Tout le monde connaît le Captain Cap, dont Alphonse Allais
fut le chantre. Et si tout le monde ne connaît pas, tout le monde devrait. Rien
de plus facile : on trouve ici ses
aventures. C’est amusant, c’est instructif et ça ne coûte rien. Toute la
sagesse du monde, ou du moins sa quintessence, en 322 pages ! J’ai découvert cet estimable personnage en
1967, alors qu’innocent lycéen je m’ennuyais à mourir au bon lycée de
Rambouillet. Un copain me prêta l’ouvrage. Cela me changea des pitreries
loufoques des Kant, Hegel, Spinoza,
Pascal, Descartes, Marx et autres turlupins
dont une prof de philo particulièrement éteinte tentait vainement de nous
distraire. C’était, comme disait le regretté Président Sarkozy, du sérieux.
Parmi ces fascinants
récits, l’un retint particulièrement mon attention : celui qui, au chapitre
III, traite de l’existence, au Canada, du Meat Land ou carrières de charcuterie.
Je ne vous expliquerai pas le détail de cette formation géologique originale et
souvent méconnue. Comme on dit chez M.
Maldoror : « Allez-y voir vous même ! ».
Pourquoi évoquer ces fameuses carrières (j’aurais préféré
mines, mais c’est ce substantif qu’Allais a choisi) ? Eh bien, parce que,
tel que vous me lisez, je reviens juste d’Espagne où j’ai eu l’impression de me
trouver, justement, dans une de ces mines.
Léon-le-Troll-de DG ™ n’est pas le seul à connaître des passions joyeuses. Celle de la charcuterie est une des miennes. L’avantage
de la charcuterie par rapport à, disons, l’art moderne, c’est que les
expositions sont permanentes, que c’est beau et que ça se mange. En outre, les
tarifs sont plus raisonnables.
Donc, je suis allé à la Venta Peio de Dancharia, pas loin d’Espelette,
capitale du piment au même titre que Guérande est celle du sel et que Troyes est
celle du ménage. Imaginez mon ravissement devant ces tonnes de jambons, de
chorizos, de lomos, de jambons de sanglier, de saucissons divers !
Quittant le mythe littéraire, la carrière de charcuterie rejoignait la réalité. Il
suffisait de faire chauffer la Carte Bancaire pour partir en toute légalité
chargé de viandes savoureuses.
Entre autres merveilles, ces oasis proposent des cigarettes et des
alcools à prix compétitifs. Quel intérêt ? Des clopes, de l’alcool, on en trouve
partout. Mais de la charcuterie espagnole, c’est plus rare en Basse-Normandie.
J’ai fait mon choix.
Le troll de M. Goux s'appelle Léon.
RépondreSupprimerLe ménage à Troyes...soit j'apprends quelque chose, soit vous tentez un jeu de mots "spécial Mildred". Je ne vous félicite pas.
Léon, en effet ! J'ai corrigé. Que voulez-vous, il ne doit pas m'impressionner suffisamment. Quant à Troyes, capitale du ménage, ça me plaît. Si en plus ça devait enchanter la Dame de vos pensées, ce serait parfait.
SupprimerTroyes n'est pas plutôt la capitale de la guerre et du Baroin ? Or la guerre est une boucherie et Baroin on ne sait trop, si ce n'est qu'il s'est acoquiné lui aussi avec une journaliste. Logique : le lard aime le cochon.
RépondreSupprimerJ'ai peur que vous ne soyez en retard d'une guerre, cher Yanka !
SupprimerIl est acoquiné je crois, à une comédienne- humoriste, ce qui, vous l'aurez remarqué, ne lui donne pas un air plus réjoui pour autant.
Cela dit, il est peut-être la preuve vivante de l'idée reçue selon laquelle un comique est plutôt tristounet à la maison.
Faire l'éloge de la charcutaille. Mais c'est halal limite du blasphème. Vous dérapez mon cher, encore un peu et vous serez estampillé "nauséabond".
RépondreSupprimerArmé de courage gaulois, j'en accepte le risque !
SupprimerJazzman, vous ici ? Je pensais justement à vous en me levant ce matin, je faisais des supputations sur vos disparitions à intervalles réguliers.
RépondreSupprimerJacques, ménage à Troyes j'adore !
Par contre - ah non, c'est vrai, il paraît qu'il faut dire en revanche - en revanche étant acoquinée avec un Auvergnat il n'est point de charcuterie digne de ce nom, hors d'Auvergne !
Peut-être, en fin de compte, faut-il aussi dire "acoquinée à un auvergnat" ?
SupprimerMais voilà que je me rends compte que j'ai piqué le mot à Yanka !
Donc , je corrige : Etant maquée à un Auvergnat, on m'a toujours seriné que, concernant la charcuterie, hors d'Auvergne point de salut !
Est-ce assez clair ?
Je plussoie Dame Mildred : les Espagnols ne sont nullement en état de lutter contre les Auvergnats (ni contre les Savoyards, du reste), sous le rapport charcutier. Il n'y a que pour le jambon qu'ils sont réellement imbattable ; le reste (lomo, chorizo…), c'est du folklore, tout au plus.
SupprimerLes Corses ne vont pas être contents !
SupprimerLa charcuterie corse se pose un peu là aussi, si j'ose dire.
Pour ce qui est de l'acoquinage, j'ai toujours entendu dire qu'il faut toujours avoir un médecin et un avocat dans sa famille. Ca, c'était l'ancienne version. De nos jours, ces "must" ont été remplacés par un(e) journaliste et un(e) comique, incarnations du pouvoir.
Encore qu'il vaille mieux garder les deux autres sous la manche quand même.
Ah oui, vrai pour la charcuterie corse ! Mais elle et moi nous fréquentons beaucoup moins…
Supprimer"La charcuterie corse se pose un peu là..."
SupprimerJe me souviens de la première fois où il m'a fallu manger du saucisson d'âne !
D'autre part, n'ayant été mariée qu'à des médecins, je pourrais difficilement vous parler utilement d'avoir un avocat dans sa manche.
Mais c'est vrai que lorsqu'on réfléchit à toutes ces Naffisatou, Banon, Kerviel et autres, on se dit qu'un avocat dans leur manche, c'eût été pas mal !
Apparaître/diparaître, c'est un truc que j'avais lu dans Cosmopolitan que je lis pour étudier les armes de l'ennemie, mais il était bien conseillé: à intervalles irréguliers. Donc soit je me suis embrouillé dans le décompte, soit vous n'avez pas noté toutes mes interventions.
SupprimerYa pas que l'âne !
SupprimerMoi il n'y a pas eu de première fois, je n'ai jamais mangé de l'âne, je fais attention aux étiquettes.
Sauf si les étiquettes mentent, ce qui est à peu près certain.
Toujours du pur porc, chez nous.
Au fait, M'sieur Jacques, je tiens à votre disposition des photos d'huile d'olive HALLAL, photos prises dans un supermarché de Limoges.
Vous avez bien lu.
Je ne sais pas ce que cela signifie, mais j'ai vu des bouteilles d'huile d'olive hallal, certifiées sur étiquettes ^^ (non, ça ne me fait pas rire)
Les olives sont récoltées par des muzz tournés vers la mek ?
Et voilà : tout le monde s'empresse de venir pisser sur mes violettes. Je suis venu, calme orphelin, riche de mes seuls chorizos ibériques et on me moque : triste plouc, comment oses-tu la ramener alors que la charcuterie, la vraie, la bonne, celle qui comme Marcelle excelle, elle est Auvergnate, Savoyarde, Corse, Moldave !
SupprimerDu coup,vexé comme du boudin (j'ose à peine dire de "Mortagne" de peur qu'on m'objecte qu'il n'en est de bon que de Montélimar), je retourne dans ma tanière lécher mes plaies et méditer quelque texte vengeur.
Ménage à Troyes !
RépondreSupprimerQuel idiot, suis-je. Moi qui me croyais roi du calembour ...
Il a fallu un commentaire pour me faire comprendre.
L'idée m'en est venue hier en écrivant une carte postale à ma fille qui habite cette belle ville.
SupprimerTrafic de cochonnailles, vôtre cas s’aggrave! Vous erez dénoncé à la muttawa française.
RépondreSupprimerC'est vrai, jazzman, que cette "intervention"-là m'avait échappée !
RépondreSupprimerJ'adore quand vous vous mettez en frais pour ces dames de chez Jacques.
C'est tellement rare de nos jours de tomber sur de vrais gentlemen, de ceux qui vous tiennent une porte pour vous laisser le passage au lieu de vous la claquer sur la gueule.
Vous ne dites rien sur le saucisson d'âne corse ?
Se pourrait-il que vous ayez du mal à en trouver en Suisse ?
Je me doutais de votre intérêt pour les ânes, y compris sous forme de saucisson, alors je n'ai pas jugé opportun de verser de l'huile sur le feu en prétextant un apport lubrifiant.
SupprimerEt pour tout dire, je ne connais rien à la charcuterie corse.
A partir du moment où ces fa avec du cochon, on se moque de la provenance pour avoir goûté de la charcuterie polonaise durant mon enfance, je la trouve excellente.
RépondreSupprimerAlors, vive le cochon!
Pour que vive la cochonaille, il faut que meure le cochon. Telle est l'implacable logique charcutière !
SupprimerQuelle honte ! Obligé de faire appel à Wiki pour comprendre votre jeu de mots.
RépondreSupprimerTroyes (prononcer [tʁwa])
Mais qu'est ce donc que ce ʁ ?
Et bien, c'est une consonne spirante labio-vélaire voisée.
Pʁwésentement Jacques, je me coucheʁwai moins con ce soir et avec le souʁwiʁwe.
Coach Berny
En plus, je veux faire le mariolle et je me plante.
RépondreSupprimerʁ est une consonne fricative uvulaire voisée.
De quoi se gâcher une nuit d'amour.
Coach Berny
Faire suivre le R grasseyé d'un "w" était une hérésie !
SupprimerLe saucisson d'âne, c'est la blague que les Corses font aux touristes.
RépondreSupprimerQue nenni, cher Pangloss !
SupprimerJe lis sur le site "Etape Corsica" :
"Le saucisson d'âne est élaboré à partir des meilleurs morceaux de viande maigre d'âne. Ils sont soigneusement assaisonnés et mis en boyaux naturels. Vous pouvez commander directement par téléphone au : (33) 0 699 590 699"
A titre indicatif 8 euros 50 tout de même !
http://www.etape-corsica.com/42-saucisson-d-ane.html
Les figatellis , les figatellis, quel bonheur!
Supprimerje ne vois pas ce qu'il y a de choquant à faire du saucisson d'âne,Boby Lapointe en a bien fait de cheval (http://www.youtube.com/watch?v=-9HshYGmMCA)
SupprimerCeci dit, si nous pouvons encore trouver en Europe de la bonne ou mauvaise cochonaille c'est que tout n'est pas perdu.
RépondreSupprimerUn visionnaire, ce vieux Captain Cap!
RépondreSupprimerBon appétit.
Bon, personne ne s'intéressant à mon huile d'olive hallal, je vais l'envoyer à quelqu'un d'autre ^^
RépondreSupprimerComment peut-on dire qu'une huile d'olive est ceci ou celà ?
SupprimerOn s'en fout des tarés qui le prétendent !
Qu'ils crèvent !
Pour une huile soit hallal, il faut abattre l'olive de façon rituelle, c'est tout.
SupprimerC'est aussi simple que cela !
SupprimerLa gorge de l'olive tournée vers La Mecque.
SupprimerBin oui, je suis bien d'accord !
RépondreSupprimerMais ce n'était pas un 1er avril, et c'est une huile d'olive halal.
J'envoie les photos.
Si j'étais un peu plus aisé, je vous enverrais à chacun un collier de saucisson de mon coin et du boudin noir avec de véritables morceaux de viande dedans, et vous oublieriez tous vos chorizos d'âne auvergnat !
RépondreSupprimerC'est l'intention qui compte ! Merci !
Supprimer"L’avantage de la charcuterie par rapport à, disons, l’art moderne, c’est que les expositions sont permanentes, que c’est beau et que ça se mange. En outre, les tarifs sont plus raisonnables. "
RépondreSupprimerJacques, merci pour cette phrase !
(et pour les figatelli, je plussoie...)