Ce matin, M. Cohen de la RSC™ invita M. Montebourg, ministre de la production redressive (ou de
quelque chose comme ça), à se prononcer sur le résultat de la récente
votation Helvétique concernant l’immigration. Vous pensez qu’il ne se fit pas
prier !
Pour ce bon ministre, les choses sont claires : ce
petit pays (il se retint d’ajouter « de merde »), n’avait fait que
mettre en application la politique du Front National. Ce faisant, les quelque 250 000
travailleurs frontaliers qui assuraient la prospérité de la Confédération devront rester chez eux. Cela allié aux
mesures de rétorsion économique que ne manquera pas de prendre l’Union
Européenne aura pour ultime conséquence de ruiner cette pauvre nation. Tout
juste s’il n’a pas appelé les Français à mettre quelques pièces jaunes de côté
afin d’en faire don aux millions de mendiants helvétiques qui ne manqueront pas
dans un avenir proche de venir tendre leur sébile dans les rues de nos villes.
Voilà ce qui arrive quand on met en application la politique du FN. A bon
entendeur salut !
Il est curieux que M. Cohen, journaliste pugnace, n’ait pas complimenté
son hôte sur sa parfaite maîtrise du n’importe quoi (portnawak pour mes lecteurs djeunophones).
Un oubli, sans doute.
Car les étrangers et les frontaliers ne sont probablement
pas payés à ne rien faire. Si la Suisse compte 23% d’étrangers, en majorité
venus de l’UE, on peut supposer, vu le faible taux de chômage (moins de 150 000
demandeurs d’emploi en décembre 2013), qu’ils ont en général du travail et que
les frontaliers sont eux aussi nécessaires à l’économie du pays. D’autre part,
penser que l’on achète les produits suisses juste pour faire plaisir à de si
tristes personnages et que l’Europe pourrait se passer d’échanges avec un pays
dont le PNB avoisine le quart de celui de la France est fantaisiste.
En fait, les restrictions à l’immigration et au travail
frontalier risquent d’être minimes, se contentant d’adapter leurs flux aux
besoins de l’économie, ce qui relève du simple bon sens. De même, les sanctions
de L’UE, si sanctions il y a, pourraient être si légères qu’elles passeraient
inaperçues.
Dans ces conditions, comment interpréter les visions catastrophistes de M. Montebourg ? Serait-il d’un naturel pessimiste ?
Aurait-il une vision puérile du commerce extérieur (Tu es méchant, je te punis
en me tirant une balle dans le pied) ?
Je crains qu’il n’en soit rien et que sa déclaration ne
puisse se comprendre que dans le cadre d’une campagne anti-FN en vue des
européennes à venir, cette Suisse ruinée ne préfigurant que le sort attendant
la France si d’aventure les électeurs ne votaient pas convenablement. Il agite un épouvantail qui n’aura d’effet
que sur ceux qui ont une cervelle de moineau.
Montebourg est un béotien prétentieux!
RépondreSupprimerLe Grincheux Grave a lui a trouvé un surnom et une définition qui ne sont pas mal non plus: "Fanfaron Pin-pon est un guignol et un faquin" .
SupprimerA. Montebourg a la Suisse dans le collimateur depuis un certain temps. Avec V. Peillon, il avait signé en 2001 une enquête (mission parlementaire française) sur la lutte contre le blanchiment en Suisse, suggérant que cette lutte n'était que de façade. Références ici: http://www.amazon.fr/lutte-contre-blanchiment-capitaux-Suisse/dp/2912485320/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1392735073&sr=8-2&keywords=peillon+montebourg+suisse
RépondreSupprimerMais ça, c'était avant... Aujourd'hui il ne parle de Suisse que pour influencer la France (comme s'il en avait le pouvoir, ce triste bouffon).
SupprimerLes Suisses sont libéraux, les Suisses permettent à un certains Français d'échapper aux doigts crochus du fisc hexagonal, les Suisses ne se soucient pas d'abandonner leur souveraineté au profit de Bruxelles, les Suisses affichent une insolente santé économique, en Suisse les citoyens sont armés... Tout cela n'est-il pas amplement suffisant pour les placer au ban de l'humanité et pour déclencher à la fois le courroux de notre bon ministre et la désapprobation de nos journalistes impartiaux ?
RépondreSupprimerJe me demande ce qu'il vous faut de plus.
Je ne peux croire qu'un seul peuple puisse rassembler tant de défauts. Vous devez noircir le tableau.
SupprimerIl ne leur manque que la peine de mort à ces braves gens...
SupprimerProduction redressive? Je crois plutôt que c'est production récessive, ou alors reproduction permissive mais je j'en jurerais pas.
RépondreSupprimerQuelque chose comme ça, oui...
SupprimerEn voilà un argument! "Si vous votez FN, vous serez aussi pauvres que les Suisses".
RépondreSupprimerPauvres comme Crésus?
Chic!
SupprimerÇa fait peur !
Supprimerc'est décidé, je sais pour qui je vais voter, je veux devenir pauvre comme un suisse
RépondreSupprimerVous dites ça parce que vous refusez de voir venir l'énorme croissance qu'entraînera bientôt la sage politique de la gauche et qui fera de nous les maîtres du monde.
SupprimerMerci pour ce résumé de la matinale, cher Jacques. Remarquez, n'est-ce pas toujours pareil, finalement ?
RépondreSupprimerIls ne parlent pas toujours du même sujet...
SupprimerMontebourg cherche-t-il vraiment à contrer le FN? Ce serait sans doute contraire aux intérêts de la Gauche qui compte là dessus pour limiter les dégâts aux municipales
RépondreSupprimerJe dirais plutôt qu'en bon gauchiard il hurle avec les loups vu qu'il est de bon ton de fustiger ces braves Suisses aux prix d'une de ces bonnes grosses désinformations dont les socialos ont le secret.
Amitiés.
Je crois que ce matin il cherchait surtout à limiter les dégâts aux européennes. Le municipales, c'est autre chose...
SupprimerLe ton des commentaires et de ce billet sont appréciables... c'est rassurant de voir des esprits indépendants évitant les écueils de la pensée unique avec ironie.... ce gouvernement au complet prouve qu'il gouverne plus avec se qu'il à dans la tête qu'avec les réalités, c'est un dogmatisme borgne et violent. Le commentaire du président Burkhalter sur la réplique de Montebourg est parfait, tout est bon pour faire un buzz (cf google...)
RépondreSupprimer