Depuis des temps immémoriaux je m’adonne aux plaisirs de la
cuisine. Il faut dire qu’une propension naturelle à la goinfrerie m’y a poussé.
Ce n’est pas la seule raison. La vie a voulu que les trois premières femmes
avec qui j’ai partagé ma vie n’aient montré que des dons très relatifs en la
matière. Mon instinct de survie m’a donc engagé à confectionner moi-même des
plats acceptables. Contrairement à bien des hommes, je ne me contente pas de
cuisiner une fois tous les trente-six du mois un repas supposé « fin »,
mettant en œuvre moult ingrédients suivant des recettes sophistiquées. Je cuisine quasi quotidiennement des plats
simples, traditionnels et roboratifs que ceux que j’invite à les goûter ont
souvent la gentillesse de trouver à leur goût.
Gourmand je suis et point trop gourmet. Je préfère beaucoup
de bon à très peu de mauvais. J’ai quelques spécialités qu’il arrive même qu’on
me réclame : spaghetti « bolognaise », lapin au chou, coq au
vin, bœuf bourguignon, blanquette de
veau, poule au riz. J’en oublie forcément.
Ce qui ne me dispense pas de préparer pots au feu, poulets rôtis, hampe à l’échalote,
pâtes aux fruits de mer ou au saumon, rouelles de porc rôties, tomates farcies
et autres. Quand vient le joli temps d’été, car il arrive qu’il vienne jusqu’en
Normandie, l’accompagnent des barbecues ou je cuis des grillades : travers
de porc, poitrine d’agneau, brochettes d’abats, côtes de porc à la mexicaine, cuisses de
poulet marinées, côtelettes d’agneau et autres saucisses que complètent, quand
la récolte le permet, des tomates grillées aux herbes de Provence.
Ces listes ne sont pas limitatives car des idées me viennent
de temps à autre, au hasard de mon marché. Entendons nous bien : quand je
dis marché, il faut rajouter super ou hyper devant. Je n’ai aucun goût pour le
petit commerce et la grande distribution répond parfaitement à mes besoins. On
me parlera de convivialité, de bons produits, d’artisans zélés. Mouais. Si,
comme c’est souvent le cas, le boulanger me vend une baguette garantie rassie au matin,
le charcutier un pâté industriel et le pâtissier des gâteaux qu’il s’est
contenté d’assembler à partir d’ingrédients
en boîte*, ce n’est généralement pas
leur conversation qui me fera oublier la différence de prix. Dans un hyper,
personne ne vient me déranger, le choix des produits est étendu, les promotions
fréquentes. Au hasard des rayons je découvre de temps en temps un produit qui
me donne des idées de cuisine. Ce n’est pas fréquent, tant mon goût de la
nouveauté en tout domaine est modéré, mais ça arrive. L’occasion faisant le
larron, c’est sans liste que je me promène achetant selon ma fantaisie du
moment.
Voilà, vous savez tout.
Parenthèse Madibienne (sans avoir le moindre rapport avec ce
qui précède) : Si par malheur il
arrivait que notre bon président meure d’apoplexie avant la fin de son mandat
et qu’à cette occasion des Français se mettaient à danser dans la rue, les
media pourraient les montrer et dire qu’ils expriment leur deuil à la
Sud-Africaine…
*Ayant de nombreuses années durant donné des cours d’anglais
à des pâtissiers préparant un diplôme à la Chambre de Métiers de Chartres, j’ai
appris comment étaient préparés les gâteaux et à quel point se contenter d’assembler des produits
préfabriqués permettait de dégager des marges dont n’oserait rêver un patron
du CAC 40 sous acide.
"Voilà, vous savez tout"
RépondreSupprimerBah non. Au début il y avait les dinosaures, et bien que je n'aie rien contre ceux qui croient aux dinosaures, je constate que vous n'en avez pas beaucoup parlé. Et toc.
Il est vrai que d'un point de vue strictement dinosaurien, ce billet est léger.
SupprimerC'est là qu'on trouve les limites de l'amitié virtuelle, lapins au choux, coqs au vins, blanquettes et autres poules au riz apparaissent bien insipides lorsqu'on les déguste sur un écran d'ordinateur...
RépondreSupprimerC'est ainsi, que voulez vous, on ne peut tout avoir, c'est comme les démonstrations de profonde tristesse à l'africaine, nous ne sommes pas près d'en profiter...à moins que la prostate...
Amitiés.
Eh oui... La cuisine passe mal l'écran, surtout sans photos.
SupprimerPour l'affliction dansante, soyons patients...
Il y a là beaucoup de tomates...
RépondreSupprimerEh oui, mais ne saisissez pas ce prétexte pour éviter le Mortainais...
SupprimerVotre "Parenthèse Madibienne" (avec M majuscule) est indiscutablement d'un méchant homme !
RépondreSupprimerMais pourquoi penser tout de suite au pire alors que les catastrophes aériennes sont si vite arrivées ?
Je me suis même demandé si Sarkozy n'avait pas décliné l'offre de partager l'avion de notre Président de peur d'avoir à partager un funeste destin !
Moi, méchant homme ? Jamais ! La catastrophe aérienne est une éventualité de même que, vu la violence régnant dans l'Afrique du Sud apaisée de Mandela, un attentat pourrait être à craindre...
SupprimerVous avez oublié de mentionner votre plus étonnante spécialité : le gigot d'agneau qui saoule…
RépondreSupprimer(Ne cherchez pas, les gens : c'est un private joke…)
C'est en effet une recette originale. Mais la modestie m'interdit d'étaler mes nombreux talents dans toute leur ampleur.
SupprimerJe suis heureux de vous annoncer que vous semblez avoir les compétences requises pour m'inviter à diner chez vous (bien que vous n'ayez pas parlé du liquide, point important entre tous).
RépondreSupprimerJ'attends donc votre invitation dans ma boite mail.
Mais c'est absolument délicieux, tout ce que vous nous dites là! Contente de savoir tout!
RépondreSupprimerJ'ai un conjoint vietnamien et donc rien de ce qui est nems, pâté royal etc etc ne m'est étrangé.
Mais maintenant je me délecte avec des recettes du terroir, même si je dois les faire moi-même...et c'est délicieux!
Merci, Orage. Étant moi-même amateur de cuisine vietnamienne, je vous envie un peu...
Supprimerétranger, zut!
RépondreSupprimerJ'aime mangé mais contrairement à vous, je suis un piètre cuisinier.
RépondreSupprimerC'est une question d'entraînement : "Practice makes perfect", disent nos amis anglais...
SupprimerEt bien, je tombe de haut. Moi qui vous imaginais courant les marchés de producteurs bio et d'une créativité pétaradante pour concocter des repas végétariens mettant à l'honneur les richesses des fruits et légumes normands.
RépondreSupprimerEt bien, je tombe de haut. Moi qui vous imaginais courant les marchés de producteurs bio et d'une créativité pétaradante pour concocter des repas végétariens mettant à l'honneur les richesses des fruits et légumes normands.
RépondreSupprimerDe là à le dire deux fois... N'importe comment, pour les légumes bio, point n'est besoin que je coure : je les produits moi-même. Quant à être végétarien, si jamais l'envie m'en était venue, trois ans de vie commune (et de menus séparés) avec une adepte de cette secte m'en auraient guéri.
Supprimerl’énoncé de vos talents culinaires fait rêver, quoique je ne sois pas manchote à ce sujet , en ce qui concerne la catastrophe que serait un accident, il est vrai si vite arrivé , dont pourrait être la victime notre cher grand timonier, je n'ose penser que nos concitoyens pourraient se réjouir d'un tel événement , même si certains ont le mauvais gout de poser des cierges en demandant des miracles
RépondreSupprimerpassant souvent ici silencieusement, et y rencontrant moults amis je me décide à y laisser un petit message
Merci de votre intervention ici. Je vous connais au travers de vos interventions chez Corto et en d'autres lieux par moi également fréquentés ainsi que pour avoir lu votre blog. En fait, je ne souhaite aucun malheur au Conductor. Je souhaite simplement un maximum de bonheur à mon pays. Ces deux aspirations sont difficilement conciliables.
Supprimer"cuisiner une fois tous les trente-six du mois un repas supposé « fin », mettant en œuvre moult ingrédients suivant des recettes sophistiquées".
RépondreSupprimerEt j'ajoute en utilisant une montagne de vaisselle.
"des cours d’anglais à des pâtissiers."
Est-ce bien nécessaire?
J'avais oublié l'inévitable montagne de vaisselle !
SupprimerPour l'anglais, c'était imposé dans le cadre de l'ouverture à l'Europe. Ça demandait beaucoup de doigté (la motivation étant faible) mais au bout du compte certains pensaient avoir appris plus de'anglais en 40 heures qu'en 4 ans de collège...
Etant un nauséabond, je ne sais faire que le yassa et le mafé voire les nems maispour ces derniers, il faut beaucoup de place et de temps
RépondreSupprimerPas de tiep bou dien ?
SupprimerIl est difficile de trouver certains ingrédients comme le thiof, les aubergines africaines et le yete même à Paris, avant j'allais près de Barbes mais la poissonnerie a disparu de toute façon je ne suis pas très poisson.
SupprimerDans une boutique tout à côté, j'avais trouvé du vin de palme pasteurisé, bof, par contre je n'ai jamais trouvé de bière africaine, peut être en cherchant bien.