..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 30 décembre 2021

Complotisme


Sauf erreur de ma part, il m’a semblé percevoir de légers relents de complotisme dans les récents commentaires de certaines personnes qui prennent la peine de déposer leurs opinions au bas de mes modestes écrits.

Il se trouve malheureusement que, mon goût du drame étant très modéré, j’ai du mal à me sentir entouré de menaces létales encouragées, sinon diaboliquement organisées, par une poignée d’individus visant à éradiquer toute vie de la surface terrestre.

Un certain M. Big Pharma, allié aux industriels du phytosanitaire et soutenu par des politiciens corrompus et des media aux ordres, serait responsable d’imminentes catastrophes propres à reléguer la Peste Noire du XIVe siècle au rang d’aimable plaisanterie après avoir établi une terrible dictature mondiale.

Jusqu’ici, le moins qu’on puisse dire est que leur plan machiavélique n’a pas très bien fonctionné. Malgré tous leurs efforts, on a assisté, ces dernières décennies, à de curieux phénomènes. Ainsi, la population mondiale est-elle passée de 3 milliards en 1960 à plus de 7 milliards en 2020 sans que le taux de malnutrition ait augmenté dans les mêmes proportions. De même, l’espérance de vie à la naissance a globalement augmenté surtout dans les pays développés pourtant les plus médicalisés. Quant à l’asservissement des peuples, c’est leur faire peu confiance que de les penser incapables de s’asservir tous seuls, surtout en Occident où l’exigence de nouvelles contraintes n’a pas de limites. Comme le faisait judicieusement remarquer, il y a quelque temps déjà, M. de La Boëtie, « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».

Nier que certains médicaments puissent avoir des effets secondaires néfastes, voire létaux, qu’il en va de même pour certains produits phytosanitaires, serait refuser l’évidence. Reste à en déterminer le rapport bénéfice/risque et si celui-ci montre que les risques l’emportent sur les bénéfices à y remédier (ce qui ne se fait pas en un jour). Il est à noter que les effets nocifs des produits sont généralement recensés par des officines gouvernementales qui dans l’hypothèse d’un complot n’auraient pour fonction que de les masquer.

Le complotisme, selon moi, consiste, au-delà des simples constats, à déceler dans les phénomènes observés, un plan général visant à nuire.

Je veux bien tout ce qu’on veut mais si les multinationales pharmaceutiques ou phytosanitaires avaient pour but de détruire l’humanité, ce serait se tirer une balle dans le pied voire dans la tête :que deviendraient-elles, sans ces clients qui, certes, sont un ramassis d’emmerdeurs mais sans lesquels elles mourraient ?

Ces portes ouvertes dûment enfoncées, je me contenterai donc sans angoisses ni suspicions aiguës de continuer mon petit bonhomme de chemin qui me mènera, l’âme sereine, jusqu’à l’Ehpad et/ou la mort.

Et comme en France tout est censé se terminer par des chansons, je vous propose celle-ci qui du temps où c’était moins en vogue souligna de manière plaisante l’existence de complots :



lundi 27 décembre 2021

Salutaire piquouse !

 


Jeudi dernier, 22e jour du mois de décembre de l’an 2 du Covid, j’annonçai dans ces termes à ma fille Anna un événement marquant , du moins pour moi : « Cet après-midi, je me rendrai à Flers (une des villes où l'on vaccine le mieux au monde) afin d'y recevoir ma troisième injection. Si je n'en meurs pas, je pourrai donc à nouveau marcher la tête haute. Dans le cas contraire, j'irai au paradis. C'est donc avec confiance que j'affronterai cette épreuve ! ». Avec un humour tout étiennesque, elle me répondit : « Tu pourras marcher la tête haute au paradis en ayant allongé de manière substantielle l'apport pour l'achat de la maison* » Faire d’une pierre trois coups, je n’y avais pas songé :retrouver ma fierté citoyenne, parader au paradis et faire, sur Terre des heureux, peut-on rêver mieux ?

C’est donc l’âme légère que je me rendis au centre de vaccination. Ce ne fut pas une mince affaire : le centre ayant été transféré de l’hôpital au cœur de la ville et Noël approchant j’eus du mal à me garer. Après quelques tours d’un parking payant, je finis par y trouver une place mais au moment de prendre un ticket, je ne parvins pas à faire fonctionner la machine. Afin de ne pas être en retard à mon rendez-vous, je décidai de m’en passer et parcourus au pas de charge les 500m me séparant de la clinique où j’arrivai à temps.

Après que l’on eut contrôlé mes papiers, on me pria de me rendre dans une salle d’attente bondée où les mesures de sécurité avaient été oubliées. Je n’étais visiblement pas sorti de l’auberge et mon agacement fit place à une résignation morose. Je finis par être appelé pour l’entretien médical préalable à l’injection.

La jeune médecin, d’origine exotique, était bien jolie. Toutefois je m’aperçus vite que le jour où l’on avait distribué l’humour elle avait oublié sa gamelle. Avec le sérieux d’un employé des pompes funèbres en service, elle me fit un exposé très complet des conséquences parfois catastrophiques que pouvait avoir la piquouse. Ce n’était pas très rassurant, aussi lui demandai-je quelle était la fréquence de ces redoutables effets secondaires. Pour toute réponse, elle me déclara, comme je m’en serais douté sans son aide, que ça dépendait des personnes…

Ainsi rassuré, j’allai dans une pièce où une infirmière, souriante, elle, me piqua avant de s’enquérir de ma forme. Je sais que je ne suis pas de première fraîcheur mais de là à me cajoler comme un enfant peureux… Après le quart d’heure d’attente réglementaire destiné je suppose à vérifier que les vaccinés passaient l’épreuve sans tourner de l’œil, je pus rejoindre ma voiture, vérifier que je n’avais pas écopé d’une amende et reprendre la route.

Quatre jours ont passé depuis. Pas plus d’effets secondaires que de beurre en broche, si l’on excepte un état un peu vasouillard le matin de Noël mais que j’attribuerais plutôt aux libations accompagnant l’excellent repas de réveillon qu’avait concocté ma fidèle amie Nicole. J’ai donc, faute de paradis et de coup de pouce au projet immobilier d’Anna, simplement recouvré ma fierté citoyenne. Du moins jusqu’à la prochaine piquouse.

*Avec son mari, elle convoite une maison aux environs de Toulon.

jeudi 23 décembre 2021

Parlons foie gras !


 

« Décembre 2021 sera consacré au foie gras ou ne sera pas ! ». Ainsi parlait M. André Malraux. Je ne suis pas certain du verbatim mais il a dit ou écrit quelque chose d’approchant, j’en suis certain. Pour ce qui me concerne, cette phrase s’avéra prophétique.

Pour être tout à fait honnête, c’est le 24 novembre que je me lançai dans la confection de cette préparation culinaire délicate. Mon premier essai ne fut pas très concluant. Le temps de cuisson indiqué sur l’étiquette accompagnant mon foie cru était bien trop long et beaucoup de gras s’en échappa. De même, la quantité de poivre et de sel préconisée que j’avais scrupuleusement respectée avec ma balance soi-disant sensible au gramme près se montra trop importante. Le résultat fut donc décevant.

Le 2 décembre, à Toulon, en compagnie de ma fille, je tentai une seconde expérience. Nous éveinâmes le foie et, plutôt que de peser l’assaisonnement, j’y allai au pif, enduisant les lobes d’un mélange de sel et de poivre. Pour ce qui est de la cuisson, nous la fîmes au bain-marie dans le four préchauffé à 100 ° C. pendant une heure, en vérifiant de temps à autre que le foie ne baignait pas dans sa graisse. Le résultat fut parfait : plusieurs soirs durant, nous pûmes ainsi savourer un foie mi-cuit excellent sur de petits toasts de pain de mie.

Ma fille laissant libre cours à la joie juvénile que provoque en elle la dégustation du plat que je photographie avec le sérieux qui s'impose.

A mon retour, enhardi par cette réussite, j’achetai un foie gras cru éveiné chez ce bon M. Carrefour avec lequel il m’arrive de tromper mon cher Leclerc. Plutôt que de tirer les leçons de cette expérience , j’eus la faiblesse de suivre les instructions de l’étiquette soi-disant adaptées à la cuisson au bain-marie dans un four à chaleur tournante comme est le mien. La cuisson, une fois encore, fut trop longue et trop de gras s’échappa. De plus, quand je le goûtai, je notai une certaine amertume. M. Google me permit de découvrir l’origine de ce désagrément : mon foie avait été mal éveiné comme je pus le constater ensuite. Après plusieurs jour au frigo, ce goût s’estompa.

Je ne me laissai pas pour autant décourager. J’achetai chez M. Leclerc, un foie éveiné. Rendu méfiant, j’incisai les lobes pour y vérifier l’absence de veines. Le travail avait été bien fait. J’assaisonnai mon foie, le tassai dans la terrine et le fit cuire au bain-marie une heure durant en en vérifiant tous les quarts d’heure qu’il ne fondait pas. Mon four ayant tendance à chauffer plus que celui de ma fille, j’avais réduit la température à 80 °C. Le résultat fut vraiment satisfaisant, égalant celui obtenu au pays des Mocos*. Je me suis régalé, en guise de déjeuner, de deux tranche sur pains de mie grillé, arrosées d’un Côtes de Bergerac blanc.

Les angoisses de la cuisson ayant disparu, je passerai désormais devant le rayon des foies gras avec un sourire narquois.

*surnom des habitants de Toulon que Gabin, dans le rôle de Pépé, immortalisa.











mercredi 15 décembre 2021

Passe Covid

 


J’ai tremblé en entendant ce matin qu’à partir d’aujourd’hui, en tant que personne de plus de soixante-cinq, mon « Passe sanitaire » serait annulé sous prétexte que, comme fait le mauvais vieillard*, je n’avais pas reçu ma troisième injection. Tremblé est un bien grand mot, vu que depuis plus de six-mois que ce précieux sésame me permet de marcher la tête haute comme fait le citoyen responsable* ne m’a en tout et pour tout été réclamé qu’une fois lors de ma visite de l’abbaye de Montmajour. Il faut dire que ce n’est pas moi que l’on verra dans les endroits où l’on danse, ceux où on s’emmerde au spectacle ou ceux où la cuisine est souvent moins bonne que la mienne et où l’on attend longuement entre les plats. J’évite scrupuleusement les trains où, n’importe comment, lors des deux exceptions à cette règle que j’ai connues cette année et qui étaient les premières depuis très longtemps, personne n’a songé à me les demander.

La vie quasi-érémitique que je mène m’a fait passer les périodes de confinement sans en souffrir particulièrement et la seule chose qui, depuis le début de la pandémie, a réellement perturbé mon existence est l’obligation du port de ce foutu masque qui embue mes lunettes, que souvent j’ai oublié de porter au grand courroux des pétochards et qui me valut d’être mis à la porte de certains magasins et autres services (pas très) hospitaliers.

Il faut bien avouer que mon covido-scepticisme n’est pas pour rien dans ces distractions que d’autres mettraient sur le compte d’un gâtisme un peu précoce ou d’une irresponsable rebellitude. Le rebelle s’est depuis longtemps éteint en moi. J’accepte bien des contraintes sans vraiment croire en leur utilité, juste histoire qu’on me foute la paix. Ça n’a rien d’héroïque, je sais, mais les inutiles actes de pseudo-bravoure, je les laisse à ceux qu’ils amusent.

Or donc, c’est avec un relatif agacement, que j’appris ce matin que je me trouvais désormais mis au ban de la société. L’injustice de ce statut de paria me parut patente. Avec peu d’enthousiasme, j’avais fini par prendre, fin novembre avant mon départ pour Toulon, rendez-vous pour ma troisième injection. Ce ne fut pas chose aisée vu que, le gouvernement ayant pris, dans son grand affolement, la décision de réduire à cinq mois le délai entre la deuxième et la troisième piquouse et de ne plus la réserver aux plus de soixante-cinq ans, les prises de rendez-vous dans les centres de vaccination firent que Doctolib fut d’abord submergé d’appels puis, la vague s’étant calmée, que je ne pus obtenir de rendez-vous avant le 23 décembre. Entre temps, il avait été rendu possible de se faire piquouser sans rendez-vous, mais l’idée d’aller faire la queue dans un centre ne me disant rien, je m’en tins donc aux heures et dates convenues.

Ma très relative contrariété calmée, je me rendis sur le site du Service Public idoine et appris, grâce un simulateur, qu’en fait mon « Passe » ne serait annulé qu’à compter du 6 janvier. Je pouvais donc continuer d’être un citoyen responsable sans courir, comme fait le bon mouton*, au centre de vaccination le plus proche afin de conserver ce « Passe » dont je me passe si aisément.

* Petit clin d’œil à M. François Villon dont la disparition inquiétante dans les années soixante du quinzième siècle me fait redouter qu’on ne le revoie jamais.

dimanche 12 décembre 2021

Vers un échange standard ?

 


Mme Pécresse, candidate LR à la présidence de la république, serait, selon un sondage, en mesure de battre le président sortant. Vous vous rendez compte ? Vaincre l’invincible ! Battre l’imbattable ! Les commentateurs s’en donnent à cœur joie ! Ceux-là mêmes qui donnaient la « droite de gouvernement » pour morte feignent de la voir ressuscitée ! Faut-il y voir un véritable tsunami ou un de ces pets dans la toundra qui font les choux gras des media entre deux vagues de Covid ?

Une chose est certaine : Mme Pécresse est, sauf en cas de vent tempétueux, bien peignée et a fait les études qu’il faut. Elle ne saurait être taxée d’extrémisme autre que centriste et a su en donner la preuve en quittant LR lorsque cet infâme fasciste qu’est M. Wauquier était à sa tête. Elle est rentrée au bercail et tous ceux qui ne voulaient pas de M. Ciotti l’ont choisie. Pour ne pas trop mécontenter la droite de son parti, elle s’est « radicalisée » et va nous régler les problèmes d’immigration en deux coups les gros.

Donc, si l’on en croit ce sondage, au deuxième tour, elle affrontera victorieusement M. Macron, personne également bien peignée et ayant fait les études adéquates. Son en-même-tempstisme évite qu’on le classe aux extrêmes s’il ne lui évite pas de dire n’importe quoi et son contraire. « Radicalisé » de fraîche date, il va également s’intéresser à la question migratoire qu’il réglera en deux temps trois mouvements.

En gros, il existe entre les deux les différences capitales qui séparent, pour reprendre l’expression de cette vieille crapule stalinienne de Jacques Duclos, le bonnet blanc du blanc bonnet ou l’eau tiède de l’eau mitigée. On pourrait même imaginer qu’en cas d’alternance, Mme Pécresse reconduise le gouvernement actuel constitué d’ex-LR et de socialistes aux convictions pour le moins modérées avec elle compatibles.

En admettant que ce duel annoncé ait lieu, qu’est-ce qui pourrait pousser les électeurs à voter pour l’une plutôt que pour l’autre sinon le goût du changement pour le changement ou l’envie de voir (enfin!) une femme à la tête du pays ? Si ce combat titanesque opposant l’extrême-centre au centrisme radical se produisait, j’avoue que j’aurais des réticences à me rendre au bureau de vote.

samedi 11 décembre 2021

Parce qu’il n’y a pas que la charcuterie dans la vie…

 

Certes, l’honnête homme du vingt-et-unième siècle ne saurait revendiquer ce titre s’il négligeait la charcuterie. Cependant, si ses intérêts se bornaient à cette dernière sa culture connaîtrait certaines lacunes. Ainsi, moi qui vous parle (ou plutôt vous écris), en ai-je bien d’autres parmi lesquels se compte l’architecture religieuse et plus particulièrement romane.

Mon escapade provençale fut l’occasion pour moi de visiter quelques églises et monuments romans dont la primatiale Saint-Trophime d’Arles, l’abbatiale Saint-Gilles, et l’abbaye de Montmajour (en Arles) mais aussi d’humbles chapelles rurales.

Les trois monument cités plus haut furent l’occasion de publier sur la page « Églises romanes » de Facebook des reportages photo qui parus hier soir rencontrèrent immédiatement un certain succès. Si cela vous intéresse la page est accessible à tous.

A ceux qui n’auraient pas accès à ce réseau social, je proposerai donc quelques vues de ces églises qui, je l’espère auront l’heur de leur (homophonie quand tu nous tiens !) plaire et à l’occasion leur donneront envie de les visiter. 

Sans trop entrer dans le détail je voudrais signaler qu’à Saint-Trophime et à Saint-Gilles la beauté des drapés, la finesse des sculptures, les colonnes et leurs chapiteaux, entre autres, montrent que l’influence et les savoir-faire romains se sont maintenus à travers les siècles.

Primatiale Saint-Trophime d’Arles :

Portail

Sculptures du portail

Base d'autel réutilisant un sarcophage paléochrétien du IVe siècle provenant de la nécropole des Alyscamps  (Arles)

Idem supra

Abbatiale Saint-Gilles (Saint-Gilles, Gard) :

Façade

Sculpture du soubassement


Idem supra

Saint Jean et Saint Pierre . Drapés admirables.

Nef et chœur.

Abbaye de Montmajour : 

Crypte

Tombes rupestres

Tour de défense érigée au XIVe siècle

Cloitre

Modillon de la voûte du cloitre

Chœur de l'abbatiale

Chapelles rurales : 





mercredi 8 décembre 2021

Coucou, me revoilou !

 

L'abbatiale Saint-Gilles

Certains lecteurs fidèles se sont inquiétés de ma récente absence . Je les remercie de leur sollicitude. J’avais pourtant annoncé lors d’un précédent article que j’allais faire un séjour de huit jours à Toulon chez ma fille et mon gendre. J’en suis revenu hier soir. Je tente de me réacclimater : adieu ciel bleu et soleil, bonjour froidure et crachin. Cette semaine de vacances fut placée sous le quadruple signe du chemin de fer, de la cuisine, des visites immobilières, et de l'architecture romane.

Deux journées de voyage en train et de transferts d’une gare à l’autre en taxi furent le prix à payer pour passer six jours en Provence avec les miens. Ces trajets furent longs et ennuyeux mais inévitables.

Le volet culinaire qui occupa trois jours entiers me permit d’initier ma fille à la préparation de saucisses, de rillons et d’un foie gras mi-cuit dont la réussite enchanta nos papilles et rendit nos apéros somptueux. A la demande générale de ma fille, je dus préparer ce lapin au chou qui depuis des décennies a largement contribué à établir ma réputation culinaire. Je ne pouvais pas moins faire pour la remercier des excellents spaghetti bolognaise qu’elle avait préparés le soir de mon arrivée.






Le week-end nous vit parcourir 600 kilomètres à travers la Provence pour nous émerveiller devant des chefs-d’œuvre architecturaux romans, allant de Montmajour à Arles puis à Saint-Gilles, et en d’autres lieux ou de plus humbles chapelles et églises nous révélèrent leur beauté.






En résumé, un séjour riche en émotions diverses en compagnie de ceux que j’aime et dont je reviens ébloui avec des dizaines de photos que j’utiliserai pour des reportages sur le site d’art roman auquel je participe sur Facebook. Tout cela m’a fait délaisser le Net en général et mon blog en particulier mais je n’en ait nul regret si ce n’est celui d’avoir inquiété quelques fidèles.


dimanche 28 novembre 2021

Plus ça change et plus c’est pareil !

 


Décidément, avec le Covid on ne s’ennuie jamais. On a pu croire que Zemmour l’avait relégué au second plan des sujets de préoccupations du bon peuple. Il n’en est rien ! Le voilà revenu sur le devant de la scène, plus gaillard et pétillant que jamais ! Non seulement le vieux Delta a repris du poil de la bête et se lance avec ardeur dans une cinquième vague mais voilà que, surgi du fin fond des pays bantous, un certain Omicron vient le rejoindre afin de mieux ravager les pays babtous*.

Avec Omicron, on va voir ce que l’on va voir. Oubliés le chinois, l’anglais, le delta ! On nous le dit contagieux comme c’est pas possible, on affirme que quand il croise un vaccin, il le salue poliment et vous contamine le vacciné en deux coups les gros.

Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? N’a-t-on pas fait les mêmes déclarations alarmistes au sujet de ses prédécesseurs anglais et delta ? Allez, faites un effort, ça va vous revenir ! Vous verrez que je n’invente rien

Ces prédécesseurs, censés répandre à qui mieux mieux mort et désolation, à quoi ont-ils abouti ? Se sont-ils vraiment montrés à la hauteur des espérances que les catastrophistes de service plaçaient en eux ? Ont-ils vraiment été ces fléaux de Dieu, ces Attila épidémiologiques qu’on nous avait promis ? Il semblerait que non.

Des mesures concernant les vols en provenance de l’Afrique australe, les gens sérieux disent qu’elles sont prises pour gagner du temps afin de mieux étudier la contagiosité, la nocivité et la résistance aux vaccins de ce variant qui pour l’instant ne sont pas bien connues.

Les sonneurs de tocsin me semblent être autant de Guyot criant au loup. Ils sont finalement contre-productifs. Leurs alarmes finiront par n’engendrer que des haussements d’épaules, on se dira « Encore un bobard de ce connard de berger ! ».

N’importe comment, face à un virus ultra-contagieux, à coup sûr mortel et faisant fi de toute injection ou thérapeutique que pourrait-on faire sinon mourir ?

Force est de constater qu’au fil du temps, les précautions se relâchent : on respecte moins les gestes barrières, on oublie le gel, on ne fait plus bouillir deux heures durant sa baguette. Et c’est normal : ce que nous proposent les hygiénistes forcenés n’est pas une vie. On s’habitue progressivement à vivre avec le Covid. Que faire d’autre ?


*Pour ceux qui l’ignoreraient, babtou est un mot de verlan dérivé de « toubab » mot wolof désignant les « Blancs ». Il existe d’ailleurs en wolof un autre mot pour désigner de manière moins respectueuse cette race qui n’existe pas plus que les autres : « xonq nopp », littéralement « oreilles rouges ».

vendredi 26 novembre 2021

Petits malheurs du vendredi

 

Hier, j’avais écrit un article consacré à l’achat et à la découpe d’un canard gras dont j’avais fait l’emplette chez M . Carrefour mardi dernier. Pendant que j’y étais, j’y avais également acheté un foie non moins adipeux du même volatile. Photos à l’appui, je présentais les étapes de mes travaux de préparation de cette sympathique volaille : découpe des magrets, des cuisses, récupération des restes de viande et de graisse sur la carcasse et les manchons en vue de la confection de goûteuses saucisses. Je montrais également la préparation d’une terrine de foie gras qui s’avéra délicieuse. Et puis, ce matin, quand j’allumai l’ordi et me préparai à écrire sa conclusion : plus rien ! Pas moyen de retrouver la moindre trace de mon article. Fausse manœuvre ? Facétie de mon PC ? Va savoir ! Le découragement s’empara de moi et décidai de ne pas récrire le document perdu qui m’avait pris tant de temps.

Une consolation cependant : cet incident m’aura permis d’éviter à Mildred, fidèle parmi les fidèles commentateurs de ce blog, la vision d’un nouvel étalage de barbaque.

Ce n’est peut-être que partie remise vu que mardi prochain je me rendrai en train à Toulon afin d’y visiter ma fille et mon gendre, muni de mon hachoir et du matériel nécessaire à la confection de saucisses et que la préparation d’une terrine de foie gras est également au programme de ce séjour d’une semaine. J’emporterai également des saucisses, des rillons et du magret de canard séché de ma fabrication. Couvrir ses proches de charcuterie est, si moins poétique, plus nourrissant que les couvrir de fleurs, l’un n’empêchant pas l’autre. Sans compter qu’en cas d’attaque islamiste au cours du trajet ferroviaire, je disposerai ainsi d’armes dissuasives permettant de mettre en fuite les éventuels agresseurs.

Mais passons à l’autre petit malheur. Dans sa grande sagesse, le gouvernement a choisi hier de réduire le délai entre la deuxième injection du vaccin anti-covid à cinq mois au lieu de six. Or, il se trouve que, suivant l’ancienne règle, je n’étais vaccinable qu’à partir du 6 décembre date à laquelle je serai toujours à Toulon. Suite à cette remarquable décision, nombre de mes compatriotes devenus éligibles à la vaccination et poussés par cette sainte trouille qui les a saisis depuis bientôt deux ans, se sont rués sur le site de Doctolib et l’ont saturé.

Je m’y suis rendu ce matin. Un message annonçait qu’il fallait compter une attente de plus de trente minutes avant d’accéder au service. Ce, délai, de temps à autre, se réduisait à 13 minutes avant de revenir à plus de trente minutes. A 11 heures, nous en étions de manière intermittente à 10 minutes d’attente. Une demi-heure plus tard entre deux séquences à plus de 30, le message optimiste était remonté à 15 minutes. Je fermai l’onglet et décidai d’attendre que les choses se calment.

Je tiens à signaler l’impéritie de ce gouvernement : comment ont-ils pu, en rabaissant l’âge d’éligibilité et en réduisant le délai entre les injections qu’ils provoqueraient une ruée ayant pour conséquence de rendre l’accès aux centres de vaccination difficile à des gens qui, comme moi, âgés de plus de 70 ans et atteints de comorbidités devraient être prioritaires ?

Au fond, je m’en fous. Depuis le départ, mon fatalisme m’a mené à une forme de covido-scepticisme. Advienne que pourra, le pire n’étant jamais garanti. Il n’empêche que l’incapacité de ce gouvernement à prévoir les réactions très prévisibles de son peuple de trouillards est remarquable.

Dernière minute : Ce matin, à 7 h 30, Doctolib fonctionnait ! J'y ai appris que Vire n'avait plus de places disponibles je me suis donc rabattu , comme pour les précédentes injections sur, Flers où j'ai obtenu un RV pour le 23 décembre : ce sera mon petit cadeau de Noël (si les conditions météorologiques le permettent ). Alléluia !

samedi 20 novembre 2021

Comme une poule qui a trouvé un couteau…

 


...et qui ne sait pas l’ouvrir. Voilà mon état d’esprit quand je me trouve confronté à des mystiques. Comme la poule en question, intriguée par cet objet étrange, je tourne autour sans bien réaliser à quoi peut leur servir cette foi ardente supposée leur apporter d’ineffables bonheurs. Ce qui me trouble le plus c’est quand ils attribuent leurs succès à l’intercession de Saint Glinglin, de Saint Frusquin ou encore de Dieu lui-même. Ce sont leurs prières qui leur valent d’obtenir un emploi, de guérir de la castapiane galopante ou de tout autre succès.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été fortement incité à suivre ce chemin. Né dans un foyer catholique très pratiquant, d’une mère ayant été catéchiste, où l’on n’aurait pas lâché sa place à la messe dominicale pour un boulet de canon, l’existence de Dieu me parut d’emblée aller de soi comme l’aurait été celle d’un Tonton Robert dont l’éloignement ou toute autre raison aurait rendu la visite impossible. Pourquoi aurais-je mis en doute la parole de mes parents ? Seulement, loin de partager l’enthousiasme parental pour les réunions de prière organisées à la maison ou les cérémonies religieuses, je m’y ennuyais copieusement, comme à l’école mais ça faisait partie des obligations. Avec l’adolescence, vint le temps des questions. Vers quinze ou seize ans, suite à une conversations houleuse avec ma mère qui me demandait de me dépêcher pour éviter d’être en retard à la messe, je lui répliquai que, vu que je n’y allais que pour lui faire plaisir, elle pourrait éviter de m’importuner. A quoi elle me déclara que si c’était ma seule motivation ce n’était pas la peine d’y aller. Je bondis sur l’occasion et décidai de mettre fin à cette corvée hebdomadaire. Ça n’alla pas sans quelques mesures de rétorsion mais je tins bon.

Quelques années plus tard, alors que le sentiment de culpabilité permanente qu’instillent en nous certaines formes de religiosité me tourmentait quant à mon devenir spirituel, je décidai de suivre une retraite dans une communauté religieuse dont une de mes cousines était membre. Histoire de faire le point. Et le point se fit : je sortis de cette semaine convaincu de n’être aucunement touché par cette grâce qu’est censée être la foi.

Depuis plus de cinquante ans, je suis devenu hermétique à toute angoisse métaphysique. L’éternité de bonheur que me vaudraient mes rares mérites ou la géhenne sans fin qui sanctionnerait mes minimes peccadilles me laissent de marbre. J’accepte la vie dans sa finitude en me bornant, comme disait le bon Georges, « à ne pas trop emmerder [mes] voisins ».

Entendons nous bien : je n’ai aucune animosité envers les croyants. Je suis culturellement catholique et le serai toujours. Si la foi illumine leur vie, grand bien leur fasse ! Cependant, les discours que m’a tenu hier soir un « ami » Facebook me paraissent aussi étranges que ceux que me tiendraient des adorateurs de la Petite Fée bleue ou du Macaron Sacré : comme émanant d’un autre monde à moi fermé.

mercredi 17 novembre 2021

Sacré Totor !

 


L’autre jour, tandis que je travaillais à donner meilleure allure à mon jardin afin qu’il soit pimpant l’hiver durant, je me pris à penser à ces extraits du poème « Guitare »de M. Hugo que M. Brassens mit en musique sous le titre « Gastibelza ».

J’aime beaucoup cette chanson. Il n’empêche que pour ce qui est des licences poétiques, le père Victor n’y est pas allé avec le dos de la cuiller. Qualifier César d’empereur d’Allemagne en est une. Bien sûr, il lui fallait fourguer une rime en « -agne » mais de là à faire de Caius Iulius l’empereur qu’il ne fut jamais d’un pays qu’il ne conquit pas , il faut un sacré culot. D’un autre côté, s’il avait choisi d’en faire « l’inventeur des lasagnes », c’eût été tout aussi faux mais un peu moins prestigieux. Passons donc.

La mère de la belle Sabine est décrite comme « la vieille maugrabine d’Antequra  qui chaque nuit criait dans la Tour Magne comme un hibou ». Mis à part le comportement curieux d’une vieille Andalouse se rendant chaque soir à Nîmes pour se livrer à l’innocent passe-temps d’y hululer dans la Tour Magne, on ne saisit pas forcément que l’adjectif vieilli maugrabine désigne une personne originaire du Maghreb mais qu’importe au fond ?

Ce qui m’intrigue le plus, c’est cette strophe où le roi d’Espagne fait une étrange confidence :

« Le roi dsait en la voyant si belle

A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d’elle,

Pour un cheveu,

Infant don Ruy, je donnerais l’Espagne

Et le Pérou !- »

Avouez qu’il y a là de quoi s’inquiéter ! Au lieu de couvrir d’or, de terres, de titres et de bijoux une favorite comme il sied à tout bon roi qui se respecte, voilà-t-il pas que celui-là se dit prêt à offrir son royaume et sa riche colonie en échange de faveurs minimes !

Ruy dut en rester comme deux ronds de flan ! Que faire en pareil cas ? Prévenir son cousin, héritier du trône, qu’il perdait la boule  et lui conseiller de le faire mettre sous tutelle avant qu’il n’offre royaume et fortune à une gourgandine réduisant la dynastie à une misère abjecte ? Contacter la Sabine dont la vénalité est signalée plus loin vu qu’elle « a tout vendu, sa beauté de colombe, et son amour pour l’anneau d’or du comte de Saldagne, pour un bijo» et lui mettre le marché entre les mains : « Tu vas le voir, tu t’assure que sa proposition est sérieuse, et si oui, tu lui claque la bise, tu lui souris, tu lui donne un cheveu (à toi de préférence) vous faites les papiers et ensuite, conformément à l’acte que je te prie de signer préalablement devant notaire, tu me restitues la couronne d’Espagne et le Pérou moyennant 25 % de l’or ramené de la colonie pendant 10 ans. Ça te va ? »

On peut également penser que le roi galéjait, que son neveu, lassé de ses incohérents bavardages, ne l’écoutait pas ou que Victor relate une anecdote qu’il a forgée de toute pièce, faisant ainsi son boulot de poète.


samedi 13 novembre 2021

Bouleversifié !

 

Son malheur laisse indifférent...

Voilà ce que je suis. Et pas qu’un peu ! Il faut dire qu’il y a de quoi, même si la nouvelle n’a trouvé que peu d’écho dans les media. J’ose à peine vous l’annoncer. Elon Musk, le sympathique PDG de Space X, directeur général de Tesla mais aussi fondateur de la Boring Company* a perdu, en l’espace de deux jours, les 8 et 9 de ce mois, la plus que coquette somme de 50 milliards (50 000 000 000) de dollars US !

A quoi est due cette colossale perte ? Eh bien, à un simple Tweet. Comme quoi, avant de balancer une connerie sur les réseaux sociaux, mieux vaut réfléchir aux possibles conséquences qu’elle pourrait entraîner. En quoi consistait ce Tweet ? Elon est un anxieux et semble avoir du mal à prendre des décisions. C’est pourquoi il consulta ses followers sur l’opportunité de vendre 10 % de ses actions afin de payer ses impôts. Ces braves gens l’incitèrent à le faire et, dès le lendemain ses actions plongèrent de 7 % et le jour suivant de 12.

Résultat des courses, M. Musk ( à ne pas confondre avec M. Muscle) voit sa fortune réduite à 323 milliards (323 000 000 000) de dollars US. Il demeure ainsi l’homme le plus riche du monde, bien devant Jeff Besos (Amazon) et (Cocorico!) Bernard Arnaud (LVMH). Il n’empêche que 50 milliards de moins n’est pas rien.

Cette anecdote montre à quel point les coquettes fortunes industrielles sont volatiles. Pour mémoire, ce n’est qu’en septembre de cette année que l’entreprenant Elon avait relégué le non moins entreprenant Jeff à la seconde marche du podium. C’est dire si ces « fortunes » sont fluctuantes et soumises à la spéculation boursière.

Curieusement, cette moins-value ne semble avoir provoqué que peu d’apitoiement chez le bon peuple pourtant si prompt à s’indigner des colossales plus-values (justifiées ou non) soi-disant « encaissées » par ces titans de l’économie. C’est que les braves gens ont du mal à comprendre que ces fortunes sont largement virtuelles et qu’il ne s’agit pas, pour reprendre l’expression des Inconnus de « soussous dans la popoche » et que, comme ont pu le démontrer par le passé M. Boussac (un temps l’homme le plus riche d’Europe mort ruiné) et à un moindre degré M. Tapie, la Roche Tarpéienne du capitalisme est proche du Capitole boursier.

*Ne pas traduire hâtivement par « La société où on s’emmerde » ! Il s’agit en fait d’une société de construction de tunnels, le verbe anglais « Bore » ayant deux sens : « ennuyer » et « percer ».

jeudi 11 novembre 2021

"Coupable" maladresse !


Dire qu’entretenir de bons rapports avec sa pharmacienne peut être le but de toute vie serait abusif. En même temps, pourquoi le refuserait-on ? Ce fut mon cas jusqu’à ce que j’aille, hier soir,comme tout bon vieillard cacochyme qui se respecte, chercher mon vaccin antigrippal à l’officine de mon village. En fait, parler d’officine laisserait imaginer une surface modeste . Alors que, voici déjà quelques années les deux pharmaciens de la commune se sont associés, ont acheté un ancien commerce de meubles dont la superficie leur permit d’ouvrir un établissement conséquent entièrement robotisé et comptant cinq ou six comptoirs derrière lesquels s’affairent pharmaciens et préparateurs. Bien qu’ayant apparemment atteint avant de le dépasser un âge raisonnable pour faire valoir leurs droits à une retraite bien méritée, M. X et Mme Y en firent probablement le commerce le plus prospère de notre grosse bourgade leur permettant d’engranger encore plus de pognon en vue d’on ne sait quoi. Il faut dire que l’âge moyen de la population communale facilita leur succès.

Mes rapports cordiaux avec la pharmacienne dataient de bientôt 5 ans. Du jour où, me rendant à la primaire des Républicains et du Centre j’allai voter pour M. Fillon dont la campagne très droitière m’avait séduit. Vu que jusqu’à nouvel ordre, l’ex-premier ministre n’avait pas été exclu par son parti, je n’eus aucun scrupule à me déclarer en accord avec les « valeurs républicaines » dont il était censé se réclamer. La présidente du bureau se trouvait être la pharmacienne. Y était-elle la représentante des centristes ou de LR ? Va savoir… Toujours est-il que m’assimilant à son camp, elle se montra plus joviale et causante lors de mes visites.

Or donc, hier soir après avoir longtemps patienté dans la file d’attente que provoquait la fermeture du lendemain, je fus servi par la maîtresse des lieux. Elle me remit le précieux vaccin. Je lui demandai de me confirmer que je pouvais me le faire inoculer par les infirmières sans rendez-vous. Ce qu’elle fit. Je lui dis donc, que ce serait chose faite le premier jour où je me lèverais avant la fermeture de la permanence. La brave dame me rétorqua que je pourrais me rendre à celle du soir. M’enquérant de son horaire, elle me dit : « Entre 19 h et 19 h 30. » . Déçu je lui expliquai que c’était impossible vu qu’à cette heure-là j’avais rendez-vous avec Christine, pour sa belle émission. « Bravo ? » s’enquit-elle, « Non, la BELLE Christine, Christine Kelly », lui répondis-je. « Je ne connais pas, me dit-elle, je travaille encore à cette heure-là*. C’est sur qu’elle chaîne ? » « Sur Cnews, la chaîne maudite, précisai-je avec un sourire. ». Son air se fit moins jovial et elle ajouta : « Alors je ne regarderai pas ! » J’eus la sensation d’avoir commis comme un dérapage et que désormais, si je continuais à avoir les médocs tout en gardant l’argent des médocs, le sourire de la pharmacienne serait moins affable.

Je pense que je m’en remettrai.

*C’est incroyable ce que leur âpreté au gain impose à certaines personnes âgées ! 

mardi 9 novembre 2021

Vive novembre !


Le ciel bas et lourd y a peut-être une très légère tendance à peser comme un couvercle sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis mais pas sur l’esprit guilleret en proie à la franche rigolade. Novembre a évité de justesse la dernière place dans le classement des mois, ce qui, selon moi, est un peu sévère pour un mois qui, sans être le meilleur, a tout de même quelques mérites.

Son premier jour est la Toussaint, fête souvent confondue avec le second, fête des morts où tout un chacun s’empresse d’aller offrir des chrysanthèmes à ses défunts même à ceux dont ce n’était pas la fleur favorite. Le neuvième voit tout ce que le pays compte de leaders politiques se rendre dans un coin perdu de Lorraine afin de se recueillir sur la tombe d’un général que tous ont appris à aimer après son décès. Deux jours plus tard, on honore nos vaillants poilus. Le 15, un groupe plus restreint célèbre l’anniversaire de ma fille. Il nous reste alors 15 jours pour nous remettre de tout cela.

Novembre est le mois où le Corrézien se régale des derniers cèpes, grille des châtaignes et évite de se promener dans les bois déguisé en sanglier. C’est aussi le temps des premiers frimas où le cuisinier avisé que je suis renoue avec des plats roboratifs, peu coûteux et délicieux comme le civet de lapin, la poule au riz, le pot au feu ou le bourguignon qu’il alterne avec sa production charcutière.








C’est aussi le temps des ultimes travaux au jardin : taille des haies et arbres, dernière tonte de pelouse, récolte des derniers artichauts, confection des derniers bouquets de dahlias, labour d’automne démontage de la mini-serre avant que les forts vents d’hiver ne la démantibulent complètement et grand toilettage des planches où, le printemps revenu tenteront de pousser haricots, tomates, patates, fraises et courgettes qui feront le bonheur des escargots, limaces, cloportes, oiseaux divers et mildiou.








Quoi qu’en pensent les esprits chagrins comme M. Baudelaire dont la réputation d’infatigable boute-en-train était largement usurpée, novembre nous réserve moult joies et occupations . Du moins bien plus que les tristes mois qui le suivent.


samedi 6 novembre 2021

Écolo-sceptique

 


Décidément, je suis pour le moins sceptique sur la question de l’écologie. Même quand elle n’est pas posée par les EELV, ces extrême-gauchistes repeints en vert qui s’occupent de toutes sortes d’âneries et accessoirement du climat et du sort funeste qui guette la planète. Il y a également des gens corrects, propres sur eux et bien peignées qui nous bassinent avec l’apocalypse climatique, point sur lequel je n’ai pas d’opinion précise vu qu’au cours de mon existence j’ai entendu tant de prophètes de malheur, de Philippulus annonciateurs de catastrophes imminentes qui ne se sont jamais produites, que j’ai fini par mettre en doute leur clairvoyance.

Surtout que ces lanceurs d’alerte procèdent toujours de la même manière : Les drames annoncés sont inéluctables faute d’un urgent, radical et salutaire sursaut. Or, ce dit sursaut ne se produit jamais. Dans le meilleur des cas, une lente évolution permet, à la marge, de réduire le problème posé. Les gens ont naturellement tendance à vouloir conserver voire augmenter les avantages dont ils bénéficient et on les comprend. Un radical changement de leur mode de vie ne les attire que très moyennement. Ils prêtent une oreille distraite aux discours alarmants qu’on leur tient, s’en déclarent préoccupés, histoire de ne pas passer pour des cons, mais ça va rarement plus loin.

Si on prend le cas de la France, émettrice de 1 % des gaz à effet de serre de la planète, les effets de ses efforts dans ce domaine ne peuvent avoir que des conséquences très négligeables. Les Français, dans un moment de grand civisme planétaire se feraient-ils tous sepukku qu’il ne demeurerait pas moins de 99 % de ces gaz. On nous emmerde pour pas grand-chose, c’est évident et surtout vexant. Comme le colibri de Pierre Rabhi, oiseau-mouche-du-coche, nos alertes ont un côté pathétique.

De plus, demander aux Chinois, aux Indiens, à tous les peuples émergents de renoncer au développement et à ses conséquences en matière de pollution serait s’exposer à un refus clair, net et justifié.

Cela dit, et même si ça ne sert pas à grand-chose, je suis d’accord pour éviter autant que possible de saloper notre environnement. Ce contre quoi je m’insurge (un bien grand mot), c’est le discours des ayatollahs écolos qui relève de l’inutile gesticulation et qui nous mènerait à un style de vie qui ne me fait aucunement envie. Notre Monde n’est certes pas parfait. Celui qu’ils envisagent est simplement haïssable.

jeudi 4 novembre 2021

Truismes du jeudi

 

Ce texte m’a été inspiré par notre conversation d’hier avec ma fille avec laquelle on ne parle pas que de météo.

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard…

Voilà ce qu’écrivait M. Louis Aragon en 1943, alors qu’il était hébergé à Lyon par M. René Tavernier, père de Bertrand, dans un poème dont le titre et les vers témoignent du profond optimisme du Loulou à son Elsa : Il n’y a pas d’amour heureux. Repris par M. Brassens, bien qu’amputé de sa dernière strophe, j’avoue qu’en ma prime jeunesse, comme beaucoup d’autres de ses poèmes chantés par Ferrat ou Ferré, j’appréciais grandement ce texte. Je plaiderai l’excuse de jeunesse. Pour lui comme pour moi. Après tout, en 43, ce brave Louis n’avait que 46 ans, âge à mes yeux d’aujourd’hui prématuré pour tirer des enseignements définitifs sur le sens de la vie (si tant est qu’elle en ait un).

Ayant atteint depuis l’âge blet, je m’inscris en faux contre cette assertion. M. Sagesse des Nations qui, comme Aragon était loin d’être un con (j’en veux pour preuve le fait que ce dernier fut un fidèle et zélé laudateur du Grand Staline*) déclara, lui, qu’ « il n’est jamais trop tard pour bien faire ». Ce proverbe, je le fais mien.

Je suis persuadé qu’à l’école de la vie, les élèves sont souvent distraits, répugnent à assimiler leurs leçons, se complaisent dans l’inconfort de leur convictions originelles, en gros n’apprennent pas grand chose si ce n’est à accumuler les regrets stériles d’un âge d’or aussi révolu que fantasmé.

Ce n’est pas mon cas. Les quelques épreuves, somme toute bénignes, que j’ai pu traverser je ne les considère que comme des étapes utiles voire indispensables vers mon heureuse sérénité d’aujourd’hui. Je me souviens d’avoir, adolescent, griffonné sur un de ces bouts de papier qui recueillaient mes téméraires pensées et que j’ai depuis détruits « Quoi que je fasse, j’irai vers moi. ». J’ai l’impression, après un long cheminement, d’y être parvenu. A savoir que je mène avec équanimité la vie qui convient à ce que je suis, loin des indignations, des aigreurs, des ambitions, des frustrations, des passions qui pourrissent toute existence.

Cet indécrottable connard de Jacques Séguéla faisait un parallèle entre la possession (avant 50 ans) d’une Rolex et la réussite d’une vie. Je pense plutôt que c’est lorsqu’on atteint l’âge blet sans acquérir une claire conscience de ce que l’on est et vivre en fonction de cette connaissance que l’on a échoué, avec ou sans Rolex. C’est ce qu’avec une sage mollesse je m’efforce de faire. Je cuisine, je charcute, je lis, j’écris, je bricole, je jardine, je fais de la plomberie ou de l’électricité, je pédale comme un fou sur mon engin de torture, je croise les mots, etc., avec la profonde conviction que ce qui n’est pas fait aujourd’hui peut très bien ne pas se faire demain et que c’est sans importance. Solitaire, j’évite trop de contacts. Ce n’est pas moi qu’on verra, dans l’espoir jamais garanti de prolonger un peu mon existence, réduire ou supprimer mes consommations d’alcool, de tabac, de viande, de sucre ou de sel. Bref, je vis. Bien.

* Il faut vraiment une âme bien vile pour ne pas pleurer de tendresse à la lecture du texte « Il nous faut un Guépéou » que vous trouverez vers la fin de cet article.