Ayant largement exprimé mon opinion
sur l'inutile et négligeable réformette de l'orthographe prônée
par Mme Vallaud-Belkacem dans des commentaires chez Suzanne,
ceux qui seraient intéressés de la connaître peuvent s'y rendre.
Tel n'est pas l'objet de ce billet. Je
voudrais plutôt évoquer certaines tendances qui pour des raisons
obscures se répandent dans les media.
Une d'elle est celle de placer l'accent
sur la mauvaise syllabe. M. de Closets me semble avoir été
l'initiateur de cette innovation. Une des caractéristiques
principales de la langue française est d'avoir , suite au
renforcement de l'accentuation de l'antépénultième latine par nos
envahisseurs germaniques, vu la chute des syllabes finales créant
ainsi de nombreux homonymes et accessoirement faisant porter l'accent
sur celle qui était devenue finale d'un groupe
d'articulation. En résumé, en français, on accentue uniquement
la dernière syllabe d'un groupe de mots. Eh bien, afin de donner à
leurs énoncés un peu de relief, journalistes et commentateurs
divers se sont affranchis de cette règle et accentuent volontiers la
première syllabe des mots. Exemple : alors qu'un locuteur
normal dirait « Envisageons le délicat problème de la
raréfaction du topinambOUR » un chroniqueur digne de ce
nom prononcera, s'il est en grande forme « ENvisageons
la RAréfaction du TOpinambour ». Un peu dopé,
il ira jusqu'à « TOpiNAMbour » mais une
telle prouesse requiert un entraînement rigoureux et n'est donc pas
à la portée de tous.
Une autre curieuse tendance est la
modification du degré d'aperture des voyelles. Ainsi, la dame de la
météo annoncera-t-elle qu'il devrait pleuvoir sur les [kɔt] de la
Manche ( tu parles d'un scoop!) et non comme il conviendrait sur les
[kot] laissant ainsi supposer que ceux qui ne portent pas de cottes
de travail pourront sortir sans parapluie. Il n'y a pas que la
prononciation du o qui se trouve modifiée sur les ondes. Ainsi ai-je
noté de curieuses réalisation des phonèmes [e] et [a] qu'on a
tendance à ouvrir de bien curieuse manière donnant des sons
jusqu'ici inouïs en français standard.
Je ne sais si vous avez remarqué ces
phénomènes mais personnellement leur fréquence grandissante me
choque autant que mes considérations phonétiques vous endorment. A
ceux qui ont eu le courage de me suivre jusqu'ici, un grand merci !
Il y a aussi de plus en plus de "bonjoureuuuu" !
RépondreSupprimerD'où peut bien venir cette manie d'ajouter une syllabe ?
SupprimerJ'ai noté une publicité pour Intermarché, je crois, qui depuis des semaines, nous propose à la radio, et tous les jours, des "super-z-idées" sans que cela n'ait l'air de déranger personne !
RépondreSupprimerSurtout que si ça se trouve elles ne sont pas si super que ça, ces zidées !
SupprimerJ'ai lu deux fois le passage sur la raréfaction du topinambour. Ce légume qui fait tant péter ne mérite rien d'autre.
RépondreSupprimer"en français, on n'accentue uniquement la dernière syllabe d'un groupe de mots."
On accentue uniquement, ou on n'accentue pas uniquement ? On accentue uniquement, n'est-ce pas ?
Vous montrez que même quand on écrit très bien, on commet toujours des petites erreurs d'inattention, qu'un partenaire malicieux se fera toujours un plaisir de souligner. C'est le jeu, et ce n'est pas grave...
"Partenaire" ? Hmmm ! Petits cac(hôte)iers va !
SupprimerOh, partenaires de blog, ça ne se dit pas ?
SupprimerChère Suzanne, en vertu des lois ludiques de l'étymologie vous pouvez tout vous permettre.
SupprimerJe vais corriger de ce pas. Curieuse erreur alors qu'en général on fait celle d'omettre le n' quand il en faut un.
SupprimerQuand je lis qu'un produit de beauté, un film, a la côte, il me faut toujours un petit de temps de réflexion...
RépondreSupprimerça c'était avant,maintenant ça fait un carton...
SupprimerIl est vrai que ça surprend toujours !
SupprimerTout à fait d'accord. Et j'en profite pour dire que les problèmes de prononciation du français se propagent à l'anglais chez certains journalistes TV qui veulent montrer qu'ils sont "à la page". En effet, je sursaute à chaque fois que j'entends la traduction de "à bas coût" par "low coast" au lieu de "low cost". Pas très compréhensible pour des anglophones, n'est-il pas ?
RépondreSupprimerGeneviève
Il est.
SupprimerA la mort du leader d'Earth, wind and fire, toute la matinée, la présentatrice a cru bon de prononcer le deuxième mot [waind] confondant le substantif avec le verbe homonyme.
Bonne analyse, j'avais fait à peu près le même constat en moins sophistiqué.
RépondreSupprimerIl y a beaucoup à dire sur toutes les évolutions de cette nature...grave, comme
on dit désormais!
Amitiés.
Merci. On se demande où ça s'arrêtera, si ça s'arrête.
SupprimerAh oui ! J'ai remarqué une dame de la météo de je ne sais plus quelle radio, qui parle toujours du "Languedoc-Roussion" sans que cela ne dérange quiconque, sauf moi !
RépondreSupprimerEnnemie de ce qu'elle prend pour une diérèse ?
Supprimeron prend les places qu'on peut, mais pas comme on veut! A moins de n'avoir aucune idée de rien ,ce qui est forcément pardonnable...Peu de risques donc, à s'exprimer ici, pour vous, quelque soit le pseudo "assumé".
RépondreSupprimerCertes.
Supprimerle pseudo prétendument assumé au nom de je ne sais quoi d'aileurs. Bien que dans l'après coup, tout semble tellement plus clair avec ce retour en arrière dont vous vous ne foutez soudainement plus. Intéressants intéressés compliments à l'auteur. "Pour vous"? Ah....
RépondreSupprimerOn ne saurait mieux dire.
SupprimerMerci pour cet article sur une mode qui m'agace depuis longtemps. J'ai eu la flemme de pousser ce coup de gueule. La flemme et peut-être la crainte de passer pour un vieux croûton. Il doit y avoir des cours de diction dans les écoles de journalisme qui enseignent aux étudiants cette prononciation abâtardie. A entendre tous ces gens, je me dis que ce ne sont pas des exceptions mais que cela relève d'une volonté supérieure. Dans quel but?
RépondreSupprimerOn ne voit pas trop quel noir dessein peuvent cacher de telles pratiques...
SupprimerTravaillant avec des personnes qui parlent un langage plus proche de celui des rappeurs que de Molière, je deviens sourd .
RépondreSupprimerC'est une solution...
SupprimerCela me rappelle un menu affiché dans un restaurant du Pays basque :
RépondreSupprimerAujourdhui, cottelettes d'agneau.
Je sais bien qu'il faut respecter la culture de nos régions, mais tout de même, c'est quand même "rigôlô" !
Qu'un agneau porte une petite cotte est en soi curieux. De là à en faire un plat...
SupprimerPersonnellement, je n'ai pas vraiment remarqué ces modifications. Par contre, je suis assez triste pour la langue française maintenant, du fait que l'Académie Française ait décidé de changer beaucoup de mots. Les tirets et les accents circonflexes sont maintenant en voie de disparition, pourtant, c'est ce qui fait justement la particularité du français, surtout par rapport à l'anglais.
RépondreSupprimerC'est surtout inutile.
SupprimerEt que dire de celui qui vous vend un cerveau de frein sur "le bon coin" ?
RépondreSupprimerIl faut également remarquer que l'école ne met plus autant l'accent sur la prononciation grâce aux récitations ou aux lectures à haute voie.
La prononciation reflète la tenue d'une époque. Comparez la diction d'une Patachou (et sa classe) avec celle d'une jeune femme actuelle.
Et si je n'arrive pas à vous convaincre c'est que vous êtes charmé par d'Hollande. Auquel cas nous n'avons plus rien à nous dire !
C.Monge
J'ai pu récupérer votre commentaire dans les spams. Vous avez probablement raison quand aux origines de ces phénomène. Pour le reste, rassurez-vous : mon hollandisme est plus que modéré.
SupprimerÀ haute voix plutôt que voie !
RépondreSupprimerC. Monge
Mon commentaire que je croyais corriger a disparu entre temps !
SupprimerC. Monge
Il est vrai qu'en ces temps incertains...
RépondreSupprimeroriginal
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