Comme tout bon Français, les fêtes
sont pour vous l'occasion de vous taper la cloche, parfois avec
excès. Et la rançon de ces innocentes joies se chiffre sur la
balance. Vous constatez avec horreur qu'à vos kilos en trop sont
venus s'en ajouter de nouveaux. Que faire ? Les media, publics
ou privés, dès le lendemain s'empressent de vous indiquer des
remèdes du genre faire du sport ou ne manger qu'une soupe aux p'tits
légumes, voire, pour les plus audacieux, conjuguer les deux. J'ten
foutrai moi, du sports et des p'tits légumes. Et quoi encore ?
Personnellement, je viens
d'expérimenter une méthode infaillible permettant aux soucieux de
leur poids de résoudre rapidement leur problème sans sortir courir
dans le frimas ni se ruiner en coûteux p'tits légumes. Ma méthode
se pratique à la maison et permet même de faire des économies
alimentaires. Elle a un nom un peu barbare et ne va pas sans quelques
menus désagréments passagers : il s'agit de la
gastro-entérite.
Cette maladie, qui ne saurait être
mortelle pour les gens en bonne santé, a pour effet de vous
débarrasser du surplus de nourriture et de liquide que vous aviez
absorbé et cela de la manière la plus naturelle qui soit. Vous
commencez par vous sentir un peu barbouillé et vous rendez bien
souvent aux toilettes. Puis, le barbouillage passé ,surviennent de
légères nausées qui vous ôtent toute envie de manger ou de boire
quoi que ce soit (économies!). Vous sentant de moins en moins dans
votre assiette et trouvant la station debout pénible, vous prenez la
sage décision de vous coucher. C'est là que commencent vraiment les
réjouissances: lorsque l'appel des toilettes se fait pressant vous
vous y ruez et le changement de position provoque alors une tout
aussi pressante envie de régurgiter. Au bout de quelques heures,
votre système digestif est totalement évacué, pourtant persistent
les impératives invitations à éliminer. Ça entraîne de violentes
douleurs stomacales et intestinales ainsi que des maux de tête, mais
comme dit la sagesse des nations, « on n'a rien sans rien ».
Au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, ces déplaisirs
disparaissent comme ils étaient venus. Vous retrouvez votre appétit
et la vie reprend son cours. Seulement, avant de retourner vous
empiffrer, faites un crochet par la balance : vous constaterez
que non seulement les kilos superflus ont disparu mais qu'ils en ont
entraîné un ou deux autres dans leur fuite !
Vous vous demandez certainement comment
j'ai pu programmer cette réussite. Je vous répondrai n'en rien
savoir. Aurais-je été contaminé par quelqu'un d'atteint ?
Aurais-je mangé une huître infectée ? Les méthodes pour
contracter la maladie sont multiples. Quelle que soit la manière que
vous choisirez, n'oubliez pas que la période d'incubation est de 1 à
trois jours. Une contamination trop hâtive risquerait donc de
perturber voire d'annuler vos ripailles. Le mieux serait donc que
vous attendiez la veille au soir de Noël pour l'opérer. Si l'on
compte 3 jours d'incubation et 2 jours de troubles, vous serez dans
les clous pour une nouvelle contamination la veille de la
Saint-Sylvestre...
DERNIÈRE MINUTE : Une soudaine rechute m'oblige à déconseiller cette méthode d'élimination du surpoids acquis durant les fêtes car tout bien pesé les désagréments l'emportent sur les avantages. Je prie ceux qui auraient suivi mes conseils de m'excuser et, du fond de mon lit de souffrances, je leur souhaite bon courage.
DERNIÈRE MINUTE : Une soudaine rechute m'oblige à déconseiller cette méthode d'élimination du surpoids acquis durant les fêtes car tout bien pesé les désagréments l'emportent sur les avantages. Je prie ceux qui auraient suivi mes conseils de m'excuser et, du fond de mon lit de souffrances, je leur souhaite bon courage.