..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 14 octobre 2021

Vers une candidature Bock-Côté ?

Un président faisant le poids, enfin ! 

La nature a horreur du vide, c’est un fait. En cela les media lui ressemblent. Notre cher Covid qui a fait plus d’un an et demi durant leurs choux gras est indéniablement en perte de vitesse* : sur cent départements il n’en restait hier que 16 à dépasser la barre des 50 contaminés par semaine pour 100 000 habitants. Il est vrai que la carte sur l’évolution du taux d’incidence de Covid Tracker peut paraître à première vue inquiétant. Ainsi je note une augmentation de ce taux de 50 % dans l’Orne, département limitrophe du mien. Chiffre effarant mais qui en fait ne représente qu’une augmentation de 10 cas/ 100 000 en une semaine et en tout 28 contaminations de plus sur l’ensemble du département durant ce laps de temps. Autant dire pas grand-chose.

La quasi-disparition temporaire du Covid laisse un énorme vide qu’il faut bien s’empresser de combler. Le décès de Belmondo puis de Tapie ont pu, quelques jours durant, faire le job, mais les grandes afflictions n’étant pas éternelles on est vite passé à autre chose. Dieu merci, Zemmour est arrivé ! Qu’on le loue (rarement) ou qu’on le vilipende (avec ardeur), le Z (qui ne veut plus dire Zorro que pour quelques vieux distraits) est partout. Au point qu’il y a un mois, le CSA a provoqué son départ de l’émission Face à l’Info sur Cnews (la chaîne des vilains pas beaux), créant ainsi un vide qu’on aurait pu penser ne pas pouvoir combler. Eh bien, il n’en fut rien.

Le lendemain même, apparut en ses lieux et places Mathieu Bock-Côté ! Un bien sympathique Québécois, tout en rondeur et à l’impressionnante faconde. D’abord simple chroniqueur, il se vit bien vite promu éditorialiste occupant ainsi la place du brave Éric parti en tournée promotionnelle. Rude gageure ! Allait-il s’en tirer honorablement ? On aurait pu en douter mais il n’en fut rien. Car le bougre avait le talent et l’idéologie nécessaires. Jamais pris au dépourvu, ses réponses volubiles parsemées de traits d’humour provoquent l’hilarité de ses petits camarades (la charmante autant que brillante Charlotte d’Ornellas, le sémillant Marc Menant et le talentueux Dimitri Pavlenko) et de la belle Christine Kelly, remarquable animatrice des débats. Le gouffre béant laissé par M. Zemmour se trouva vite comblé. Plus jeune, plus bonhomme, plus léger (d’esprit sinon de corps), tout aussi fin dialecticien, on ne perdait pas au change ! Et loin de s’effondrer, l’Audimat a suivi.

Cela ne laisse pas de m’inquiéter : vu qu’il semble que Face à l’Info soit devenu un tremplin vers la candidature à la présidentielle, ne risque-t-on pas de voir le cher Mathieu suivre les traces de son prédécesseur ? Et dans ce cas, qui me tiendra compagnie l’heure de l’apéro venue ?

*Mes chiffres viennent du site Covid Tracker et de la carte en direct de l’évolution du Covid que publie quotidiennement le quotidien Sud-Ouest 

lundi 11 octobre 2021

L'architecte et le plombier

 


Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. La sagesse des nations a bien raison. Malheureusement, au niveau politique, le plus élémentaire bon sens n’est pas de mise. Lors de la dernière élection présidentielle, nous avons pu assister à cette sorte de combat de coqs rituel qu’est le débat d’entre deux tours. Un des candidats y aurait dominé son adversaire de manière si totale que cette dernière se vit donnée par des media unanimes pour morte et enterrée. Plus de quatre ans plus tard, le cadavre a toujours bon pied bon œil et serait peut être en tête des sondages si, sorti d’un chapeau, un trublion* n’était récemment venu brouiller les cartes.

J’avoue être de plus en plus sceptique sur l’intérêt que peuvent présenter les débats en général et ceux d’entre deux tours en particuliers. Ayant depuis plus de trente ans choisi mon camp et n’ayant par conséquent rien de la girouette, je ne vois pas comment un combat verbal pourrait influencer mon choix. De plus, une large majorité des électeurs ne se donnant pas la peine d’en suivre les échanges, son impact ne saurait être vraiment déterminant (en 2017 : 16,5 millions de téléspectateurs pour 47,5 millions d’inscrits soit un peu plus d’un tiers du corps électoral) . Enfin, et de plus en plus, le débat prend un tour essentiellement technocratique, ce qui lui fait perdre de son intérêt.

Je m’explique : pour moi, un aspirant président devrait se présenter comme l’architecte de la maison France. Celui qui conçoit sa structure et laisse le soin aux différents corps de métiers d’en finaliser la réalisation. Le maçon s’occupe des fondations et des murs, le charpentier et le couvreur la mettent hors d’eau, le menuisier pose portes et fenêtres, le plombier s’occupe de l’équiper d’une plomberie performante, l’électricien la câble aux normes, le plaquiste installe les cloisons, etc. L’architecte n’a pas besoin d’être un as de la clé à molette ni un virtuose de la pose des papiers peints. De même, le plombier et le couvreur n’ont pas pour fonction de concevoir la maison. De même le président-architecte n’a pas besoin d’être un spécialistes des questions économiques, sociales, civilisationnelles, ou autres : ce rôle revient aux technocrates qu’il chargera de mettre leur savoir faire au service des grandes orientations qu’il aura définies.

En attendant de l’Homme d’État qu’il soit une sorte d’homme-orchestre omni-spécialiste, on permet peut-être à certains beaux parleurs de « briller » dans les débats mais surtout on dévalorise sa fonction. Bonaparte a inspiré ce qu’on appela un temps le code Napoléon afin de définir et d’unifier le droit français. Il n’en a pas rédigé tous les articles avec son petit crayon. De même de Gaulle et Debré ont inspiré à des constitutionnalistes la rédaction des institutions mettant fin à l’instabilité gouvernementale de la IVe. A l’Homme d’État l’initiative des projets, au technocrate les détails de leur réalisation, aux gogos impressionnables de confondre les deux et d’élire des gens sans autre projet que leur éventuelle réélection.

*Entendons nous bien : je n’ai rien contre ledit trublion, j’ai même commencé, pas plus tard qu’hier, la lecture de son dernier opus que ma fille m’a offert pour mon anniversaire. J’apprécie son talent d’écrivain, je suis d’accord avec lui sur bien des points de ses constats. Simplement, sa possible candidature, en débauchant une partie des partisans du clan attaché à l’identité nationale, risque de faire le jeu du candidat de la « droite de gauche » et de nous amener à un deuxième tour entre M. Blancbonnet et M. Bonnetblanc.

mardi 28 septembre 2021

Être de France

Lorsque je rencontre des gens, il arrive que, curieux de savoir de quelle région je suis originaire, ils me demandent d’où je suis. Je réponds généralement « de nulle part ». Je veux dire par là que je ne me sens appartenir à aucun terroir en particulier. Qu’il n’y a aucune province, région ou petite patrie où je me sente enraciné.

J’ai vécu en Bretagne, en Ile-de-France, en Orléanais, au Sénégal, en Angleterre, en Touraine, dans le Berry,en Limousin et en Normandie. Pour des raisons évidentes je ne me suis jamais senti Sénégalais ou Anglais. J’ai pu, un temps fut, me sentir Breton ou Francilien. Breton, à cause de mes parents qui n’ont jamais vu dans leur long séjour francilien qu’une période d’exil ; Francilien parce que jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai vécu l’essentiel de mon temps en région parisienne. Mais tout ça m’est bien vite passé. Pas pour devenir autre chose. Plus de vingt ans en Eure-et-Loir n’ont pas fait de moi un Eurélien. Pas plus que huit années en Touraine ou six en Berry ne m’ont pas transformé en Tourangeau ni en Berrichon. Depuis plus de dix ans, je vis en Normandie. Il est même probable que j’y finisse mes jours. Je ne serai pour autant jamais Normand.

En réalité, plus que de nulle part, je suis de France. C’est à dire que de Dunkerque à Nice, de Brest à Strasbourg, je me sens chez moi, de manière incommensurablement plus forte que je ne pourrais en quelque autre pays. Et cela parce que ce que je partage avec mes concitoyens dépasse de loin les particularismes locaux.

A une époque où il est de bon ton de se proclamer « citoyen du Monde », je ne suis qu’un Français de Métropole. Le fait que je parle, lise et écrive anglais, que je me débrouille tant bien que mal en espagnol, n’y change rien. Ces outils, s’ajoutant à ma langue maternelle peuvent faciliter la communication dans bien des contrées mais ne sauraient, où que j’aille, faire de moi autre chose qu’un Français à l’étranger.

J’aimerais que tous les Français, anciens ou de fraîche date, prennent une nette conscience de leur appartenance à notre pays. Les anciens afin de devenir conscients de ce qu’ils ont quelque chose de fondamental à défendre, les nouveaux parce qu’ils n’ont pas vraiment de meilleur choix s’ils comptent y rester et y prospérer. Car à l’inverse de ce qu’on nous serine depuis des lustres,la France est une chance pour les immigrés, elle leur offre des opportunités que leur pays d’origine serait bien en mal de leur fournir. De plus, un descendant d’immigré de deuxième ou troisième génération se raconte des histoires quand il se croit encore Algérien, Malien ou Sénégalais. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont, comme moi, de France et auraient autant de mal à s’intégrer dans leur soi-disant pays (dont ils ne parlent souvent pas la langue) que moi en Papouasie. D’ailleurs, leur soi-disant pays est aussi impatient de les accueillir qu’ils sont pressés d’y retourner. Préférer s’enfermer dans un statut d’« étranger de France » tout en adoptant la nationalité française plutôt que de de jouer la carte de l’assimilation, n’est qu’une manière de refuser sa chance et de foncer dans une impasse.

L’assimilation demeure possible, l’ascenseur social n’est pas en panne, nous en avons de nouvelles preuves chaque jour. Seulement, il est plus facile de se complaire dans la victimisation, de blâmer un pays qui vous a accueillis plutôt que d’endosser la responsabilité de ses échecs et de fournir les efforts nécessaires à toute réussite. 

dimanche 26 septembre 2021

A quoi bon secourir les cons ?

 


Je suis tombé, suite au commentaire d’une amie Facebook, sur un article de France Bleu évoquant une polémique née d’une mise en garde de la Gendarmerie de Haute-Loire contre les brouteurs qui avait provoqué l’ire d’associations antiracistes avant d’être supprimée et d’entraîner de plates excuses de la maréchaussée. Je ne m’étendrai pas sur le contenu dudit communiqué gendarmesque qui me semblait frappé au coin du bon sens : si votre curiosité vous y invite, cliquez sur le lien. Ce sur quoi je m’interroge, c’est sur l’utilité qu’il y a à mettre les cons en garde contre les arnaques grossières de nos amis sub-sahariens, surtout lorsque ça risque d’entraîner une enquête voire des sanctions.

Comme vous tous, pour peu que vous soyez sur les réseaux sociaux, je reçois de temps à autre de curieuses propositions d’amitiés ou des messages émanant de jeunes personnes désireuses d’être mes amies ou impatientes de converser avec moi. Si je regarde leur profil, je m’aperçois qu’elles n’ont en général aucun ami, qu’à part remplacer leur photo de profil par une qui ne leur ressemble que de loin et d’être devenues fleuristes ou coiffeuses après des études (qu’on suppose brillantes) à l’Université de Vazy-en-Berrouette, il ne contient rien. Il me semble que ce constat devrait suffire pour mettre la puce à l’oreille du plus innocent des gogos. Il semblerait que non, puisqu’il en est qui après s’être fait piquer leurs éconocroques, viennent confier leurs malheurs et détresses aux gendarmes.

Je sais mon charme irrésistible. Mais de là à ce qu’y succombent de jeunes et jolies femmes à foison, il y a un pas que je ne saurais franchir. Surtout si l’amour inconditionnel que je leur inspire s’accompagnait de demandes de virements. S’il n’y a pas de limites à la connerie, il devrait y en avoir…

Ces arnaques à l’Amour (avec un gros tas) ne sont pas les seules. Les menaces de fermeture de comptes (auprès de banques ou de services où parfois on n’en a jamais eu), les colis cadeaux qui risquent de ne pas arriver faute de plus amples renseignements, les propositions de placements à des taux faramineux sont légion sur les réseaux et dans les boîtes mail. Si on s’y fait prendre, c’est que l’on a pas la lumière à tous les étages ou qu’on n’a à s’en prendre qu’à soi-même pour un moment de coupable distraction.

Des pigeons, il s’en lève tous les matins. On n’y peut rien, c’est comme ça. Mâles ou femelles, s’ils ne se font pas escroquer par l’un, c’est l’autre qui les escroquera. Passée la tendre enfance, croire au Père Noël relève plus de l’ânerie que de la fraîcheur d’esprit.


mardi 21 septembre 2021

Curieuse remarque !

 

Faudrait-il la confisquer aux ploucs pour certaines consultations ?

Ce matin, j’entendis, faute d’avoir éteint le poste, un débat chez M. Morandini. Y participait le maire d’un village de 50 habitants, invité parce qu’il avait promis sa signature à M. Zemmour en vue de son éventuelle candidature à la présidentielle. Le présentateur s’étonna de ce qu’un édile rural puisse apporter son soutien à un candidat faisant ses choux gras de l’immigration, de l’insécurité ou de l’insécurité culturelle du pays, tous problèmes n’affectant pas directement son village. J’avoue que cette remarque du bon Jean-Marc me laissa pantois. Pour deux raisons.

D’abord, M. Morandini semblait ne pas avoir compris que la présidentielle est une élection nationale et qu’en apportant son soutien à un quelconque candidat, un maire, qu’il soit d’un minuscule village, d’une petite ville ou d’une métropole, le fait en fonction d’enjeux nationaux et non locaux.

Ensuite, réserver le droit de prendre position sur telle ou telle question à ceux qui seraient directement concernés me paraît stupide autant qu’anti-démocratique. En suivant cette logique, dans le cas d’un référendum sur l’immigration, par exemple, devraient être écartés du corps électoral, tous les habitants de secteurs qui ne seraient pas directement impactés par ce problème. Sur quels critères se baserait-on ? Ce serait évidemment absurde, tout électeur ayant par définition le droit d’avoir une opinion sur toutes les questions qui peuvent se poser au pays.

Il est habituel de voir les gauchistes s’étonner du score réalisé par le RN dans les communes rurales. Ce faisant, ils semblent considérer ces électeurs comme des ploucs qui ne devraient se préoccuper que des questions locales comme le curage des fossés des chemins vicinaux ou des cours du lait, de la betterave ou du topinambour suivant l’activité agricole principale de leur village et laisser aux citadins-qui-savent les autres questions. Curieuse conception de la démocratie et de la citoyenneté !

dimanche 19 septembre 2021

Ignorantus Ignorantissimus*

 



Ça a commencé comme ça : ce matin, ayant terminé une grille, je refermai ma revue de mots croisés et, guidé par je ne sais quel démon, je lus la légende de sa photo de couverture. J’appris ainsi que cet impressionnant bâtiment se trouvait être la tombe de Humayun, sise à Dehli, en Inde. Ma curiosité en fut piquée. Qui pouvait être cet Humayun pour qu’on lui construisît un tel tombeau ? Un restaurateur ayant fait fortune à Londres ? Un gros exportateur de saris ? Je googlai et appris qu’il était le second empereur Moghol, fils et successeur de Bâbur (« Le tigre »’ comme il fut surnommé probablement à cause de sa grande mansuétude), fondateur de l’empire et père d’Akbar. L’héritage que lui laissa son « Tigre » de père, grand conquérant descendant des célèbres Turco-Mongols Genghis Khan et Tamerlan de triste mémoire mais piètre administrateur était un cadeau empoisonné qu’il perdit avant de le reconquérir après bien des vicissitudes que je vous épargnerai.

Ayant lu les articles consacrés aux trois premiers empereurs moghols ainsi qu’à leurs lointains ancêtres Genghis Kahn et Timour Lan (alias Tamerlan), je fus saisi par une sorte de tournis. Je m’étais, il y a plus de 20 ans intéressé l’aventure des Turco-Mongols qui fondèrent le plus grand empire territorial de tous les temps et connut son apogée au XIIIe siècle, sous Kubilaï, s’étendant du Pacifique à la Méditerranée, des steppes de Russie au nord de l’Inde avant de se diviser en quatre régions gouvernées par les petits-fils de Genghis. J’avais, bien entendu, tout oublié si ce n’est qu’avait existé un empire comme on n’en vit et n’en verra peut-être jamais**.

Je parle de tournis car face à l’accumulation des noms étranges, des lieux inconnus, des dates aussi cruciales qu’ignorées, je prenais à la lecture de ces articles une conscience plus nette que d’ordinaire de la totale incapacité qu’a tout homme d’acquérir un savoir universel. Pic de la Mirandole, fut réputé savoir tout de ce qu’on pouvait connaître en son temps. En fait, il se consacra principalement à la théologie et à la philosophie, soit deux domaines de connaissances qui, quel que soit l’intérêt qu’on leur porte, ne sont qu’une partie infime des champs de savoir envisageables. Savait-il planter un clou, préparer une soupe au chou ? NOUS L’IGNORONS.

Même s’il devient suite à une vie de durs travaux LE spécialiste mondial d’un domaine ultra-restreint, l’homme demeure un ignorant. Alors, pourquoi passer son temps à tenter d’orner son esprit de nouvelles connaissances ? Parce que ça passe le temps… J’écris bien des articles qui enfoncent des portes ouvertes...

*Ce titre, calqué sur celui de l’ouvrage de Grimmelshausen Les Aventures de Simplicius Simplicissimus que j’avais étudié dans le cadre d’une Unité de Valeur de Littérature Comparée en compagnie de divers romans picaresques espagnols et du Gil Blas de Santillane de Lesage ainsi que sur le mot pseudo-latin forgé par Toinette lors d’un dialogue avec Argan dans Le Malade imaginaire, tend à décrire le statut de connaissance que peut atteindre celui que l’on appelle à tort « homo sapiens sapiens » et qui en fait ne sait pas grand-chose.

** A moins qu’à l’avenir les Chinois ne nous réservent une grosse surprise.

vendredi 17 septembre 2021

Un luxe inouï !

 

Dernier bouquet en date : la floraison des glaïeuls touche a sa fin mais les dahlias continueront de fleurir jusqu’aux gelées;

Le fait d’avoir, des mois durant, dans son humble demeure, un ou plusieurs gros bouquets de fleurs fraîches constamment renouvelés peut sembler un luxe inouï. Pourtant, il n’en est rien. Il suffit de disposer d’un bout de terrain et d’y planter des bulbes ou des tubercules. Leur culture ne demande pas de soins particuliers et, à condition de les arracher avant les éventuelles grandes froidures afin d’éviter qu’ils ne gèlent on peut les replanter d’une année sur l’autre. De plus, les bulbes en produisent d’autres et les tubercules se développent et peuvent alors être divisés et donner de nouvelles plantes régénérées.

Sans efforts particuliers je peux donc confectionner des bouquets de glaïeuls et de dahlias qui sont mes fleurs préférées vu qu’ils offrent une variété de couleurs vives et souvent panachées qui assemblées charment l’œil.

Dans mon précédent jardin, j’en avais fait des massifs mais une coupable négligence fit qu’un hiver leur fut fatal. Du fait des conditions météorologiques lamentables des mois d’avril et de mai, ce n’est que tardivement que j’ai planté les bulbes et les tubercules dont j’avais fait l’emplette. Je compte bien au printemps prochain en acheter d’autres afin de développer mes plantations florales et d’échelonner leur fleurissement de façon a bénéficier plus longtemps de bouquets plus variés quitte à protéger d’éventuelles gelées les premières pousses.

Cela se fera, vu l’exiguïté de mon terrain, au détriment des légumes. Il faut dire que les ravages opérés par les pucerons, les gastéropodes et le mildiou cette année ont douché mon enthousiasme pour les plantations légumières.

Pour finir, je tiens à signaler que remercier la « nature » de nous offrir une telle palette de couleurs serait lui rendre un hommage immérité. Tout d’abord, ces magnifiques fleurs sont d’origine exotique : la plupart des variétés de glaïeuls viennent d’Afrique du sud tandis que les dahlias sont originaires d’Amérique centrale où les Aztèques les utilisaient à des fins médicinales ou en nourrissaient leurs animaux (leurs tubercules sont comestibles). Importés en Europe au XIXe siècle, on envisagea d’abord d’utiliser le dahlia comme un féculent susceptible de rivaliser avec la pomme de terre avant de lui préférer un usage décoratif. Par hybridation, on en a obtenu plus de 40 000 variétés de toutes les couleurs sauf le bleu. On est encore une fois bien loin de la nature !