Que les oiseaux soient des cons, n’est pas un scoop. Le
malheureux Chaval l’avait signalé dans un court
mais éloquent film il y aura bientôt cinquante ans. Hélas, le bon dessinateur s’était cantonné aux
généralités. Dénoncer la connerie universelle des volatiles est certes
nécessaire mais est-ce suffisant ?
Je crois venu le temps de signaler un aspect
particulièrement déplorable de la connerie aviaire. Rappelons certains faits.
Pour une raison qui m’échappe j’ai depuis des années pris l’habitude d’offrir à
ces tristes cons, les frimas venus, des graines à profusion. A ceux qui mettraient en doute ma bonté, je répondrai par cette photo, prise en janvier de cette année, où l'on voit une mésange et pinson s’empiffrer à mes dépends.
Croyez-vous qu’ils
m’en sont reconnaissants ? Que quand j’apparais, ils se ruent vers moi
pour me remercier de ma munificence ? Eh bien non : si j’ouvre ma
porte, si simplement je m’en approche, ils fuient à tire d’aile ! Comme si
j’étais un vulgaire chat ! Ce qui prouve qu’à au moins deux niveau l’oiseau
manque de jugement. Me confondre avec un chat révèle de piètres dons de
physionomiste. Il n’est jamais venu à l’idée, du moins jusqu’ici, même aux gens
les plus stupides, de m’offrir une soucoupe de lait, des croquettes ou de me
gratter amicalement l’arrière du crâne afin de se concilier mes bonnes grâces. D'autre part, confondre bienfaiteur et prédateur relève d’une confusion
mentale qu’on ne rencontre guère que chez l’électeur de gauche. L’oiseau est
donc irréfutablement con.
Mais venons-en au fait. Le vivre ensemble est une des
aspirations éternelles des âmes élevées. Plus on est divers, mieux on s’entend.
L’histoire n’a cessé de le prouver. Eh bien, l’oiseau, ce con, n’en est pas
partisan. C’est un triste mais
inévitable constat.
Depuis le début de la nouvelle campagne des restos, il
semblait que les moineaux avaient monopolisé l’établissement. Peu à peu,
toutefois, d’autres espèces firent leur apparition : mésanges, pinsons, tourterelles et
verdiers vinrent s'y restaurer. Seulement, il y a un hic. Le moindre mouvement
suspect provoquant un sauve-qui-peut général, les moineaux se replient vers ce
camélia :
Toutes les autres espèces se réfugient sur ce cerisier-fleur
(dont la calvitie ne s’est toujours pas arrangée) où ils se querellent avec
hargne.
Comment ne pas interpréter ce comportement comme une forme de
ghettoïsation voire d’apartheid ?
Une minorité (les moineaux) s’approprie
l’arbre le plus proche et le plus feuillu (soit les beaux quartiers) et relègue tous ceux qui ne leur ressemblent pas dans une
périphérie déshéritée où ces malheureux s’entre-déchirent. N’est-ce pas
désespérant ? Quand un Madiba
emplumé viendra-t-il mettre fin à ce scandale ? Je ne voudrais pas
paraître pessimiste, mais ma réponse est : jamais ! Ils sont trop
cons pour qu’émerge un jour une aviarité arc-en-ciel vivant en parfaite harmonie !
Chez moi, la rivalité des oiseaux me navre, mon si gentil rouge gorge est un tyran, il éloigne tous les autres, sauf si un merle vient. Le rouge gorge campe au milieu de "l'aire de nourrissage" et éloigne les pinsons des forêts, les moineaux, sinon les mésanges se font la guerre entre elles, les charbonnières chassent les bleues et les bleues les nonnettes...
RépondreSupprimerCe monde qui me console pourtant de tant de choses est aussi, parfois impitoyable!
Il faut dire que l'adorable rouge-gorge est un teigneux. Certains se battent avec d'autres espèces, d'autres se battent entre eux. C'est la vie...
SupprimerMoi, j'accroche des boules de graisse à une balustrade d'un balcon....
RépondreSupprimerChaval : il y eut un numéro spécial de la revue Bizarre reprenant tous les dessins de la série "les oiseaux sont des cons" ; chef d'oeuvre absolu.
Le monde est petit : hier je parlais de Michel Laclos et voici que vous m'apprenez que Chaval a eu un numéro spécial dans sa revue...
SupprimerJe suppose que si vous mettez les boules en hauteur c'est à cause des chats qui, à leur manière adorent les oiseaux.
Je me demande si parfois, somme toute, il ne serait pas avantageux d'être con...
RépondreSupprimerAmitiés.
Vous, je vous vois venir...
Supprimer"Chaque oiseau vole avec les oiseaux de son espèce"
RépondreSupprimerUn ornithologue célèbre dont j'ai oublié le nom.
Coach Berny
Les Anglais ont un proverbe : "Birds of a feather flock together" (les oiseaux d'un même plumage se rassemblent). Que l'on traduit communément par "Qui se ressemble s'assemble".
SupprimerEst-ce que vous lisez l'anglais ? Si c'est le cas, je vous mets un lien vers une histoire d'oiseaux.
RépondreSupprimerJe lis l'anglais et attends votre lien...Merci d'avance !
SupprimerVoici la solution :
Supprimerhttp://www.thinkinghousewife.com/wp/2013/11/the-stars-weep-too/
Bon, il faut être bûcheron, mais un voyage à Bricorama peut arranger ça.
Merci Robert pour ce beau texte avec lequel je suis en accord sur bien des points. Pour la hache et la tronçonneuse, pas de problème : je les ai déjà !
Supprimermais de quoi vous plaignez vous donc, gens de peu de compréhension envers ces cons de volatiles, à la campagne, vous pouvez les voir , les admirer, les nourrir avec amour et tendresse, moi dans mon Hlm merdouilleux je n'en vois guère, il n'y a que des saloperies de corneilles sombres et sinistres , qui font un bruit ressemblant à Taubira prononçant une discours vindicatif , ah oui, vraiment, je vous envient !
RépondreSupprimerVous savez, la vie dans des coins isolés comme ici a bien des attraits. Il semble cependant que beaucoup n'en voudraient pas trop attachés qu'ils sont à la vie citadine et à tous les avantages qu'elle leur apporte. Personnellement, je n'y vois que des inconvénients, mais il faut être bien ours pour penser ainsi.
SupprimerVos oiseaux se comportent comme leurr hôte en bon réactionnaire, vous diront des bonnes âmes socialistes.
RépondreSupprimerEt elles auront, comme toujours, raison...
SupprimerEt que dire du coucou ? Le coucou serait-il au hibou ce que le coco est au socialo ?
RépondreSupprimerSi on ne voit jamais le coucou, on ne voit que trop le coco !
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