La phrase qui me sert de titre, fut prononcé en l’an de
(dis)grâce 1942, le 22 juin pour être exact, par Pierre Laval. Certains lui en tinrent
grief. J’espère qu’en la reprenant je ne connaîtrai pas son triste sort.
A l’inverse de l’ancien président du conseil, je n’ai aucune
sympathie particulière pour nos voisins teutons. Il se trouve simplement que le
match d’aujourd’hui oppose la France à ce pays. L’eût-il opposé à celle de
Donogoo-Tonka ou de l’Absurdistan c’est de ces équipes que je souhaiterais la
victoire. L’important étant que la France soit éliminée.
Pourquoi tant de haine dans un monde déjà si cruel, me
demanderez-vous ? Eh bien, parce que le jeu de baballe me sort par les
yeux alors que tout est fait pour qu’il entre en moi par ces mêmes organes
comme par les oreilles. Impossible de regarder ou d’écouter les déformations
sans que le bulletin ne commence par des sujets sur la question fondamentale du
dernier ou du prochain match. Interviews, reportages, pronostics, compte à
rebours, retours sur les derniers buts, rien ne nous est épargné. Rien ne
semble plus important que ce jeu. On nous présente l’ « événement »
comme s’il entraînait une adhésion unanime du pays. En fait, il n’en est rien.
Pour moi et pour bien d’autres, ce « spectacle »
ne présente aucun intérêt. J’irai même jusqu’à dire qu’il me désole, tant il
est triste de penser que ces abrutis qui se peinturlurent le visage, se
coiffent de perruques multicolores ou de chapeaux ridicules, compriment leur
bedaine dans le maillot de leur joueur favori, passent d’une félicité vociférante
à un complet abattement en fonction de
la cage où la baballe entre (ou n’entre pas), bref de penser que tous ces ahuris
au comportement d’enfants arriérés sont mes compatriotes, qu’il ont le droit de
vote, qu’ils donnent leur avis sur la marche du monde… Et me désole aussi le
spectacle de ces dirigeants politiques (à commencer par le premier d’entre eux)
qui soit feignent de partager l’ « engouement populaire » afin
de ne pas s’aliéner les suffrages des fanas de la baballe, soit, et c’est plus
grave, ressentent vraiment les joies et peines
des footeux.
Une défaite de la France ne mettrait pas fin à la coupe,
certes, mais au moins elle réduirait, après quelques jours d’un deuil insigne, la
place qu’on lui allouerait. Adieu interviews de joueurs au regard aussi
pétillant que celui d’un bovin au réveil après une nuit de bringue en boite,
adieu doctes exposés sur la valeur comparée de l’équipe des Faucons hilares ou des Hyènes paillardes, adieu
interminables sujets sur l’état des chevilles de N’Bidule ou du dos de
Trucmuche. Ça nous ferait de relatives vacances… L’enthousiasme, bien entendu,
se reporterait bien vite sur une autre équipe mais le cœur y serait moins. On
supporterait (ne pourrait-on pas les soutenir ?) Les Botswanais ou les
Iroquois, juste histoire de supporter (avec plus d’entrain que je ne supportais
mon ex-belle-mère, certes)…
Seulement, si le pire n’est jamais garanti, il n’en demeure
pas moins envisageable. Une victoire de la France est possible. Commencerait
alors une nouvelle session d’hystérie plus ou moins collective, plus désolante
que la précédente, les superlatifs pleuvraient comme grêlons sur vignoble, le
chauvinisme bas du front battrait de nouveaux records, les désolantes scènes de
liesse passeraient en boucle sur nos écrans, on nous referait le coup du
black-blanc-beur, on dit même que la cote de M. Hollande remonterait… Puisse le
ciel m’épargner telle épreuve !
Pouvez-vous nous en dire plus sur le Donogoo-Tonka?
RépondreSupprimerJ'hésiterais à mettre mes pas dans ceux de M. Le Trouhadec car je craindrais d'être, comme il le fut, saisi par la débauche !
Supprimer+1 !
RépondreSupprimerImaginez une victoire de la France, juste pour voir sur le fronton de l Arc de Triomphe, comme ce fut le cas pour Zidane en son temps, projetée en lettres de lumière l'inscription: " Benzema Président ! "
Vous avez peut etre bien raison: que l Allemagne gagne ! :)
Benzama président, ce serait un petit pas pour lui mais un grand pas pour l'Islam !
SupprimerAprès votre sémillant "il siérait" de l'autre jour, voici un navrant "exit les interviews". Je vous ai à l'oeil vous savez... Je sais, je sais : c'est passé dans l'usage. Il n'empêche, "exeunt les interviews", ça vous a une autre gueule, non ? A nul autre blogueur, je n'en eus fait la remarque ( sauf peut-être Desgranges). Mais à vous, si, qui vous piquez (à juste titre) de ne pas manier le français à la fourche. Objection, votre honneur ?
RépondreSupprimerEt moi ? Je n'aurais pas eu droit à la remarque de Môssieur Francis, moi ? Voilà une discrimination dont je vais illico informer les tribunaux compétents !
SupprimerMais si, mon Didier d'amour, bien sur que je vous aurais épinglé, si l'occasion s'en était présentée. Mais je ne me souviens pas de vous avoir vu écrire "exit les Rosaelle et autres névrosées du bulbe". Et cessez de m'appeler Môssieur...
SupprimerVotre "exeunt" ne me plaît qu'à moitié. Toutefois, "exit" ne me plaisant guère plus, pour tenir compte de votre observation, je corrigerai par "adieu" (comme on dit aux veaux, vaches, cochons et autres couvées...)
SupprimerQuant à moi, je vais me limiter à rappeler que si on supporte sa belle-mère, ses voisins, la racaille cosmopolite des quartiers interlopes, en revanche, on soutiendra l'équipe de son choix.
SupprimerOn remplacera avantageusement le mot exit par l'expression "aux chiottes", typiquement française-de-souche. Par exemple, essayez donc de vociférer « exit l'arbitre ! » : un intense sentiment de ridicule vous étreindra aussitôt ; c'est bien la preuve que j'ai raison.
SupprimerIl fut une époque où l'on envoyait l'arbitre aux chiottes, mais ça, c'était le bon temps. Aujourd'hui, on l'envoie au cimetière.
SupprimerQuant à moi je suis pour le départ du Tour de France.
RépondreSupprimerLe tour de France permet de voir de belles images de notre pays, ne serait-ce que pour ça, il m'arrive de le suivre...
SupprimerRien ne vaut une bonne sieste, l'écran en bout de chambre allumé presque en sourdine sur fond de Tour de France, le bruit des hélicos dominant cols, vallées vertes et petits hommes bariolés, la description sommaire de telle Abbaye ou autre vieille pierre, quand soudain JP Ollivier s'écrie: "chute!, chute à l'arrière du peloton!!".
SupprimerEnfin rien ne vaut... une sieste crapuleuse à se faire manger le kiki c'est pas mal aussi.
Rien ne vous empêche, cher Anton de combiner ces deux éléments lors d'une même sieste...
SupprimerZavez raison : "exeunt" fleure le muguet de cour. J'ai un un accès de pédanterie (pédantisme ?). En même temps, je suis pris d'un accès d'hilarité : j'imagine Benzema prenant part à cette conversation...
RépondreSupprimerBenzema
SupprimerBenzema
Benzemam
Benzemae
Benzemae
Benzema.
Félicitations, vous m'avez remis le nez dans les déclinaisons que je n'ai jamais apprises
@ Francis : l'un et l'autre se dit ou se disent.
Supprimer« l'un et l'autre se dit ou se disent. »
SupprimerÊtes-vous sûr de votre coup, là ? « L'un OU l'autre se dit ou se disent », entièrement d'accord. Mais il me semble que l'un ET l'autre ne peut réclamer que le pluriel.
"Je m'en vais, ou je m'en vas, car l'un et l'autre se dit, ou se disent" et SOUS cette forme sont supposés être les derniers mots de Messire Claude Favre de Vaugelas (que railla Molière dans "Les Femmes savantes"). Auriez-vous l'outrecuidance de contester les formules d'un arbiter elegantiarum linguae du Grand Siècle ?
SupprimerQuoi qu'il en soit, sur ce genre d'accords, on peut discuter à perte de vue. Pour avoir un avis définitif sur la question, je suggèrerais que vous contactassiez Mme R., qui excelle en ces matières comme en toutes.
Bonne idée : faisons appel à l'oracle !
SupprimerLe foot c'est un spot pour nos élites esbaudies du black blanc beur.
RépondreSupprimerLa grande boucle c'est vraiment le dernier truc "popu".
un sport...
RépondreSupprimercette année nous aurons donc le grand bonheur d'avoir le foot ET le tour de France avec les mêmes supporteurs mais aux bords des route , tout aussi cinglés , qui cavalent après les coureurs comme des frappés , pendant ce temps-là, on peut s'activer dans les ministères et les cabinets noirs pour le bonheur de ce peuple si ingrat
RépondreSupprimerLes supporters (en fait, on devrait les nommer souteneurs mais c'était déjà pris) de quelque sport que ce soit sont souvent de beaux abrutis. Je ne comprends pas qu'un service d'ordre muni de fouets (comme c'était le cas au Sénégal en cas de visite présidentielle) ne soit charger de les remettre à leur place...
SupprimerOui vite que le foot s'arrête et qu'on ne nous parle plus que de hollande, de la courbe qui monte, du retour de sarkozy, du sauveur Juppé...
RépondreSupprimerC'est vrai il y'en a marre du foot, alors que les sujets de société et de politique française c'est bien plus passionnant !
Par rapport au foot, bien des choses deviennent intéressantes...
SupprimerContrairement à ce qu'on veut nous faire croire, le foot, ce n'est pas le pied.
RépondreSupprimerpas plus que le hand n'est la main !
SupprimerCeci dit ce n'est pas sur les routes du tour de France que l'on verrait ça.
RépondreSupprimerC'est normal, il n'y a plus d'équipes nationales...
SupprimerLorsqu'on voit tous ces souteneurs de sporteux, maquillés et grimés pour l'occasion, se presser aux portes des enceintes sportives, on ne peut qu'approuver le regretté rheneral ,qui disait, en substance, ceci. "Enfin des gens qui s'entassent dans les stades sans qu'on doive les y contraindre"
RépondreSupprimerVous parlez du bon Pinochet, je suppose...
SupprimerRassurez vous, les Allemands sont gens qui œuvrent toujours avec le plus grand sérieux,
RépondreSupprimermême dans leurs activités les plus futiles, ils sont donc là pour gagner et ne se laisseront pas
barrer la route par une bande de rigolos de banlieue. Cette partie de fouteballe ne peut que
se terminer par une victoire des Teutons. Nous nous consolerons en contemplant les tronches
dépitées des supporteurs abrutis et des politicards opportunistes.
Allez les Bleus (allez au vestiaire, bien sûr)!
Amitiés.
J'aimerais partager votre optimisme, cher Nouratin !
SupprimerLe foot sont avec les allocations diverses et variées, la version moderne "du pain et des jeux" de l'antique Rome.
RépondreSupprimerComme vous, je souhaite la victoire de l'Allemagne, afin que l'on ne parle plus ou moins de ce sport de dégénérés.
Amitiés normandes.
Maintenant le pain ne suffit plus, il faut des Nike !
SupprimerA voir comment les choses évoluent au niveau de l'empire, l'agent d'influence de Berlin prend la Commission, le président allemand du Parlement est réinvesti, les partis "pas-de-l'oie" prospèrent ; on peut avancer le pronostic d'une exhumation prochaine de Pierre Laval en direction du Panthéon, sauf bien sûr, si nous gagnions le match de ce soir.
RépondreSupprimerCe qu'à Dieu ne plaise, puisque Il a gravé sur leurs ceinturons : Gott Mit Uns !
C'est une manière de voir les choses...
SupprimerVoilaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
RépondreSupprimerC'est fini !
Ouf !
RépondreSupprimerGott a parlé !
RépondreSupprimerYoupie !
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas être un rabat-joie mais hier dans les transports en commun franciliens, j'étions bien seul, à l'aise Blaise, relax Max, tranquille Mimile, mais avec cette victoire des teutons, les bœufs vont de nouveau s'entasser dans les bétaillères.
RépondreSupprimerMais je dois avouer que de voir la tête déconfite de mes collègues de travail dès lundi, vaudra son pesant de cacahuètes, YES!
Je me demande combien les dérogations pour permettre aux employés de suivre le match auront coûté au péybé, tiens !
RépondreSupprimerAllez hop, au boulot ! Il y a une courbe à inverser, maintenant -triste perspective.
Dieu vous a entendu.
RépondreSupprimer"Impossible de regarder ou d’écouter les déformations...": heureusement, on est encore libre de NE PAS les écouter!
RépondreSupprimer