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jeudi 7 juin 2012

Un médecin peut en cacher un autre (2)






…A moins qu’il ne se cache lui-même.

Le rendez-vous fatidique avec « mon » cardiologue a eu lieu. Plusieurs jours à l’avance, l’angoisse montant, je m’étais fait un film sur la teneur de notre entretien que je pressentais houleux.

Il faut dire que mon médecin m’avait décrit son confrère comme un roquet, ma compagne, qui avait eu affaire à lui, comme un connard et une amie comme un hypocrite qui fumait comme un  pompier.

J’arrivai donc quelques minutes avant l’heure et fus surpris qu’au lieu de me faire poireauter dans la salle d’attente la secrétaire m’introduise immédiatement dans la salle de consultation. A peine m’étais-je déshabillé qu’entra un petit homme sec et un rien grisonnant. Il me pria de m’allonger et fit ce qu’il avait à faire, électrocardiogramme, doppler, écographie sans dire grand-chose. Puis il me demanda si je fumais avant. Aïe ! me dis-je in petto, nous entrons dans le vif du sujet. Je lui répondis que non seulement je fumais avant mais que je fumais encore 20 à 30 cigarettes quotidiennement. Au lieu de l’attaque escomptée je ne notai chez mon adversaire aucune réaction  particulière. Pas plus de grognements sourds, que d’écume bouillonnant à la commissure des lèvres, n’annoncèrent  la colère prévue.

En fait, nous parlâmes du tabac avec le détachement nécessaire avant de passer sur un ton badin à d’autres sujets comme les systèmes d’assainissement des eaux et des poulets Doux dont le siège est à Châteaulin et non à Châteaudun, résidence de mon ancien cardiologue. Bref, nous nous quittâmes, je ne dirais pas copains comme cochons, mais en excellents  termes.

Non seulement le clash prévu n’avait pas eu lieu mais je ne pouvais me défendre de trouver le bougre sympathique. Il n’empêche que je ne peux m’expliquer ce total contraste entre l’être qu’on m’avait décrit et celui que j’ai rencontré. M’aurait-on menti ? Improbable. Mon charisme naturel lui aurait-il immédiatement inspiré une irrésistible sympathie ? Mon gabarit et/ou un caractère deviné violent l’auraient-ils dissuadé de me provoquer ? Qu’importe au fond ? 

L’essentiel est que ce rendez-vous redouté s’est transformé en agréable rencontre.

8 commentaires:

  1. Bonjour Jacques,

    Il faut toujours se méfier de ces braves médecins ne pipant pas un mot, ils sont pires que les croques-morts.Ils vous cachent l'essentiel que vôtre cas est désespéré où alors la SS (ces 2 lettres font froid dans le dos)leurs a demandé de faire des économies.

    Le principal, c'est que vous puissiez en griller une.

    Bonne journée

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    1. Exactement. De plus, je suis trop jeune pour qu'on puisse m'interdire de le faire. La maison de retraite, c'est pas maintenant et j'espère que ça ne sera jamais.

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  2. "L’essentiel est que ce rendez-vous redouté s’est transformé en agréable rencontre."

    Portait-il une cravate "à chier", votre cardiologue ?

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  3. L’essentiel est que ce rendez-vous redouté s’est transformé en agréable rencontre.

    Avec un début d'automne plutôt clément, celà vous fait deux bonnes nouvelles pour commencer la journée.

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    1. Pour un début novembre, on ne peut vraiment pas se plaindre !

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  4. Il lit votre blog, voilà l'explication !

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    1. C'est une éventualité à laquelle je n'avais pas songé.

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