Il ne s’agit pas d’un « scandale ». Trochon n’est pas, que je sache, accusé d’agression sexuelle. Il n’est pas, à ma connaissance, allé passer un week-end de rêve à Aubervilliers avec sa future épouse alors qu’il aurait dû se trouver à Ibiza où son devoir l’appelait. Aucun tribunal n’a condamné Trochon pour provocation à la haine raciale, du moins je n’en ai pas entendu parler. Pour tout dire, je n’ai aucune idée de qui est Trochon, de la vie qu’il mène ou a menée. Et pourtant…
Hier matin, alors que je rédigeais un de ces articles qui devraient, s’il existe une justice en ce bas-monde, m’assurer gloire et respect éternels, la sonnette fit entendre son bruit habituel. Enfin, pas si habituel que ça, vu que je ne reçois que très peu de visites. Intrigué, je me rends à mon huis. Un homme masqué me demande si je suis bien M. Trochon et déclare travailler pour Enedis. Qu’eussiez vous fait à ma place ? Je suppose que vous auriez aimablement répondu à cet intrus qu’il faisait erreur, que vous ne vous appeliez pas Trochon et que ce héros de la distribution électrique en milieu rural, se serait excusé de vous avoir dérangé avant de poursuivre sa quête du Trochon. Ça ne se passa pas comme ça.
Il faut dire que c’était la troisième fois en un an qu’un individu sonnait à ma porte, me demandait de confirmer ma trochonnerie, et me déclarait venir installer un compteur Linky. Délicate autant qu’inutile attention, vu que je m’enorgueillis a juste titre d’être déjà équipé de ce merveilleux appareil censé supprimer les visites des releveurs de compteurs.
Un brin agacé, après avoir nié ma trochonnerie, je lui dis que ça commençait à bien faire et lui exposai les raison de mon léger courroux. Me demandant si le numéro de fixe qu’il avait était le mien, il se vit répondre que, comme bien d’autres jeunes, je n’avais pas de ligne fixe. L’homme était d’un naturel aimable, il me confessa que le nom inscrit sur la boîte aux lettres le poussait à croire en mes dénégations. Restait à déterminer qui était ce Trochon qu’Enedis recherchait avec tant de zèle et d’opiniâtreté.
La piste d’un ancien locataire ou propriétaire fut balayée d’un revers de main : la dernière occupante des lieux était une vieille dame handicapée que son aide ménagère avait découverte morte en prenant son service ; l’ancienne propriétaire qui avait hérité la maison de ses parents n’avait ni pour nom d’épouse ni pour nom de jeune fille celui de l’énigmatique Trochon. J’aurais pu m’enquérir auprès de vieilles voisines si, à un moment ou à un autre, une personne portant ce patronyme avait hanté les lieux. Hélas, sur les trois dames susceptibles de me renseigner, deux étaient décédées et la troisième semblait souffrir de gâtisme avancé…
Comme à Vladimir Illitch Oulianov (que nous continuons tous à chérir au plus profond de nos cœurs sous le sobriquet de Lénine) se posait à moi cette question : Que faire ? En l’occurrence pour que cesse le harcèlement Enedisien auquel j’étais en butte. Le zélé employé, ému par ma détresse, décida d’adresser un rapport imagé (Photos de la maison, de ma boîte aux lettres et du compteur Linky) à qui de droit. Cela permettra-t-il de voir Trochon sortir enfin de ma vie ? L’avenir nous le dira !
Permettez moi de vous remettre le Trochon d'Or de la vigilance orthographique !
RépondreSupprimerLe titre Que faire ? appartient de plein droit à Tchernychevski : rendons à César ce qui a été honteusement volé par Oulianov !
RépondreSupprimerCertes, mais "votre" Tchernychevski ne saurait tenir dans nos cœurs la place immense qu'y occupent le camarade Lénine et son successeur, l'incommensurable Iossif Djougachvili qui sut si bien déceler le côté vipérin et lubrique de l'horrible Bronstein.
SupprimerJ'ai dans l'idée que personne ne vous aidera à vous délivrer de cette Tronchonmania dont vous êtes la victime !
RépondreSupprimerAlors permettez-moi de vous demander : que puis-je faire pour vous ?
Pas grand chose, je le crains !
SupprimerIl est tout de même curieux qu'Enedis insiste pour installer un compteur à un point à un point de livraison d'électricité déjà occupé par une autre personne. Probablement un erreur informatique que personne n'a pris le soin de corriger. J'espère que mon visiteur aura fait le nécessaire !
Encore un qui a confondu Trochon et serviette.
RépondreSupprimerLe Page.
Vous voulez dire Trochon et sReviette ?
Supprimer"TROCHON : Ce patronyme est présent 50 207 fois sur Geneanet !". Donc, des TROCHON, ça court les rues (et la vôtre, malheureusement)
RépondreSupprimerIl semble que la Manche soit le berceau des Trochon ! Filae en recense 551 morts ou vivants dans ma commune !
SupprimerEn cherchant à savoir, si par hasard il n'existait pas une "affaire Trochon" plus célèbre que la vôtre, j'ai dû faire une erreur et suis tombée sur
RépondreSupprimer"L'affaire Tronchon", Mickaël Tronchon.
Triste vie...
XX
Oui, un bien pauvre type !
SupprimerLe coup de Trochon ? un film de Tavernier !
RépondreSupprimerUn de mes favoris !
SupprimerLe coup de trop ? Un film de Tavernier !
SupprimerMiracle des fichiers associés aux mystères de l'informatique et de l'insistance des responsables à se complaire dans les erreurs qu'ils commettent, pour Orange, ma maison se trouve dans un lieu-dit qui n'existe pas et dont personne dans les environs n'a entendu parler (même pas monsieur GPS). Résultat: quand ma ligne est en panne, je dois aller chercher le réparateur sur la route nationale ou le guider grâce à mon portable jusqu'à l'endroit où le portable ne passe plus et aller l'y chercher. Heureusement, mon téléphone fixe tombe souvent en panne et nombre de réparateurs sont déjà venus et connaissent le chemin.
RépondreSupprimerJ'ai, il y a longtemps narré l'aventure que j'avais connue avec des réparateurs de chez Orange qui s'étant d'abord trompés de lieu-dit, ont fini par arriver chez moi après une autre erreur. Venus pour réparer un câble arraché, ils n'avaient pas apporté de câble et ont bricolé une réparation de fortune... Des pros !
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