Vous venez de loin, parfois même de très loin. Pour arriver
chez nous vous avez souvent enduré l’aridité des déserts, connu la faim, la
soif, défié la colère des mers, subi l’avidité des passeurs et tout ça pour
quoi, je vous le demande ? Irrésistiblement
poussés par l’amour de notre pays, par le désir aussi de lui faire don des
inouïes richesses de vos cultures, vous avez mille fois mis votre existence en
danger, gagé le patrimoine de vos familles, quitté vos parents, vos proches,
vos connaissances. C’est beau, c’est grand c’est magnifique mais c’est une
erreur.
Car ce pays qui tant vous fit rêver est loin de vous
mériter. Regardez un peu son histoire. Qu’y trouve-t-on sinon une interminable suite
d’impardonnables crimes ? Croisades, traite négrière, colonisation,
racisme pour ne citer que les plus pardonnables !
Vous vous dites que les temps ont changé, que les Français
ont évolué, qu’ils regrettent leurs erreurs passées, qu’à tout péché
miséricorde… Votre nature profondément bonne vous égare. Toute cette repentance
n’est qu’affectée. A la différence du
criminel endurci ordinaire qui ne demande qu’à s’amender si on lui dit les mots
qu’il faut, le Français est irrécupérable : sa nature profonde est
criminelle comme celle du tigre est carnassière.
Madame Taubira, elle-même venue de loin et donc pourvue d’une
âme d’exception, malgré sa tendance naturelle au pardon et à l’indulgence n’est
pas dupe de ces simagrées. Elle connait et fustige avec la vigueur qui sied les
mauvais penchants de ceux dont la traite a fait, pour son malheur, ses
compatriotes. Et elle n’est pas seule ! Regardez comme l’on a traité vos
devanciers : ghettoïsation, apartheid, mépris, misère, insultes, déni des
mérites, emprisonnements arbitraires tel est leur lot.
Croyez moi, retournez chez vous, mettez votre incroyable
énergie et vos infinies richesses au service de nations qui les méritent :
les vôtres. Laissez ce pays aller à la dérive vers le naufrage final qui l’attend
sans vous.