Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne
peuvent pas connaître : l’an de grâce 1985. François (Mitterand) en cette
époque bénie nous vidait les poches avec un entrain que son successeur d’aujourd’hui
n’oserait même envisager…
Et il se trouvait qu’en 1984, avec ma chère
ex-épouse nous en avions gagné, des picaillons… Lors de la destruction de mes
archives, je n’ai pu me résoudre à jeter mon avis d’imposition de cette
année-là tant il me rappelait le cruel
souvenir de ma gloire passée, comme disait l’autre. J’ai raconté, dans une
série nommée Warehouse blues, les 18, 20
et 21
décembre 2012 mes aventures
commerciales. Je n’y reviendrai donc
pas. Pourtant, mon billet d’hier où l’on parlait des « riches » m’a
amené à me demander à quoi correspondraient aujourd’hui mes revenus et mon
imposition d’alors. J’ai trouvé sur le site de l’INSEE (auquel on peut, j’espère
accorder un certain crédit) un convertisseur
franc-euro permettant de transformer le pouvoir d’achat des francs d’alors en euros
d’aujourd’hui. Eh bien, les résultats qu’il m’a donnés m’ont surpris. A l’en
croire les 488 587 F de 1984 correspondraient à 135 389 € de 2013. Ce
qui portait le revenu de notre foyer à plus de 11 000 € mensuels, ce qui,
reconnaissons-le n’est pas trop mal pour deux petits jeunes qui se lancent.
Sans compter la Mercedes et nos petites excursions commerciales (hôtel correct
et bon restau) qui passaient en frais. Certaines petites magouilles plus ou
moins innocentes mais que, bien qu’il y ait prescription, je ne révèlerai pas
sous la torture, venaient garnir nos poches d’argent du même nom. Bref, d’après
les critères évoqués hier, nous étions RICHES !
Cette enviable position nous valut donc d’être
en butte aux attentions des services du bon Bérégovoy qui nous adressa sa
petite note, laquelle, en monnaie 2013 s’éleva à la bagatelle de 40 391 € soit 29
% de nos revenus. Il faut dire que leur partie supérieure était taxée à 65% et
qu’à partir d’un certain seuil, vous vous voyiez octroyé une majoration de 3%.
Tous ces chiffres sont scrupuleusement exacts.
Quand on compare la pression fiscale d’alors à celle d’aujourd’hui on se dit
que les « riches » de 2014 vivent au paradis avec une tranche
maximale de 45 %.qui ne s’applique qu’à partir de 151 000 € par part. Dans
ces conditions, avec un quotient familial de 54155 € (revenu divisé par 2.5
parts) je n’aurais sur la tranche supérieure
été imposé qu’à 30 %.
Seulement personne ne s’en réjouit car on ne
voit que les augmentations par rapport aux années récentes. Pourtant le bon vieux temps n’était pas si bon que ça…
"A l’en croire les 488 587 F de 1984 correspondraient à 135 389 € de 2013". Non. 1 euro vallat 6,55957 francs. Les 488 000 francs font donc 60 ou 70000 voire 80 000 euros. J'ai la flemme de compter. Par ailleurs, les barèmes d'imposition ne peuvent pas être comparés. Il y avait un abattement de 20% qui a été supprimé, à raison, je crois, lors du 2eme mandat de Chirac.
RépondreSupprimerSans vouloir vous vexer, Nicolas, je vous ferai remarquer que des phénomènes comme l'inflation existent. Si vous divisez sommes gagnées en 1984 (il y a tout de même trente ans) par le taux euro- francs, 488 587 F donnent en effet 74 484 € et l'imposition y afférente se réduit à 23 517 €.
SupprimerJe vais prendre un exemple simple : au 1er janvier 1984, le SMIC s'élevait à 3864.60 F (pour vérifier : http://travail-emploi.gouv.fr/publications/Revue_Travail-et-Emploi/pdf/20_3244.pdf) soit en euros 589,15 € (net). Vous admettrez que c'est peu et il est peu probable que les gens accepteraient de travailler à plein temps pour une telle somme aujourd'hui.
Il est donc nécessaire de corriger les chiffres de l'époque par un coefficient multiplicateur qui tient compte de l'inflation afin de les revaloriser.
C'est ce à quoi sert le convertisseur de l'INSEE que j'ai mis en lien. Si vous convertissez 6.55957 F de 1984 en F de 2013 (je sais, le Franc n'existe plus mais il faut bien convertir les sommes dans la même monnaie, sinon ça a aucun sens) vous obtenez un résultat de 11.92 F, soit un coefficient de revalorisation de 1.8171.
Appliquez ce coefficient au 589.15€ du smic, vous obtenez 1070 € ce qui est déjà plus raisonnable, non ?
Lorsqu'on calcule les retraites (je souhaite que ne vous fassiez pas trop tard cette expérience heureuse), on attribue à vos salaires annuels passés un coefficient de revalorisation. Songez que lorsque j'ai commencé à être instituteur remplaçant fin 1968, je ne gagnais pas 900 F par mois soit moins de 137 € !
Si ma retraite avait été calculée sur ce genre de salaire (et même sur mes salaires suivants des années 70), je n'aurais plus qu'à aller mendier ma pitance.
Pour ce qui est des abattement, n'étant pas salariés nous n'y avions pas droit. En tant qu'adhérents à un centre de gestion agréé nous bénéficions d'un abattement moindre. Bien entendu, nous n'avions pas d'abattement pour frais professionnel vu que ceux-ci étaient déjà déduits lors de l'établissement de notre bilan.
Je me suis donné la peine de vous répondre longuement, j'espère que vous vous donnerez la peine de me lire et de bien vouloir considérer que les chiffres que je donne ne sont pas fantaisistes mais résultent d'une démarche rationnelle. Bien que de formation littéraire, s'il y a une chose que je sais faire, c'est compter...
Un littéraire ne s'en laissant pas conter ...
SupprimerUn site assez pratique pour ces histoires de conversions des euros en francs à travers les âges :
Supprimerhttp://votreargent.lexpress.fr/consommation/que-valent-aujourd-hui-100-francs-de-1985_74728.html
Gros fainéant, tu aurais pu faire un lien, bordel !
SupprimerAh mais vous ne vexez pas ! Vous parliez de convertisseur.
Supprimer@ Didier : J'ai calculé que L'Express donne un taux de 1.7675 contre celui de 1.8171 de L'INSEE. Ce n'est pas grand chose et puis il s'arrête en 2011.
Supprimer@ Nicolas : Je n'ai pas besoin d'un convertisseur pour transformer les francs en euros...
C'est vous qui utilisez le mot dans le billet, d'où ma méprise.
SupprimerCe n'est pas moi qui utilise le terme mais l'INSEE. Je n'allais pas le rebaptiser... Vous pouvez vérifier avec le lien que je donne...
SupprimerAh mais ce n'est pas grave non plus, Jacques. Vous faites un billet pour "déplorer" la baisse de l'impôt sur le revenu comme un bon gauchiste et j'essaie d'apporter la contradiction (en me plantant) pour faire plaisir à Suzanne qui voudrait nous réconcilier pour des raisons qui me laissent perplexe.
SupprimerJe ne déplore rien du tout, je me borne au constat objectif. Point n'est besoin d'être gauchiste pour constater les faits...
SupprimerPar ailleurs, Suzanne est une sainte. Qu'y pouvons-nous ?
L'impôt n'a pas baissé ! Les tranches hautes ont été supprimées mais des défiscalisations ont été supprimées, de nouvelles assiettes introduites, des barèmes gelés, des déductions plafonnées, etc.... Au total la pression fiscale s'est considérablement accrue !
SupprimerBien sûr que le taux des prélèvements s'est accru. Mais pas nécessairement par l'impôt sur le revenu. La TVA a augmenté, les cotisations sociales également, on a inventé la CSG et le RDS etc... Il n'empêche que dans le cas que j'évoquais (le mien), je m'en serais nettement mieux tiré avec les taux d'aujourd'hui.
SupprimerVos chiffres JE ont, comment dire, un côté irréel...
RépondreSupprimerFredi :
SupprimerCes chiffres ne sont irréels qu'en Frônce socialiste, où l'Etat a tellement décérébré les gens que tout le monde trouve normal de gagner le SMIC, ou le SMIC + 50 % pour ceux qui sont vraiment de gros richards.
Comme l'Etat pique toute la richesse à la source, il ne reste plus rien au moment où on reçoit son salaire, et bien entendu la "solidarité" est nécessaire pour compenser. C'est la logique du trafiquant de drogue. Le malheur est que les Français se sont habitués à vivre comme des drogués, trouvent ça très bien et en redemandent.
Rappelons que la drogue ne profite qu'à une minorité de trafiquants : ceux qui sont au sommet, les hommes politiques et les hauts fonctionnaires. Ils maintiennent les autres en esclavage, après avoir créé le besoin artificiel de dépense publique, de subventions et d'allocations. Et les esclaves trouvent ça très bien : ils veulent de la "protection" et de la "relance", et surtout pas de "l'austérité".
Supprimez une bonne partie des parasites, les fonctionnaires et la dépense publique qu'ils induisent, et vous verrez que des salaires confortables redeviendront normaux.
En quoi les trouvez-vous irréels, fredi ?
Supprimer1961 -1,48157 Quelle belle année décidément ! (source Didier Goux)
SupprimerJe me doutais d'un truc dans le genre mais n'osais le croire.
Le jour se rapproche où un euro égalera un franc.
A vrai dire JE j'avoue ne pas bien comprendre votre démonstration. Les chiffres et moi...sans parler des coefficients....J'suis un poète moi !
SupprimerJe vais essayer de vous résumer et vous me direz si je me trompe (hypothèse plus que probable).
Vous nous dites qu'en ces années 80 notre pouvoir d'achat était bien supérieur à celui d'aujourd'hui, mais que la pression fiscale était sans équivalent ; qu'à contrario notre pouvoir d'achat actuel a fondu comme neige au soleil (cf le tableau de Didier Goux) mais qu'en compensation la pression fiscale est moins forte se qui reviendrait à une opération à somme nulle. J'ai bon ou je peux retourner à mes études ?
Je reconnais que les démonstrations chiffrées paraissent abstraites à ceux qui ne sont pas à leur aise avec elles. Le pouvoir d'achat n'était ni supérieur ni inférieur dans les années quatre-vingts à ce qu'il est aujourd'hui. En fait, c'est une constante que les coefficients tentent de cerner.
SupprimerPour ce qui est de la pression fiscale, elle fut, en ces temps, du moins en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, incroyablement supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui.
Ça ne revient donc pas à une somme nulle.
Aux gens de la soi-disant droite, Chirac en tête, il faut reconnaître le mérite d'avoir très largement baissé l'impôt sur le revenu. Hélas, parallèlement, les impôts locaux ont augmenté dans des proportions démentielles. La cause principale est à rechercher dans leurs conneries de décentralisation et de communautés d'agglomération.
RépondreSupprimerDésormais, ce n'est pas l'IRPP qui me pourrit l'Automne, ce sont les taxes foncières et d'habitation!
Amitiés.
Où je vis, les impôts locaux sont très faibles, Dieu merci ! En ville c'est tout autre chose, en effet ! Après l'incendie qui avait détruit une partie de ma maison d'avant, j'avais emménagé dans un F2 en ville. J'avais effectué le changement d'adresse pensant que vu que ce logement était trois fois plus petit. Je m'étais trompé...
Supprimer"Tranche supérieure", de mon lointain Ouagadougou permettez moi tout en attendant ma caisse de bière Fischer promise par je ne sais plus qui d'imaginer un bon et dodu jambon doré sur tranche comme tout bon contribuable !...
RépondreSupprimerJe vous souhaite une belle tranche !
SupprimerOui, et tranche de TVA à 33% sur les produits dits de luxe, dont les automobiles...
RépondreSupprimerBen oui... fut un temps où le mouton se laissait tondre sans broncher. Et puis on a remarqué que le mouton, devenu rebelle, a eu tendance, quand il en avait les moyens, à aller brouter dans des prés plus cléments. On a donc rectifié le tir.
SupprimerSoyez heureux avec notre Grand Président, vous allez rajeunir car la matraquage fiscal va aller ne s'amplifiant, elle est pas belle la vie sous socialisme d'état.
RépondreSupprimerComme l'écrit un lecteur du Daily Telegraph, en commentaire à un éditorial intitulé : La France nous montre la voie à ne pas suivre :
RépondreSupprimerWilliam Law • 5 days ago
...Hollande, a bumbling fool who could not organise a group trip to the outdoor loo. This has nothing to do with free market vs. socialist economic philosophies but rather a French government so incompetent as to make Inspector Clouseau look positively statesman-like. Never has a nation and people, so self-important in their view, contributed so little of importance to the world beyond their borders.
http://www.telegraph.co.uk/comment/telegraph-view/11055191/French-lessons.html
Hollande, l'homme qui serait infoutu de mettre sur pied un voyage organisé à destination des chiottes au fond du jardin.
C'est ce qu'on appelle le rayonnement international de la Frônce.
Je pense que ce ne fut pas un bon temps pour les contribuables. Mais je pense que cela a bien aidé l'Etat. Personnellement, je quand je paie les impôts, je me dis que cela va aider le pays à ne pas s'endetter pour survivre et c'est ce qui me motive.
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