Sur cette photo : un leader et un insignifiant. Saurez-vous les identifier ? |
On en reprend pour 5 ans. Et je n’y suis pour rien, comme pour la fois d’avant. Bien sûr, j’habite ce que l’on appelle la « France périphérique » mais c’est par choix. Je n’en retire aucune frustration ni amertume. Bien sûr, nous ne bénéficions pas des embouteillages et des problèmes de stationnement qui font le charme des plus ou moins grandes villes. Bien sûr nous n’avons aucun théâtre, aucun cinéma et encore moins d’opéras où aller s’endormir devant de coûteux spectacles soporifiques. Bien sûr, quand je sors faire des courses, il est rare que je ferme ma porte à clé par crainte d’une effraction vu que si nous avons des délinquants ceux-ci doivent être bien paresseux. Bien sûr, nos commerces n’offrent pas le choix qu’on trouve dans les métropoles. Bien sûr, nous ne bénéficions pas de l’enrichissement qu’entraîne une forte immigration. Bien sûr les transports publics sont quasi inexistants et nous privent des joies ineffables de la promiscuité. Bien sûr les services publics offrant les aides qui ne m’intéressent pas ou auxquelles je n’ai pas droit ne se bousculent pas.
Malgré tous ces handicaps, j’y suis heureux et j’ai voté Marine. C’est d’autant plus étonnant que je suis un « Boomer » (ce qui impliquerait que l’on vote Macron des deux mains), que loin d’être totalement analphabète j’ai fait 6 ans d’études supérieures et obtenu deux maîtrises avec des mentions plutôt flatteuse, que dans les cases des CSP , je coche la case plus, qu’à la différence de bien des « citoyens du monde » autoproclamés, j’ai vécu et travaillé des années à l’étranger et je n’ai aucun problème de fin de mois. Je n’ai donc aucune excuse.
Sauf que… J’aime la France, non comme un simple territoire ouvert à tous les vents, vague province de l’Union Européenne mais comme un pays et une culture millénaires où plongent mes racines, le seul où je me sente vraiment chez moi et dont, quand je m’en suis éloigné, je me suis senti exilé. En résumé je suis patriote. Comme le sont tous les Français conscients qu’ils ne sont pas de la Matière Humaine Indifférenciée, pour reprendre l’expression de Renaud Camus, mais que la patrie est pour eux une richesse et une protection.
Contrairement à ce qu’on entend dire un peu partout, il n’existe pas deux France mais une seule : celle des territoires, la France profonde et fidèle à son identité. A côté de cela coexiste, dans les grandes agglomération une sorte de magma composite regroupant des gens riches ou aisés, des CSP+ fiers d’un statut qui leur inspire un contentement de soi pas toujours accompagné d’opulence, des cassos et des allogènes qui savent de quel côté leur tartine est beurrée et des nostalgiques de la dictature communisme. Ces gens votent extrêmement différemment de la France. Sans eux, M. Macron aurait pu aller planter ses choux.
Mais qu’on le veuille ou non ces gens existent et ils nous en ont recollé pour 5 ans. J’en suis triste. M. Macron, de nouveau, ne sera aucunement mon président. Je ne supporte pas d’entendre ses interminables autant qu’insipides et creuses harangues (quand elles ne sont pas nocives) et cela depuis le début de sa campagne de 2017. Je coupe le son quand il intervient. Cinq années qui s’annoncent donc éprouvantes pour ma télécommande.
Cher Oncle Jacques,
RépondreSupprimerVous savez bien que je n'ai pas le même back ground que vous mais je suis sûre que vous savez que je me sens aussi française que vous. Pourtant, et bien que mes racines n'y plongent pas, la France est le seul pays où je me sente chez moi aussi. Mais à moi, devenir française m'a demandé du boulot. Je n'ai commencé à parler le français qu'à presque neuf ans et personne, ni profs, ni élèves, ne m'ont aidée. Il m'a fallu deux ans d'efforts solitaires pour enfin me trouver au niveau des autres filles. Et pendant deux ans ça n'a été qu'humiliations et moqueries.
Mais dès que j'ai été capable de choisir ce que je voulais lire, j'ai délaissé cette ennuyeuse Heidi que ma famille voulait m'imposer pour la remplacer par ce Bon Petit Diable bien plus rigolo !
Après, grâce à la littérature et à l'histoire, j'ai décidé que la France serait ma patrie et que je n'en aurais point d'autre bien que mes papiers n'en attestaient pas encore.
Je suis française depuis l'âge de vingt ans. Cela été un long combat. J'ai même renoncé à ma nationalité d'origine car je suis intimement persuadée qu'on ne peut pas être d'ici et d'ailleurs. On ne peut avoir qu'une seule patrie, et la mienne quoiqu'il advienne, c'est la France.
Je romps mon voeu trappiste pour saluer ces deux autoportraits en Français d'essence ou de naissance. Passer de l'orpheline à l'orphelin pour n'avoir qu'une seule Patrie voilà un joli parcours...
SupprimerBeau parcours, chère Mildred !
SupprimerBon mais si les boomers CSP+ des territoires votent pour l'estrêm'gauch', c'est qui qui a voté pour l'extrême-centre ?
RépondreSupprimerOn me dit dans l'oreillette que ce sont en partie certains d'jeun's CSP-- des abords des métropoles
Je ne sais pas si ça peut vous aider, bedeau, mais dans mon bureau de vote d'un quartier plutôt de gauche d'une grande ville à maire écolo, 1103 votants :
Supprimer1er tour Mélenchon 33,26% 288 voix, Macron 28,98% 251 voix, Le Pen 10,16% 88 voix, abstention 19,82%
2ème tour Macron 80,05% 614 voix, Le Pen 19,95% 153 voix, abstention 26,75%
Vous en déduiriez quoi ?
vous
Tiens voilà que je suis devenue anonyme !
SupprimerJe voulais dire 1103 inscrits et pas votants !
Éclairant, en effet.
SupprimerAh par pitié, pas vous! Pas "territoires"! Nous avons des régions ou des provinces. Le mot territoires m'évoque une sorte de cambrousse à défricher. Non!
RépondreSupprimerOrage
Mais si, la territorialité du pays c'est important.
Supprimer@ Orage : Territoires ruraux serait le mieux car les nouvelles régions ne correspondent à rien quand aux Provinces, elles englobent les métropoles.
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