Ce matin, lorsque j’ai vu à travers la fenêtre dégoulinante
que les collines tendaient à disparaître sous un voile blanc-gris laiteux, Je
me suis réjoui : il était revenu le joli mois de novembre.
Depuis deux semaines il avait disparu pour laisser place
à des chaleurs intempestives. La fournaise d’après-midi fournissait au
jardinier amolli une excuse pour ne pas s’éreinter au soleil. J’en étais même à
me dire qu’il allait falloir se résigner à arroser le jardin malgré les pluies
copieuses du novembre d’avril et de mai.
Car ici il n’y a pas un mais des mois de novembre. Il y a
bien entendu celui de Novembre qui commence en septembre et peut durer jusqu’en
décembre voire au-delà. En effet, ne peut-on pas considérer la neige qui vient
chaque année recouvrir une bonne semaine durant les collines comme la conséquence d’un novembre glacial ?
Puis vient le novembre de printemps, ou novembre fleuri, où l’on s’étonne de
voir tant de coroles sous la pluie. Lui
succède, parfois sans transition, le novembre d’été, ennemi du jardinier, dont
la fonction est d’assurer, via le mildiou, la destruction totale de
prometteuses récoltes de tomates et de pommes-de-terre.
Dans l’esprit du
calendrier républicain où Fabre d’Églantine tenta de faire coller le nom des
mois au climat, je proposerais que « novembre » remplace tous les
autres noms de mois et « Toussaint »
ceux des fêtes. Il suffirait de numéroter les novembres de 1 à 12 et d’accoler
aux fêtes un complément déterminatif comme par exemple « d’Assomption »
pour l’ex-15 aout, « républicaine » pour l’ex-14 juillet, « résurectionnelle »
pour l’ex-Pâques, Sylvestre pour l'ex-premier de l'an, etc. Pour les saisons, on pourrait adopter le terme général de
« Puviôse » assorti d’un adjectif : Pluviôse glacée pour l’hiver,
fleurie pour le printemps, tiède pour l’été et humide pour l’automne.
D’aucun m’objecteront qu’il est des lieux où les saisons et les mois
sont plus contrastées. Et ils auront raison. Cette réforme calendaire n’a de
véritable sens que pour une bande plus ou moins large du territoire allant du Finistère aux Flandres en passant par la Normandie et la Picardie. Il
serait également aisé de convaincre Britanniques et Irlandais de l’adopter.
Ainsi serait-ce à juste titre et sans amertume que ceux
partant pour un week-end de fête en pays de
novembre pourraient en revenir heureux d'avoir eu vrai temps de
Toussaint. Au cas, bien improbable, où le soleil aurait brillé ils pourraient s’exclamer
ravis : « On ne s’attendait pas à un si beau temps en novembre ! »
J’espère être entendu, vu que le changement, c’est
maintenant.
Mais le Président Normal™ risquerait un trop gros jet-lag, de retour (en train, bien sûr) de l'une de ces régions que vous désignez et qu'il aurait visitée.
RépondreSupprimerLe changement c'est maintenant mais attention, comme le disait prophétiquement Lionel Jospin "L'Etat ne peut pas tout, tout le temps" (ou tout de suite, je ne sais plus).
Amicalement.
Al.
Disons que la mesure que je préconise n'est pas vraiment urgente...
SupprimerQuand je vous disais qu'il n'existait que deux saisons !
RépondreSupprimerMais chez vous c'est pire : il n'y en a qu'une.
Région de merde !
Ah zut ! J'ai déjà commencé à foutre le boxif !
"Région de merde !
SupprimerAh zut ! J'ai déjà commencé à foutre le boxif !"
Votre relâchement langagier serait-il un effet du changement en marche ?
Cette région est tout à fait agréable pour ceux qui, comme moi, ont quelques gènes d'escargot !
"Votre relâchement langagier serait-il un effet du changement en marche ?"
SupprimerMais non pas du tout.
C'est juste pour montrer, en toute modestie - sans dénuée d'une certaine prétention - que la mijaurée possède une vaste palette langagière à sa disposition.
Me voila rassuré !
Supprimer"... sans être dénuée" voulais-je dire.
SupprimerLa mijaurée est vexée comme un pou quand elle fait ce genre de fautes !
De plus j'en connais un qui ne va pas tarder à reformuler votre phrase...
SupprimerMais vous vous doutez bien que je n'attends que ça !
SupprimerMême pas. Il faut laisser les pintades s'ébattre en liberté dans la basse-cour si on veut qu'elles pondent régulièrement et que le goût de la chair ne soit pas altéré par les humeurs.
SupprimerVous ne pourriez pas, de temps en temps essayer de dire quelque chose de gentil à Jacques Etienne, au lieu de vous contenter d'essayer d'être désagréable avec moi ?
SupprimerC'est vrai ça, Mildred ! Au lieu de vous persécuter, il pourrait m'encenser (ou me persécuter). Ça vous ferait des vacances...
SupprimerEn somme vous voudriez que je bêle avec le troupeau, ah oui, mais sincèrement sinon ça ne compte pas. Que j'appuie sur le bouton "I like" de FaceBook. Des milliers, des millions d'années d'évolution pour en arriver là, c'est désespérant.
Supprimerpour avoir était 2 fois en Normandie, j ' ai toujours cru qu'il y avait 2 mois d'été et 10 mois d'Hiver.
RépondreSupprimerDésolé mais j'ai un problème de clavier.
Les deux mois d'été, c'est pas tous les ans...
SupprimerNoël aux tisons, Pâques aux tisons.
RépondreSupprimerProverbe normand.
Noël au balcon : hospitalisation !
SupprimerCe qui épate ma pouff'... non, c'est une blague. Ce qui m'épate (8 mai des Panzani), c'est qu'on puisse subir de telles infamies météorologiques tout en conservant un moral à peu près intact, malgré le mildiou, la piéride et les beuglements logiquement intempestifs des ruminants normands. Je dois vous en féliciter, M. Étienne.
RépondreSupprimerÀ propos, est-ce que le comté irlandais de Mayo n'est pas épargné dans une importante partie par ces crachins désespérants qui me rendent la Grande-Bretagne odieuse ? Il y pousse même, je crois, des plantes exotiques de contrées tropicales.
Il faut se méfier du Gulf Stream qui apporte une douceur certaine aux côtes permettant des cultures exotiques mais n'éloignant pas la pluie...
SupprimerPour ce qui est du courage et de l'abnégation, je ne crains personne !
J'ai quitté la Normandie parce qu'il y avait trop de novembres.
RépondreSupprimerUn peu plus au sud, je n'en subis que trois (quatre les mauvaises années) en plus de l'hiver.
Je songe à aller m'établir dans une région où le mois de mai dure au moins dix semaines et où le mois d'avril commence juste après Noël.
Breton un jour, Breton toujours :)
RépondreSupprimerD'où, Ronan, les gènes d'escargot. C'est dans le sang, on n'y peut rien.
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