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mercredi 26 février 2014

Valls VS Goasguen




La jeunesse est l’âge des excès. Je le sais d’autant mieux que je suis très longtemps resté jeune. Il arrive qu’en ces temps immatures où l’on découvre un monde que les aînés vous décrivent comme injuste tout en se gardant bien de vouloir le changer, on adopte des positions extrémistes.  Avec le temps vient en général plus de mesure. Il arrive qu’on s’accroche à ses idéaux de jeunesse, mais, si l’on continue de déclarer être prêt à mourir pour ses idées, on y pousse plutôt les jeunes  et quant à soi, on préférerait, comme disait Brassens, que ce soit de mort lente.

Reprocher ses « errances » de jeunesse à un quasi-septuagénaire comme le fit hier M. Valls à M. Goasguen me semble ridicule. Je suis d’autant plus à l’aise pour l’affirmer que naguère je m’étais montré un peu ironique dans un commentaire sur un billet de Corto qui blâmait Jean Zay pour un poème qu’il écrivit à vingt ans.

Pour en revenir à l’ « affaire Valls-Goasguen » dont bruissent nos media et qui menace la séance des questions au gouvernement de se voir boycotter par les parlementaires UMP, elle met plus qu’autre chose en évidence la différence existant entre l’attitude de la droite et la gauche face à leurs extrêmes respectives. Un ministre reproche à un député d’avoir été en son jeune âge proche voire membre d’un mouvement d’extrême droite. C’est ressenti comme une grave insulte. Le contraire ne le serait pas. Il est acceptable de ce côté-là d’avoir un temps non seulement flirté avec  le trotskisme mais d’y avoir pleinement adhéré. On sait pourtant à quel point l’ « entrisme » a été pratiqué par cette tendance du marxisme afin de noyauter les organisations modérées.

Cette différence découle  en fait du refus permanent, de la part de la gauche modérée, à renoncer à toute alliance avec ses extrêmes. Comme je n’ai cessé de le souligner récemment, le communisme, en dépit des dizaines de millions de victimes qu’il compte à son actif, est considéré comme plus maladroit  que criminel. En revanche, fascisme et nazisme allègrement amalgamés, le sont, comme tout mouvement susceptible d’être assimilé par amalgame à ces mouvements même s’ils ne reprennent aucunement les programmes des régimes autoritaires des années trente ou quarante et ne sauraient prôner l’avènement d’un « homme nouveau ».  Tout « conservateur » (comme si le fin du fin était de ne rien conserver), tout « réactionnaire » (comme si refuser certaines évolutions sociétales équivalait à un désir de retour au temps du bon Charlemagne) se voit donc taxé de fascisme.

Ces amalgames comme cette tolérance pour l’extrême gauche ont tellement bien pénétré les mentalités que la soi-disant droite les partage et en vient à omettre de fustiger l’alliance gauche-extrême gauche, à refuser d’envisager une possible alliance avec ceux qui sont à sa droite, à  parfois blâmer ceux qui en son sein se montrent un peu radicaux et à considérer comme inadmissible  et offensante toute allusion à une possible adhésion passée d’un des siens à un mouvement radical. Avec pour effet final de faciliter l’accession et le maintien au pouvoir d’une gauche souvent minoritaire.

La solution serait-elle de s’ingénier à diaboliser l’extrême gauche ou d’envisager  des alliances avec l’extrême droite ?  A moins bien entendu qu’on ne se résigne à être gouvernés par une gauche de laquelle une partie non négligeable de la soi-disant droite se sent assez  proche que ce soit au niveau de l’interventionnisme étatique ou des questions sociétales ?   Libre à vous de répondre…

18 commentaires:

  1. Ah que nenni mon bon Jacques,ce n'est pas tant Zay que je blâmais que Président. Que Président fasse entrer au Panthéon un gars qui crachait sur le drapeau est particulièrement révélateur de l arrogance du dit Président qui se fout royalement qu'une de ces décisions puisse choquer toute une partie de la population. Le Panthéon c'est " la nation reconnaissante" qui dit nation dit l'un de ses plus éminent symbole, le drapeau: faire entrer Zay nous montre bien le peu de cas que les gauchistes font de nos symboles. Rappelez vous à se sujet la place de la Bastille le 6 mai au soir...

    Bon ceci étant écrit, je m en retourne lire votre billet.

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    1. La France a existé avant le drapeau tricolore. Ce n'e sont pas de tels symboles qui m'attachent à elle.

      D'un autre côté quand on regarde de près la liste des inhumés au Panthéon, on se demande si c'est très important d'y être...

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  2. Et Moscovici (pour ne citer que lui), il n'était pas Trotskiste peut-être et, en tant que tel, admirateur de celui qui avec Lenine et Staline est responsable de vingt-cinq millions de morts en URSS?

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    1. @ Pangloss et Orage : En cherchant un peu je suis persuadé qu'on en trouverait beaucoup du même acabit. Ce qui est logique, d'ailleurs...

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  4. pratiquement toute la gauche et les écolos faisaient parti des extrême gauchistes, que ce soit en 68 où un peu plus tard, admirateurs de Mao, dont ils portaient fièrement le col, de polpot où du Ché, qui flinguait ses adversaires assis en fumant son gros cigare.....et ne parlons pas des vacances à Moscou où à Cuba aux frais de la princesse , je trouve que la droite à manqué de réflexes en ne rappelant pasce passé !

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    1. Vu que ça n'a rien de honteux, le dénoncer ne servirait à rien.

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  5. Que cette bande de collectivistes mal fagotés aillent reprocher à Goasguen son ancienne appartenance (même pas certaine) au Mouvement Occident, c'est déjà dur à avaler. Mais que l'intéressé s'en offusque et considère la chose comme la pire des injures, là ça ne passe pas.
    Alors, comme vous le dites si bien,désormais il va falloir que ces gens-là choisissent, s'ils se prétendent de droite, alors qu'ils ne se reconnaissent d'ennemis qu'à gauche. A nous de les y pousser en votant intelligemment tant aux municipales qu'aux européennes.
    Amitiés.

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  6. "cette tolérance pour l’extrême gauche ont tellement bien pénétré les mentalités que la soi-disant droite les partage et en vient à omettre de fustiger l’alliance gauche-extrême gauche, à refuser d’envisager une possible alliance avec ceux qui sont à sa droite."
    Voilà ce que je n'ai jamais réussi à comprendre: pourquoi peuvent-ils se laisser intimider à ce point?

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    1. Ça peut s'expliquer par un désir de ne pas choquer les cent^ristes qui sont si délicats et dont ils ont besoin pour être élus...

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  7. Fort bien troussé, cher Jacques, ce nécessaire rappel.

    Et notons que pour un pantin UMP, avoir fait partie ( ou être accusé de...) d'Occident est un déshonneur.

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    1. Merci. Cette réaction est étonnante, en effet. Enfin, tant qu'on pense avoir plus à ramasser au centre qu'à sa droite qui finalement vous préférera à la gauche, ça peut s'expliquer.

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  8. Il est assez difficile pour ma génération de comprendre l'attitude honteuse de cette pseudo-droite gamellarde, incapable de s'assumer et de renvoyer la gauche à ses travers idéologiques.

    L'idée n'est pas de donner un blanc-seing au FN (dont la ligne économique semble rebuter nombre de conservateurs-libéraux), mais de menacer, par un vote massif pour ce parti, la gamelle de tous ces parfumés de l'UMP (quitte à devoir se taper une indigestion socialiste encore quelques années).

    J'insiste, mais ce n'est que face à la menace d'une gamelle vide (qui les effraie bien plus qu'une quelconque soumission idéologique) que l'UMP devra se résoudre à trouver un compromis (sur l'économie et l'immigration notamment) avec les mouvements patriotes et conservateurs.

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  9. Comme je l'écris souvent être de l'extrême gauche même la plus crasse est pardonnable , par contre être d’extrême droite alors môssieur , c'est l’avilissement Ad vitam æternam , d'ailleurs le Claude s'est senti blessé au plus profond de son être, pauvre loupiot.

    Communiste c'est mieux que nazi selon les critères en valeur par notre société moraliste à deux balles et pourtant, ces deux systèmes politiques ont massacrés des millions de personnes.et pour le communisme cela continue avec la Corée du Nord et Cuba voire l'avatar vénézuélien.

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    1. Le problème c'est que s'il n'y a plus de nazisme, le communisme existe bien.

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  10. Bien dit maître Jacques. Et effectivement, la question est : comment la droite a-t-elle pu à ce point devenir une succursale de la gauche ?

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