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lundi 25 août 2014

L’homme d’inox



Les Soviets ont eu, il y a longtemps, leur Homme d’acier, les Britanniques leur Dame de fer dans les années quatre-vingts. Nous, avec toujours un peu de retard à l’allumage, il nous a fallu attendre 2012 pour qu’à notre tête se trouvât un homme à la fois résistant et inaltérable comme sait l’être l’acier inoxydable. C’est ce que je me disais en regardant les images de M. François Hollande inaugurant de nouveaux chrysanthèmes sur l’île de Sein. Seul l’acier peut rivaliser en dureté avec notre président. En effet, à un journaliste qui lui demandait de commenter la démission du premier (combien y en aura-t-il ?) gouvernement Valls, notre cher président a déclaré, avec cette mâle concision que seuls possèdent les vrais leaders : « Je ne parle pas, j’agis !». Pour ce qui est de l’inaltérabilité, il suffisait de voir avec quelle fière  indifférence il recevait le déluge seinan et de se souvenir de combien de fois, il s’était fait, lunettes dégoulinantes et rare cheveu détrempé,  saucer lors d’une occasion officielle pour acquérir la conviction que sa forte nature le mettait à l’abri de toute oxydation.

Cela dit, l’inaltérable homme d’action est tout de même bel et bien dans la merde. Soutenu par une poignée de plus en plus restreinte d’irréductibles Bataves dont certaines analyses politiques égalent les prévisions économiques de leur idole (voir ce billet), il se trouve dans une situation délicate.

Le PS a toujours été un agglomérat hétérogène de gens dont les leaders ont pour tout objectif d’occuper un poste électif et éventuellement ministériel. Pour y parvenir, il leur faut ménager la chèvre gauchiste et le chou centriste. Grâce à des alliances électorales qui les obligent à un écart encore plus grand, il arrive que, par hasard, quand les circonstances s’y prêtent, un de leurs spécialistes des magouilles d’appareil (l’Homme d’inox en est un, et un beau) parvienne à se faire élire. Et là commence le drame. Car si, pour parvenir à un poste, on peut s’unir, l’élection passée la carpe et le lapin ne veulent plus entendre parler de mariage. Chacun retrouve sa vraie nature et la majorité se délite. D’autant plus vite qu’un incendie ravage le lac.

Jusqu’à nouvel ordre, la « politique mise en place » n’a porté que des fruits bien amers. Du coup, les factions s’entraccusent d’être à l’origine du fiasco.  L’aile gauche veut une relance par la demande tant il est vrai que les recettes qui n’ont jamais mené à rien sont les meilleures. L’aile droite prétend, à coups de réformettes, relancer l’offre. Réalistes timides et démagogues antédiluviens se tiennent cependant par la barbichette car un réel divorce les amènerait devant un électeur que son manque de jugement risquerait de pousser à ne pas les reconduire. Ils sont, comme un ménage que seul l’intérêt réunit (en nos temps troublés n’est-ce pas l’union la plus stable ?),  condamnés à se supporter.

L’aile gauche continuera donc à avaler des couleuvres tout en déclarant à qui veut l’entendre et la main sur le cœur son dégoût des reptiles. A moins, bien entendu, que son fanatisme et une mauvaise appréciation du climat politique général ne l’amène à se saborder en mettant le gouvernement Valls 2 en minorité, provoquant ainsi une dissolution. On peut encore imaginer que des troubles sociaux d’une intensité inouïe rendent tout statu quo impossible. Ne possédant  pas de boule de cristal fiable et n’étant, par nature, pas joueur, je ne parierai sur aucune de ces éventualités.

Toujours est-il que l’Homme d’inox est mal, quoi qu’il arrive. La gauche de son parti et les alliés extrêmes de ce dernier le vomissent ; quant au premier ministre qui mène sa droite il faudrait être peu perspicace pour ne pas soupçonner son désir fervent de l’envoyer au plus vite se faire voir chez plumeau et prendre sa place. Au dauphin si gentil de la chanson ne restaient qu’Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry et Vendôme. Que reste-t-il à notre président ?  Mayotte ? Ce n’est même pas assuré… A moins que la petite fée bleue ne lui accorde une reprise rapide et forte avec inversion de courbe intégrée, je crains qu’il n’ait guère d’avenir et qu’il ne laisse que le souvenir d’un calamiteux quinquennat.

15 commentaires:

  1. Il laissera le souvenir d'un quinquennat calamiteux, c'est absolument certain. Mais le jeu électoral est si imprévisible et le peuple français parfois si irrationnel qu'il n'est pas complètement impossible que celui qui aurait dû quitter l'Elysée sous les huées et les jets de tomates y soit reconduit... pour un second quinquennat calamiteux. Pauvres de nous !

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  2. Que ce soit lui qui reste à l'Elysée ou l'un de ceux qui aspirent à le remplacer qui prenne son fauteuil, j'ai bien peur que le prochain quinquennat soit encore plus calamiteux. Ce pays est foutu.

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  3. "L'homme d'inox", celle là il fallait la faire, bravo!
    Quant à Pépère, il s'en est allé sur l’île de Sein, rêver à une sorte de sursaut patriotique, comme en quarante, peut être...ou alors, voir sa fin. Pour ça à Paris il a ce qu'il faut, il n'avait pas besoin de risquer la traversée, même en hélico, par gros temps, c'est dangereux...moins qu'en pédalo, certes.

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  4. Pour ma part mon choix est fait pour 2017 : je vote Hollande.
    Cet homme est un véritable dieu : le dieu de la pluie. Avec lui le réchauffement climatique n'a qu'à bien se tenir.

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    1. C'est ça... et la rouille, et les champignons, et autres moisissures, vont gangrener le pays !

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    2. Je préfère le réchauffement !

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  5. Il y'a des "hollandes" qui sont fromages, mais l'un est faux mage ...

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  6. Le malheureux nègre qui pond ses discours commémoratifs doit être épuisé.

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    1. Il doit en avoir plusieurs ! Et s'il n'y avait que les commémorations...

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  7. Votre billet m'a fait penser à cette chanson/

    https://www.youtube.com/watch?v=o1jo1gI0kJI

    Notre président, cadeau de Dieu fait à la France devrait aller dans le Sahel, il le ferait reverdir, le lac Tchad redeviendrait une mer intérieure.

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    1. Je ne connaissais pas. La version classique de la chanson est elle aussi très belle.

      Pour le reste, vu qu'il est supposé y être populaire, ne pourrait-on pas l'offrir aux Sahéliens ?

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