J'entends sur France Inter que les "intellectuels" tunisiens (il est inutile d'ajouter "de gauche" car chacun sait qu'à droite il n'y a que des abrutis primaires) seraient déçus des résultats des élections à la constituante. Je suppose que leurs homologues français le sont également mais n'osent pas trop le dire. Ils nous ont trop bassiné avec leur "Printemps arabe" pour retourner leur veste maintenant. Et puis il ne s'agit que d'islamistes modérés qui établiront dès que possible une charia modérée avec la liberté et la démocratie modérées qui vont si bien avec. De plus, pour un bon démocrate, tout n'est-il pas préférable à la dictature, y compris la dictature sortie des urnes ?
Ce qui me plaît chez les "intellectuels", c'est leur agilité d'esprit et leur capacité à complexifier l'évident. Un intellectuel, c'est quelqu'un qui ne trouve JAMAIS les choses simples. Sa fine dialectique sait faire sortir, au delà des apparences trompeuse la profonde complexité du réel. Ainsi tout "intellectuel" digne de ce nom saura vous démontrer en seulement quelques milliers de mots que les inondations sont signe de sècheresse. S'il trouve un homme couché avec sa femme plutôt que de se juger cocu, il y verra un exemple typique du réchauffement global qui, entraînant une chute des températures, pousse les êtres à partager leur chaleur corporelle. Un "intellectuel" entretient avec la réalité des rapports distants quand il n'a pas rompu tout rapport avec elle. Il ne voit que ce qu'il a envie de voir et transforme sa cécité sélective en supérieure lucidité. Non content d'être malade, il se veut contagieux...
Dans le documentaire sur Hitler diffusé hier soir, j'ai vu avec amusement que M. Léon Blum avait annoncé fin 1932 la mort de l'hitlérisme. Sur cette base, comment aurait-on pu refuser de voir en lui un "intellectuel" distingué et comment s'étonner que 4 ans plus tard on ait confié l'avenir de la France à quelqu'un doté d'un jugement si sûr ?
Mais revenons à nos jasmins. Certains esprits bornés n'ont pas manqué de voir, dès le début, dans les barbus qui défilaient en beuglant de frénétiques "Allahou akbar" comme qui dirait le signe de l'existence d'un soupçon d'islamisme. Les pauvres imbéciles ! Heureusement que les "élites intellectuelles" étaient là pour leur démontrer qu'il s'agissait en fait de démocrates made-in-Internet rêvant d'une Tunisie laïque gouvernée au centre-gauche !
Je ne serais qu'à moitié surpris si un jour tous ceux qui tentent de nous vendre à tout prix une FRANCE MULTICULTURELLE se trouvaient étonnés voire même un peu déçus par les résultats obtenus.
J'aime beaucoup votre définition de l’intellectuel, je les compare aussi au pronostiqueur de quinté qui le jour même cous explique pourquoi les canasson qu'il choisit,vont gagner la course et le lendemain avec le même aplomb vous démontre pourquoi ils ont perdu.
RépondreSupprimerSur certains blog quand un bourrin (donc à droite) émettait des doutes sur la démocratique révolution arabe, il se faisait souvent rembarrer et pouvait lire ceci:" La révolution française ne s'était pas faite sans victimes": mais bien sur et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu!
Demain ces mêmes intellectuels, nous expliquerons pourquoi l' Élu ne pourra pas tenir ses promesses.
Voilà ce qu'en disait fredi hier matin.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup votre description des intellectuels.
C'est gentil à vous de me mettre dans votre blogroll mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée: je suis in-fré-quen-table.
RépondreSupprimerDemandez à Didier Goux.
De plus J-E, votre blog a de la tenue: bien écrit et bourré d'humour. On le parcourt en buvant son thé le petit doigt en l'air.
RépondreSupprimerLe mien c'est un torchon comparable à ces revues en mauvais papier qu'on lisait en cachette dans notre jeunesse.
Le ton est donné
RépondreSupprimerDevant m'absenter quelques jours, je ne serai pas en mesure de répondre à mes commentateurs. je les prie de m'en excuser.
RépondreSupprimer@ fredi : Qu'est-ce qui vous dis que je suis si fréquentable que ça ?
@ Grandpas: Eh oui. C'est pourquoi je leur voue une admiration sans bornes.