Dernier volet de la
mini-série d’aujourd’hui consacrée à l’absence de théorie du genre.
Un admirateur de Kuala-Lumpur m’appelle au téléphone, malgré
une heure locale tardive, pour me
signaler que je faisais de nouveau fausse route. Il me conseille de consulter l’article
gender de mon Harrap’s Unabridged Edition
qui me remettra sur les bons rails.
En effet ! Les gender studies
y sont décrites (plus que traduites) comme suit : à l’université, matière qui formule une critique des rôles de l’homme
et de la femme tels qu’ils sont établis par la société.
Une critique des rôles de l’homme et de la femme tels qu’ils
sont établis par la société. Rien que cela ! Ne serait-ce pas un avatar de
plus du fameux débat entre l’inné et l’acquis ? Est-il aisé, chez un être
aussi social que l’homme, de démêler ce qui tient de l’un ou de l’autre ? En admettant que l’essentiel de ces rôles ne
soient dus qu’à la société, faut-il pour autant les modifier ? Et si oui
dans quel sens ? Celui d’un retour à la « nature » ? Celui
d’une meilleure adaptation à une société qui a changé et que voudrait
contrecarrer les amoureux de l’ordre passé (Réacs rances et moisis) ?
Celui visant à établir une société parfaite selon une vision idéologique ?
Le retour à la « nature » me paraît aussi
impossible que peu souhaitable. Le « sauvage » de Rousseau, malgré
toute sa bonté « naturelle » a le défaut relativement grave de ne pas
exister. Aussi archaïque soit-il, tout groupe humain est organisé par des
règles sociales. D’autre part ces fameuses règles n’ont-elles pas, entre autres, l’avantage de
pacifier l’être humain ? D’éviter qu’il ne règle le moindre de ses
conflits où n’exprime son désir d’une dame par
le coup de massue ou le viol (les plus fins d’entre vous auront deviné
quel moyen s’adapte à quelle fin) ?
La troisième hypothèse, même si je la soupçonne être celle
que des idéologues comme M. Peillon favorisent, me paraît aussi peu souhaitable
que l’ont été les entreprises précédentes, qu’elles soient de type fasciste ou
communiste, visant à créer un homme et une femme nouveaux. D’abord ça n’a
jamais marché et ça a toujours mené à la tyrannie.
Reste la seconde. Elle présente l’avantage d’aller de soi.
La capacité de l’homme à s’adapter aux conditions nouvelles me semble être une
de ses caractéristiques essentielles. Si l’évolution de la société amène les femmes à se consacrer
essentiellement à des travaux de terrassement et les hommes à la pratique de la
broderie, je leur fait confiance pour s’y mettre d’eux-mêmes. Il me semble d’ailleurs
que l’adaptation aux nouvelles données sociales est déjà largement engagée.
Tout bien pesé, si notre bon ministre de l’Éducation
Nationale avait autre chose en tête que de poursuivre l’endoctrinement
idéologique initié par sa révolution chérie, plutôt que de s’occuper des études
du genre, il consacrerait l’essentiel de son énergie à faire en sorte que les
enfants apprennent à lire, écrire et compter. Ça leur permettrait entre autres
choses, et si tel était leur désir, de
lire les âneries féministes importées des États-Unis.
il consacrerait l’essentiel de son énergie à faire en sorte que les enfants apprennent à lire, écrire et compter.
RépondreSupprimerBen quoi-t-est-ce d'autre que je disais plus bas ?
Je vous l'accorde volontiers. J'ai décidé de scinder mon billet en trois parties (les deux premières faisant dans la dérision afin de dépassionner le débat qui fait rage) car il était bien trop long. J'ai d'ailleurs approuvé votre com sur la partie précédente.
SupprimerMais heureusement pour eux, ils n'apprennent pas à lire et - a fortiori- ignorent le genre et le nombre. Ce qui limite l'effet de ces études.
RépondreSupprimerSans compter que leur attention à la propagande officielle (parole des enseignants) est souvent fluctuante. Si, suite à une mauvaise information (ou à une hypocrisie consistant à faire passer une démarche idéologique pour éducative) les parents présentent cette parole comme sujette à caution, ça n'arrangera pas les choses.
Supprimerles brodeurs étaient des hommes dans les derniers siècles, Bretons en particuliers , il en reste quelques-uns qui vont devoir apprendre aux terrassiers à tenir une aiguille, pas facile avec les mains calleuses, mais d'autre part, faudrait pas compter sur moi pour faire terrassière,
RépondreSupprimerCe n'était qu'une hypothèse, chère Boutfil !
SupprimerS'il ne s'agit que de rumeurs et d’incompréhensions, elles ont au moins le mérite, mieux qu'un sondage, de montrer la défiance de tout un pays envers ses dirigeants.
RépondreSupprimerEt "défiance" est sans doute un euphémisme.
RépondreSupprimerJe crains que n'existe dans le pays et venant de toute part une forte défiance vis-à-vis du présent gouvernement. Il n'y a que lui et ses blogueurs pour ne pas la ressentir (à moins qu'ils ne fassent semblant...)
Supprimer>Fort bien dit, Jacques.
RépondreSupprimerEt je remarque que "ânerie" est du genre féminin, ce qui est un résidu sexiste.
Intelligence aussi...
SupprimerMazette! Vous avez des admirateurs dans le monde entier!
RépondreSupprimerIl est vrai que les gens d'Oulan-Bator et de Kuala-Lumpur semblent apprécier mes billets avec une encourageante constance.
SupprimerCeux de Hong Kong aussi !
SupprimerAinsi c'est vous, Alain, mon fidèle lecteur de Hong-Kong ? Merci de me l'apprendre.
SupprimerJe dois avouer que mes prétendus lecteurs Mongols extérieurs et Malaisiens (et le fan-club qu'ils sont censés former) sont purement fictifs. Il n'en reste pas moins qu'Oulan-Bator et Kuala-Lumpur sont des noms de capitales dont l'exotisme me fascine et que s'y attribuer des lecteurs donne à un blog une dimension mondialisée de bon aloi.
C'est une des deux grandes forces des blogs de pouvoir être lus de différents points du monde... La deuxième étant la possibilité de rester indépendant des pouvoirs. C'est en réalité dans les blogs que l'on puise l'info la plus fiable et complète.
SupprimerHélas il ne s'agit pas que de rumeurs, il faut prendre le temps de lire le documents officiels, écouter les conférences sur le site ABCD, c'est triste et édifiant. Peillon est un idéologue fou, aidé de Najat Belkacem ils imposent leurs visions. Les enfants en sont des cobayes, je compte plus sur le bon sens des instituteurs pour ne pas emboîter le pas.
RépondreSupprimerLes convictions de M. Peillon tel qu'il les exprime dans certaines vidéos sont vraiment inquiétantes. Il est dommage qu'on ne leur donne pas davantage de publicité. Ça aiderait les gens à se faire une idée nette de ce ministre...
Supprimer... et certains syndicats tel le SNUipp-FSU publient des listes de livres recommandés pour les élèves du premier degré ("Jean a deux mamans", "Papa porte une robe"...), et ça ce ne sont pas des rumeurs, c'est publié sur leur site web : Liste des livres recommandés pour les élèves du premier degré par le SNUipp-FSU (syndicat d'enseignants)
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