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vendredi 24 novembre 2017

Vers une réforme de la langue française

L'écriture inclusive n'est pas la solution. Même notre excellent premier ministre s'en est rendu compte, c'est dire si c'est évident. La solution est ailleurs. Toujours à la recherche de réponses aux vraies questions du temps, je me suis lancé dans une réflexion à la fois profonde et audacieuse dont je vous livre sans plus tarder le résultat.

La société patriarcale a eu pour effet de donner aux métiers et activités des noms, à de rares exceptions près, masculins. A une époque où il est devenu impérieux d'innover en reniant l'histoire, ces traces d'un passé honteux se doivent d'être effacées. La meilleure manière de palier ces inadmissibles défauts de la langue est donc de donner à toutes les activités une forme féminine et une forme masculine. Le processus est en marche (comme la république) mais de manière timorée, incomplète et erratique. Prenons des exemple existants. Le féminin de danseur est danseuse et non danseure. Il serait donc logique que l'on adopte pour les féminiser autrement qu'à l'écrit, les mots docteuse, ferrailleuse, auteuse, etc. Vous me direz mais dans ce cas quid de l'institutrice, de de la directrice (si, si, le mot existe!), de l'agricultrice, voire de la puéricultrice etc. ? D'abord il n'y a plus d'institutrices : les professeuses des écoles les ont remplacées. Pour les autres, et dans un but d'harmonisation simplificatrice, on passe au -euse. C'est simple, non ?

Reste le problème des fonctions ou des emplois qui n'ont pas de masculin. Ils sont rares mais existent. Une sentinelle ou une estafette étaient naguère généralement des hommes. Ce n'est pas correct. Si seules les femmes ont droit aux formes féminines, les hommes remplissant ces fonctions devraient logiquement être des sentinels ou des estafets. Quoique, dans le premier cas sentineau serait préférable car phonétiquement différencié.

Les noms de métiers épicènes posent un vrai problème. Comment différencier un chimiste d'une chimiste, une machiniste d'une machiniste etc. ? La solution à l'écrit est simple : on rajoute un e et nous voilà face à une chimistee, une proctologuee ou une pigistee. Seulement, à l'oral que faire ?

Mais comme le prouvent bien des chômeurs, il n'y a pas que le travail dans la vie. Comment pourrait-on supporter plus longtemps que tous les noms soient féminins ou masculins ? Il leur faut deux formes. Que LE courage s'oppose à LA lâcheté est inique. On nous parlera du latin et d'autres fariboles. Et pourquoi pas de l'indo-européen si on est parti à déconner ? A côté de ces formes, la couragee et le lâcheté s'imposent selon qu'en font montre homme ou femme. De même pour l'anatomie : les hommes auraient des reins, un vessi, des cheveux, des esseaux, des genoux et les femmes des reines, une vessie, des cheveuses, des aisselles, des genouses. Pour les parties intimes, une réforme s'impose également : il est grand temps que l'on rétablisse un peu d'ordre. Les dames auraient une vagine, une utérusse et sa colle tandis que les hommes garderaient leur pénis, les petits gnarçons auraient un petit quéquet et les deux une paire de couils.

Pour ce qui est des animaux, louve, hase laie, poule, renarde, biche, vache, truie attestent depuis bien longtemps que mâle et femelle ne sauraient être indifférenciés. Seulement l'exception n'est pas la règle ! Je proposerai donc qu'un souris ait sa sourise (il est bien court le temps des sourises!), un moineau sa moinelle, une hirondelle son hirondeau, une caille son cail, les passereaux des passerelles, un maquereau sa maquerelle, un bar* sa bare, un veau sa velle, etc.

On pourrait, bien sûr, créer un genre neutre qui effacerait masculin et féminin. Ce serait trop de boulot et au début plus personne ne se comprendrait. Ma solution me paraît donc préférable.


* je parle du poisson, mais ça pourrait également concerner le bar-tabac ou le bar à putes selon qu'ils seraient tenus par un homme ou par une femme.

15 commentaires:

  1. Et rien sur la sapeuse pompière ?

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    1. Rien, mais il votre proposition respecte les règles préconisées.

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  2. Pour le matrimoine,je propose le matrinonne .
    Marie-France

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  3. Que je sache, jamais aucune Girafe mâle ne s'est insurgé de la féminisation de son nom, sans doute parce qu'elle ont trop de hauteur pour cela. Leurs descendance continuera donc à s'appeler girafon.
    De notre côté plus terre à terre, à l'occasion d'une naissance verra-t-on un jour une mère être félicitée pour la naissance de sa "bébée"? Seule la bêtise incommensurable de certaines nous apportera la réponse...

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  4. Bonjour Monsieur des Collins (j'ai masculinisé la colline !!!)
    Donc si je vous comprends bien le bar-tabac deviendrait la barre-tabasse où si on veut boire et (ou) fumer on se fait cogner d'abord.
    Enfin un remède radical contre la tabagie et l'alcoolisme !
    Monsieur des Collins sauveur de l'humanité, rien que ça !

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    1. ça serait plutôt Monsieur des coteaux !

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    2. « si on veut boire et (ou) fumer on se fait cogner d'abord. »

      C'est ce qui semble arriver aux dames, désormais, dans certains barres-tabasses des quartiers à fortes populations chançogènes.

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  5. Un écrivain, une écrivaine
    un putain, une putaine
    le mair, la paire
    un sénateur, une sénateuse
    un médecin, une médecine
    un pin, une pine (ben oui, pourquoi le genre ça ne concernerait pas les arbres ?)
    un connard, une connarde
    ouais, y a quand même du taf pour mettre tout ça d'aplomb !

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    1. Quand on défend une noble cause, on ne rechigne pas à l'effort !

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  6. Tout simplement excellent. Vous démontrer dans un billet plein d'humour la bêtise d'une certaine partie de nos contemporains.

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    1. Oups! il faut lire: "vous démontrez" et non ce que j'ai écris mais vous l'aurez corrigé de vous-même. Toutes mes excuses pour vos lecteurs.

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