Depuis dimanche soir, on voit se
développer de manière fulgurante une profession pas tout à fait
nouvelle mais qui n'a pas encore de nom. A mi-chemin entre
l’éthologie et l'ethnologie, elle se propose d'étudier une
créature difficilement situable entre l'animal et l'Électeur
Républicain : l'électeur du FN.
La tâche n'est pas aisée car par bien
des côtés cette espèce se rapproche de l'homme. Son physique, quoi
qu'en disent certains, ne permet pas de le distinguer clairement. Par
exemple, MM. Plenel ou Mamère ont un physique de gros beauf bien
qu'ils soient des citoyens normaux voire exemplaires. Quand il se
rend au bureau de vote, il est muni d'une carte d'électeur en règle.
C'est dommage mais c'est comme ça. Ce n'est que dans l'isoloir que
se révèle sa vraie nature : au lieu de glisser un bulletin
acceptable (LR, UDI, PS, LO, PC ou FdG toutes formations éminemment
démocratiques, surtout les trois dernières), il les néglige tous
et, parfois sans même que sa main ne tremble ou qu'aucune bave
n'apparaisse aux commissures de ses lèvres, il glisse un bulletin FN
dans une enveloppe qu'il va déposer dans l'urne sans le moindre rire
sardonique. Il est donc difficilement repérable, ce qui ne facilite
pas le travail des spécialistes de son étude.
Toutefois, grâce à un travail que
l'on suppose ardu, les Electorofrontnationalistes (j'aventure ce
néologisme) sont cependant parvenus à définir ses caractéristiques
principales que l'on pourrait résumer en deux mots : triste
con. C'est du moins ce que je retire de l'intervention d'un certain
Hervé Le
Bras, démonologue et démographe de renom et dont l'objectivité
ne saurait être mise en doute comme le démontrent ses prises de
position passées. Les traits constitutifs de cette triste connerie
sont une insondable inculture, une totale incapacité à raisonner
comme à argumenter, une sensibilité hors norme aux rumeurs
infondées (insécurité, immigration de masse, communautarisme,
etc.) ainsi qu'un aveuglement face aux conséquences de son vote. A
ce propos, la parole ayant été donnée à un spécimen se disant
prêt à essayer le FN, quitte à le virer s'il s'avérait incapable,
le brave Hervé rappela qu'une fois au pouvoir certains ne le
lâchaient pas comme ça (parlait-il des communistes?).
Sans atteindre le niveau hautement
scientifique de M. Le Bras, des amateurs se lancent dans l'enquête
et vont sur le terrain interroger quelques spécimens, laissant au
spectateur, comme le disait un mien ami Facebook, l'impression d'assister à un
safari cheap. J'en veux pour preuve ce journaliste de la 2 qui, au
mépris de la plus élémentaire prudence, osa s'aventurer en région
d'électorat FN et, les animaux semblant posséder (à un niveau
élémentaire) la faculté d'utiliser un langage articulé, insista
pour qu'ils avouassent qu'ils n'avaient pas été directement
victimes de la soi-disant violence qu'ils déclaraient refuser. Si ce
n'est pas de l'argument, ça ! En suivant ce raisonnement, seuls
les égorgés auraient droit de se plaindre des égorgeurs et les
soi-disant « Charlie » de l'hiver dernier mériteraient
d'être poursuivis pour usurpation d'identité.
Un bien beau métier donc mais
peut-être un peu trop saisonnier pour qu'on en vive décemment vu
qu'il s'exerce pratiquement uniquement les jours suivant une élection
dont les résultats annoncés par les sondages provoquent chez ceux
qui ne sont pas de tristes cons une compréhensible et médusée
surprise appelant de doctes explications.
Quand je pense que je suis moi aussi un triste con...
RépondreSupprimerMerci pour le sourire de ce mardi !
Toujours heureux de distraire !
SupprimerBelle tête de gros beauf cet Hervé la aussi il est souvent sur lcp
RépondreSupprimerC'est vrai. Il participe aussi à C dans l'air.
SupprimerFormidable Jacques ! Papier que j'aurais vraiment aimé écrire ! La conséquence est inévitable : reprise immédiate sur la Plume !
RépondreSupprimerAmiitiés
Merci, Marc ! Vous me flattez !
SupprimerLes ploutocrates tremblent : les tristes cons ont envahi tout le territoire !
RépondreSupprimerEnvahi, comme vous y allez ! Une simple incursion pour l'instant !
SupprimerExcellent !!
RépondreSupprimerNotez que ceux qui ont voté pour des gens qui mentent et qui volent depuis 30 ans, des gens qui ont déjà maintes fois démontré leur incompétence et leur malhonnêteté intellectuelle, sont tout aussi (sinon plus) cons.
Oui, mais ces cons là sont "républicains", ce qui compense leur connerie. Du moins aux yeux de certains.
SupprimerHéhé...ils ont du boulot en ce moment les électorofrontnationalistes, l'espèce étudiée a proliféré semble-t-il, même au delà de leurs inquiétudes dans les marches du Nord du Sud-Est et de l'Est. Voilà donc une spécialité scientifique qui possède un grand avenir!
RépondreSupprimerAmitiés.
Certes, mais pour en vivre il faudrait davantage d'élections.
SupprimerJ'ai, moi aussi, vu ce journaliste essayer de faire avouer à des braves gens qu'ils n'avaient pas directement été victimes de violences et que donc, c'est par bêtise qu'ils avaient voté FN. J'ai trouvé ça un peu fort de café. Et puis, je me suis dit que quand on en est réduit à de tels procédés, c'est d'une part, qu'on a oublié sa déontologie dans la boîte de papier hygiénique et d'autre part, que ça sent le roussi chez les "partis de gouvernement" (ceux qui veulent se partager le pouvoir sans laisser le peuple s'en mêler).
RépondreSupprimer"ceux qui veulent se partager le pouvoir sans laisser le peuple s'en mêler"
SupprimerTout à fait. mais ils n'y parviennent qu'en convainquant des gogos de la validité d'arguments aussi stupides que celui qu'implique la démarche du journaleux en question.
Excellent !
RépondreSupprimerJe ne suis pas frontiste mais il me semble que la quasi totalité des politiques, politologues, artistes politisés, journalistes déontologues oublient une seule petite chose : la démocratie, c'est de permettre aux gens de voter pour ceux qui savent les convaincre et non pas de les injurier.
S'ils avaient un tout petit chouia reconnu leurs échecs au lieu de nous assommer de leurs certitudes...
Droopyx
Merci.
SupprimerJe suis bien d'accord avec vous mais le temps de la sincérité n'est pas près de venir.
Merci Fredi, vous me flattez !
RépondreSupprimerExcellent billet que j'ai en son temps raté (je devais être en Corrèze!).
RépondreSupprimerVaut-il mieux être un imbécile heureux qu'un triste con ?
RépondreSupprimerJ'aimerais avoir l'opinion de Robert-Tugdual Le Squirniec (philosophe breton) sur cette grave question.