Ce pays a en commun
avec la Suisse d’être outrageusement montagneux,
toutefois les confondre serait le fait d’esprits légers : l’Italie se
trouve bien plus au sud et les Italiens y sont ultra majoritaires alors qu’en
Suisse ce n’est pas le cas. De plus, ce pays est une péninsule entourée d’eau
salée. Les volcans y éruptent à qui
mieux mieux tandis que la terre y tremble, entraînant bien des dégâts. En dehors des montagnes, l’altitude est plus raisonnable. On peut même parler de
plaines notamment autour du Pô, dans le
Latium et en Campanie. Les fleuves y sont relativement courts à cause de l’exiguïté
du territoire.
Du point de vue historique, peu de choses à dire vu que ce
pays n’existe que depuis un siècle et demi. Il faut pourtant croire qu'il était habité auparavant, vu qu’il regorge de vestiges et de monuments bien plus
anciens. Les Romains y auraient vécu (ce que la présence de la ville de Rome
sur son territoire tendrait à confirmer) mais, vu les performances italiennes
lors des deux derniers conflits mondiaux, on a du mal à voir en eux les
descendants de grands conquérants. On
est donc en droit de se demander si les soi-disant ruines antiques ne seraient pas des contrefaçons.
L’Italien est gai quand il sait qu’il aura de l’amour et du
vin. Le reste du temps, il est hétéro. C’est pourquoi mesdames, si vous
envisagez de torrides parties de jambes en l’air avec un habitant de la
péninsule, il est préférable de lui promettre de l’eau et de lui dire que vous
ne pouvez pas le saquer. L’Italienne était très jolie dans les années cinquante
comme l’ont montré Mesdames Sophia Loren, Gina Lollobrigida et Anita Ekberg
(certains esprits chagrins me diront que cette dernière est Suédoise mais quand
on s’arrête à de tels détails, on n’avance pas). Je ne sais pas si c’est
toujours le cas, vu que je ne vais plus au cinéma. Toujours est-il que jusque
récemment mâles et femelles formaient des couples prolifiques avec pour conséquence une forte émigration qui permettait à l’Italien
de se transformer, la frontière française passée, en Rital ou Macaroni. Mais ça, c’était avant que le vin ne coule à
flot et que la société ne baigne littéralement dans l’amour.
Les professions préférées des locaux sont pape, pizzaiolo et
mafioso. Ceux qui ne parviennent ni à accéder au trône pontifical ni à se faire
embaucher dans une pizzeria ou adopter par une famille mafieuse
trouvent une maigre consolation dans l’agriculture, l’industrie, divers
services ou le chômage. L’économie Italienne est plutôt dynamique ce qui est
étonnant vu que M. Arnaldo Montebouri n’y est pas aux manettes. Parlant de
politique, il faut noter une instabilité
gouvernementale certaine: en plus de soixante ans, l’Italie a connu un peu plus de cabinets ministériels que la France en douze ans de quatrième
république. Il est donc normal que nous considérions ces voisins avec dédain. Contrairement à la France,
les premiers ministres y pratiquent ouvertement le bunga bunga et se recyclent
dans l’aide aux vieillards durant leurs périodes d’éloignement du pouvoir.
La langue du pays, judicieusement nommée Italien, appartient
au groupe roman ce qui est bien pratique : il suffit de changer la finale
de nos mots français pour un o, un a , un e ou un i (selon le genre et le
nombre) pour parler un italien tout à fait acceptable. Si de tels efforts vous
ennuient, rassurez-vous : beaucoup d’Italiens parlent français.
Il serait pour cela tentant de se rendre en ce pays. Je
préfère cependant vous mettre en garde contre certaines désillusions : d’abord
les ruines grecques ou romaines y sont souvent très délabrées, ensuite la
cuisine italienne que certains déclarent être une des meilleures du monde est
très surfaite, le pinard moyen, les hébergements coûteux, la peinture
répétitive, l’art baroque surchargé et comme l’a prouvé Pline l’ancien, la
contemplation des éruptions ne va pas sans désagréments. Tout cela devient très vite lassant. Si vous tenez absolument à
vous ennuyer à l’italienne, pourquoi ne resteriez-vous pas tranquillement chez vous à lire un
roman d’Alberto Moravia ? Ça vous
reviendra bien moins cher pour un résultat identique.
Oncle Jacques, malgré une description hilarante bien que réaliste, vous avez omis d'évoquer leurs sublimes voitures souvent de couleur rouge.
RépondreSupprimerIl me semble que l'armé e italienne fournit une des dernières charges de cavalerie de l' histoire durant le second conflit mondiale sur le front de l'est.
Lors du premier conflit, ils créèrent un régiments de troupes d'assaut dénommé "Reparti d'assalto ' dit Arditi., allez le devoir m'appelle.
Juste un petit rajout, la France annexa un petit bout d'Italie en 1847 , voici pourquoi:
Supprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Chaberton
C'est vrai, j'ai oublié ce détail. Merci pour les précisions. J'ignorais qu'on leur avait annexé un fort...
SupprimerVous n'aviez pas mieux à nous proposer que Moravia ?
RépondreSupprimerD'autre part, je me suis toujours demandé si ce Moravia était parent avec Mort à Venise : avez-vous des lumières à ce sujet ?
SupprimerJ'ai dit Moravia comme j'aurais dit Malaparte (tout aussi chiant mais plus lugubre)...
SupprimerJe crois que Moravia serait Mort à Venise s'il ne s'était arrêté en chemin (Kolossale finesse!)
Malaparte chiant, et lugubre en plus ? Alors là, je suis sur le cul ! Lisez son "Journal d'un étranger à Paris" qui vient de reparaître dans la collection "Petite vermillon", vous risquez de changer d'avis !
SupprimerJ'ai récemment tenté de relire "La Peau", d'où mon impression...
SupprimerUne capitale sans ruines manque de mémoire. Paris un temps avait renouvelé à grand frais son parc, au temps de la Commune. Mais depuis, seules les grandes capitales au nord (Londres, Berlin, Varsovie...) ont fait l'effort...
RépondreSupprimerAmike
Et les thermes de Cluny ? Et Jack Lang ? Et Bertrand Delanoë ? C'est pas des ruines, peut-être ?
SupprimerAdmirable billet.
RépondreSupprimerPline le jeune rapporte que son oncle ("l'ancien") , qui contemplait le beau spectacle du Vésuve au travail, est mort "dans les bras de deux esclaves " --c'est là une marque de civilisation, à mettre au crédit de l'Italie.
"Admirable billet" La sûreté de votre jugement m'impressionne ! Il est cependant vrai que quand la science s'allie au style, le résultat est saisissant...
SupprimerJe remarque que vous oubliez que les Italiens ont donné au monde de vrais westerns bien loin des pâles essais qu'on produits les Américains, gênés qu'ils étaient par leur penchant à la sensiblerie.
RépondreSupprimerEt puis, il y a leur musique qui a su élargir l'horizon de cet art majeur en délaissant quelque peu la mandoline.
Ils n'avaient pas le choix : soit ils ne tournaient pas de western, soit ils faisaient mieux que les mièvreries américaines. J'ai également oublié de parles des films de Toto...
Supprimerquant à la musique, ce n'est pas mon rayon...
Vous n'avez pas l'air d'avoir remarqué que depuis quelque temps déjà, on a outrageusement privé les Italiens de papes italiens !
RépondreSupprimerMerci pour ce super billet !
Vous chipotez : l'évêque de Rome, primus inter pares, est ipso facto Italien. D'ailleurs c'est dans cette langue qu'il s'exprime ordinairement...
SupprimerN'oublions pas Silvana Mangano. Et les voitures Bugatti, qui sont alsaciennes mais qui ne sentent pas la choucroute. Sans parler des costumes italiens.
RépondreSupprimerJe suis toujours tiraillé entre le désir d'exhaustivité et la crainte de lasser. Merci donc à ceux qui, comme vous, complètent.
SupprimerIl y a aussi une partie de ce pays qui se trouve en Belgique selon Brel: " Avec de l’Italie qui descendrait l’Escaut
RépondreSupprimerAvec Frida la blonde quand elle devient Margot ».
Brel parle également de "Quand les fils de novembre (Tom ?) nous reviennent en mai"
SupprimerIl devait encore être saoul quand il a écrit cette chanson...