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dimanche 8 décembre 2013

Royaliste, pourquoi pas ?

De puis quelque temps, l’idée me trotte dans la tête. Voilà ce qui arrive quand on a de mauvaises fréquentations.

J’ai comme une immense majorité d’entre nous été éduqué de manière à ce que la République m’apparaisse non comme le meilleur mais plutôt comme l’unique régime possible pour la France. Avant, c’était privilèges et compagnie : le peuple était écrasé d’impôts alors que noblesse et clergé se la coulaient douce jusqu’à ce qu’en 1789 le peuple souverain s’avançât et descendît  les tyrans au cercueil. Du coup un Français devait vivre et mourir pour la République. C’est du moins ce que disait le Chant du départ et pourquoi en aurais-je douté ?

Et puis le temps a passé, j’ai un peu étudié l’histoire, j’ai appris que faire de l’Ancien Régime le royaume de l’arbitraire total était exagéré et que les rapports sociaux ont de tout temps été régis par des contrats. Mon goût pour les arts m’a fait constater avec quel enthousiasme les révolutionnaires avaient pu se livrer sur églises, château et autres abbayes aux joies du vandalisme amputant grandement notre patrimoine.

D’autre part, dire que l’égalité (valeur à laquelle je n’accorde qu’un crédit très modérée) régnât dans la société française contemporaine me semblait un rien exagéré. Certaines castes plus ou moins endogames continuent de bénéficier de plus d’avantages que d’autres, ce qui ne me gêne que très peu vu que je ne vois pas très bien comment il pourrait en aller autrement. Pour ce qui est des impôts, on ne peut pas dire que leur pression se soit allégée ni que leur diversité se soit réduite. On nous dit pis que pendre de la gabelle en trouvant acceptable la TIPP… L’essentiel n’est-il pas d’être écrasé ?

Mais bon, sans trop d’illusion sur les mérites insignes du régime républicain, étant de naturel conciliant, je ne voyais pas trop l’intérêt d’en changer. Surtout qu’on ne peut pas dire qu’en matière de déliquescence et d’effondrement culturel et moral, les monarchies d’Europe aient grand-chose à nous envier.  La Suède qu’on nous donne si souvent en exemple en témoigne…

Et puis, assez récemment, j’en suis venu à me dire que, tout de même, avoir un souverain constitutionnel représentait quelques avantages. Tout d’abord ça apportait une certaine stabilité. Seule la mort, la vieillesse, une maladie incapacitante, un scandale insigne ou la grande lassitude du souverain étaient susceptibles d’amener un changement à la tête de l’état. D’autre part, le roi se chargeant de certaines tâches protocolaires les épargnerait à l’exécutif avec le double avantage de lui faire gagner du temps  et d’éviter bien des dépenses somptuaires à divers ministères.  De plus, lorsque c’est un politicien qui  a, entre autres rôles, celui d’incarner la nation,  un grand niveau d’impopularité ne peut manquer de saper l’unité de cette dernière. La monarchie nous aurait également évité le ridicule des périodes de cohabitation et, depuis le quinquennat,  l’hypocrite différenciation entre un président et un premier ministre qui pratiquent la même politique.  

Plus de présidentielles, rien que des législatives. Ça serait déjà ça de gagné.

Mais bien entendu, il s’agit là de douces rêveries…

20 commentaires:

  1. Hélas oui, douces rêveries. Et pourtant comme ce serait chouette, surtout un Roi comme ceux d'avant, de droit divin, qui se sentait investi d'une responsabilité vis à vis du pays et de son peuple. La belle Révolution Française a cassé tout cela et elle nous a essentiellement apporté le malheur...mais évidemment cela ne se dit pas dans les écoles de la République.
    Amitiés.

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    1. Vu la déchristianisation avancée de la France, un roi de droit divin n'en tirerait pas grand avantage...

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  2. Une monarchie absolue tempérée par le régicide : y a qu'ça d'vrai, moi j'dis.

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    1. Hop, hop, hop ! Flagrant délit de plagiat. Custine l'a faite avant vous celle là.
      Ca ira pour cette fois,mais n'y revenez plus.

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    2. Je connaissais la formule. Toutefois, le régicide, heureux ou malheureux, connaissait un sort peu enviable comme en témoignent la punition un rien sévère que connurent Ravaillac et Damiens.

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  3. Personnellement, je trouve que le royalisme est, de loin, l'option politique la plus attrayante parmi celles qui nous sont proposées. Son seul inconvénient est de n'avoir que de fort maigres chances de s'imposer.

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  4. On reconnait bien là votre côté British ! God save the King.

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  5. Vous êtes sur le bon chemin, Jacques !
    Et quand on lit les Mémoires des marquis de Sourches et de Dangeau qui nous font vivre dans l'intimité de Louis XIV, comme l'on a envie d'un (impossible) retour à la véritable monarchie!

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    1. Je ne m'en écarte jamais. Vous faites bien, cependant, de souligner le côté impossible d'un tel retour.

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  6. Un roi, peut être mais anarchiste pour me faire plaisir voire un peu iconoclaste.

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    1. Un roi anarchiste et iconoclaste ? Serait-ce bien raisonnable ?

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  7. Hum, bof, s'il s'agit juste de remplacer un président par un roi ça ne change à peu près rien.
    Comme le disait déjà Montesquieu au 18ème siècle, l'Angleterre est une république qui se cache sous une monarchie.
    La monarchie, la vraie, c'est l'Ancien Régime. Et là c'est une toute autre affaire.

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    1. Être dispensé d'élections présidentielles serait déjà quelque chose. Je suis bien d'accord avec vous sur le peu de différences de fond.

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    2. Il me semble que les élections parlementaires britanniques n'ont pas grand-chose à envier à nos présidentielles.

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  8. Je ne vous aurais jamais cru partisan de Ségolène Royal !

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  9. J'avais aussi de ces "douces rêveries" lorsque j'étais petite et que je clamais à qui voulait m'entendre : je suis la reine !
    Mais ma grand-mère avait tôt fait de me remettre les idées en place : la reine de ta soupe, disait-elle, et encore quand elle est dans ton ventre !

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  10. Comme vous le savez, je suis royaliste, l'un de ceux que vous appelez de doux rêveurs. Je ne l'ai pas toujours été, mais en 4e j'ai eu un prof d'histoire qui m'a fait aimé mon pays et fait comprendre que l"Ancien Régime, n'était pas ce que nos livres d'histoire, racontaient. Je le suis toujours, même si je pense que sa restauration n'est pas pour demain...Quoique. Lorsqu'on voit l'état de déliquescence dans lequel notre pays est tombé.

    Le Prince Louis (mon poulain) va commettre un livre qui paraîtra en mai prochain, où il exposera ses idées pour notre pays en se disant prêt si les français l'appellent.

    Les français son nostalgiques de leur monarchie. Ils sont comme orphelins depuis sa disparition. La république lui est comme contre-nature.

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