C’était avant le confinement. Un
temps si proche mais qui paraît bien lointain aujourd’hui.
Inconscient des périls éminents et même de la mort qui rôdait
déjà, on allait encore dans les commerces. C’était le 14 mars.
Je me rendis au Point vert du village (qui à été récemment
rebaptisé, allez savoir pourquoi, « La Maison »). J’y
remarquai que les plants de patates étaient arrivés. Vu que j’étais
venu y acheter de la colle pour papier peint et que la plantation des
précieux tubercules n’avait rien d’urgent, je me contentai de
demander à la caissière s’ils avaient du stock et, rassuré sur
ce point (vert), je décidai de reporter leur achat. Inconscient que
j’étais !
Trois
jours plus tard arriva la terrible nouvelle : Restez directement
chez vous, nous ordonna-t-on ! Ne passez pas par la case
départ ! Ne recevez pas 20 000 Euros ! N’allez surtout
pas acheter des plans de patates, malheureux !
Ben
oui, mais vu que suite à la fermeture des magasins de bricolage, je
vais rapidement me trouver en chômage technique (non indemnisé!)
qu’allais-je devenir si même le jardinage m’était refusé ?
De
deux doigts fébriles, le 17 mars, je me mis en quête de plants de
patates sur le Net. Évidemment j’en trouvai chez le
bon M. Amazon. Je passai
commande sans plus tarder.
On m’annonça une livraison pour le 23. Suivirent quelques jours
d’attente fiévreuse. M. Amazon m’annonça l’expédition de mon
colis. Son compère,
M. Colissimo (un Italien), m’annonça peu après l’avoir pris en
charge puis, le 20 qu’il se trouvait sur ses plateformes
d’expédition et me parviendrait sans tarder. M. Amazon me confirma
son arrivée pour le lundi. Le jour
promis arriva. Mais pas mes patates. Quand je me rendis sur le site
de M. Colissimo pour m’enquérir de l’avancement de ma livraison
il me fut, en caractères blancs sur un fond rouge-sang de triste
augure que « Le suivi
de mon produit était momentanément indisponible, que je devais
réessayer ultérieurement ».
Mes ré-essais se multiplièrent mais depuis trois jours c’est
toujours ce même terrible
message qui s’affiche.
Mon
inquiétude va croissante.
M. Colissimo, en dépit du
post-it collé sur ma porte lui indiquant que celle-ci était
ouverte et qu’il pouvait déposer le colis dans le couloir
aurait-il renoncé à me livrer faute d’une boite aux lettres
permettant de l’y déposer ? Pire, ce
pauvre Italien aurait-il péri
comme nombre de ses concitoyens, victime du devoir ? Quel que
soit le cas, qu’est-il advenu de mes plants ? Sont-ils en
train de se ratatiner dans quelque sombre
entrepôt ? Y ont-ils été bouffés par les rats ?
Ce
Covid-19, s’il n’a pas ma peau aura raison
de mes nerfs !
Vous serez rapidement vengé : bientôt, nous serons réduits à manger les rats qui ont mangés vos patates.
RépondreSupprimerPoint n'est besoin de vengeance : ayant (au risque de ma vie selon certains) immédiatement ouvert mon colis, j'ai pu constater que mes patates étaient intactes. Ouf !
SupprimerDERNIÈRE MINUTE : A PEINE UNE DEMIE-HEURE APRÈS LA PARUTION DE CE BILLET, UNE PERSONNE AYANT LU MON MESSAGE APRÈS AVOIR SONNÉ A OUVERT LA PORTE ET DÉPOSÉ MON COLIS DANS LE COULOIR. JE N'AI VU QUE SA MAIN GANTÉE. J'ESPÈRE QUE C'ÉTAIT COLISSIMO ET QUE MES ALERTES A SON SUJET ÉTAIENT VAINES!
RépondreSupprimerIl n'est que de vous lire, pour se rendre compte des dégâts causés par ce maudit virus : les plants se transforment en plans, l'inquiétude va croissante, et maintenant les rats ont mangés.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de doute : c'est une débâcle sans pareille !
Heureusement Barnaby m'attend !
Si le confinement doit durer, les plants de patates, mais aussi de rutabagas, de topinambours et de maïs (mettre à sécher les feuilles pour en faire une sorte de mauvais tabac) vont devenir des "achats de première nécessité (ligne 2 du laisser-passer)
RépondreSupprimerEt surtout des produits qu'on ne pourra plus se procurer qu'au marché noir !
SupprimerDepuis la dernière guerre (Européenne) c'est bien connu que l'essentiel c'est de stocker du rutabaga!
SupprimerVous vous êtes trompé sur mon compte, Oncle Jacques ! Si je peux chanter Land of Hope and Glory à tue-tête dans la rue, il ne me viendrait pas à l'idée d'en faire autant avec Deutschland über alles !
RépondreSupprimerTout ça pour vous dire que je détestais Derrick !
Pourtant, pour ce qui était des cascade, Horst Tappert n'avait pas son égal.
SupprimerAh moi je cherche un pantalon, annoncé pour le 18 mars dans le relai en face , celui-ci étant fermé, je ne sais pas où se promène mon futal ! monsieur l'italien étant incapable de me dire où il l'a mis ! je vais finir en petite culotte ce qui, à mon âge serait culotté !
RépondreSupprimerVoyons le côté positif des choses : belle femme comme je te sais, ça réjouirait le voisinage !
Supprimeret s'ils étaient bien au chaud et que, dans quelques semaines, de belles patates prêtes à sauter dans la casserole vous seraient livrées :)
RépondreSupprimerRécolte sans effort n'est que ruine de l'âme, comme disait Lao-Tseu ou Dario Moreno (je les confonds toujours).
SupprimerSi vous voulez vous amuser un peu, lisez:
RépondreSupprimerhttps://blog.causeur.fr/bonnetdane/conte-de-paques-003074#ligne
Orage
C'est en effet amusant !
SupprimerNon, je ne trouve pas ça amusant, du tout.
SupprimerIl n'y a que le Louis d'or pour plaire à tout le monde...
SupprimerEn tout cas, je sens que vous allez vous brosser de patates, avec les Ritals on n'est jamais sûr de rien, surtout ces temps-ci...
RépondreSupprimerAmitiés.
Mais non, elles sont arrivées, juste après la parution de l'article ! Je l'ai signalé par un commentaire. Comme quoi le pire n'est jamais assuré !
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