Une candidate FN compare Mme Taubira à une guenon. Une
gamine se croit maline en proposant une banane à la guenon au passage de Mme
Taubira. Un hebdomadaire d’extrême droite reprend ces mots sur le mode
humoristique. Trois conneries qui déclenchent l’indignation à gauche, à droite,
devant, derrière, au-dessus et en dessous. Trois conneries qui offrent à une
gauche en pleine déroute l’occasion de réclamer qu’on musèle une parole qui se
serait libérée et d’appeler à sauver la
République.
Autant de tempêtes dans le verre d’eau « politique ».
Qu’une candidate FN à des municipales soit une conne n’a
rien d’étonnant en soi (c'est également fréquent dans les autres partis). Qu’on la vire est normal.
Qu’une gamine mal élevée sorte une sottise n’est pas rarissime.
Que des parents débiles n’y trouvent rien à redire ou même s’extasient sur la
précocité de leur progéniture quand celle-ci sort une connerie est tristement banal.
Qu’un journal s’empare d’âneries en les détournant plus ou
moins habilement pour attirer le
chaland, certaines premières pages de Libé ou de Charlie Hebdo nous y ont habitués.
Eh oui, mais attention, là on touche au sacré ! Il s’agit
de racisme, le pire crime qui soit ! Soyons clair : je ne suis pas
raciste. Pour moi, une couleur (ou la nuance) de peau (de quoi d’autre
pourrait-il s’agir ?) n’a jamais été en soi un signe de supériorité ou d’infériorité. Simple, non ?
Des racistes, il y en a eu, a et aura. De même qu’il y a eu,
a et aura des assassins, des violeurs ou
des voleurs. Si la loi était une solution, il y a beau temps, vu l’ancienneté
de celles réprimant le meurtre et l’assassinat, qu’on le saurait. On pourra
légiférer et punir à tour de bras, tout au plus arrivera-t-on à faire taire.
Et puis je crois que si la parole « se libère »,
les antiracistes n’y sont pas pour rien.
Ces « braves » gens en faisant des constats les plus évidents
d’impardonnables dérapages racistes banalisent le racisme. Prenons un exemple :
un ministre pour avoir dit que Les Roms sont «des populations qui ont des
modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en
confrontation». Le MRAP le poursuit pour « incitation à la haine raciale ».
J’avoue ma perplexité. Si remarquer que
le mode de vie des Roms présente d’évidentes différences avec celui du Français
moyen et que celles-ci mènent à des
conflits de voisinage est assimilable à un appel à la haine, on est en droit de
se demander comment on qualifiera de
véritables appels au meurtre visant tel ou tel groupe.
Voir du racisme partout revient à créer la confusion. Si tout est plus
ou moins raciste, rien ne l’est vraiment. Si un ministre socialiste prononce
des propos « racistes » on ne voit pas pourquoi le raciste de base,
au nom de l’ « égalité républicaine », se priverait d’exprimer
des propos qui le sont sans guillemets.
Et puis qui, sinon les antiracistes, montent en épingle de tels
non-événements ? L’exclusion pour la candidate, une calotte pour la gamine
et ses parents eussent dû suffire. Du coup, pas de Une à scandale.
Seulement, une gauche aux abois, rejetée par trois quarts des
électeurs, a besoin d’un combat où il conserve un minimum de crédibilité. Elle
pense avoir tout à y gagner. Soit elle
parvient à convaincre le bon peuple que tout ce qui est à droite de Mélenchon
ou de la gauche du PS est un ramassis de fascisto-racistes (ce qui n’est pas
bien du tout) et il revient vers elle, seul rempart de la République. Soit ça aggrave
l’agacement que de plus en plus de Français ressentent face à la bien-pensance et
ça renforce le FN, fournissant en 2017 au candidat socialiste une adversaire
facile à battre.
Ce qu’elle n’envisage peut-être pas, c’est que ces deux stratégies échouent
et que le seul résultat tangible du « combat anti-raciste » soit l’exacerbation
des passions des extrémistes de tout poil et que ça clive encore davantage une
société qui n’a pas besoin de ça.
Le problème avec les apprentis-sorciers est qu’ils se prennent souvent
pour des maîtres et cela d’autant plus qu’ils perçoivent mal les conséquences
de leurs actions.
Ben oui.
RépondreSupprimerN'est-ce pas ?
SupprimerRaisonnement impeccable… même si ce billet manque cruellement de zombis.
RépondreSupprimerIl est vrai que mes billets se caractérisent par une totale (et coupable, je dois l'admettre ) absence de zombis. Il faut dire que je regarde en général très peu de films et que je n'en ai jamais vu un où les zombis jouent le moindre rôle. De plus, le zombi est si rare dans le bocage que je n'en ai pas rencontré un seul en bientôt six ans.
SupprimerEn tout cas, vous allez voir, il va désormais falloir se déshabituer à
RépondreSupprimeruser de l'expression "malin comme un singe", sous peine de poursuites pénales, tout de même.
Seulement, quoi dire à la place? Malin comme un Socialiste? Hum, je ne le sens pas, celui-là. Tant pis, bien malin qui pourra trouver la solution...
Amitiés.
On pourra cependant, et ce faisant on se rapprochera de la réalité, que tel ou tel politicard est bête comme une oie ou con comme une valise sans poignée. Pour fou, il n'y a pas de comparaison mais c'est l'impression que me laisse le discours de bien des socialistes.
SupprimerC'est très bien, sauf que je vous trouve bien dur envers la charitable fillette qui, émue par la détresse de ... (censuré).
RépondreSupprimerJe ne vois pas de discours caché dans le billet de Jacques.
SupprimerIl dit assez simplement que c'est bête de crier au loup pour une histoire pareille.
Votre commentaire sous-entendrait-il qu'on dit ça parce qu'il faut le dire, mais qu'au fond... on n'en pense pas moins, gare aux censeurs et aux commissaires politiques aux pieds de plomb ?
@ Michel : Il faut parfois savoir se monter dur;
Supprimer@ Suzanne : Mon ami Michel n'a rien d'un commissaire politique, rassurez-vous : c'est de l'humour.
Vous devez, vous aussi, être malin comme un singe car je me demande ce qui vous permet d'écrire, qu'en 2017, la candidate FN sera "une adversaire facile à battre" ?
RépondreSupprimerJ'ai écrit au paragraphe suivant que ces deux stratégies pouvaient échouer. Par là, j'envisageais que même confrontés à MLP, ils pouvaient échouer.
Supprimer
RépondreSupprimerEt bien moi je les trouve un peu tarés chez Minute. Quelle mouche les a piqués ?
Du mauvais Hara Kiri, qui ne méritait que le dédain.
Plutôt que de s'interroger sur le type de la mouche et d'évaluer les mérites comparés d'une "plaisanterie" de Minute et de Charlie Hebdo, je pense qu'on devrait s'interroger sur ce qui pousse la gauche à en faire un tel plat et la droite (FN compris) à lui emboiter le pas.
Supprimer" [...] ce qui pousse la gauche à en faire un tel plat ". Ne cherchez pas plus loin, c'est encore un coup de la gauche cardiaque (©Didier Goux), qui transforme un boudin antillais en banana split.
SupprimerPendant ce temps là on ne parle pas des problèmes qui fâchent vraiment..
RépondreSupprimerMaintenant quand je parlerais à ma tendre moitié, je vais devoir exclure de mon vocabulaire beaucoup de mots et surtout ne plus acheter de bananes.
RépondreSupprimerJe n'ai pas compris pourquoi traiter quelqu'un de singe serait une insulte
RépondreSupprimerraciste. C'est une insulte mais pourquoi raciste. Si quelqu'un me traite de singe je comprendrais qu'il me considère comme un crétin sous-développé mais il ne fait pas référence à ma race.