La France connaît une croissance molle
et un taux de chômage élevé. Comment en sortir ? La solution
est simple si j'en crois les distingués économistes qui doctement
débattaient dans le cadre de l'émission On n'arrête pas l'éco*
sur le fleuron de la radiodiffusion de service public. C'est
l'immigration. Elle ne coûte rien, elle rapporte même et fait
progresser le PIB. C'est indéniable : selon l'un des deux
clowns de service, 1 % d'immigration entraînerait 1 % d'augmentation
du PIB. De plus, sans le faire baisser, elle n'augmenterait pas le
chômage. Admettons. On ne voit pas très bien comment ça peut faire
avancer le schmilblick car au niveau du PIB par habitant c'est la
stagnation.
Si on suit ce raisonnement, en laissant
entrer en Doulce France 66 millions d'immigrés, on doublerait le PIB
et cette France de 132 millions d'habitants deviendrait, devant le
Japon, la 3e économie mondiale. Ce qui nous ferait la jambe belle,
vu que les habitants (pourrait-on encore parler de Français?) ne
verraient aucune amélioration de leur situation économique.
Bien entendu, mon extrapolation est
ridicule. Il est évident qu'en un court laps de temps il serait
rigoureusement impossible de laisser rentrer des dizaines de millions
de personnes sur notre territoire sans que s'y installe le chaos.
Elle n'a pour but que de montrer le côté absurde du raisonnement de
ce distingué économiste.
Quand bien même 1% d'immigrés
amènerait 2% de croissance, ces raisonnements purement économiques
omettent de prendre en compte les données culturelles du problème.
Si les dits immigrés (ou migrants) venaient de pays de cultures très
éloignées de la nôtre, il serait difficile voire impossible que
notre société ne devienne multiculturelle avec tous les risques
qu'entraîne la juxtaposition de gens aux mœurs et croyances
différentes sur un même territoire.
La question n'est donc pas de savoir si
l'immigration est ou non rentable mais de choisir le type de société
que nous voulons. Et cela dépasse le seul problème de
l'immigration. Les politiques tendent à confiner le débat au seul
champ économique. Ce faisant, ils se transforment en petits
comptables dont les actions ne tendraient qu'à renouer avec la
sacro-sainte croissance, seule susceptible de résoudre en deux coups
les gros tous les problèmes du pays.
Il me semble qu'une nation a plus
besoin de croire en en elle-même et en son avenir qu'en un taux de
croissance. Ce qui n'exclut pas l'on se préoccupe de la rigueur de
la gestion économique, bien entendu.
* On n'arrête pas les cons non plus !
Merci, oncle Jacques pour ce bel effort pour essayer de nous ramener aux vrais débats !
RépondreSupprimerIl faut bien de temps en temps détendre l'atmosphère.
SupprimerOui, bien sûr : c'est depuis que les politiques se sont transformés en économistes ( ce qu'ils ne sont pas : même les énarques n'ont qu'une formation de gestionnaires, pas d'économistes) qu'ils ont perdu tout crédit. En laissant la vision de l'homme comme simple agent économique prendre le pas sur celle de l'homme comme citoyen, ils n'ont pas compris qu'ils se rendaient eux-mêmes inutiles.
RépondreSupprimerPas mieux !
SupprimerNous sommes bien d'accord.
Supprimer"Un groupe de loups, c'est une horde. Un groupe de vaches, c'est un troupeau. Un groupe d'hommes, c'est souvent une bande de cons." (Philippe Geluck)
RépondreSupprimerSouvent, en effet.
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