M.
Figaro, ne sachant pas trop de quoi parler, est allé voir Madame
Leonarda (on ne dit plus mademoiselle,
ne commettons pas ce crime !) à Mitrovica (Kosovo), histoire de prendre un
peu de ses nouvelles. Eh bien, elles ne sont pas vraiment bonnes.
Celle qui naguère défiait notre vénéré président, qui voyait
la France à feu et à sang tant elle sentait derrière elle se lever des armées
de soutien est revenue à la réalité. Selon ses propres termes, «Depuis que les journalistes sont partis,
plus personne ne s'occupe de nous!, se désole-t-elle. Personne de France ne
nous a appelés ; on dirait qu'on est comme des animaux dont tout le monde
se fout.». Eh oui, c’est aussi triste que c’était prévisible… Mais il est
pardonnable de la part d’une personne aussi jeune de ne pas avoir immédiatement
compris qu’en notre XXIe siècle glorieux un clou chasse l’autre, une nouvelle indignation remplace l’ancienne et que, pour
compléter le propos de M. Warhol, si tout le monde a droit à son quart d’heure
de gloire, rares sont ceux qui ont droit à plus. Que vouliez-vous qu’elle fît
face à (dans le désordre) Mandela, Schumi, Sharon, la Syrie, la criminelle banane, les bonnets rouges, M.
Dieudonné, l’inversion de la courbe, le Centrafrique et tout ce que j’oublie ?
Ce retour à la réalité s’accompagne de tristes constats et
nuit aux projets d’avenir : alors que les vivres se font rares (aucun
ravitaillement prévu avant deux mois !), les regrets d’une éducation de
qualité font place à des préoccupations plus
prosaïques : «Ici, c'est pas la vie
en rose comme en France!, s'exclame l'adolescente. Si vous n'avez pas d'argent,
il n y a pas de Restos du cœur, pas de Sécu pour vous soigner…» Ah la la ! Pas de sécu, pas de restos,
la zone, quoi…
Du coup, le désespoir s’installe. Sans le peu probable gain d’un
recours, tout ça va mal finir. D’où cette mise en garde : « [je] veu[x] dire solennellement à la
France qu'elle n'aura plus qu'à envoyer des fleurs au Kosovo». «C'est simple,
conclut-elle. On va tous se tuer.» Ça s’apparente au chantage mais c’est optimiste.
Penser qu’en un tel cas la France enverra des fleurs, prouve
que la jeune femme n’a pas encore bien compris le fonctionnement du système
politico-médiatique : survienne un tel drame, il est peu probable que des
bouquets arrivent : elle a été un sujet, on lui a donné tout l’espace qu’elle
ne méritait pas, maintenant c’est fini. A la trappe, Leonarda ! Finita la
commedia ! Ainsi va notre monde, de faux problèmes en émotions factices…
Merci pour ce rappel émouvant de la petite fiancée du Président.
RépondreSupprimerMais ce dernier ne pourrait-il être poursuivi ( et condamné) pour rupture de promesse de mariage?
Pouvez-vous transmettre cette idée aux avocats de la mademoiselle?
En plus Léonarda a tellement de moustache que ce serait presque un mariage homosexuel.
SupprimerCe serait donc doublement criminel de la part de notre estimé Président.
Mais nul doute que celui-ci saura écouter son grand coeur, faire fi du qu'en dira-t-on, et ordonnera le retour de la belle Kosovare.
Vous savez, Michel, le promesse de M. Hollande...
SupprimerC'est un billet poignant.
RépondreSupprimerVous avez oublié, à la fin de votre billet, le lien pour la pétiion: "nous sommes tou-s-t-e-s (Dieu que c'est long d'écrire comme ça -a-b-c ) des Léonarda. Exigeons le retour de cette collégienne arrêtée en pleines études, de ses onze petits frères et de son père en voie de préparation à l'accompagnement socio-insertionnel. " De méchantes langues insinueraient qu'on n'est pas si mal que ça en France, puisqu'on la regrette...
Notre président disait, il y a peu, l'air d'y croire "eh oui, on peut être fier d'être français". Et, sans déconner, on peut être content de n'avoir pas commis de mauvaise action cette fois ci, et de rire comme à Guignol de cette famille qui n'est pas, quoi que certains en disent, sans faculté d'adaptation...
Eh oui, j'ai commis cet oubli. Quoique j'eusse préféré être Leonardo...
SupprimerCette histoire apparaît tellement édifiante qu'elle pourrait faire l'objet d'une fable de La Fontaine si ce dernier et son génie étaient encore parmi nous.
RépondreSupprimerC'est en tout cas un ravissement de constater à quel point le cynisme médiatique peut se révéler cruel non seulement à l'égard de ses victimes mais encore vis à vis de ses éphémères petits protégés.
La lecture de votre article me fut un régal.
Amitiés.
Merci, Nouratin. En fait, le sujet de ce billet est, comme vous l'avez noté une critique du système médiatique. Dans le fond, que ces braves gens reviennent ou pas ne changerait pas grand chose. Nous avons déjà des Leonarda par milliers.
SupprimerMais quelle grosse conne.
RépondreSupprimerLes enfants n'ayant «pas envie» d'aller à l'école, les journées s'écoulent doucement, «à dormir et à regarder la télé française».
RépondreSupprimerCollector.
En effet.
SupprimerOn n'a pas le droit d'écrire que Leonarda est une connasse ?
RépondreSupprimerOn peut le penser et étendre cette opinion à tous ceux qui se sont préoccupés de son sort.
Supprimer@ Monsieur Marchenoir : tout dépend sa religion.
SupprimerDisons, cher Robert, qu'elle ne brille pas par son intelligence...
SupprimerIls veulent mourir ? ben oui, c'est bien triste, ce serait pas encore un petit chantage ça , du genre retenez nous ou on fait un malheur ?
RépondreSupprimeron peut écrire qu'on en a rien à glander où ça tombe aussi sous le coup de la discrimination ?
Tout tombe plus ou moins sous le coup de la discrimination dès qu'on ose parler d'une minorité.
SupprimerReconnaissons au moins que grâce à elle, nous aurons bien rigolé.
RépondreSupprimerElle devrait demander a être dans le Calendrier Pirelli pour 2015!
RépondreSupprimerhttp://www.planet.fr/magazine-photos-les-cliches-du-calendrier-pirelli-2014.498226.6553.html
N'étant pas encore devenu progressiste, et donc resté hétérosexuel j'aime beaucoup, mais je m'étonne que les ligues féministes et leurs alliés socialistes, écolos, bobos, défenseurs des droits de l'homme et tout le reste ne crient pas au scandale de sexisme et de machisme ostentatoire.
SupprimerOui, Grandpas, mais entièrement habillée !
SupprimerLà avec léonarda il faut dire que c'était une cas d'école !
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