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samedi 21 mars 2020

Petite fable



Je dédie cette ironique fable à tous ceux qui, avec ardeur, véhémence et constante rage, fustigent un régime actuel, qui, s’il ne recueille nullement mon soutien, ne fait, à mes yeux que s’inscrire dans la continuité mortifère de l’évolution de notre pays et plus généralement de la civilisation occidentale.

Il était une fois un pays où tout baignait dans l’huile : les chômeurs y chômaient en masse, les migrant y immigraient en nombre, les pauvres y étaient miséreux, les riches économiquement très à leur aise, les classes moyennes pour exprimer leur bonheur citaient, les larmes aux yeux, l’ode 7 du livre 3 des Odes d’Horace, les syndicats n’y représentaient qu’eux mêmes avec un communisme louable, des poignées de grévistes y installaient avec régularité la paralysie, de jolies émeutes y venaient animer les rues des villes et banlieues et les media dénonçaient à un public avide d’émotions un scandale par semaine. Tout était réuni pour que la seule chose à y redouter soit une fatale overdose de félicité.

Son bonheur général n’était en rien l’oeuvre du hasard. Depuis des décennies, des gouvernements sages et habiles, grâce à leurs efforts incessants que le succès ne pouvait que venir couronner étaient parvenus pierre à pierre a bâtir une forteresse heureuse dont les murs abritaient les citoyens des tumultes et catastrophes agitant ou dévastant le reste du monde. Cet oasis fortifiée, ce havre de paix et d’harmonie, ce modèle dont le monde tentait en vain d’imiter le modèle avait nom « Doulce France ».

Était-ce trop beau pour durer ? Tant de succès suscitèrent-ils l’ire et la jalousie des dieux ? Toujours est-il qu’un jour de mai 2017, aussi inattendue qu’orage en ciel d’azur, une catastrophe inouïe vint tout détruire. A partir de ce jour, les chômeurs y apparurent en nombre, l’immigration devint de masse, les miséreux devinrent pauvres, les ploutocrates s’enrichirent de manière éhontée, l’optimisme des classes moyennes se maintint, les étique syndicats basculèrent dans le bolchevisme, des grévistes ultra minoritaires se mirent à paralyser le pays pour un oui ou pour un nom, d’horribles émeutes vinrent ravager villes et banlieues et les media se mirent à fustiger scandale sur scandale. On y vécut désormais dans l’espoir qu’une mort salvatrice viendrait mettre fin aux afflictions.

Pourquoi ces atroces bouleversements ? La réponse est aisée. Un être maléfique doté par le démon de pouvoirs formidables vint par noire magie, en un temps record, ruiner le merveilleux édifice patiemment construit par ses talentueux prédécesseurs. Le peuple que plus rien n’abritait se trouva en butte aux tourments et infortunes que la prudence de ses éclairés gouvernants avait su jusque là lui épargner. Ce cauchemar éveillé, devenu la risée du monde, prit pour nom « Pauvre France ! ».

Je répugne à nommer le responsable de tout cela.

3 commentaires:

  1. "Tout craque. L'horizon se charge, les nuages s'épaississent. Le désastre ne peut plus être maquillé, il est trop visible, trop spectaculaire : il touche la vie des plus simples. Partout monte, chez les Français, le sentiment de dépossession.
    Nous sommes entrés dans le temps où l'imposture n'a plus ni ressource ni réserve. La classe politique va connaître le chaos… … Mais les politiques ne sont pas seuls responsables. Ils ont pu s'appuyer sur des alliés utiles dans le monde économique, médiatique, associatif, etc., parmi toutes ces élites en révolte contre le peuple…"

    Je me demande si le Philippe de Villiers de 2015 répond à votre question ?

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    1. Je pense que ceux qui écoutent et suivent les "influenceurs" sont également responsables de la situation actuelle. En faire des victimes, c'est les reconnaître inférieurs. Mais peut-être le sont-ils ?

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