L’autre jour j’ai regardé une belle émission sur M6. Ça s’appelle
D&co. Pour ceux qui ne connaîtraient
pas, ça se passe à peu près comme ça : de brave gens peu fortunés ont une
maison qui ne ressemble pas à grand-chose. Les plafonds s’écroulent, les
peintures s’écaillent et la finance manque. Tout ça est bien triste. Que faire ?
Essayer peu à peu d’améliorer tout ça par soi-même ? S’asseoir par terre et
répandre d’amères larmes ? Il
existe une autre solution : écrire à la gentille dame de la télé. Elle
vient, constate l’ampleur des dégâts et propose aux pauvres gens dans l’ornière
de leur remettre tout ça d’aplomb en 8 jours. Seulement, il y a une condition :
le montant des réparations sera fonction du poids des affaires (meubles,
appareils ménagers, objets divers) que la famille méritante sera prête à jeter
dans la benne qu’on leur apporte.
Enfants et parents s’empressent donc de jeter toutes leurs possessions
tout en regrettant de n’avoir pas hérité d’un oncle collectionneur d’enclumes
car le prix payé au kilo par leur vieux canapé ou leur frigo pourri est très
conséquent pour ne pas dire faramineux. Les braves gens que j’ai vu à l’action
obtinrent 110 000€ en échange de trucs que dans la vraie vie il aurait
fallu payer pour se débarrasser.
Or donc, grâce à ce joli pécule les travaux vont pouvoir
commencer. Il n’y a que huit jours pour transformer le taudis en palais !
Heureusement, la dame de la télévision est aidée de toute une équipe déjà aux taquets.
Dans la vraie vie, on appellerait des entrepreneurs qui mettraient des semaines
avant de venir établir un devis qu’ils oublieraient de vous envoyer, la
synchronisation des divers corps de métiers serait approximative si bien que
pour le même chantier vous seriez content si au bout de 6 mois à un an vous
vous en sortiez. Mais nous sommes dans le monde merveilleux de la télé… Bref
tout le monde, même la gentille dame, se
met au boulot et vous font une rénovation nickel-chrome en deux coups les gros.
Vas-y que je te casse les murs, que je te pose des escaliers, que j’électrifie,
plombise, carrelle, moquettise et
décore. Ils ne chôment pas les gars et les filles ! Bras-cassé n’est pas leur deuxième prénom !
Et surtout, ils ne lésinent pas. On aurait pu s’attendre, vu l’état de départ à
ce qu’on se contente de remettre tout propre et net, c’eût été déjà ça. Mais là
rien n’est trop beau : il ne faut pas oublier qu’outre le bonheur du
peuple l’émission a pour but de promouvoir matériaux et objets de déco. Il y a
d’ailleurs un site…
Pour la faire courte, la famille méritante revient (où
était-elle passée ?) et, les yeux dûment fermés, découvre ébahie ce que l’on
a fait de leur (not so sweet) home. Ce ne sont que ah ! et oh ! Une
petite larme est toujours bienvenue. Ils ne reconnaissent plus rien !
Comme c’est beau ! Les enfants sont ravis, les parents aussi, la dame de
la télévision également.
Le problème c’est que leur nouvel univers n’est qu’une
vitrine de déco. Tout y est tendance, mode, gout du jour. Et tout ça passe,
vite. Imaginons que dans quelque temps pour une raison ou pour une autre ces
braves gens décident de changer de cieux : ils auront sur les bras (à
condition de ne pas avoir tout bousillé) une maison au goût d’hier ou d’avant-hier qui ne plaira pas à tout le
monde et même que la déco soit devenue un obstacle à l’achat.
Pas de problème, M6 a tout prévu : M. Stéphane Plaza
qui rend service sur cette même chaîne, viendra avec son équipe arranger tout
ça dans le cadre de son émission de « home staging » Maison à vendre. Elle est pas belle, la
vie ?
Remettez-nous des conneries sur Cahuzac, la nécessaire malhonnêteté des éligibles, etc... tout vaut mieux que ces lignes inutiles. Même des léchages d'oignon de Goux qui tient désormais un blog familial avec les recettes d'Irrempe.
RépondreSupprimer"Tout y est tendance, mode, gout du jour."
Supprimeret en plastok of course…
L'utilité n'est pas mon but. Relisez ma "profession de foi" : "..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane."
SupprimerSi vous venez ici, cher Léon, avec d'autres attentes, vous serez forcément déçu.
Ah mais la dérision, le batifolage, la plaisanterie, le ricanement sont choses utiles ! Où en voyez-vous dans votre billet du jour ? Prenez Goux par exemple, lui il fait d'un Cahuzac fleurant l'andouille, l'antidote absolu à un Hitler ou à un Lénine. Voilà du grand comique ! Il faut se fouiller les méninges pour en trouver des pareilles entre deux coups de jaune. Ou alors la démission de Hollande annoncée par Vaseline Triste et Juste sur l'un de ses blogs, ça c'est marrant au moins ! Mais, au fond, c'est quoi votre but ? Les deux précités sont les adjudants aboyeurs de leur maimaîtres respectifs. Et comme tous les adjudants, c'est au mess qu'est leur véritable demeure. Mais vous, vous êtes quoi dans le dispositif ? La voiture balai, la roue de secours ?
SupprimerCher Léon (permettez que je vous appelle "Cher Léon"), vous posez les questions qui importent. Des questions fondamentales, même ! C'est vrai, ça : je suis quoi dans ce dispositif ? Une telle interrogation me taraude et pour bien des raisons : d'abord je ne sais pas de quel dispositif vous voulez parler, par conséquent je ne vois pas quel rôle je pourrais y jouer, enfin je me demande pourquoi un homme de votre qualité, avide de vérité et de pensées profondes peut bien venir foutre ici.
SupprimerC'est vous dire à quel point vos interrogations me perturbent !
Votre blog me sert de passerelle vers celui de nouratin. Parfois je lis un peu, vous voyez, comme à un arrêt de bus. Quand la navette est trop longue à venir, d'ennui j'y vais de mon petit graffiti ; parfois j'urine dans un coin, plus rarement je m'abandonne complètement.
SupprimerAh, nous y voilà ! J'ai donc deux rôles : passerelle ET abri de bus. Heureux de vous rendre service ! Un bon conseil cependant : évitez de pisser dans les coins des abribus : certains malintentionnés pourraient considérer cela comme un attentat à la pudeur.
Supprimer"...d'abord je ne sais pas de quel dispositif vous voulez parler, par conséquent je ne vois pas quel rôle je pourrais y jouer..."
SupprimerNe me dites pas que vous êtes le seul à n'avoir pas compris le petit jeu de Jegoux ! Tenez, essayez un peu d'aller commenter sur le site de Jegoux le billet d'aujourd'hui en glissant que "Libé" ne joue pas à attiser les flammes mais à allumer un contre-feu (Fabius)facile à éteindre dont le seul objet est de siphonner l'oxygène du feu principal...
Je vous admire de pouvoir regarder ce genre d'émissions !
RépondreSupprimerMa mission d'information du public sur les grands enjeux de notre société m'y contraint. Ce n'est pas de gaité de cœur, croyez-moi !
SupprimerPour rebâtir tout neuf et tout beau, la dynamité c'est plus rapide et on fait table rase du passé et hop c'est le changement!
RépondreSupprimerInsinueriez-vous que M. Hollande fait dans la déco ?
SupprimerIl ne peut plus, Cahuzac, lui a caché le pognon pour refaire les décorations et il ne lui a pas dit et pourtant, moi président avait tant pensé rebatir la France
SupprimerSans compter que c'est Montebourg qui a la boîte à outils.
SupprimerJ'aime bien, moi aussi, la grosse blondasse vulgaire qui fait le bonheur des braves ploucs en leur collant plein de pacotille de mauvais goût à la maison. C'est avec des
RépondreSupprimerémissions comme celles-là qu'on touche du doigt l'essence profonde de la misère humaine. C'est instructif.
Amitiés.
Sauf quand la pacotille est importée par containers entiers d'esstrême orient, s'écoule pour trois sous qui finissent par vider le porte-monnaie et remplir les décharges ou les "cartons de trucs" à bordel, parce que cassés, parce que démodés, et cætera.
SupprimerL'enthousiasme, bien que proportionnel à son embonpoint, de la présentatrice balayée par Dessange, n'y change rien.
Je me demande combien de loquedus peuvent écrire à la belle Valérie dans l'espoir qu'elle vienne transformer leur gourbi en palais des mille et une nuits façon plouc ? Certains ont de bien piètres rêves...
SupprimerLa fusion des concepts, le voila l'avenir de la téléréalité.
RépondreSupprimerUne émission de téléréalité à base de tribus bariolées et de combats de filles dévêtues dans la boue a connu quelques déboires ces dernières semaines.
Confrontée à l'explosion de leurs frais en assurance et devant la nécessité de rehausser leur image de marque, les producteurs m'achèteront à prix d'or ce tout nouveau concept que vous venez de m'inspirer: Brico-lanta.
Loin de toute apologie guerrière, les concurrents pourraient pourquoi pas s'en aller reconstruire des logements en Haïti et promouvoir l'économie solidaire.
Des recycleurs de métaux venus d'Europe de l'est pourraient contribuer au projet et y apporter le label développement durable.
Si parmi les concurrents se trouve un couple stérile ou en manque d'adoption, ils pourraient se voir ouvrir les portes d'un orphelinat local et être ainsi récompensés etc, etc et encore plein de belles et nobles idées, et des bisous, beaucoup de bisous...
Ma fortune est assurée. Je ne saurais jamais comment vous remercier.