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jeudi 13 février 2014

Il y a achat de votes et achat de votes



Monsieur Dassault est accusé d’avoir acheté des votes. Ce n’est pas bien. Pas bien du tout. Pour deux raisons. D’abord c’est immoral : en achetant un vote on piétine un droit acquis de haute lutte par nos valeureux pères. Ensuite c’est stupide car rien ne prouve que celui que vous avez rémunéré votera comme il vous l’a promis.  Pour cette dernière raison, s’il était prouvé que le vieux Serge se soit livré à cette pratique honteuse, cela montrerait de sa part une légèreté et une ingénuité peu compatibles avec son statut de chef d’une grande entreprise. Il serait donc urgent qu’il quitte ce poste, ce qui ferait grand plaisir au (plus très) jeune Olivier qui trouve depuis belle lurette que son père tape l’incruste.

Le plus choquant, dans cette affaire, c’est que  M. Dassault Père achèterait  des votes avec son propre argent. Qu’il en ait les moyens ne change rien à son inconséquence. Car normalement, dans toute commune digne de ce nom, c’est avec l’argent public qu’on les achète, ces fameux votes.

Prenons quelques exemples. Le maire d’une ville de 100 000 habitants, fait, pour quelques millions d’Euros, construire une magnifique patinoire. Quelle proportion de la population se servira de cet indispensable équipement ? Quelques pour cents en comptant très large. Il décrète la gratuité de la cantine pour les enfants  nécessiteux,  crée une indemnité Nike pour les jeunes mal chaussés, offre un week-end de rêve  à Vierzon aux membres du club du troisième âge et envoie pour leurs étrennes une boîte de chocolats aux vieillards qui ne sauraient se déplacer (chocolats basses-calories : l’opposition pouvant dans le cas contraire l’accuser de tentative d’assassinat).  En dehors de quelques pisse-froids, tout le monde applaudit M. le Maire : il fait des travaux, est social et à l’écoute des humbles. Ainsi, il se concilie les bonnes grâces des inconscients qui ne réalisent pas que cette « générosité » se fait avec leurs deniers et la reconnaissance de ceux qui en bénéficient, les assistés conscients du côté où leur tartine est beurrée, renâcleraient à  voter pour un candidat qui, sous le prétexte futile d’un équilibre des finances municipales menacerait de limiter voire supprimer ces avantages.  Ce clientélisme ne s’apparente-t-il pas à un achat de votes ?

Une élection se jouant généralement à pas grand-chose, il suffit de satisfaire quelques pour cents de la population pour faire la différence.  Si on ajoute aux partisans sincères, les masochistes bobos et les assistés, on a la formule « magique » qui explique les succès municipaux de la gauche.

Toutefois, il y a des limites à ce type d’achat de votes.  Favoriser 3 ou 4 pour cents de la population est social et bien vu. Si dans une commune on descend en dessous d’un certain pourcentage de bénéficiaires, on bascule du louable clientélisme à l’odieuse corruption.  Exemple : au lieu de faire bénéficier de sa munificence quelques centaines de citadins, le maire la réserve à quelques dizaines de membres de sa famille, même si les sommes sont dix fois moindres (ce qui rend la dépense identique) il se fera mal voir.  Comme quoi la fonction d’édile requiert un sens aigu du ciblage et du dosage.

17 commentaires:

  1. Notre cher Delanoë l' a compris depuis longtemps avec ses fêtes comme les "nuits blanches" ou " Paris-Plage" et les subventions a diverses associations politiquement correctes.

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    1. Panem et circenses : une formule éternellement gagnante...

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  2. De toute façon, Dassault, il vous ( nous) emmerde car même en admettant qu il ait acheté avec ses sous quelques votes (ce qui est loin d'avoir été établi formellement par la justice ), à l'age qu il a il ne risque strictement rien. Nananère !

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  3. Eh oui, c'est beau la démocratie, n'est ce pas...il faut dire que, selon Montesquieu, elle repose sur la vertu, la démocratie, alors chez nous, forcément, elle a tendance à branler un peu au manche.
    Amitiés.

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    1. La démocra quoi ? Moi y en a pas connaître !

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    2. Mettriez-vous en doute la vertu de nos dirigeants (passés, actuels ou futurs) ? Ce serait le fait d'un bien mauvais esprit !

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  4. Il y en a aussi qui se présentent comme "sans étiquette", en gros comme un bovidé errant. Six ans après, miracle, ils ont trouvé leur maître et sont devenus socialistes bien sûr!

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    1. En ce moment, Ils risquent de ne pas trop insister pour obtenir cette étiquette...

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  5. Je préfère un maire qui achète mon vote et qui paie en liquide à un maire qui croit l'acheter (avec mes impôts) en organisant "le repas des anciens".
    Non, je ne vous dirai pas mon âge.

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    1. Moi aussi. N'importe comment, je fuis les réunions de toute sorte.

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  6. Quand on fait adopter le mariage guignol et l'adoption par les invertis, on achète aussi les votes. Sauf que là, ce sont les gosses qui vont payer l'addition.

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  7. "qui ne réalisent pas que cette « générosité » se fait avec leurs deniers"

    Et avec la dette, beaucoup de dette. L'établissement du suffrage universel (et son corollaire d'achat de clientèles électorales) semble aller de pair avec l'explosion de la dette publique.

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  8. Analyse fort juste, Jacques -- en démocratie, tout vote est acheté , et payé par le contribuable, non l'acheteur...

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