes).
Dans les faits, l'immense majorité des députés laisse l'Assemblée s'occuper de tout.
Chaque député organise à sa guise le travail de son équipe, avec des collaborateurs dont le travail peut être très divers : agenda, logistique, courriers, dossiers législatifs, dossiers locaux, réunions, questions au Gouvernement, amendements, relations presse, relations avec les élus, relations avec la population, communication, rendez-vous, représentation, conseil, etc. Ce travail répond en fait aux trois fonctions remplies par un parlementaire : 1/ il représente le peuple ; 2/ il vote les lois ; 3/ il contrôle l'action du Gouvernement et des administrations.
Bref, le travail est gigantesque, et la politique est bien souvent le lieu où les militants viennent donner un coup de main bénévole (mise sous pli, distribution de documents à la population, logistique des réunions publiques, réseaux sociaux, etc.). Il y a plutôt trop de travail que pas assez !
François Fillon est aujourd'hui attaqué non pas pour avoir rémunéré son épouse et deux de ses enfants, mais parce que certains soupçonnent qu'il s'agirait d'emplois fictifs, sans travail réalisé en contrepartie.
Comme je viens de le souligner, ce n'est pas le travail qui manque autour d'un député. J'ai croisé des dizaines et des dizaines de parlementaires, davantage encore de collaborateurs, et la plupart d'entre eux sont des passionnés, qui ne comptent pas leurs heures. De même, il est inimaginable qu'un élu fasse une carrière politique durant 35 ans (François Fillon a été élu pour la première fois en 1981) sans que sa / son conjoint(e) ne lui apporte au quotidien un soutien et une aide de tous les instants, surtout si elle / il n'a pas une autre activité professionnelle à côté.
Quid du niveau de rémunération pour le conjoint non salarié du chef d'entreprise ? Comme dans n'importe quelle TPE, il est fréquent que le conjoint participe de fait à l'activité sans percevoir de salaire. Quand la structure trouve l'espace d'une rémunération, il peut y avoir ensuite une forme de rattrapage salarial, en contrepartie de toutes les années de bénévolat.
S'agissant de Pénélope Fillon, elle n'a pas été rémunérée entre 1981 et 1988. Puis elle a bénéficié d'un salaire comme attachée parlementaire jusqu'en 2013 (avec manifestement un rattrapage salarial). Elle a perçu 639 000 euros net sur cette période (les médias parlent en brut pour gonfler la somme). Ramené à 35 années de travail aux côtés de son mari, nous arrivons à l'équivalent d'un salaire net mensuel de 1521 €. Tous ceux qui se scandalisent du montant de 830 000 € brut devraient méditer sur la période concernée... Si j'avais travaillé durant 35 ans aux côtés de François Fillon, sur la base du salaire de 2600 € net que je touchais en 2007, j'aurais coûté bien plus de 830 000 € brut (faites le calcul : 1,4 million d'euros brut - et par souci de simplicité, je n'ai pas tenu compte du 13e mois...).
Mais quel travail a donc bien pu réaliser Pénélope Fillon ? Sans doute un travail de petite main pour un grand nombre de courriers reçus au domicile (François Fillon n'avait pas de permanence parlementaire en circonscription). Un soutien logistique également. Un travail de conseil, relecture (c'est ce qui semble ressortir de la bouche de l'avocat de François Fillon). Un travail de représentation, aussi, accompagnant son mari, ou se substituant à lui quand il n'était pas disponible.
Pénélope Fillon n'aurait-elle pas pu remplir toutes ces tâches sans être rémunérée ? Si, sans doute. Mais en France, la loi autorise les parlementaires à salarier leurs proches. De très, très nombreux élus le font, ponctuellement ou de façon pérenne. C'est fréquemment le cas pour les enfants étudiants des députés ou sénateurs, dont les parents mettent ainsi le pied à l'étrier professionnel.
Mais alors, pourquoi cette brusque poussée de fièvre concernant François Fillon ? Qui ne voit pas l'opération de déstabilisation à quelques semaines de la présidentielle ? "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", proclame Francis Bacon dans son Essai sur l'athéisme.
Interrogeons-nous maintenant sur le niveau de rémunération des enfants de parlementaires : n'est-il pas excessif ? On peut parfaitement le penser dans certains cas. Mais 1/ ce montant reste à la discrétion du parlementaire et 2/ on sort du débat sur le caractère fictif de l'emploi. Les enfants de Fillon avaient fait des études de droit, l'un d'eux a d'ailleurs obtenu son diplôme d'avocat l'année suivante. Ils avaient donc des compétences utiles pour aider leur père dans ses missions parlementaires. Il ne s'agit pas d'emplois fictifs. Or, c'est là-dessus que Fillon est attaqué.
Certains s'étonnent aussi que Pénélope Fillon n'avait pas de badge pour accéder à l'Assemblée, ni d'adresse e-mail personnalisée. J'ai travaillé durant 5 ans à l'Assemblée (entre 2002 et 2007), j'avais évidemment un badge pour accéder à mon lieu de travail, mais ce n'était pas le cas de tous mes collègues de circonscription. Je n'ai par ailleurs jamais eu d'adresse e-mail professionnelle à mon nom : j'ai toujours utilisé l'adresse des parlementaires pour lesquels j'ai travaillé.
Autres questions légitimes que se posent beaucoup de gens : pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle été rémunérée par le suppléant de François Fillon ? A quel travail est-ce que cela correspond ? Pourquoi un salaire si élevé ? Lorsqu'un parlementaire devient ministre, il conserve un lien avec le territoire d'où il est originaire. Les collaborateurs du suppléant devenu député font souvent le lien et la navette entre la circonscription et le ministère. Et Pénélope Fillon a pu être d'autant plus sollicitée dans ce cadre que l'agenda de son mari le rendait beaucoup moins disponible. Le suppléant de François Fillon était par ailleurs peut-être davantage présent en circonscription qu'à Paris, n'ayant pas forcément les mêmes ambitions et appétences pour le travail législatif que son prédécesseur.
Enfin, un élément important : jusqu'en 2012, les députés pouvaient conserver le reliquat du crédit collaborateurs qui leur était attribué. Cet argent ne serait donc pas resté dans les caisses de l'Assemblée. Ceux qui demandent à Pénélope Fillon de "rendre l'argent" ignorent manifestement qu'il s'agirait de le rendre... à François Fillon lui-même.
Mais alors, pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle dit qu'elle ne travaillait pas et ne s'était jamais mêlée de politique ? Peut-être simplement parce qu'elle ne considérait pas son action comme un travail, mais comme un engagement aux côtés de son mari. Il n'empêche que si elle n'avait pas été là, toutes les tâches qu'elle a accomplies auraient dû l'être par quelqu'un d'autre. En outre, un attaché parlementaire ne fait pas de politique : il travaille dans le domaine politique, mais c'est le parlementaire qui fait de la politique. Pas ses collaborateurs. Enfin, de la part de celle qui était la conjointe d'un parlementaire puis d'un ministre, il aurait été désobligeant de se présenter simplement comme "l'assistante". Pour des raisons évidentes, Pénélope Fillon ne s'est manifestement jamais considérée comme telle.
Posons-nous maintenant la question de l'orchestration de cette affaire politico-médiatique :
- le mercredi 25 janvier, le Canard Enchaîné publie un article
- le jeudi 26 janvier, le Parquet national financier ouvre une enquête judiciaire
- le vendredi 27 janvier, ce même parquet auditionne plusieurs témoins
Une vitesse absolument stupéfiante !
Pour rappel, le parquet national financier a été créé par Christiane Taubira en 2014, qui y a placé ses amis : le procureur du PNF, Eliane Houlette, était commissaire du gouvernement auprès du Conseil des ventes volontaires. Elle doit son incroyable et fulgurante promotion au Garde des Sceaux de l'époque, laquelle a également constitué une équipe de procureurs adjoints et vice-procureurs parmi ses très proches (Michel Pelegry, Ulrika Delaunay-Weiss, Patrice Amar, Monica d'Onofrio...).
Rappelons aussi qu'en France, le parquet (a fortiori le parquet national financier) n'est pas indépendant du pouvoir exécutif : les procureurs dépendent directement du ministre de la Justice, ce qui est d'ailleurs pointé du doigt par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
La vitesse avec laquelle le parquet s'est jeté sur François Fillon ne manquera pas d'interpeller tous ceux qui déplorent les lenteurs habituelles de la Justice. La perquisition de l'Assemblée nationale qui a eu lieu hier après-midi relève là encore de l'exceptionnel.
Parallèlement, quand des journalistes publient dans le livre "Nos très chers émirs" des accusations nominatives de corruption envers un ministre du Gouvernement, le même parquet reste curieusement muet. Pourquoi une telle différence de traitement ?
Face à cette situation, je suis persuadé de l'impossibilité pour Pénélope Fillon de ne pas avoir participé au travail parlementaire de son mari. Son travail n'a pas été fictif, et il dure depuis 35 ans.
Je suis aussi persuadé que cette opération de déstabilisation a été sciemment préparée et orchestrée. Je n'ai pas voulu croire à une machination envers DSK en 2011, ses propres turpitudes étant suffisantes pour provoquer la chute d'un candidat annoncé par tous comme le prochain président français. La similitude de l'acharnement qu'il a subi alors, avec l'acharnement subi aujourd'hui par François Fillon, fait naître le doute. Les mêmes officines semblent à l’œuvre. D'ailleurs, ce sont les mêmes qui en furent et en seraient les grands bénéficiaires : François Hollande et ses proches, du PS à Macron.
Et toute cette agitation éloigne les citoyens de ce qui devrait nous préoccuper à titre principal : la situation de la France, qui compte un nombre record de chômeurs, dont la Dette n'a jamais été aussi élevée, et qui n'offre aux jeunes générations que le choix entre le déclassement ou l'émigration.
Voilà pourquoi je continue plus que jamais à soutenir François Fillon. Parce que le projet qu'il porte me semble nécessaire pour redresser notre pays. Parce qu'il faut desserrer l'étau de l'étatisme. Parce qu'il faut permettre à chacun de travailler davantage s'il le souhaite pour gagner davantage. Parce qu'il faut améliorer le financement et la couverture maladie de notre assurance sociale. Parce que la France doit redevenir un interlocuteur crédible sur la scène internationale.
Et parce que je ne suis pas dupe du matraquage médiatique actuel.
NB : suite à vos remarques, j'ai rectifié à 1988 la date de fin du travail bénévole de Pénélope Fillon. Le montant total perçu sur la période 1981-2016 reste le même, donc le salaire mensuel moyen ne change pas : 1521€ net.

De Julien Aubert, député de Vaucluse :

Je lis ici et là des réactions vives sur les révélations du Canard enchaîné concernant l’épouse de François Fillon. Dans le contexte abrasif de notre époque, marquée par la méfiance généralisée, cela se comprend parfaitement et je pense d’ailleurs que c’était exactement l’effet recherché par les informateurs du Canard. Je tiens cependant à préciser quelques points, pour ceux qui n’ont pas lu mon livre « Salaud d’Elu » (#salaudelu)
– L’enveloppe collaborateur du député, qui lui sert pour fonctionner, a une origine publique mais cela n’est pas pour autant de « l’argent public ». Ce n’est pas l’origine des fonds qui lui donne son origine publique mais l’organe qui le distribue… Sinon le traitement d’un fonctionnaire ou la pension qu’on verse à un retraité seraient considérés comme de l’argent public, même après avoir été déposés sur leur compte en banque !! Je comprends bien pourquoi ceci peut paraitre discutable pour les citoyens mais je l’affirme. Preuve en est : la Cour des comptes ne contrôle pas l’usage de ces sommes, alors qu’elle est compétente pour tout usage de deniers publics – Elysée compris. En effet, si l’Assemblée est une institution publique, le député est considéré en revanche comme un employeur privé, avec des contrats de droit privé, et il est dans la même situation qu’un indépendant qui choisit – à son avantage ou à ses dépens – de travailler avec tel ou tel. Aussi choquant que cela puisse sembler – car les Français n’aiment pas le népotisme – si le député choisit de travailler avec son fils et que celui-ci est un incapable c’est tant pis pour lui. Au moment de l’élection, il risquera la faillite…
– Il est difficile d’évaluer le rôle de l’assistant parlementaire car chaque député a des besoins différents. J’ai des collègues qui ont des assistants qui répondent essentiellement au téléphone ou aux courriers ; d’autres ont des nègres ; d’autres des attachés de presse ou des conseillers politiques. En d’autres termes, tous ne produisent pas du papier…
– Sur le caractère présumé fictif de l’emploi occupé, normalement vous y avez recours lorsqu’il s’agit d’augmenter sans le dire le revenu de quelqu’un, à moindres frais. Dans le cas de François Fillon, je vois mal pourquoi il se serait donné cette peine. A l’époque des faits, la non-consommation de l’enveloppe collaborateurs revenait de droit au deputé employeur. Dès lors si l’idée était d’augmenter son revenu, nul besoin de passer par sa femme : il suffisait de n’employer personne ! C’était tout aussi légal, et encore plus simple – il économisait au passage le cout des cotisations sociales prélevées sur la même enveloppe. En revanche, vu les horaires et la vie particulière que les députés mènent, certains salarient des membres de leur famille tout simplement pour pouvoir les voir.
Voilà pourquoi avant de foncer tête baissée dans le beau scandale sorti à point nommé avant une élection capitale pour discréditer un candidat, il convient de réfléchir posément, d’attendre les éléments de justification de François Fillon sur le travail fait par sa femme et de bien comprendre toutes les implications de l’usage du crédit collaborateur. Je le dis d’autant plus sereinement que je n’ai jamais employé un membre de ma famille et que je milite pour une modification des règles d’emploi pour exclure les membres de la famille du député, afin d’éviter ce genre de polémique sans fin (j’avais d’ailleurs déposé une proposition de loi sur les collaborateurs de collectivités territoriales). A l’ère du soupçon, un député qui emploie sa femme est forcément coupable, alors que celui qui vous donne un coup de pouce pour placer la vôtre est un mec bien.
En parlant de soupçon, une dernière question pour alimenter la réflexion commune : qui pouvait avoir accès aux archives des contrat passés à l’Assemblée nationale par François Fillon, en dehors de son cercle, de manière à fournir au Canard des informations chiffrées très précises et des dates ? Et qui y avait intérêt ?

mercredi 1 février 2017

Il gagne 300 000 € et moi 1000 !

Scandaleux, l'écart, non ? Un peu moins scandaleux que les 600 000 € de Mme Fillion la semaine dernière, trois fois moins que les 900 000 de cette semaine et encore moins encore que les sommes que le Canard nous révélera la semaine prochaine et les suivantes, mais tout de même !

Qui est ce nabab qui doit avoir entassé un sacré magot ! Eh, bien je dois l'avouer : c'est moi. En effet, au cours de mes dix dernières années d'activité, c'est ce à quoi a dû se monter mon salaire brut. Il se pourrait même que le total soit un peu moins élevé, mais j'aime à me vanter . Bien sur, je payais des charges, à hauteur d'environ 22%, ce qui ramène mes gains à 234 000 €. Soit 23 400 € à l'année ce qui amène le revenu mensuel à 1950 €. C'est beaucoup. Ce n'est pas trop. Et pas vraiment assez pour entasser des millions.

Mais pourquoi vient-il nous raconter sa triste vie, vous demandez-vous ? Parce que figurez-vous que j'ai remarqué qu'à l'occasion du « scandale » Fillon l'on voit un peu partout fleurir des comparaisons ridicules entre les 8 ans de salaires brut de la discrète Pénélope et le salaire net mensuel de tel ou tel indigné ou l'allocation mensuelle de ceci ou de cela d'autres vociférants.

Cette manière de présenter les choses est profondément malhonnête.

Une autre chose un peu curieuse est cet appel au remboursement des 500 000 ou 900 000 € (et pourquoi pas 3000 milliards d'Euros la semaine prochaine ?). Avant de le réclamer encore faudrait-il que les emplois en question aient été démontrés clairement fictifs. Ce qui n'est pas le cas et qui risque fort de ne jamais pouvoir l'être. Mais passons, le couple Fillon étant, par définition, coupable ne nous embarrassons pas de ce détail. Seulement, cette juste exigence qui monte de l'âme pure de tout un peuple, présente une faille : il s'agit de salaires bruts sur lesquels ont été acquittés une vingtaine de pour cents de charges. Mme Fillon n'a donc pas perçu l'ensemble de ces sommes et les lui réclamer c'est faire preuve d'une certaine légèreté. Il serait raisonnable de réclamer au organismes sociaux les cotisations par eux perçues.

Ce qu'il y a de bien avec un peuple peu versé dans les chiffres, c'est qu'il est facile, en comparant ce qui n'est pas comparable, de faire monter son indignation. Seulement, au profit de qui les instigateurs de ces confusions tirent-ils les marrons du feu ?