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vendredi 18 novembre 2011

Comment je ne suis jamais allé aux USA



Quand j'ai vu leur annonce, je me suis dit pourquoi pas ? Il s'agissait d'aller enseigner le français dans des écoles primaires de Caroline du nord. 20 000 dollars par an, exempts d'impôts, voiture et assurance maladie fournies. C'était pas le Pérou mais ça paraissait jouable.

En plus, ça ravivait un de mes rêves de jeunesse : conduire une grosse voiture américaine sur les routes poussiéreuses du Sud. Ayant consacré mon mémoire de Maîtrise d'anglais à Erskine Caldwell, j'étais en pays de connaissance...

Et puis il faut dire que donner des cours de français à des cadres supérieurs de banque ou à des hauts fonctionnaires dans la City ou à Westminster ne nourrissait guère son homme... 

Je me rendis donc à Birmingham où avaient lieu les entretiens. J'y rencontrai deux femmes charmantes, l'une anglaise, l'autre américaine. La conversation fut cordiale et je crois que quand je leur expliquai comment j'avais, alors que je travaillais dans une école secondaire de l'East End, amené un jeune cockney raciste à travailler avec un petit pakistanais, je gagnai leur cœur. Je quittai Birmingham plutôt confiant. Nous étions au printemps : en septembre je serais en Dixie Land.

Deux jours plus tard, le téléphone sonna et, au bout du fil, l'américaine me fit une proposition inattendue : je lui avais fait une si bonne impression, que ce n'était pas en septembre mais tout de suite, là, maintenant que je pouvais être embauché. Il me faudrait partir sous huitaine.

Imaginez mon embarras ! Il me fallait donner ma réponse le lendemain.  Seulement, il y avait un petit hic : je vivais alors avec une jeune anglaise et la laisser choir ainsi me paraissait un rien cavalier. Gentleman un jour, gentleman toujours ! Certes, elles avait un caractère épouvantable et les amours n'étaient plus au beau fixe, mais quand même. De plus, elle avait son boulot à Londres et à quel titre entrerait-elle aux États-Unis si la folie la prenait de m'y suivre? Les States ne sont pas un moulin. Non, décidément, ce n'était pas possible.

Je recontactai mon interlocutrice, lui expliquant que le délai était trop court mais que je continuais d'être intéressé par un contrat en septembre. Ce dernier ne vint jamais.

En septembre, quand je me vis proposer un poste en France dans une institution pour jeunes "en grande difficulté" à prendre immédiatement, je n'hésitai pas un instant. Et vogua la galère...

C'est ainsi qu'il y a dix-huit ans je ne vécus pas le "rêve américain".


12 commentaires:

  1. De toute façon, il me semble que vous n'aimez pas les séries américaines, les héros de ces séries de Arthur « Fonzie » Fonzarelli à J.R se sont vengés pour faire capoter le projet.

    Mais c'est dommage quand même, roulez en Cadillac en Alabama,soupirs!

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  2. Et vous avez fait quoi de l'Anglaise ?

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  3. @ Granpas : Eh oui, mon anti-américanisme primaire aurait peut-être été un obstacle à mon intégration. Sans compter que, devant être basé dans un petit bourg du fin fond de l'état dont je ne me souviens plus le nom, mon style de vie un rien rock'n roll de l'époque (goût prononcé pour le whisky et les filles) n'eût rien arrangé.

    @ Mildred : Logiquement, elle est restée en Angleterre et la rupture n'a pas tardé. Ça m'a permis bien d'autres aventures... Les emmerdeuses ne manquent pas et je dois les attirer...

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  4. tYPIQUE amerloque, avec eux c'est souvent "tout de suite ou jamais "right now or gO TO HELL"...

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  5. Pourtant je suis sur que vous auriez bien porter le chapeau de cowboy

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  6. "Les emmerdeuses ne manquent pas, je dois les attirer."
    J'espère que vous ne parlez pas pour moi ?

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  7. @ Kampfbereit : Il faut croire !

    @ Anonyme : Ai-je une tête à chapeau ? La question me hante !

    @ Mildred : Pas du tout, à moins que sous ce pseudonyme ne se cache une de mes ex. Et encore, même dans ce cas, ce n'est pas sûr car, Dieu merci, certaines furent charmantes.

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  8. John-Loup Pettybone18 novembre 2011 à 18:58

    a one a two:I fall in love too easily
    I fall in love too fast
    I fall in love too terribly hard
    For love to ever last

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  9. Bravo pour ce texte.
    J'aime beaucoup la bannière, tout à l'honneur de Dixie !
    Merci pour elle ^^

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  10. Avec ce qu'on sait depuis ce jour, si c'était pour se faire écraser là-bas par un Greyhound, le voyage n'en valait pas la peine.

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  11. Oui mais un bus Greyhound, c'est quand même plus classe qu'un de nos bus scolaires.

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  12. @ Carine : Merci.

    @ Ygor : Je n'avais déjà plus l'insouciance de la jeunesse.

    @ Grandpas : Ça se discute...

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