..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 12 décembre 2018

Le porc

Parmi les nouveaux animaux de compagnie il en est un qui allie agrément et utilité. Je veux parler, comme ceux qui ont lu le titre s'en doutaient déjà, du porc, également appelé cochon. Sa longue familiarité avec l'être humain a donné naissance à de nombreuses expression dans le langage courant. J'en évoquerai quelques unes :

« Dans le cochon, tout est bon ». Peut-on imaginer hommage moral plus fervent ? « Tout homme a dans son cœur un cochon qui sommeille », c'est à dire qu'en lui la bonté ne demande qu'à être éveillée. « Avoir un caractère de cochon », qualité souvent attribués aux bretons et dont je m’enorgueillis du fait de mes origines trégoroises, signifie être d'un naturel enjoué et festif qui pousse, par exemple, à organiser des feux de joie dans les préfectures ou à déverser des tonnes de lisier dans leur cour. « X est un vieux cochon » (notons au passage qu'il n'existe pas plus de jeunes cochons que de jeunes badernes), dit-on d'un homme qui malgré l'âge garde une soif de vivre inentamée. Très récemment, le slogan « Balance ton porc » fut lancé par la propriétaire d'un suidé qui, ayant constaté à quel point son animal était ravi de monter sur une balançoire, voulut répandre cette pratique ludique.

Mais, pour paraphraser la réplique de La Farce de Maître Pathelin, revenons à nos cochons. Adopter un animal de compagnie est une décision qui ne doit pas relever de la foucade ! A quoi bon acquérir un poisson rouge si on ne possède ni bocal ni aquarium ? Ce serait l'exposer à une courte vie de misère ! De même, comment faire le bonheur d'une girafe quand on vit dans un studio exigu et bas de plafond ? Le porc, lui convient à tous les habitats, qu'ils soit ruraux ou urbains (ce dernier, pour des raisons que je n'ai jamais bien saisies déclencha le rire de mes condisciples au collège lorsque notre professeur nous en parla.). Bien sûr un sol en terre battue serait l'idéal afin qu'il puisse fouir à son aise mais il saura s'accommoder d'autres types de sols tant sa nature est bonne. Certains, ayant prêté une oreille complaisante aux racontars, pensent que le cochon n'est pas très propre. Il n'en est rien. Lorsqu'on lui permet de bénéficier des équipements nécessaires, il fait montre d'une hygiène physique scrupuleuse, se brossant les dents après chaque repas, prenant une à deux douches quotidiennes, et poussant parfois la coquetterie jusqu'à se vernir les sabots. S'il n'en va pas de même dans les élevages porcins, c'est que dans la plupart des cas c'est en vain qu'on y chercherait lavabos, verres à dents, dentifrice, brosses, savons, serviettes de bain et cabines de douche en nombre suffisant.

De plus, sa compagnie est d'un agrément remarquable. Il se montre affectueux pour peu qu'on lui témoigne une affection sincère. Il est toutefois déconseillé de lui permettre de se coucher sur votre lit surtout si vous en avez choisi un de l'espèce Large black dont le mâle atteint les 360 kilos. De manière générale, il est peu sage d'en adopter un couple car la femelle, au bout de 115 jours peut donner naissance à 12 petits et cela deux fois par an. Placer 24 petits porcs chez vos amis tous les ans peut s'avérer une gageure. Sauf, bien entendu, si vous êtes ami avec un charcutier qui se fera un plaisir d'adopter toute la portée avant qu'elle n'ait été sevrée et vous offrira parfois une modeste compensation par alléger votre peine . Ces artisans ont un cœur d'or !

Toutefois, au moment des vacances la possession d'un porc pose problème. Comme celle d'un chien. Combien d'hôtels, combien de musées les refusent ? Quant aux porcs n'en parlons pas. A ma connaissance AUCUN ne dit les accepter quelle que soit leur taille. Pour éviter de se voir privés d'hébergement et d'escapades culturelles, on comprend que bien des gens abandonnent leur chien, la mort dans l'âme ! Avec le porc, il existe une autre solution. Plutôt que de l'attacher à un arbre, vous pouvez le manger ! En effet, à la différence de la chair du chat ou du chien dont peu de gens se repaissent, la sienne est délicieuse, surtout si vous l'avez alimenté de produits bio. De plus, vous pouvez, soit salés soit congelés, soit confits conserver longtemps les délicieuses préparations que vous en aurez faites. Ainsi, même après sa disparition votre ami à quatre pattes continuera à vous procurer du plaisir et à se montrer utile.

mardi 11 décembre 2018

Trop peu, trop tard ?

Trop peu, trop tard ? C'est ce que disent les GJ, du moins certains. Quand on leur donne satisfaction sur des points qui se trouvaient au cœur de leurs demandes, ça ne suffit plus. Car, voyez vous, les choses ont évolué. D'un rejet des taxes on est passé à bien d'autres choses. Qu'exige-t-on aujourd'hui ? Rien moins que l'extinction de la misère économique. On veut aussi que l'assemblée soit dissoute et que le président démissionne. Tout cela est bel et bon.

Cent Euros de plus par mois pour les smicards, c'est insuffisant. Je n'en doute pas. De même que cinq cents voire mille Euros le seraient pour mener une vie de rêve. Seulement une question se pose : l'état de notre économie permet-il de satisfaire ces justes revendications ? Les démagogues de tout poil vous diront que oui. Leurs solutions sont concrètes : on fait payer les riches et on réduit le salaire des parlementaires et des ministres. On rétablit l'ISF, et on met les représentants du peuple au SMIC. Ça c'est de la réforme ! Seulement, pour amener les 9 millions de pauvres à l'aisance, c'est un peu juste. C'est même ridiculement insuffisant. On pourrait aussi faire rendre gorge aux multinationales. Sauf que, comme leur nom l'indique, ces sociétés ont le choix de l'endroit où se faire imposer et les probabilités pour qu'elles choisissent le pays où on les impose le plus sont faibles, voire inexistantes.

Admettons que M. Macron démissionne après avoir dissout l'assemblée et que dans la foulée on change de république. Cela résoudrait-il tous nos problèmes ou au moins une majorité d'entre eux ? J'en doute fort, car qu'on le veuille ou non, il faudra bien mettre quelqu'un à la tête de l'état et élire des représentants (On parle de démocratie directe mais ce système n'amènerait, c'est évident, qu'à la dictature des minorités agissantes). A moins bien entendu que l'on choisisse un régime totalitaire. Je doute que beaucoup en rêvent vu les piètres résultats généralement obtenus par ce genre de gouvernance. Donc, on revote. Et pour qui ? Existe-t-il à l'heure actuelle une personne capable d'être élu (e) autrement que par défaut ou par l'alliance de la carpe et du lapin ? Il est difficile d'envisager que cette personne, au bout de quelque temps ne serait pas rejetée par une large majorité comme l'auront été ses prédécesseurs.

Le problème, c'est qu'en matière économique ou politique, comme en tous les domaine, les possesseurs de baguettes magiques se font rares et que, de sources sures, l'existence du Père Noël est fortement remise en cause. Il est probable que, pour pallier les effets d'une quarantaine d'années d'erreurs, il faudra du temps et un changement profond des mentalités.

Il me semble que les GJ, plutôt que d'exiger la lune et tout de suite, feraient bien de comprendre ces évidences et que ce n'est pas en offrant chaque samedi l'occasion aux racailles de banlieue de se livrer à leurs activités favorites qu'ils feront avancer le shmilblick.

dimanche 9 décembre 2018

La pétanque, le bricolage et la découpe de viande, voilà les dangers !

Nous sommes toujours en république. L'apocalypse n'a pas eu lieu. Il faudra attendre la semaine prochaine, la suivante voire plus tard. L'action préventive de nos forces de l'ordre nous a évité ce désastre. La prévention, c'est comme la défense dont la meilleure forme, définie par les Monty Python il y aura bientôt cinquante ans, est de frapper votre adversaire avant même que l'idée de vous attaquer ne lui soit venue à l'esprit. Ainsi furent arrêtés de potentiels manifestants ayant dans leur coffre de voiture des boules de pétanque ou des tournevis. Notons au passage que le violent gilet jaune est non seulement très méchant mais ne regarde pas à la dépense et ne ménage pas sa peine. C'est ce qu'on ne peut manquer de penser quand on compare le prix de la boule et le fardeau qu'elle contraint à porter à la gratuité d'un pavé trouvé sur place.

D'autre part, rien ne prouve que ces boules avaient pour destination d'être utilisées comme des armes de jet létales. On peut penser que, pour certains, se promener toute la journée sur las Champs-Élysées puisse sembler ennuyeux à la longue et qu'afin de passer le temps ils y apportent leurs boules au cas ou des parties s'y organiseraient...

Quoi qu'il en soit et qu'on le veuille ou non, la boule de pétanque est devenue une arme par destination au même titre que le tournevis. Cela m'inquiète d'autant plus que je détiens en ma demeure trois boules de pétanque et un grand nombre de tournevis. Que m'arriverait-il, si, montant d'un cran, l'action préventive menait les autorités à perquisitionner les domiciles à la recherche d'armes par destination ? Devrais-je cacher ces objets ainsi que mes couteaux et ma feuille de boucher ? Si leur cachette venait à être découverte, cela ne me rendrait-il pas encore plus suspect ? Devrais-je, la mort dans l'âme, porter tout ça au bac des métaux de la déchetterie ? Solution dangereuse, car ce faisant, en cas de contrôle de mon véhicule, je me verrais accusé de transporter un véritable arsenal.

J'avoue ne plus savoir que faire alors que, loin de rêver de violences gendarmicides, mes préoccupations du moment sont de rénover une chambre pour la venue de ma fille à Noël et de réparer la chasse d'eau des waters du rez-de-chaussée!

samedi 8 décembre 2018

Quelle horreur !

Figurez-vous qu'on a vu des lycéens à genoux les mains sur la tête entourés de robocops haineux ! Quelle humiliation ! Tout ce que la France compte de belles âmes et de crétins en est bouleversifiée. C'est ainsi que la France traite ses malheureux tits nenfants ! La dictature est en marche ! Aux armes citoyens, etc. !

Des lycéens donc. Pacifiques par définition. Des enfants (notons au passage la géométrie de plus en plus variable du terme. Le lycéen n'est qu'un enfant quand on le réprime et un citoyen totalement responsable quand il dégoise) assoiffés de savoir qui ne demandent qu'à exceller à condition qu'il n'existe aucune sélection.

Certaines mauvaises langues mettent en doute qu'il ne s'agisse que de lycéens. Il vont jusqu'à suggérer que nombre de ces humiliés seraient en fait des racailles mettant à profit un innocent monôme estudiantin pour se livrer à leurs hobbies. C'est d'autant plus absurde que chacun sait qu'il ne saurait y avoir de racailles dans les lycées et encore moins à l'extérieur, surtout dans de coquettes et paisibles cités comme Mantes-la (si bien nommée)-Jolie.

Maintenant, et quelle que soit la nature véritable des trublions « humiliés » et les actions qui aient amené la police à les faire s'agenouiller mains sur la tête, est-ce que c'est si grave ? Peut-on réellement considérer qu'il se soit passé quoi que ce soit de vraiment révoltant ?

Les mêmes personnes qu'attristerait l'incendie de leur voiture, qui disent soutenir les forces de l'ordre, qui souhaitent que l'ordre public soit maintenu se mettent à pousser les hauts cris dès que leurs forces chéries entrent en action pour neutraliser les (potentiels dans le meilleur des cas) incendiaires et maintenir un semblant d'ordre. J'aimerais les voir à l’œuvre ou simplement qu'ils suggèrent des manières efficaces de calmer cent-cinquante chérubins exaltés. Ces héros qui baissent les yeux devant la moindre racaille, ces courageux qui laissent se dérouler sous leurs yeux des agressions dans le métro sans intervenir, se révoltent à la vue de scènes anodines et nécessaires. On ne peut que constater que l'héroïsme est lui aussi à géométrie variable : forts face à un État qu'on sait faible, faibles avec la racaille. Toujours contradictoires, il sont pour l'ordre et contre les moyens de son maintien.

Ces contradictions ne sont qu'un signe parmi tant d'autres de la décadence de notre pauvre pays.

mercredi 5 décembre 2018

Voyage en Macronie insurrectionnelle.

Hier j'ai passé 8 h sur la route reliant le Limousin à la Normandie. On en voit des choses sur plus de 500 km : des « barrages », des radars et un chevreuil. Des « barrages », j'en ai passé quatre. Mes guillemets s'expliquent par le fait que sur les quatre seul un barrait quelque chose. Les trois autres consistaient en un campement tenu principalement par de dangereux retraités assoiffés de sang qui se contentaient d'adresser des signes amicaux à ceux qui comme moi klaxonnaient en signe de soutien. Ce fut le cas à deux ronds points à la sortie de Limoges et à celui de Bellac.

Le quatrième, un peu avant Loudun était d'une autre nature. Quelques kilomètres en amont un panneau de signalisation routière indiquait que la route était interdite aux poids lourds. A un carrefour, un homme d'un certain âge portant gilet orange faisait des signes du bras. Il semblait conseiller aux véhicules de se déporter vers la gauche. La voiture qui me précédait s'engagea sur la petite route à gauche. Pensant que ça devait être un gars du coin qui rentrait chez lui et que l'homme au gilet orange était là pour mettre en garde contre l'approche de travaux routiers justifiant la déviation des poids lourds , je me déportai sur la gauche et continuai tout droit, un peu étonné de ne pas voir le moindre engin des travaux publics. Je compris tout quand j'aperçus au loin une très longue file de camions à l'arrêt. Je fis donc demi tour afin de ne pas me trouver bloqué et ensuite empruntai la voie qu'indiquait le vieil homme. Celle-ci était dans un état lamentable : couverte de boue avec des accotements bien creux et fangeux à souhait qui rendaient le croisement avec les véhicules venant dans l'autre sens un peu inquiétants. Ce voyage me permit de voir l'ampleur de la file de camions qui dans les deux sens étaient bloqués.

A quelque chose malheur est bon : ça me permit de traverser Loudun, petite ville de la Vienne. et de bénéficier de son système de signalisation approximatif et de constater que, comme bien d'autres de sa catégorie, cette bourgade avait connu de meilleurs jours. Connaissant les villes et villages avoisinants qui seuls étaient indiqués, je parvins finalement à retrouver la route d'Angers. Passé Loudun, pas plus de Gilets Jaunes que de beurre au tribunal. A croire qu'à Laval, à Mayenne ou à Domfront l'espèce est inconnue.

Ce qui m'a le plus frappé c'est que sur des centaines de kilomètre plus un seul radar ne faisait son office. Certains avaient visiblement été incendiés, d'autres peints et beaucoup occultés que ce soit avec du scotch et du plastique ou par un gilet jaune. Ce qui ne changeait rien au comportement des conducteurs qui ralentissaient à leur approche juste au cas où par hasard ils auraient été laissés en état de marche. Ce qui m'étonna c'est que visiblement personne ne semblait se soucier de remettre en services ceux qui auraient pu l'être...

Venons-en au plus agaçant des « événements » de ce parcours « héroïque ». Presque parvenu chez moi, j'aperçus au bord gauche de la route la forme d'un animal de belle taille qui aurait pu être un gros chien ou un chevreuil. Approchant, je vis qu'il s'agissait d'un jeune de la deuxième catégorie. Comme le veut la tradition, cette bête idiote courut se mettre au milieu de la toute. Je parvins cependant à l'éviter en freinant comme un malade, car même petits ces sales bêtes sont susceptibles de causer bien des dommages à une voiture. Je serais assez d'avis qu'on les déportât tous à Paris, ville où on doit les aimer et où des loups (qu'on y aime également et qu'on devrait y importer) se chargeraient d'en limiter la prolifération.

Voilà. Au contraire de ce que prévoyaient certains amis sur Facebook, ce voyage ne m'a pas pris cinq jours. Tout au plus ai-je, pour traverser en partie un pays « à feu et à sang », perdu un quart d'heure...

dimanche 2 décembre 2018

A quoi bon ?

Dire que, suite aux événements d'hier, je suis outré, scandalisé, écœuré, bouleversifié, que j'ai mal à la France, que j'en ai honte  serait exagéré. Autant s'indigner que février soit moins chaud que juillet. Il y a une logique des choses. Et cette logique veut qu'organiser des manifestations pacifiques ou pas dans les métropoles de ce pays revient à y provoquer des émeutes. Parce que ces métropoles contiennent le quota nécessaire d'extrémistes de tout poil et de racailles diverses qui permet que tout rassemblement réellement protestataire dégénère en troubles graves à l'ordre public. Il est certain que si l'on proteste contre la maltraitance des chatons mignons ou pour le port de pyjamas en pilou, les risques sont moindres.

Ce qu'on a pu constater hier était aussi prévisible que ce qui s'était passé la semaine d'avant. Que cette violence discrédite le mouvement qui est à son origine ou un gouvernement incapable d'assurer le maintien de l'ordre, qu'importe ? Chacun fera son choix ou l'a déjà fait. Ce qui ne change rien au fond du problème qui est l'inexorable augmentation de taxes qui met à mal le pouvoir d'achat de bien des catégories et surtout celui des plus modestes au nom de « nobles causes » qui ne sont en fait que des prétextes pour masquer l'incapacité des gouvernements à juguler la dette et sa cause, la dépense publique.

Bien que retraité, fumeur, utilisateur d'un véhicule Diesel et me chauffant au fioul, j'accepterais volontiers des sacrifices à une condition : qu'ils permettent de vraiment redresser le pays. Ma bonne volonté s'explique par ma situation : mon niveau de revenu me suffit largement vu mes goûts modestes et mes faibles charges. Ce n'est pas le cas d'un smicard locataire et chargé de famille. Que dire de ceux pour qui le montant d'un SMIC à temps plein n'est qu'un rêve ? Je comprends leur colère et la soutiens. C'est au niveau de ses modes d'expression et des solutions envisagées que mon approbation s'amoindrit. Il est certain qu'un gouvernement est toujours impressionné par les troubles à l'ordre public et cela d'autant plus qu'il n'est pas prêt à mettre les moyens nécessaire à son rétablissement par crainte que la répression n'aggrave le problème. Mais l'insurrection ne mène à rien.

Ne serait-il pas plus raisonnable d'organiser des sit-in ? Cette méthode permettrait de voir si répression injuste il y a, favoriserait peut-être une une plus grande mobilisation et surtout séparerait le « bon grain » de l' « ivraie », les assis ne cassant rien. Plutôt que des blocages préjudiciables au commerce et aux déplacements, ne pourrait-on lancer des pétitions susceptibles de rassembler des millions de signatures ? Croire que le rétablissement de l'ISF soit un outil magique est illusoire. Peut-être que l'établissement d'un taux de TVA supérieur sur les produits de luxe pourrait résoudre une partie du problème ? Mais la véritable solution me paraît l'abaissement de la dépense publique qui n'a pas forcément pour corollaire moins de services. Arrêter de jeter, comme le recommande la Cour des Comptes, une partie de l'argent par les fenêtres est une priorité absolue.

N'étant spécialiste de rien, je ne sais pas si mes suggestions sont viables ou utiles. Tout ce que je sais, c'est que continuer des manifestations comme nous les avons connues ne mènera à rien de bon.

mercredi 28 novembre 2018

Vers un décembre 2018 ?

Depuis le temps que certains attendent en vain un nouveau mai 68, il semble que nous soyons plutôt partis pour un décembre 2018 qui, s'il se produisait, n'aurait rien à voir avec ces événements d'il y a cinquante ans qui font s'embrumer les yeux de tout ce que la France compte de vieillards gauchisants. Car tout a changé.

En mai 68, on connaissait le plein emploi, les banlieues ne s'enflammaient pas pour un oui ou pour un non, le Parti Communiste et la CGT cornaquaient la classe ouvrière, la révolte était le fait de jeunes petits-bourgeois rêveurs que leur avenir ne préoccupait pas particulièrement , l'armée, moyennant certains aménagements, était prête à intervenir si les choses se compliquaient, le Président, quoi qu'on en dise et comme le montrèrent les subséquentes élections, bénéficiait d'un fort soutien populaire, des grandes entreprises généralement basées en France étaient en mesure de supporter des augmentations de salaire, le budgets était en équilibre, etc.

Que reste-t-il de tout cela ? RIEN. Et c'est ça qui peut inquiéter si se déclenchait une révolte de grande ampleur : pas de partis capables de la canaliser, des jeunes, trop souvent chômeurs (ils ne savent pas traverser la rue) qui ne se voient que difficilement un avenir, une armée pas forcément très macroniste, un président complètement discrédité, des multinationales promptes à délocaliser pour que baissent les coûts, des budgets en grave déséquilibre, etc.

Tout est réuni pour que cette révolte, si elle se déclenchait, soit difficilement canalisable et qu'elle parte dans tous les sens avec tous les dangers que cela comporte.

Le plus dangereux est peut-être la totale incompréhension que semble avoir le pouvoir en place face à la montée des mécontentements. On lui parle difficultés au jour le jour, il répond long terme. On lui demande respect, il se montre méprisant. On s'adresse à lui en langue française, il répond en langage technocratique. Il ne doit son existence qu'à une série d'événements qu'on veut bien croire fortuits, il se déclare élu sur un programme que pratiquement personne n'a lu. On aimerait qu'il tente d'apaiser les colères, il les alimente. Il disait vouloir rassembler, il a atomisé la société.

Dans ces conditions, on voit mal comment les choses pourraient tourner.

mardi 27 novembre 2018

Élire un con.


Macron est intelligent, très intelligent, intelligentissime. Sa pensée est complexe, très complexe, complexissisme. Au point que peu peuvent en saisir la véritable teneur. Tout le monde médiatique le sait et vous le dit. Ce ne sont pas les preuves qui manquent. Ses déclarations, toujours brillantes, prouvent qu'il maîtrise la situation. Le chômage ? Pas un problème : il y a du boulot de l'autre côté de la rue ! Vous avez l'impression que votre pouvoir d'achat est en baisse ? Pauvres niais qui ne savez pas compter ! Il augmente sans arrêt ! La plupart des Français ne savent plus quoi faire de leur pognon ! Vous n'arrivez pas à finir le mois ? Vous allez voir ce que vous allez voir dans trois mois, dans 10 ans ou dans 25 ans !

Curieusement, le peuple, du moins si on en croit les sondages, ne suit pas. Et c'est bien là le problème. Le peuple est con. Macron le sait et, comme il se doit, il le lui fait sentir. Pour qu'il puisse se reconnaître dans son président, il faudrait que celui-ci soit con, et même, si possible encore plus con que lui. Quelqu'un qui penserait par exemple, que le chômage existe. Que multiplier les prélèvements divers qui touchent indifféremment pauvres, moins pauvres et riches, a pour effet de mettre les plus humbles dans une situation délicate. Quelqu'un qui croit que lorsqu'il y a le feu dans la maison, il faut appeler les pompiers et non préconiser l'emploi de matériaux ignifugés dans les maisons du futur et la formation de soldats du feu mieux qualifiés pour les casernes d'ici 2030. Un vrai con, quoi.

Malheureusement, nous avons un président intelligentissime !

dimanche 25 novembre 2018

Billevesées d'un dimanche matin

Nos commentateurs, à l'occasion du mouvement des gilets jaunes et après mure réflexion, sont arrivés à une conclusion : il existe deux France : la périphérique et celle des métropoles que l'on pourrait aussi appeler France des Ploucs et France des Bobos. Les deux ayant bien du mal à se comprendre.

Je ne partage pas ce constat. Ne serait-ce que parce que bien des ploucs habitent les métropoles et qu'il existe des bobos au sein de nos vertes campagnes. De plus, si on suivait ce découpage, il serait aisé de gouverner le pays. On créerait un Parti Métropolitain et un Parti Périphérique qui s'opposeraient lors des élections et, suivant le résultat des scrutins, la France deviendrait Périphérique ou Métropolitaine.

En fait, à mes yeux, il n'existe pas deux mais une multitude de France. Il y a, par exemple, des réacs de droite, de gauche et du centre comme des progressistes extrémistes, modérés ou rétrogrades. Et au sein de ces sous-groupes de multiples nuances. C'est probablement ce qui rend le pays de moins en moins gouvernable car si un gouvernement y obtient assez facilement une large majorité de rejet, c'est une toute autre paire de manche que d'y bénéficier d'une majorité d'adhésion.

« On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière(j'ajouterai « ou du crémier », car il faut tenir compte du sexe et des orientations de chacun et de chacune) ». Tout le monde en convient en théorie mais bien peu dans la pratique. Souvent, on voudrait moins d'impôts (l'argent du beurre) mais garder les mêmes services ou aides (le beurre). Beaucoup s'imaginent que la solution serait de mettre uniquement à contribution les riches qui, au lieu de fuir la spoliation, prendraient ça avec le sourire ( comme la crémière sodomisée). Resterait à avoir une claire notion de ce qu'est un riche car, pour certains, la richesse commence bien bas.

Il faut bien comprendre qu'une fois supprimés une grande partie des taxes, impôts et cotisations sociales on aura certes plus d'argent disponible mais qu'en cas de coup dur il faudra y faire face seul et que bien des services deviendront payants (routes, hôpitaux, écoles, etc.). De même si on veut davantage de services et d'aides, il faut bien cracher au bassinet. Dans l'état providence qu'une majorité continue de souhaiter les seules marges de manœuvre dont on dispose sont l'assiette et l'usage qu'on fait des prélèvements. Là encore arriver à un consensus n'est pas simple car chacun a ses priorités et son idée de la « justice » fiscale.

Cela dit, on s'étonnera de me voir soutenir le mouvement des gilets jaunes. Si je le fais, c'est qu'il existe quand même des évidences : ajouter inconsidérément de nouvelles taxes qui pèsent autant voire plus sur des gens déjà en difficulté est TRÈS maladroit et ne peut mener qu'à une juste révolte. Bien que fumeur, retraité, me chauffant au fioul et roulant en Diesel, je ne me plains pas de mon sort car même si mon pouvoir d'achat se trouve chaque jour un peu plus amputé, cela ne me met aucunement dans une situation délicate, ne serait-ce que parce que j'ai des goûts simples, des revenus acceptables, des charges réduites et un peu d'argent devant moi. Ce n'est pas le cas de la mère de famille isolée, payant un loyer et occupant un poste à temps partiel payé au SMIC. Ventre affamé n'a pas d'oreilles, c'est bien connu, alors lui parler de transition énergétique et penser que sa révolte est due à un manque de pédagogie, c'est se foutre de la gueule du monde et cela que le ventre en question soit métropolitain ou périphérique.

jeudi 22 novembre 2018

Piétons écrasés et accidentés de la route : la nouvelle menace !

Depuis quelque temps, main dans la main comme ils le sont très souvent, gouvernement et media soulignent l’inouïe dangerosité du mouvement des « Gilets jaunes ». Déjà DEUX morts et des centaines de blessés dont quelques uns l'ont été gravement. Vous vous rendez compte ? DEUX morts en quelques jours alors que les émeutes de 1968 n'en avaient fait aucun ! L'anarchie est à nos portes ! Il est temps d'agir, de mettre fin à l'hécatombe ! La Patrie est en danger ! Entendez-vous dans nos campagnes, mugir ces féroces gilets ?

Si j'ai bien suivi, la première mort fut provoquée par une personne qui, paniquant, aurait foncé sur un barrage et la deuxième par la collision entre une moto et un camion qui manœuvrait. Dans un cas, donc, on ne saurait taxer de violente une personne qui s'est fait écraser par une automobiliste aux nerfs pour le moins fragiles et aux talents de conductrice discutables. Dans l'autre, on peut ne voir qu'un regrettable accident de la route.Pour les autres victimes, on nous laisse dans le flou artistique quant aux raisons de leurs blessures : renversés par des automobilistes paniqués ou lors d'affrontements à la barre de fer, au cocktail Molotov ou au gigot congelé avec les forces de l'ordre ? Allez savoir...

Je me souviens, il y a quelque temps déjà, avoir dû patienter dans un embouteillage causé par un barrage filtrant de nos amis de la CGT, portant gilets fluos et drapeau rouge au vent. Je me demande si, au cas où la fantaisie m'aurait pris de foncer sur un de ces braves défenseur d'une cause aussi juste qu'inconnue de moi et de l'écrabouiller, on m'eût décrit comme « paniqué » et on eût accusé de violence ces bons syndicalistes.

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'approuve sans réserve toute action des « Gilets jaunes ». N'étant pas, à la différence du regretté (et souvent regrettable) Jean Ferrat « de ceux qui manifestent » leurs choix ne me paraissent pas nécessairement les meilleurs. Il n'empêche que la manière dont le gouvernement cherche à criminaliser et discréditer leur mouvement est pour le moins cousue de fil blanc. Au point qu'on en connaît la suite : les manifestations de samedi donneront forcément l'occasion à nos gentils casseurs de se livrer à leurs traditionnelles émeutes. A qui en attribuera-t-on la culpabilité ? A ces « Gilets jaunes » qui viendront jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes après les avoir agonis d'insultes homophobes, racistes, antisémites, etc.

Fait-on de même lorsqu'en marge d'une manif de gauche se produisent des faits similaires ? Que nenni ! Et pour une raison bien simple : les syndicats et autres organisations de gauche ne représentent aucun danger, ils font partie de la famille comme le Tonton Nestor que chanta Brassens : on se passerait volontiers d'eux mais on les sait inoffensifs et minoritaires. En revanche, un mouvement spontané dans lequel peut se reconnaître une majorité de Français représente une réelle menace pour le pouvoir en place en ce qu'il peut favoriser l'émergence d'une vague populiste susceptible de remettre en cause le jeu politique traditionnel, de donner naissance à un « nouveau monde » politique bien différent de celui prôné par Macron qui, recyclant de vieux chevaux de retour et obéissant au doigt et à l’œil aux diktats bruxellois, n'a rien de bien nouveau.

Il est donc urgent de décrédibiliser ce mouvement, de transformer l'espoir dont il peut être porteur en une salutaire peur qui fasse bien vite rentrer les moutons dans le rang. Nous saurons bientôt si ça marche ou si ça s'avère contre productif.

mardi 20 novembre 2018

L'incroyable exploit du sieur Macron.

Notre cher président ne cesse de répéter qu'il appliquera le programme qui l'a fait élire. On ne saurait lui en vouloir si son élection avait été basée sur un choix entre différents programmes. Hélas pour lui, il n'en est rien. Si, parti de quasiment rien, il a atteint la magistrature suprême ce n'est que suite à une série de manœuvres apparemment habiles mais qui ne pouvaient mener qu'à la situation actuelle après un deuxième tour imperdable.

En effet, lors du premier tour il ne parvint à réunir sur son nom que 18,9% des inscrits et 24,01% des suffrages exprimés. Ce qui est très peu si l'on considère qu'il ne bénéficiait pas d'alliés déclarés avec qui former une majorité au deuxième tour. Confronté à une candidate diabolisée et réputée incompétente, avec le soutien de media qui lui avaient ouvert la voie vers la finale, il obtint une victoire nette comme il était impossible d'imaginer qu'il pût en aller autrement.

Ensuite vinrent des législatives qui lui offrirent une large majorité faite de bric et de broc. Des défections diverses lui permirent de constituer un gouvernement qui aurait pu être qualifié d'union nationale s'il n'avait été constitués de renégats et d'inconnus. Sans avoir connu de véritable état de grâce, il ne tarda pas à connaître une baisse de confiance dès le mois d'août suivie d'une petite remontée avant que ne s'amorce la chute libre qui devait l'amener en 18 mois à des scores comparables à celui de son prédécesseur de triste mémoire et de presque 20 % inférieurs à ceux de M. Sarkozy dont on ne peut pas dire que les media l'aient beaucoup soutenu.

Il faut dire que les maladresses langagières de celui qu'on déclare et qui se pense très intelligent furent légion. Elles n'arrangèrent pas les choses. L'absence de résultats concrets de sa politique, des mesures favorables aux riches, des taxes touchant les classes populaires, amenèrent populistes de droite et de gauche à une hostilité accrue et déçurent ses électeurs. L'affaiblissement des partis traditionnellement considérés comme « de gouvernement » ne se fit pas à son profit comme il l'avait espéré. S'il réussit à rassembler les Français ce ne fut que dans le rejet de sa personne.

Il voulait dynamiter l' « ancien monde ». Il y a réussi mais sans parvenir à en créer un nouveau. On pourrait dire que comme l'arroseur arrosé, le dynamiteur s'est dynamité. Du coup nous nous retrouvons avec un paysage politique divisé en deux blocs disparates par leur taille comme par leur composition : les soutiens du pouvoir largement minoritaires et une majorité d'opposants qui n'ont en commun que leur détestation de celui qui venant de rien s'est voulu ailleurs et se retrouve au milieu de nulle part dans un pays si divisé qu'il est devenu difficile d'envisager une solution de rechange.

CHAPEAU L'ARTISTE !

lundi 19 novembre 2018

On s'est trompé ?

J'entends dire qu'une, sinon la la seule, raison de nos problèmes actuels est l'erreur qui fut faite par nos gouvernants, locaux ou centraux, lorsque leurs politiques ont encouragé les gens à aller s'installer loin des centres-villes, ce qui les amène à avoir recours à des transports individuels pour se rendre à leur travail qui, lui, est demeuré dans les centres ou à leur immédiate périphérie. Si les vingt-cinq millions de personnes qui sont venus s'ajouter à la population depuis le début des années 50 ainsi que tous les ruraux qui depuis ont quitté la campagne avaient eu le bon goût de venir s'installer au centre des métropoles on veut nous faire accroire que tout le monde pourrait bénéficier de transports en commun.

Raisonnement spécieux. Car quand la population des métropoles explose sauf à la loger dans des tours de plus en plus hautes on ne voit pas comment leur surface n'augmenterait pas. Tout le monde n'ayant pas un goût immodéré pour les cages à lapin, on ne voit pas comment on aurait pu éviter qu'elles ne s'étendent et de plus en plus. L'augmentation de la demande tendant à faire monter les prix bien des gens se trouvent contraints d'aller s'installer de plus en plus loin, là où les transports en commun n'existent pas. Sans compter que dans un pays longtemps resté rural, les gens ont tendance à rêver de posséder une maison qu'entoure un peu de terrain. Que ce soit par contrainte ou par goût de plus en plus de gens se trouvent donc vivre dans ce qu'on appelle depuis peu la « France Périphérique ».

Une autre donnée du problème est le sort des campagnes. Celles-ci se vident. Le village d'où j'écris comptait dans les années 50 du XIXe siècle plus de 2700 habitants. Il en reste aujourd'hui un peu moins de 800. Ainsi beaucoup sinon la majorité des maisons y sont-elles partiellement ou totalement inhabitées quand elle ne tombent pas en décrépitude. Ce qui n'a rien de pimpant. Dans ces conditions, comment s'étonner que les services y soient réduits, qu'on n'y trouve ni transports en commun, ni Théâtres, ni Opéra ni salle de spectacles ? Les jeunes gens qui ont repris la petite supérette sont certes sympathiques mais la gamme des produits qu'ils proposent y est réduite. Néanmoins, je m'y plais car j'aime le calme de la vie rurale et ai horreur de la vie urbaine. Goût que je partage avec tous ces Anglais qui fuyant la promiscuité de leurs cités trouvent leur paradis dans nos campagnes.

Et c'est tant mieux car si on on suivait les collectivisto-écologistes qui aiment tant la nature qu'ils l'évitent au maximum, nous devrions tous vivre en ville. Que deviendrait la France ? Un pays de villages en ruines ? Je ne suis pas certain qu'alors elle attirerait le tourisme... C'est pourquoi, plutôt que de prôner un urbanisme concentré (voire concentrationnaire) je pense que pour bien des raisons, il faudrait trouver des solutions pour que survivent nos villages. Le télétravail est possible. Bien sûr, il supprime le merveilleux enrichissement qu'apportent les relations de bureau mais on n'a rien sans rien. Je suis prêt à parier qu'avec un vieux diesel parcourir 15 km en campagne pollue moins qu'en parcourir le tiers en ville avec une voiture plus « propre ». Qu'on arrête donc de nous emmerder ! Ne serait-ce que parce qu'une grande majorité des gens continuera de préférer la vie urbaine à la vie rurale. Et surtout parce que, ne produisant que 1,2% des émissions de CO2, la France, même en n'en produisant plus du tout ne serait pas en mesure de changer quoi que ce soit au destin de la planète*

*Je m'étonne que dans aucun débat personne ne signale cette évidence et qu'on continue à nous dire sans rire que l'avenir de la terre repose sur nos frêles épaules de nains.

vendredi 16 novembre 2018

Gilets jaunes et poumons noirs

A ma grande surprise, j'ai pu remarquer hier en me rendant à Tulle (Tula en occitan) qu'une grande majorité des automobilistes se déplaçaient sans avoir au préalable placé leur gilet jaune sur leur tableau de bord. Je l'avais fait car pour la première fois depuis que cet accessoire est devenu obligatoire ça lui donnait une utilité. J'avoue ignorer dans quels cas il est obligatoire de l'endosser. Lorsque je m'arrête au bord de la route pour satisfaire un de ces besoins que l'âge et les traitements médicaux rendent de plus en plus urgents, devrais-je m'en vêtir ? Surtout en période de chasse afin de ne pas être pris pour un sanglier, un faisan ou un lièvre ? Mystère !

Mais revenons à nos pigeons. On peut trouver plusieurs explications à ces absences de gilets. Par exemple, certains, revenant de vacances sur la planète Mars n'auraient jamais entendu parler de ce mouvement. Il se peut que d'autres , j'en frémis de honte, NE POSSÈDENT PAS DE GILET. D'autres encore peuvent trouver ce mouvement ridicule ou inutile. Certains timorés, un brin complotistes, pourraient craindre qu'afficher leur mécontentement ne les amène à se voir fichés comme des éléments séditieux sur lesquels d'impitoyables sanctions ne sauraient manquer de s'abattre. Enfin, rien n'interdit de penser qu'une grande partie des automobilistes soient contents de voir les taxes sur le carburant augmenter voire considèrent que cette augmentation est insuffisante.

Quelles qu'en soient les raisons, mon constat n'en reste pas moins valide : une immense majorité de Corréziens ne manifestent pas visuellement leur soutien. Est-ce à dire que, le faisant, je compte participer à un quelconque mouvement de blocage ? La réponse est non vu que j'évite les foules et que j'ignore où ceux-ci, s'il y en a, auraient lieu. Je pourrais cependant bloquer le chemin de Goulmy en garant ma voiture devant ma porte d'entrée. Seulement à part obliger à un détour la factrice et un éleveur qui, en tracteur, va visiter ses vaches et leurs veaux, je ne gênerais pas grand monde et mon blocage risquerait de passer totalement inaperçu.

Mais venons-en à un mouvement qui n'existe pas mais pourrait s'appeler « Les poumons noirs ». Je veux parler de celui que pourraient mener les 16 millions de fumeurs que compte la France à se révolter lorsque, en janvier prochain, leur paquet augmentera d'un Euro. Chacun d'entre eux fumant en moyenne 11 cigarettes par jour, ils se verront ponctionner quotidiennement de 0,55 Euros supplémentaires soit de 200 Euros par an, ce qui n'est pas rien et apportera à l'État la bagatelle de 3,2 milliards d'Euros. Ce qui n'est pas si mal. Et cela se fera sans douleur et à la satisfaction générale. Celle des non-fumeurs qui trouvent que c'est bien fait pour ces vicieux et celle des fumeurs qui, culpabilisés à un degré extrême de leur sale manie, finissent par penser que ces augmentations peuvent les aider à y mettre un terme, ce qui est, de plus, le but avoué du gouvernement alors que, peut-être, son but véritable est de prendre quelques milliards de plus dans nos poches afin de boucler ses fins de mois.

Des études plus ou moins sérieuses (je n'entrerai pas dans leur détail pour ne pas faire trop long), déclarent que le coût du tabagisme est faramineux. Même en admettant que ce soit le cas, il ne faut pas oublier que les coûts ne sont pas supportés par qui perçoit les taxes. L'état encaisse et l'assurance maladie paie. D'autre part, si les gens arrêtaient tous, grâce à la taxation, de fumeur, les « bénéfices » ne se feraient sentir qu'à moyen voire long terme tandis que le manque à gagner serait immédiat.

Et puis penser que l'on fume parce que ça ne coûte pas assez cher est profondément stupide. Si on suit cette logique, les pays où le paquet est le moins cher devraient être ceux où l'on fume le plus. Ce n'est pas le cas.

J'en conclus que la culpabilisation de celui qui utilise tel ou tel produit est le meilleur moyen de lui faire accepter les taxes qui le frappent. Il faut croire pour revenir à nos gilets jaunes qu'une grande partie des français ne l'est pas encore suffisamment pour accepter les taxes sur les produits pétroliers. Il reste donc tout un travail de propagande à effectuer pour que ces derniers aient vraiment honte de faire tant de mal à la planète et paient de bon cœur. Dieu merci, les Français ne réalisent pas que, vu que le pays ne produit que 1,2 % des émissions mondiales de CO2 et que donc, si nous arrêtions totalement nos émissions, cela ne changerait pas grand chose au triste sort promis à la planète. C'est triste de se sentir plus négligeable que responsable, mais c'est comme ça.

mercredi 14 novembre 2018

Surprise !

Hier, en fin d'après-midi, je suis arrivé en Limousin. Tout semblait aller bien : la maison n'avait pas brûlé, elle n'était pas squattée, l'humidité n'empêchait pas l'ouverture des portes, le terrain ne s'était pas transformé en jungle. Le seul petit inconvénient, ô combien prévisible, était qu'il y faisait un brin frisquet. Rien à quoi la remise en route du chauffage accompagné d'une bonne flambée ne puisse remédier. J'allumai donc un feu et descendis à la cave pour y chercher plus de bois et c'est là qu'une surprise m'attendait.

Lorsque je m'approchai du tas de planches qui me sert de combustible, une chose me sauta aux yeux : de curieuses excroissances blanches sortaient ici et là dudit tas. Je soulevai les morceaux de bois supérieurs et pus constater que pratiquement toutes les planches étaient envahies d'une substance généralement blanche et par endroit brune. Immédiatement je pensais à « Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les propirétaires La mérule, puisqu'il fat l'appeler par son nom ». Ayant ensaché mes planches malades dans des sac à gravats, j'en débarrassai la cave avant de me précipiter sur le Net pour vérifier si mon appréhension était fondée. J'examinai moult photos. Je sais que nous sommes supposés avoir six sosies sur Terre. Eh bien en l’occurrence, si mon envahisseur n'était pas une mérule, il s'agissait d'un de ses sosies parfaits !

Cela n'avait rien d'étonnant. Voici 4 ans, le plafond de la cave fut en partie traitée pour une attaque de mérule par un spécialiste pour la modique somme de 2000 et quelques Euros. Seulement, l'homme de l'art avait bien précisé que sa garantie décennale ne pouvait concerner que la partie par lui traitée et à la condition que fussent supprimées les sources d'humidité et que les bois concernés fussent asséchés. Si cette dernière condition semblait avoir été respectée, pour l'autre, il n'en fut rien. Ce qui peut s'expliquer par le fait que la cave ayant été grossièrement taillée ans la roche, en assurer l'assèchement semble problématique. Quoi qu'il en soit, le technicien semblait penser probable une récidive.

En entreposant mon bois à même le sol de la cave, j'offrais à d'éventuelles spores de mérule les conditions optimales pour se développer : du bois humide et une atmosphère confinée. Sans compter que les persistantes chaleurs de cette année ne pouvaient que favoriser leur développement.

Il semble cependant que dans mon malheur j'aie un peu de chance : mon bois se trouvant entreposé dans une encoignure entre deux murs de pierre à joints cimentés et loin de tout plancher ou charpente, il ne semble pas que ces éléments aient été contaminés. D'autre part, le bois n'ayant pas été dévoré il se peut que cet aimable champignon se soit contenté de vivre sur ses acquis. Il est donc probable que l'infection soit localisée.

J'ai donc décidé pour l'instant de me contenter de brûler tout le bois visiblement ou non contaminé, de passer murs et sols au chalumeau et de contacter un homme de l'art afin de voir ce qu'il siérait de faire pour diminuer l'humidité et la ventilation des lieux, conditions sine qua non d'une efficace et pérenne lutte contre ce fléau. En attendant une solution, je me contenterai de surveiller de près les parties boisées de la maison lesquelles ont été rendue visibles grâce à la suppression de l'isolation qui les recouvraient naguère.

Toutefois, vu que,comme dit le proverbe « A quelque chose malheur est bon », l'incinération des planches fait qu'au lieu des 13 petits degrés qui régnaient à mon arrivée nous atteignons maintenant allègrement les 23° sans que les radiateurs tournent. Elle est pas belle la vie ?

vendredi 9 novembre 2018

Toujours pas en route !


Décidément, ça ne s'arrange pas : mon optimisme me perdra (ou me sauvera). Je pensais partir samedi et maintenant j'ai repoussé la limite à lundi. D'abord parce que je me suis avisé que voir les rails des rideaux n'était pas souhaitable. J'ai donc réalisé un coffrage en bois pour les masquer. Ce qui a pris l'essentiel de ma journée d'hier. Ensuite, le rangement du bureau a duré bien plus que prévu. Bref, ce n'est pas demain que j'aurai fini de ranger mes outils de sélectionner ceux dont j'aurai besoin en Corrèze avant de les charger dans le break et de faire un ménage que quelques mois de chantier réclament. Je ne pense pas avoir besoin de deux jours pour ça, mais un peu de repos ne me fera pas de mal avant les 8 heures de route. De plus, il semble que jusqu'à lundi nous bénéficierons d'un temps pluvieux et venteux qui ne me plaît qu'à moitié.

Quoi qu'il en soit, j'ai désormais un bureau et mon salon est bien moins encombré de cartons. A mon retour, m'attendra la préparation d'une chambre pour ma fille qui viendra passer quelques jours à Noël.

Et voilà le travail :



On a vu pire...



jeudi 8 novembre 2018

On se croirait à l'Opéra !

« Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? »


J'en suis à me poser des questions comme le pauvre Joachim exilé en terre romaine. Voilà des semaines que je suis sur le point de partir pour « mon petit Lonzac ». Le délai qui me sépare du jour de mon départ a des airs d'asymptote : il tend vers 0 sans l'atteindre. A l'heure où j'écris,je devrais, suite à mes dernières déclarations, me trouver sur la route, approcher de Poitiers peut-être. Mais je n'ai pas bougé d'un poil. Je ne cesse de dire « je pars !» et,comme à l'Opéra, je reste immobile non à le chanter mais à le dire ou à le projeter.


Il faut avouer que je trouve chaque jour une nouvelle raison pour retarder mon départ. Avec le reste de colle de la cuisine,j'ai commencé à poser le papier du couloir. Seulement, l'idée de laisser ce chantier en plan m'a poussé à le terminer. Et puis il y avait tous ces cartons de livres qui encombraient le salon depuis déjà des mois. N'était-il pas indispensable que je l'en débarrasse ? Pour cela, il fallait que je monte mes bibliothèques. Mais à quoi bon les monter et les garnir de livres si le poids qu'elles auraient alors m'interdisait de les déplacer pour poser le papier ? Je posai donc le papier sur les murs où elles s'adosseraient avant de les garnir. Seulement, une pièce à demi-décorée ne ressemblait pas à grand chose. Je terminai donc la tâche.


Il ne reste plus qu'à remettre dans les tiroirs du tiroir du bureau ce qu'ils contenaient mais qui en y ayant été placé avant aurait rendu impossible (pour cause de poids excessif) les déplacements de ce meuble qu'exigeait la pose du papier. Il serait également souhaitable, pendant que j'y suis, que je décore ces murs de gravures anciennes. Aurai-je fini tout ça ce soir ?


N'importe comment, il faudra que je fasse du rangement et le ménage avant de partir. Donc, il est inconcevable que je puisse enfin prendre la route avant samedi. Espérons que d'ici là aucune nouvelle idée ne viendra repousser mon départ...

mercredi 7 novembre 2018

Quand on dépasse les bornes, que reste-t-il ?

Des gens de l' « ultra-droite » auraient ourdi un sombre complot visant le président. Ce qui me frappe dans cette information, c'est l'emploi d' « ultra ». Il est évident que c'est pour éviter le terme « extrême » devant ce nom car cet adjectif est réservé au Rassemblement National. Et c'est là que le bât blesse. Car si les mots ont un sens, « extrême » signifie « (souvent avant le nom) : Qui est tout à fait au bout, qui termine (un espace, une durée). Ex :L'extrême limite. »

Seulement, vu que l'expression « extrême droite » a un propriétaire, si on veut parler de gens qui n'auraient pas de rapports avec lui et le dépasseraient en infamie, il faut trouver une autre formule. On a donc choisi le préfixe « ultra » lequel se définit comme « qui exprime l'excès, l'exagération ». Ce qui a une double conséquence : d'une part l'ultra-droite serait à la la droite de l'extrême. Comment peut-on dépasser ce qui est tout à fait au bout? Il y a là un paradoxe. D'autre part, l'extrême-droite et son propriétaire ne seraient pas ipso-facto dans l'excès ou l'exagération.

Le problème est que le discours politiquement correct a un goût exagéré pour les superlatifs qui visent à exclure du système démocratique tout parti qui ne partage pas sa doxa. Ce qui l'amène à qualifier d'extrême ce qui lui en semble le plus éloigné et le contraint a inventer de nouvelles expressions lui permettant de décrire ce qui se trouvait selon lui constituer une limite par définition indépassable.

Il est vrai que, comme l'écrivit le bon Alphonse Allais, « Une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limites »...

dimanche 4 novembre 2018

Enfin la photo tant attendue !

Vue les innombrables et répétées demandes qui m'en ont été faites et afin de mettre mon acheteur à l'abri du harcèlement de mes groupies, j'ai décidé de remplacer la photo de mon ancienne maison par celle de la nouvelle. A mon avis, on perd en beauté ce qu'on gagne en honnêteté mais on ne peut pas tout avoir.

La maison n'a rien d'original.Construite en 1956 (soit un siècle après celle des collines), elle a dû en remplacer une ancienne comme ce fut le cas pour bien des maisons du bourg qui comme pratiquement toutes les villes grandes ou petites de la région furent partiellement, voire presque totalement, rasées par les bombardements alliés de juin ou lors des affrontements provoqués par la contre attaque allemande d'Août 1944. Toutefois, la ressource en granite étant abondante, c'est avec cette pierre que fut reconstruite la ville alors qu'ailleurs furent utilisé le béton ou les schistes locaux.

Dans les années soixante dix, les propriétaires ajoutèrent une extension à l'arrière qui abrite la cuisine, des toilettes et une salle d'eau, la salle de bain étant à 'étage comme trois des chambres. Malheureusement, si la surface s'en trouva accrue, la salle à manger, elle, en fut assombrie. C'est pourquoi, afin de favoriser la clarté, j'ai abattu la haie de laurier ainsi que le gros arbre que l'on aperçoit sur cette photo :



Le petit carré de verdure entouré de thuyas bleus avec en son centre un ATNI (arbuste taillé non identifié) au feuillage duquel l'art topiaire a donné la forme d'une boule est un endroit bien agréable où l'on peut prendre le soleil, ses repas ou cuisiner au barbecue (quand le temps s'y prête). On peut aussi y fumer tranquillement une cigarette assis sur un des petits bancs de granite qui s'y trouvent. Le reste du terrain se compose de deux carrés sur lesquels je compte établir un petit potager* et son extrémité est occupée par un garage donnant sur une ruelle. Un énorme établi occupant le fond du garage et la faible largeur de la ruelle rendant pour le moins difficile d'y garer mon break, il se contentera d'être mon atelier.

Voilà.

*Je confie les gros travaux du jardin à un voisin au patronyme flatteur. Rares sont, en effet, ceux qui peuvent se vanter de faire entretenir leur terrain par un Empereur !

jeudi 1 novembre 2018

Pendant ce temps-là, à Sourdeval... (2)

On a survécu à Halloween ! Nous voilà tranquilles pour un an, à moins que d'ici là on n'invente une nouvelles connerie permettant aux enfants de venir nous déranger par des coups de sonnette intempestifs auxquels on s'empressera de ne pas répondre.

Mais ce jour de deuil fut aussi pour moi jour de joie car je l'ai mis à profit pour terminer la rénovation de mon couloir. Dire que ladite rénovation était une priorité absolue serait abusif. Seulement, quand on pose du papier c'est un peu la même chose qu'avec le pain, le vin et le fromage où l'on reprend du pain pour finir le fromage, un coup de rouge pour faire couler tout ça, du pain et du fromage pour finir le coup de rouge, etc. En l'occurrence, vu qu'après avoir fini de tapisser la cuisine il me restait de la colle, pour éviter le gaspillage, je décidai de l'utiliser pour commencer à décorer le couloir. Pour cela, je dus  peindre une partie des lambris en gris clair. Je posai donc le papier et me retrouvai avec deux pans de mur rénovés ce qui rendait encore plus désagréable à l’œil le reste du couloir. La solution était donc de terminer son ensemble. Je commençai par changer les appliques « rustiques » par des spots achetés chez MM. Leroy et Merlin à un prix qui nous ferait sourire si nous n'étions entre gens sérieux* : 




Ensuite je peignis lambris et plafond, posai mon papier et accrochai aux murs quelques sous-verres. Je décidai de garder boiseries et portes intactes vu qu'elles sont en bois massif et de conserver les rideaux d'origine, ne serait-ce que pour apporter un peu de couleur et que leur passementerie me plaisait  :



Le cache-radiateur et une étagère furent meublés de lampes et de bibelots, ce qui me permit de vider un des nombreux cartons qui encombrent le salon :



Tout ça pour arriver au résultat final que voici : 



On y a gagné en clarté, ce qui est mon principal souci pour les pièces du rez-de-chaussée au moins. Seulement, il me reste de la colle à papier. Je vais donc m'attaquer à la décoration de mon bureau.. Ce qui occupera les quelques jours que je suis contraint de passer ici pour cause de petit problème de chaudière et de révision automobile. Ensuite, je partirai pour des vacances en Corrèze durant lesquelles je terminerai l'installation du tableau électrique car s'il fonctionne sans problèmes je doute que son état actuel satisfasse pleinement le plus indulgent des agents du Consuel :



* Formule empruntée à l'immortel Achille Talon

dimanche 28 octobre 2018

Sensationalisme "climatique"

L'actualité est bien morose, un ou deux discours ineptes de Macron par-ci, un petit massacre de masse par-là, des crimes incivils à foison, des électeurs qui votent nazi un peu partout, des lesbiennes véganes qui caillassent les charcuteries, etc. Bref, on s'enfonce dans une bien lassante routine. Heureusement, il reste un domaine où chaque jour se passe de l'inédit, du spectaculaire, du bouleversifiant : je veux parler de la météorologie (ou météo pour les intimes).

Quotidiennement toute chaîne d'information qui se respecte et respecte ses téléspectateurs convoque un spécialiste qui vient expliquer (ou tenter d'expliquer) les inouïes fantaisies du climat lesquelles se produisent dans le cadre d'un réchauffement global dû aux activités déraisonnables d'une humanité qui court plus ou moins consciemment à sa perte.

Le gros problème est que les températures ne sont quasiment jamais en accord avec les normales saisonnières. On est un peu, beaucoup, passionnément, en dessus ou en dessous de ces ces foutues normales ! Pour les précipitations c'est la même chose : il tombe en un jour l'équivalent d'une semaine ou d'un mois de pluie. Quant au vent, il souffle souvent plus fort qu'il ne serait raisonnable et même que le loup des trois petits cochons. Nous sommes donc confrontés à un dérèglement. A croire qu'un temps fut, il y avait un règlement suivi à la lettre par le climat et la météorologie qui nous dispensait d'en observer les phénomènes. Le dix-huit juin à Carpentras il allait faire 24° avec un vent soufflant à 15,2 kilomètre à l'heure et c'était bien pratique : on savait comment s'habiller et quand le ciré serait préférable au parapluie.Tandis que maintenant, on ne sait plus à quoi s'attendre, du coup les plus avisés se ruent sur les parkas et les après-ski en juillet et sur les t-shirts et les shorts en février.

C'est qu'il n'y a plus de saisons, ma pauv'dame. Cette phrase, je l'entendais déjà il y a plus de soixante ans. Et je continue aujourd'hui, prononcée par des plus jeunes que moi. Avant même le fameux réchauffement, on constatait déjà un dérèglement. Dans le bon temps le 21 décembre à zero heure, la pluie cédait le pas à la neige (laquelle couvrait d'un épais manteau toutes les campagnes) jusqu'au 20 mars où tout se couvrait de fleurs avant qu'au 21 juin on se mette à étouffer sous les rayons du soleil. A Pâques fleuries les jeunes filles étrennaient leurs robes nouvelles (ce qui ne signifiait rien vu que la date de cette fête varie grandement) et à Noël on affrontait les congères pour se rendre à l'office de minuit. Ça c'était de la saison : de la jolie, de la chaude, de l'humide puis de la glaciale.Réglé comme du papier à musique, c'était.

Sauf que cet âge d'or météorologique, c'est le lot des âges d'or, n'a jamais existé. Combien de famines, au long des siècles, en Europe et dans le Monde, ont sévi suite à des gelées intempestives, des sécheresses ou des pluies diluviennes entraînant de catastrophiques inondations ? Il faut croire que le climat n'a jamais été régulier.

De plus, il ne faut pas oublier que ces soi-disant « normales » ne sont que des moyennes mensuelles calculées sur 30 années (en ce moment entre 1981 et 2010) . Leur comparer les température au jour le jour n'a donc pas grand sens. Les variations annuelles par rapport à ces chiffres sont quasi négligeables (+0,4° à Paris en dix ans, soit une augmentation annuelle de 0,04°). A ce rythme effréné, comment pourrait-on quotidiennement tirer des leçons sur le climat ? Il est donc nécessaire de tout dramatiser artificiellement afin d'entretenir un climat d'angoisse permettant l'acceptation de diverses mesures soi-disant destinées à calmer l'anarchie climatique. Par exemple, en augmentant les taxes sur les produits pétroliers on aidera à sauver la planète, les pauvres à se geler le cul et accessoirement le gouvernement à masquer la hausse du déficit public.

samedi 27 octobre 2018

Réflexions décousues sur l'école (suite et fin)

Une grande erreur en vogue actuellement est que l'enseignant devrait être aimé de ses élèves. En fait, il n'est pas payé pour compenser leurs manques affectifs mais pour leur apprendre quelque chose. Si en plus ils l'apprécient, c'est la cerise sur le gâteau. A la différence de M. Macron, je n'ai jamais senti d'affection particulière pour aucun de mes enseignants. J'irai même jusqu'à dire que certains m'inspiraient plus de crainte que d'enthousiasme. Seulement, ils ont tous fait leur devoir, m'ont appris à lire, à écrire, à compter ainsi que bien d'autres choses ce qui m'a permis de ne pas demeurer trop ignare. De cela je les remercie.

Une chose qui a très mauvaise presse est la punition collective. Cette aversion est compréhensible dans le cas où les manquements sont le fait d'une minorité identifiable. Mais quand il s'agit d'un chahut général organisé comme j'en ai vus ou plutôt entendus, une sanction générale s'impose. On transgresse ensemble, on paie ensemble. Seulement, les parents, qui, comme je le disais plus haut ont tous des enfants irréprochables, s'y opposent. Ce serait injuste. Il est certain qu'il est plus facile de blâmer de ce genre de désordres quelques brebis galeuses que d'admettre qu'un ange puisse se laisser entraîner à de coupables errements. On veut de la discipline, mais pour les autres. Et comme on est toujours l'autre d'un autre on finit par refuser toute sanction au nom de la justice.

Le recrutement des professeurs me laisse pantois. Je ne saisis pas bien pourquoi il faudrait qu'on ait un bac plus cinq pour se retrouver face à des enfants de trois ans à 12 ans. Mes instituteurs avaient dans le meilleur des cas le baccalauréat. Il me semble qu'ils parvenaient à des résultats au moins équivalents à ceux d'aujourd'hui. De même (en admettant que le niveau des études supérieures le permette) je ne vois pas à quoi pourrait servir la capacité d'un prof à sortir des jeux de mots hilarants en grec ancien ou de corriger avec élégance certaines lourdeurs de style de Virgile ou de César face à un public lycéen qui ne l'écouterait pas et qui, s'il l'écoutait, ne comprendrait rien à ses dire. Le recrutement des enseignants devrait être modulé en fonction des publics auxquels on les destine.Dans certains endroits, des anciens sergents de la coloniale(si ça existait encore) seraient mieux adaptés au public que des jeunes agrégés en attente de mutation.

Si l'école n'est pas nécessairement un lieu d'amour comme je l'évoquais plus haut, elle n'est pas plus , au niveau primaire, celui où l'on pallie les inégalités socio-culturelles. Ce n'est pas par quelques heures d'apprentissages « culturels » qu'on amènera un enfant de milieu culturellement très défavorisé à atteindre le niveau de connaissances générales d'un autre issu d'un milieu cultivé. Ce qu'il faut lui offrir, ce sont les clés qui lui permettront, si tel est son bon vouloir, de se cultiver, à savoir la lecture, l'écriture et le calcul. Si ces bases ne sont pas établies, tout le reste est une perte de temps. Tous les soi-disant « éveils » ne servent à rien, surtout que vu le bruit qu'ils produisent, on peut douter que les élèves soient endormis.

Les problèmes de discipline sont souvent attribués au manque d'autorité des enseignants. Il faudrait être un peu sérieux vu que qui dit enseignement de masse dit recrutement de masse des enseignants. Or comment peut on espérer trouver des centaines de milliers de professeurs dotés d'un charisme, d'une volonté et d'une énergie extraordinaires et tout cela pour un salaire bien bas ? Il serait utile que l'institution endosse sa part de responsabilité ne serait-ce qu'en améliorant l'efficacité des méthodes pédagogiques qu'elle prône et en apportant davantage de soutien à ses membres. Mais il est plus confortable pour un stratège de rendre ses soldats responsables de ses défaites que de confesser ses erreurs.

En résumé, il me semble que l'on ne réformera efficacement l'école qu'une fois qu'on aura, par des méthodes musclées et par une lutte impitoyable contre les folies idéologiques régnantes, rétabli un certain ordre dans la société. L'enseignement ne peut atteindre ses buts que dans la discipline, la rigueur et l'adaptation de ses contenus et de ses personnels aux publics concernés. Influencés par des media et des politiques soit imbéciles soit cyniques, la majorité ne me semble pas prête à accepter ces évidences. Le sera-t-elle un jour ? Ce serait indispensable si l'on veut éviter que notre civilisation ne disparaisse.

vendredi 26 octobre 2018

Réflexions décousues sur l'école

M. Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, veut réformer l'école en vue d'améliorer les piètres résultats qu'ont constatés des organismes internationaux. Comme on le comprend ! Seulement,ce que semble oublier ce brave homme c'est qu'une société a l'école qu'elle mérite. Notre société folle ne saurait donc avoir une école autre que folle. Si on ne s'attache pas à réformer la société, on ne voit pas comment il pourrait réformer l'école.

Une école efficace est faite pour les médiocres. Les élèves plus ou moins doués ont le choix entre y briller et s'emmerder. Ceux qui pour une raison ou pour une autre sont incapables d'en suivre les programmes y perdent leur temps. En revanche, les éléments moyens peuvent, en se montrant studieux, réussir. Cela posé, si le niveau moyen des élèves baisse, le niveau des programmes ne peut que baisser. D'autre part, le fait d'imposer à l'ensemble des élèves du pays le même cursus a des conséquences pernicieuses : dans les zones « défavorisées » où une large majorité n'est pas en mesure de suivre, les programmes se trouvent inadaptés au niveau des élèves moyens. Passer plusieurs heures à écouter des propos auxquels on ne comprend rien est une épreuve que l'on ne saurait souhaiter à personne.

Les mêmes enseignants qui proclament haut et fort une égalité de capacités entre les élèves réclament, dans les zones difficiles plus de postes et des effectifs réduits dans les classes. Il est difficile de suivre leur logique. Surtout que deux bordélisés à la place d'un dans un établissement pétaudière ne me semble pas susceptible d'améliorer quoi que ce soit.

Ce qui manque à l'école, c'est la discipline. On fait des chahuts monstres, on joue sur son téléphone, on braque un pistolet sur son enseignant, on insulte profs et camarades quand on ne les frappe pas, bref, on se montre taquin voire incivil. Il faut que ça cesse et dare-dare ! Seulement, pour arriver à cette souhaitable pacification qui permettrait peut-être d'enseigner quelque chose, encore faudrait-il qu'il y ait une volonté sérieuse des intéressés, au moins des parents et des enseignants d'y participer activement. Malheureusement, bien des enseignants mourraient plutôt que de se montrer répressifs quant aux parents, leurs rejetons sont des anges qui ne sauraient en aucun cas se mêler aux troubles (je parle pour ceux qui s'intéressent à leur progéniture). Dans ces conditions, on voit mal comment les choses pourraient s'arranger.

Qui dit discipline dit sanction en cas de non respect des règles. Seulement les sanctions pour être efficaces doivent être de nature à dissuader les coupables de recommencer. J'ai évoqué dans un très vieux billet à quel point exclure un élève dont le rêve est de ne pas fréquenter l'école est une mesure ridicule. Toujours enfermés dans une conception rousseauiste de l'enfant, l'enseignement d'aujourd'hui voudrait des sanctions éducatives. Je serais assez d'accord. si on précisait ce que peut être une sanction éducative.  A mes yeux, ça ne saurait en aucun cas être un travail de type scolaire destiné à améliorer les savoirs de l'élève car dans ce cas on crée une équation travail scolaire égale punition ! Non, pour être éducative,la sanction se doit d'être pénible et stupide et inspirer le dégoût et la crainte d'avoir à l'encourir de nouveau. Creuser des trous pour les reboucher immédiatement me paraît très bien. Seulement, qui oserait employer de telles méthodes ?

Un phénomène nouveau que j'ai constaté dans les très bons établissement où j'ai fini par travailler en fin de carrière est l'explosion du nombre de surdoués. Je m'explique : traditionnellement, un élève qui n'apprenait rien et passait son temps à perturber les cours était considéré comme un sale petit morveux qu'il importait de ramener à de meilleurs sentiments. On avait tort. En fait, on sait aujourd'hui que ces enfants turbulents sont des hyperactifs surdoués. Leur nature les pousse à ne pas tenir en place quant à leur désintérêt pour les cours, il est dû au fait que leur niveau est insuffisamment élevé. J'ai vu ainsi vu une mère d'élève se mettre en quête d'un établissement spécialisé dans l'enseignement aux surdoués pour un rejeton dont elle était seule a avoir perçu les dons extraordinaires. C'est à la fois risible et triste.

vendredi 19 octobre 2018

Quel con ce Baudelaire !

Tel est le statut que j'écrivis sur Facebook avant hier. On ne peut pas dire qu'il ait rencontré un grand succès. L'idée m'en était venue alors que je débarrassais les murs de ce qui sera mon bureau de leur vieux papier, activité on ne peut plus propices aux méditations profondes. Il est vrai qu'à bien des yeux, il pouvait paraître pour le moins énigmatique voire sacrilège.Comment peut-on oser accoler ce terme outrancier au nom d'un de nos plus grands poètes ? Je vais vous dire pourquoi.

En fait, ce qui provoque chez moi cette réaction défavorable, c'est son fameux Albatros que je connais encore par cœur, l'ayant spontanément appris durant ma période « poète maudit ».

«Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher
. » 

Cette métaphore m'agace en ce qu'elle fait de l'esprit auto-proclamé supérieur de son auteur un être inapte à la vie ordinaire. A mon sens, ce devrait être tout le contraire. Comme dit le proverbe « Qui peut le plus peut le moins ». Il est sûr que posséder des ailes de géant peut constituer un handicap pour la marche mais n'oublions pas qu'il ne s'agit là que d'une métaphore : ayant vu plusieurs photographies de M. Baudelaire je peux vous affirmer avec une tranquille assurance qu'il n'était pourvu d'aucune aile.

Le poète se veut inadapté par son côté supérieur. En cela, il me rappelle un instituteur fou rencontré à Rufisque (Sénégal) alors que j'étais conseiller pédagogique pour une méthode de français. Ce brave garçon conduisait ses leçons de manière pour le moins étrange et peu conforme à la méthode. A la fin de notre visite, nous tentâmes, avec mon collègue, de lui signaler avec le tact que semblait requérir son état certains errements de sa manière d'enseigner. Sa réponse fut sans appel : « Dieu ne m'a pas créé pour remplir les fonctions pitoyables d'un instituteur. Dieu a de plus grands projets pour moi. » Que répondre à cela ?

A sa manière, et peut-être sans le savoir, cet enseignant était un albatros et partant l'émule du malheureux Charles. J'avoue, adolescent, avoir été tenté de partager cette illusion qu'à l'origine de mes déboires ou frustrations se trouvait un trop vaste talent. Ça m'est vite passé. J'ai croisé au cours de ma vie bien des personnages se jugeant supérieurs à leur médiocre situation sans que personne n'ait songé à réparer cette erreur de casting. Ce doit être difficile à vivre mais, à mes yeux, ça relève d'une erreur d'appréciation de ses mérites et d'un orgueil mal placé.

Plus que les jérémiades stériles d'un Baudelaire ou d'un Richepin, je fais mienne la conclusion que donne à La mort du loup Alfred de Vigny :

" Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
"

Mais ça ne m'empêche pas de bavarder aimablement comme je le fais ici.

samedi 13 octobre 2018

Défilés de colibris

Si vous ne connaissez pas la légende du colibri qu'aime à raconter M. Pierre Rabhi, je vous la livre telle qu'elle apparaît sur le site « Colibris » : «Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "
Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »
Comme c'est touchant ! Cette parabole encourage chacun à faire sa part avec à la clé l'illusion que si chacun faisait ce qu'il pouvait à son petit niveau on résoudrait de graves problèmes. Seulement, des millions de colibri resteront bien moins efficaces qu'une escadrille de Canadair, laquelle n'est pas pour autant assurée de venir à bout de l'incendie. C'est triste mais c'est comme ça. Ce colibri je le vois plutôt comme un oiseau-mouche-du-coche : un moralisateur inutile.

Aujourd'hui seront donc organisées un peu partout en France des « Marches pour le climat ». C'est beau, c'est généreux, c'est grand, c'est magnifique, comme écrivit M. Brassens sur un tout autre sujet. Reste à savoir si ça ne s'apparente pas à l'action du légendaire colibri. Une marche de ce même type avait eu lieu le 8 septembre dernier à Paris et dans de grandes villes, réunissant tout ce que la France compte de belles âmes (quelques dizaines de milliers). Peut-on dire que, suite à cette démonstration de force, le climat ait beaucoup changé ? Ce 'est pas frappant. Aussi, la piqûre de rappel d'aujourd'hui est-elle peut-être indispensable ?

Admettons que ces marches marchent. Que, brusquement réveillés de leur apathie face au péril climatique, les habitants de la France décident de (et parviennent à) diviser par deux leurs émissions de gaz à effet de serre, en dehors des problèmes économiques qu'une telle réussite ne manquerait pas de créer, le climat s'en trouverait-il profondément modifié ? Hélas non ! Car notre beau pays n'est responsable que d'une infime partie des émissions mondiales de ces saletés de gaz. Comme le signalait M. Marc Fontecave, directeur du laboratoire de Chimie des processus biologique au Collège de France, qui n'est donc pas forcément un imbécile, « La France, grâce à son nucléaire, dégage très peu de CO2. Elle ne représente que 1,2% des émissions mondiales. Elle ne peut pas grand chose dans la réduction des gaz à effet à de serre. Qu'elle existe ou non, la concentration de CO2 dans l'atmosphère passera de 400 à 499 ppm, au lieu de 400 à 500. ».

Sauf à provoquer une réaction mondiale, chose fort improbable, dans le meilleure des cas, ces défilés de colibris ne serviront pas à grand chose. D'un autre côté elles offriront à des gens qui ne savent pas trop quoi faire de leur peau le samedi l'occasion d'aller prendre un peu l'air et de se livrer aux joies de la marche à pied tout en se donnant bonne conscience. Ce qui n'est pas rien.