M. Hollande s’envole aujourd’hui pour les U S of A. Et l’angoisse
me reprend. Déjà vendredi dernier, quand il s’est rendu en Tunisie, je n’étais pas
tranquille. Mais le danger était moindre car, vu le préambule de la nouvelle
constitution qu’il était venu saluer, il était peut-être un peu trop laïc pour
cette démocratie. Tandis qu’aux States, bien qu’on y soit un rien cul-béni, on
n’en est pas moins pragmatique : le danger est donc réel.
Toute absence du président est en elle-même une menace pour
le pays. M. Sapin l’a affirmé et réaffirmé : on est à un quart de poil de
l’inversion de la courbe du chômage. Qui sait si trois jours d’efforts acharnés
n’auraient pas suffi à la redresser ? Quant à l’économie, alors que le président a
su la mener vers la croissance, peut-elle se passer si longtemps de ses soins
attentifs sans risquer la rechute ?
Je sais que la France, devenue le principal soutien militaire
des U S of A (souvenons-nous du projet de bombardement de la Syrie) se doit d’entretenir
de cordiales relations avec ses alliés mais pour ce faire, n’aurait-on pas pu
se contenter d’envoyer M. Fabius dont les mérites sont également immenses bien
qu’il ne redresse pas grand-chose ?
Mais bon, là n’est pas ce qui m’inquiète le plus. Ce que je
crains par-dessus tout, c’est que, vue la redoutable efficacité de sa politique, une
puissance étrangère ne nous le vole. J’ai déjà exprimé cette crainte, mais à
chaque déplacement elle revient me hanter. Car si l’homme est d’exception, il a
ses petites faiblesses : un scooter, un casque et une starlette d’âge
moyen qui l’attend et le voilà qui sème ses gardes du corps. M. Valls a eu beau
tenter de nous rassurer jeudi soir en affirmant que la sécurité du président
est assurée quoi qu’il fasse et où qu’il soit, sous-estimer l’efficacité des
services secrets Étasuniens serait faire preuve de légèreté.
L’état économique des U S of A est loin d’égaler celui de la
France. La popularité de M. Obama n’est pas à son zénith. Deux raisons qui
pourraient pousser un pouvoir aux abois à vouloir s’approprier des talents
insignes.
Voici le scénario que je redoute : attiré dans un
traquenard (casque, tour en scooter, starlette d’âge moyen, nuit torride, vins
capiteux) à la veille de son départ, notre vénéré chef se voit raccompagné le
lendemain à l’aéroport par M. Obama. Une réplique de l’avion présidentiel l’y
attend, décolle, puis après un vol de temps similaire à celui qui l’eût mené à
paris, atterrit … …sur une réplique
d’aéroport parisien, traverse des répliques de banlieues, atteint une réplique
de la capitale, y gagne une réplique de l’Élysée où l’attendent des sosies de
son équipe. Pendant ce temps, un parfait sosie de M. Hollande atterrit en France
où il prend sa place. Mise en scène coûteuse, me direz-vous mais l'enjeu est de taille...
Le vrai François
dispense ses infaillibles recettes de redressement que les U S of A s’empressent de mettre en
pratique. L’économie connait un boom inouï, M. Obama recueille le soutien de
tous ses concitoyens. En France, malheureusement, il n’en va pas de même :
le chômage augmente, l’économie se détériore, le président naguère si chéri
voit sa popularité s’effondrer…
Vision apocalyptique !
Dieu fasse qu'elle ne soit pas prémonitoire !
Mais que voulez-vous qu'on vous réponde pour apaiser vos craintes, cher Jacques ? 1984 et Big Brother : c'est fait, le meilleur des mondes, en cours de réalisation, on voit bien se tramer ce qu'il y a de plus inconcevable au départ. Le scénario que vous proposez est donc tout à fait plausible.
RépondreSupprimerMais c'est sans compter le cœur énorme et la sensibilité (extrême, puisque d'artiste) de la starlette d'âge moyen que vous évoquez. Sans elle, nous ne saurons jamais si c'est bien François, NOTRE François (pas si) vénéré (quand même) qui nous sera rendu. Sauf à voir se dégrader la situation merveilleuse dans laquelle il a réussi à remettre notre pays.
A part ça, je vous trouve super excellent.
"Sans elle, nous ne saurons jamais si c'est bien François, NOTRE François "
SupprimerSi elle le trouve changé (en mieux), elle pourra l'expliquer par le fait qu'Obama lui aura donné quelques ficelles durant son séjour...
Il est trop tard pour s'inquiéter. L'Allemagne nous a déjà fait le coup tout de suite après l'élection de Pépère. Elle a gardé pour elle notre génie national et nous a envoyé en échange une pâle copie qui serait incapable de faire tourner une baraque à frites. Le résultat crève les yeux quand on voit la différence entre les situations allemande et française. Si on avait pu garder notre président, nul doute qu'il aurait été capable de tenir les promesses qu'il nous avait faites. C'est rageant de penser que c'est l'Allemagne qui en profite et que c'est Angela qui en tire toute la gloire.
RépondreSupprimerVous croyez ? D'un autre côté, vu que le discours et la politique ont totalement changé depuis l'élection, ça serait une explication tout-à-fait probable...
SupprimerOui, ben y a un cas que vos n avez pas pris en compte... C'est celui où Barack Obama himself serait lui aussi un adepte du casque et du scooter. Car si j en crois Voici, demain le monde entier, via le Washington Post et le Financial Times, saura: Barack Obama se tape Beyoncé !
RépondreSupprimerIl n'en ont pas parlé à France Inter ce matin...
SupprimerVos angoisses me ravissent !
RépondreSupprimerJ'en suis heureux pour vous mais ça n'apaise pas mes souffrances.
SupprimerMais j'avais pas vu ce voyage si dangereux, j'attrape vos angoisses et si ils ne nous le rendait pas ?
RépondreSupprimerOn peut espérer que, malin comme il est, M. Hollande saura déjouer les ruses de nos ennemis.
SupprimerPas ça ! Ce serait trop affreux !
RépondreSupprimerLe pire n'est jamais garanti. Courage et espérance, cher Mat !
SupprimerVision psychédélique, certes mais néanmoins passablement terrifiante, j'en frémis d'horreur!
RépondreSupprimerAmitiés.
Remettez-vous, cher Nouratin, il reste encore quelque espoir qu'une telle catastrophe nous soit épargnée !
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