Il est de bon ton de critiquer le
cinéma français. Certains vont jusqu'à dénier le moindre talent à
ses réalisateurs. Je ne suis pas de ceux-là. J'aime notre cinéma.
Je ne dresserai pas la liste des metteurs en scène qui ont l'heur de
me plaire, de peur d'en oublier certains. Car ils sont assez nombreux
à faire des films comme on n'en trouve nulle part ailleurs et
surtout pas Outre-Atlantique où, selon moi, à part des images qui
bougent bourrées d'effets spéciaux on ne sait rien faire.
Parmi mes favoris, se trouve le grand
Claude Lelouch (applaudissement nourris). Grâce à mon nouveau
forfait téléphonique incluant l'accès gratuit à moult films en
vidéo à la demande, j'ai pu depuis hier regarder deux bons films
dudit réalisateur : La Bonne année et Robert et
Robert. Deux régals. Dans le
premier on trouve un Lino Ventura époustouflant. L'acteur le
considérait comme un des meilleurs qu'il ait tourné. Charles
Denner, dans le second, se surpasse. Bien sûr, il s'agit de
comédies. C'est en vain qu'on y chercherait un sens profond. Comme
le déclara Jean Dujardin : « Une phrase
revient souvent sur Lelouch : « Il ne raconte pas
grand-chose, mais il le fait tellement bien. » »
Il a
en effet un talent de conteur, virevoltant dans le temps sans
craindre de pousser la fantaisie jusqu'à l'absurde. Mais d'abord et
surtout il a le talent de savoir donner aux acteur l'envie d'offrir
ce qu'ils ont de meilleur. Jamais le visage de Ventura dans la
dernière scène de La Bonne année
n'aura su mieux exprimer, entre esquisse de sourire et gravité, des
sentiments contradictoires. La plaidoirie de Fabrice Lucchini dans
Tout ça pour ça (film
au sujet duquel il dira : « J'étais dans une
double tempête. Professionnelle et personnelle. Donc envie de rire à
tout prix ») est d'un loufoque
insurpassable. Citer les scènes d'anthologie de ses films serait
fastidieux à cause de leur nombre. Car s'il obtient le meilleur de
chacun, c'est qu'il aime les acteurs et qu'ils le sentent.
On
m'objectera que Lelouch est vieux maintenant, qu'il a bien plus de
passé que d'avenir. Il n'empêche que, bon an mal an, il continue de
produire. Aussi, et malgré ses quatre-vingt ans sonnés, j'adresse
au grand Lelouch cette humble requête : « Continuez de
nous enchanter ! »
Il faut dire : les films français, copies de films américains, mais avec le budget en moins ...
RépondreSupprimerJe n'étais pas au courant qu'aux USA on produisait des films. Je croyais innocemment qu'on s'y contentait d'images qui bougent.
SupprimerLe cinéma français actuel, et bien plus encore, les films, notament les séries, destinés à la télévision, m'insupporte avec tous ces acteurs qui ne savent pas articuler et se contentent de mâchouiller à toute allure le dialogue qu'ils viennent d'apprendre. Ils s'imaginent peut être que cela fait plus nature ? Cela les rend surtout inaudibles 50% du temps ! Qu'il est loin le temps des grands acteurs (et actrices !) du passé.
RépondreSupprimerNe regardant, en dehors d'Hercule Poirot et des Maigret (avec Bruno Cremer), aucune série à la télévision je ne saurais dire si je vous approuve.
SupprimerVous avez décidément des goûts bien étranges. Que l'on aime le cinéma français, je le conçois d'autant mieux que c'est mon cas… à condition d'admettre qu'il est mort depuis environ 40 ans. Mais alors Lelouch, là, ça me dépasse. C'est comme si vous me disiez que vous possédez tous les disques de Claude François, tiens.
RépondreSupprimerAinsi le cinéma français serait mort depuis quarante ans et on me l'aurait caché ? Que faites vous des Blier, Lelouch (j'insiste!), Chabrol, Leconte, Chatillez et bien d'autres ?
SupprimerJe vous sens déstabilisé par mon aveu. Je suis cependant au regret de vous apprendre que je ne possède aucun disque de Claude François. Si ça peut vous consoler, je confesserai mon goût prononcé pour M. Johnny Hallyday...
Blier à la rigueur, bien qu'il ne réussisse vraiment que ses premières moitiés de films, lesquels ont ensuite une fâcheuse tendance à barrer en couille. Chabrol me semble sans grand intérêt, Leconte aussi. Quant à Chatilliez, je le déteste cordialement. Les deux seuls que je sauverais sont Pialat et Sautet. (Et puis, tout de même, je dois avouer une faiblesse coupable envers Arnaud Desplechin.)
SupprimerQuant à M. Hallyday, je me souviens d'être allé l'entendre au Zénith, au début des années quatre-vingt : c'était très bien.
je vous trouve bien dur avec mes poulains ! D'un autre côté, les vôtres ne m'enthousiasment guère ce qui est compréhensible vues nos différences de goût.
SupprimerBen oui, comme ça, après avoir regardé deux de ses films.
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