J'aimerais bien être blogueur
politique mais la difficulté de la tâche me rebute. Trouver
quotidiennement voire pluri-quotidiennement un nouveau sujet
présentant un minimum d'intérêt me paraît au-dessus de mes
forces. Je plains autant les chroniqueurs politiques professionnels
que je ressens d'empathie pour les journalistes de BFM. Ces derniers
sont d'un stoïcisme parfait. Un cargo menace de s'échouer ? On
les envoie sur la plage de Mimizan. Une réunion importantissime
(mouarf!) a lieu à l'Élysée ? Ils font le pied de grue devant
la grille. Une prise d’otages ? On te les envoie à
Vazy-en-Berrouette. Les migrants s'agitent à Calais ? Les voilà
dans la Jungle (et sans même de casque colonial). Non contents de
les faire poireauter dans les frimas, leurs bourreaux les torturent à
coup de questions oiseuses tous les quarts d'heure. « Ginette,
vous êtes devant le Ministère du Commerce et de la Magouille, que
pouvez-vous nous dire de l'avancée des pourparlers
franco-guatémaltèques dans le cadre du traité « Bananes
contre Topinambours » ? » Et la pauvre Ginette,
mettant à contribution toutes les ressources de sa langue de bois,
de déclarer que l'accord est en bonne voie et devrait être conclu
rapidement à condition que des difficultés de dernière minute ne
vienne le retarder voire mènent à son ajournement. Personnellement,
j'admire et compatis. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner
sa vie ! Comment Ginette fait-elle pour ne pas craquer ?
Pour ne pas dire qu'elle à froid aux pieds depuis le temps qu'elle
fait le con devant ce putain de ministère, qu'elle ne sait pas grand
chose de ce qui se passe à l'intérieur et que n'importe comment
elle n'en a rien à foutre de ce traité de merde ?
Le chroniqueur politique, c'est un peu
la même chose, sauf qu'il n'est pas toujours contraint de se rendre
sur les lieux, ce qui lui évite bien des rhumes. Seulement, pour ce
qui est de l'intérêt de ses interventions, c'est pareil. A moins
qu'on ne les lui impose, il lui faut trouver des sujets même quand
il ne se passe rien de bien saillant, ce qui est généralement le
cas. Alors il commente les bisbilles internes du Parti Progressiste
Rétrograde (PPR), les luttes de pouvoir au sein d'Écologie et
Gaspillage (EG), les chances respectives de MM. Leblanc-Bonnet et
Lebonnet-Blanc de l'emporter lors de la primaire de l'extrême
centre, l'incroyable chute de popularité du président suite à son
inespérée remontée après les attentats anti-pedzouilles du
Bas-Brabant, il hasarde de timides pronostics, tente de donner un peu
de cohérence au n'importe quoi, explique comment en augmentant leur
salaire les ouvriers auraient plus d'argent, etc. Toutes choses dont
personne, en dehors d'eux, de leurs confrères et de quelques pervers
amateurs de ratiocination, n'a rien à cirer. De temps à autre, ils
évoquent de vrais problèmes pour lesquels ils préconisent de
fausses solutions ou enfoncent des portes ouvertes avant de
vilipender quelque adversaire fantasmé. Ils tirent alors une
certaine fierté de leur fonction et se prennent pour de vagues
oracles.
Tout cela est bien triste. Comment
tiennent-ils ? On peut penser que l'accès qu'ils ont ou croient
avoir aux couloirs du pouvoir récompense leurs efforts en faisant
d'eux les membres d'un « Happy few ». C'est quand même
un peu maigre.
Dans le même ordre d'idées, il fallait voir, hier soir sur BFM, comment madame Ruth Elkrief voulant à tout prix sauver ce vote du Congrès que Hollande a inconsidérément convoqué - et qui a du plomb dans l'aile - s'escrimant à persuader Brice Hortefeux que puisqu'ils s'étaient déclarés en faveur de la déchéance de la nationalité, lui et ses amis, ils ne pouvaient pas, ne pas voter pour, à Versailles !
RépondreSupprimerC'était pathétique ! Je me demande qui lui en saur gré ?
Ces "déformateurs" n'ont pas un métier facile.
Supprimeril parait que cela s'appelle la démocratie.
RépondreSupprimerQu'en pensez-vous?
RépondreSupprimerAh, mais c'est un métier de parler pour ne rien dire.
RépondreSupprimerNous remarquerons que les journalistes sur place secouent toujours la tête quand celui derrière le bureau lui pose une question.
Oui, c'est très curieux !
Supprimervous croyez qu'ils comptent?
RépondreSupprimerComment ils tiennent? La plupart parce qu'ils sont payés pour ça et qu'ils espèrent qu'un jour ils pourront être au chaud, (à l'ombre, au sec,à l'abri de la neige, enfin assis) à la place qu'occupe actuellement celui qui leur pose des questions idiotes. Et certains pour que leur maman les voie à la télé ou pour draguer en sortant une carte de presse.
RépondreSupprimerCes nobles motivations n'ôtent rien à la pénibilité du métier.
Supprimerj'en ai bien l'impression.
RépondreSupprimerqu'ils comptent
RépondreSupprimerPersonne pour la ponctuation?
RépondreSupprimervrai?
RépondreSupprimerya plus qu'à prier alors.
RépondreSupprimerMerci, Fredi.
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