Selon le baromètre CSA pour Les Échos, MM. Hollande et Ayrault auraient perdu chacun 7 points.« Faites-vous confiance au Président de la
République/premier ministre pour affronter
efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ? », telle était la question. Ils
ne seraient donc plus que 51 % à faire confiance au président et 49 à son
premier ministre tandis que les non-confiants seraient respectivement 44 et
41%. Evidemment, il y en a qui n’ont pas d’opinion. Ne seraient-ils pas les
plus raisonnables ?
En effet, qui peut penser raisonnablement, après juste un
mois et demi, que l’on dispose de suffisamment d’éléments
pour en juger ? On en est réduit à
formuler une opinion à partir de ses a priori idéologiques. Quand je lis sous la plume enthousiaste de M.
Jegoun, qu’ « Une autre France se dessine », ça me laisse
pantois, comme me laisserait abasourdi quiconque déclarerait que la France que nous
aimions tant a été détruite dans le même laps de temps. Comme je l’écrivais il
y a quelques jours, à part le jet d’un peu de poudre aux yeux, rien de bien
significatif n’a été accompli.
Il n’empêche que ce genre de sondages, si tant est qu’il ait
une valeur quelconque, montre avant tout la versatilité du peuple. Pour perdre
7 points, il avait fallu les gagner. Or le précédent sondage datait d’un mois, c'est-à-dire
d’immédiatement après l’élection du Président Normal™. Rien mais, alors rien, n’avait
été fait et 7 % des français se sentaient soudain envahis d’un irrésistible
sentiment de confiance en celui pour lequel ils n’avaient pas jugé utile de voter.
C’est magnifique !
Vous me direz qu’en 2007, M. Sarkozy avait bénéficié, des
mois durant, de l’état de grâce et qu’en septembre, il était encore à 64 % de
confiance. Tout ça pour dévisser en 9 mois et se retrouver à 32 %. Eh bien justement. Il n’y avait aucune raison
valable à ça non plus. Pas plus qu’à la dégringolade subséquente.
L’énergie débordante de M. Sarkozy a pu, quelque mois durant,
susciter une relative renaissance de la foi en l’action politique. Ce n’est
visiblement pas le cas pour M. Hollande. Elu plus par rejet que par adhésion, en
dehors des militants, peu de gens espéraient grand-chose de lui. La montée
inévitable du chômage en période de stagnation économique, la prévisible
augmentation de l’insécurité du fait de la bisounoursie de gauche, l’inéluctable baisse du pouvoir d’achat et la
fatale augmentation des impôts, l’adoption de réformes sociétales propres à
radicaliser l’opposition, feront probablement qu’en quelques mois M. Hollande
perdra le soutien de ses troupes sans rien gagner, bien au contraire, du côté
de son opposition. Je ne serais pas étonné de voir le voir très bientôt battre
les records d’impopularité de son prédécesseur.
C’est bien beau de se faire élire sur le supposé échec de M.
Sarkozy, mais ça a pour corolaire qu’on se trouve condamné au succès. Or, la
réduction des déficits impliquera une hausse de la fiscalité et le
non-remplacement de fonctionnaires. Si la direction de PSA prend la décision de
fermer Aulnay-sous-bois, M. Montebourg aura beau gesticuler autant qu’il
voudra, les ouvriers se trouveront bel et bien au chomedu et force sera de
reconnaître que le gouvernement n’y peut rien. Et s’il n’y avait que PSA…
Les résultats ne seront pas là. On sera bien obligé de le
constater.
Syndicats déçus, aspirants fonctionnaires frustrés, contribuables
essorés, chômage en forte hausse, assistanat réduit, pouvoir d’achat en baisse,
tout ça risque de ne pas favoriser la confiance…
Dieu merci, d’ici un an le mariage et l’adoption seront
ouverts à tous. Il paraît même qu’une majorité de Français y est favorable…
Cela suffira-t-il cependant à restaurer la confiance ?