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mercredi 9 décembre 2015

Sacré Sarko !

Ce matin, M. Nicolas Sarkozy, ex-président de la république et président en exercice du parti Les Républicains, était l'invité du 7-9 de la RSC. Je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine sympathie pour le personnage. Je le trouve brillant, habile. Arrêtez vos sifflets, je vous prie ! Et les quelques autres, au fond de la salle, qui s'apprêtent à applaudir, refrénez votre enthousiasme ! Je n'ai pas terminé : In cauda venenum !

Donc je le trouve sympathique. Ceux qui lui reprochent un manque de culture, un pitoyable français, des goûts vulgaires placent le débat sur un mauvais plan. C'est un peu comme s'ils reprochaient principalement à Edith Piaf d'avoir été nulle au lancer de marteau, à Louis-Ferdinand Céline son peu de connaissances en maçonnerie ou à François Hollande de chanter faux. Je suppose que ses détracteurs sont de nouveaux Pic de La Mirandole, ont tout appris à Maurice Grevisse et que le bling-bling ne saurait les tenter. Moi, ce que je vois en lui, c'est le roué politicien, l'homme qui sait entraîner dans son sillage hommes et foules. Qu'il soit loin d'enthousiasmer tout le monde est certain. Il n'est pas le Louis d'or. Seulement, parmi tous ceux s'agitent sur la scène politique, je n'en vois aucun qui lui arrive à la cheville, talonnettes ou pas.

Bien sûr, il m'a déçu. Mais je ne lui en veux pas pour autant. Finir cocu n'empêche pas qu'on conserve le souvenir ému de torrides parties de jambes en l'air. En 2007, un soir de mai, mon père et ma fille m'appelèrent pour exprimer leur joie de notre victoire. On est souvent réac dans la famille et moi plus que tout autre depuis des lustres. C'était la joie ! Si j'avais déserté mon camp pour Sarkozy, c'est qu'il avait mis le paquet, le bougre, reprenant les thèmes qui m'étaient chers. On allait voir ce que l'on allait voir. Et, hélas on a vu : débauchage de gens de gauche, suppression de la « double peine », reculades diverses. Bien sûr, il fut en butte aux railleries, aux attaques haineuses de la gauche et de ses relais médiatiques(qu'attendre d'autre?) mais était-ce une raison pour trahir ? Un homme d'État ne doit-il pas conserver le cap contre vents et marées ? Il fallut attendre la campagne de 2012 pour que, dans une tentative de recréer l'enthousiasme, il ressortît les thèmes de 2007. On vota pour lui au deuxième tour parce que ç'aurait pu nous éviter Hollande mais sans enthousiasme. Comme finit si bien par dire Émile dans La Cité de la peur (film cultissime!) : « On peut tromper mille fois une personne, on peut tromper une fois mille personnes mais on ne peut tromper mille fois mille personnes ». Alors cocufier ne serait-ce que deux fois des millions de Français...

Et le voilà qui repart en ces temps de montée du radicalisme sur la ligne de 2007 et de 2012. Comment lui faire confiance ? Surtout quand il a dans son parti des Raffarin, des Juppé, des Kosciusko-Morizet, quand, vue la force actuelle du FN, il se voit contraint à ménager la chèvre centriste et à flatter le chou nationaliste ? Ce matin, je l'ai écouté faire le grand écart. Je dis « Chapeau l'artiste,mais ce coup-là, tu nous l'a déjà fait ! ». Si on se fait mettre une fois, ça peut être un accident, si on se fait mettre à tous les coups, c'est qu'on aime ça. Et puis n'est-il pas trop tard ?

12 commentaires:

  1. Pas mieux. C'est désormais l'homme du passif.

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  2. Que dire d'un leader dont même sa propre famille ne veut plus ? Rien !

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  3. Au train où c'est parti, il est de moins certain qu'il passe la barre des primaires, ce vieux poney de retour.

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  4. Quand on est séduit la première fois par le bagou d'un escroc, on peut -après- le traiter de menteur. Quand on se laisse séduire une seconde fois, on doit -après- se traiter soi-même d'imbécile.

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  5. Louis-Ferdinand Céline médiocre en maçonnerie ? Je suis déçu, déçu. Néanmoins, vous avez l'art de débusquer les scoops ; cela force le respect. On en apprend tous les jours chez Jacques Étienne ;-)

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  6. "Le premier des Français au contraire doit témoigner d'une grande culture et d'un parler correct. Il représente la France quoi !"

    Tout dépend de ce que représenter la France efficacement signifie. Défendre ses intérêts ou en être la vitrine culturelle ? Pensez-vous que qui que ce soit ait une idée du niveau culturel de Mme Merkel ou des goûts littéraires de M. Obama ?

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