Nos amis des media s'inquiètent pour
M. Fillon. Ils se posent des questions. Leur petite âme troublée a
des états. Parce qu'ils comprennent bien les Français, eux, vu
qu'ils sont en prise directe avec l'Opinion. Quel est leur problème ?
Eh bien voilà : ils se demandent si, coupable ou non (tout en
ayant du mal à cacher qu'ils espèrent qu'il le soit), les sommes
« farineuses » (ce n'est pas une faute de frappe) versées
à ses proches ne seraient pas un handicap pour le candidat de la
droite lorsque, fidèle à son programme, il demandera des
« sacrifices » aux Français.
Toujours attristé de voir ces braves
gens dans l'embarras, je voudrais les rassurer : que M. Fillon
ait ou non été accusé de malversations (ou d'avoir, devant des
enfants médusés, violé Adeline, la girafe du zoo de Vincennes, en
grimpant sur un escabeau), cela ne changera RIEN à la difficulté de
mettre en œuvre ses réformes.
Car, mais ça a dû échapper à leur
proverbial sens de l'observation, il existe en France des syndicats
prêts à foutre la merde sous le moindre prétexte et surtout si on
touche aux Zakissossios ! Les Zakissossios, c'est leurs idoles,
il sont tabous. Leurs aînés, depuis des temps immémoriaux (voire
avant) ont versé leur sang pour qu'ils prospèrent. Qu'importe
s'ils nous envoient dans le mur à vitesse grand V. On ne conteste
pas le sacré : tout gouvernement tentant de mettre fin à une
gabegie qui nous amène à une dette publique de plus de 2000
milliards d'Euros serait sacrilège et verrait se lever contre lui
les équipes de paralyseurs du pays au nom du sacro-saint principe
selon lequel on ne change pas un système qui perd et du bon sens
pour qui,en cas de surendettement, le meilleur remède est encore
l'emprunt.
Et puis il y a tous ces gens de gauche
qui s'emmerdent à la maison et qui sautent sur le premier prétexte
venu pour aller user leurs semelles en braillant des âneries,
calicots au vent. Et cela dès que le fascisme pointe le bout de son
nez. Le fascisme, ça consiste pour ces braves gens, à suggérer
qu'il fait jour à midi ou que, sauf exception, il fait moins chaud
en janvier qu'en juillet. La droite ose le dire. Et même quand elle
ne le dit pas, on sent bien qu'elle le pense. Elle est donc fasciste
et il faut la combattre. M. Fillon verra se former des cortèges quoi
qu'il fasse, dise ou ne dise pas.
Donc, nos amis des media ont tort de
penser que le « scandale » qu'ils ont suscité puis
amplifié au-delà de toute raison serait la cause des difficultés
que pourrait rencontrer M. Fillon. Toute personne tentant de mettre
en œuvre des réformes autres que démagogiques se trouvera face à
une levée de boucliers. Le tout est de ne pas céder. Mme Thatcher a
montré la voie. Il faut l'imiter : laisser les protestataires
protester. Ils finissent, à condition de ne rien leur céder, par
rentrer dans le rang la queue basse et déconsidérés. Le tout est
une question de fermeté et de résolution. Il y aura du sang, de la
sueur et des larmes au menu, mais il en va de l'avenir du pays. Sinon
il ne nous restera qu'à assister impuissants à cette longue et
inexorable descente aux enfers que la gauche orchestre depuis des
décennies.
La vérité vous eût commandé d'écrire : "... cette longue et inexorable descente aux enfers que la gauche et la droite orchestrent depuis des décennies."
RépondreSupprimerA ce détail près, c'est parfait!
Le problème, c'est que la droite, dans l'espoir toujours déçu de se concilier un électorat de gauche qui la déteste, n'a jusqu'ici jamais osé mettre en place de véritables réformes de droite voire en a anticipé d'autres bien gauchistes.
SupprimerLa droite est légaliste. L’extrême droite inoffensive. Reste la gauche.Sa tactique: outrepasser, faire du bruit, menacer, casser, frapper et reporter sur ses victimes les qualificatifs qui, dans un monde "à l'endroit", lui reviennent de fait.
RépondreSupprimerAlors, on peut toujours croire qu'un M. Fillon, changera les choses -l'espoir fait vivre-, mais on peut aussi relativiser en se disant que si on n'est pas capable de massacrer, on a la solution de regarder le temps passer avec son cortège d'inepties, un sourire méprisant aux lèvres et l'assurance que son frigo est plein.
Le Page.
"on a la solution de regarder le temps passer avec son cortège d'inepties, un sourire méprisant aux lèvres et l'assurance que son frigo est plein."
SupprimerC'est ce que je fais souvent.
On peut tout de même se demander si le programme thatchérien de M. Fillon n'a pas une vingtaine d'années de retard, au moment où le FMI et l' OCDE reconnaissent que trop d'inégalités constituent un frein au développement, et qu'une trop grande rigueur budgétaire compromet les investissements pour l'avenir -au point qu' Angela Merkel s'inquiète pour l'avenir de l'industrie allemande.
RépondreSupprimerCeci étant : j'espère qu'après cette histoire Fillon et celle sur l'homosexualité présumée de Macron, on pourra revenir à un débat politique avant le jour de l'élection ? Il n'est plus question de son nouveau projet sur la Sécu qu'il devait mettre en ligne sur son site début février ! Je n'ai pas le souvenir d'une campagne présidentielle aussi nulle que celle-ci.
Vous voulez dire que Hamon est nul aussi ? Mince alors, moi qui aurais juré que vous comptiez sur lui pour sauver la Socialie !
Supprimer"Vous voulez dire que Hamon est nul aussi ?"
SupprimerParticulièrement nul, oui.
Vu que nous avons toujours rechigné à réformer auparavant, relancer sans avoir jamais freiné n'est pas forcément une bonne idée.
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