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lundi 16 juin 2014

Faisons un rêve…



Quand Fernandez, suite à une passe de Lopez marqua le dix-huitième but en faveur du Honduras le doute commença à poindre au sein des bleus. Il n’y avait que trente deux minutes que le match avait débuté. Jusqu’ici, l’équipe de France n’était pas parvenue à marquer le moindre point. Ce qui était assez logique : en dehors des engagements la baballe s’obstinait à rester à proximité des buts tricolores. Lorsque l’arbitre siffla la fin de la première période le score était de vingt-cinq à zéro.

Dans les vestiaires, le sélectionneur expliqua aux joueurs la manière dont, selon lui, on pourrait inverser le cours du match : « Rien n’est perdu, les gars ! Ce qu’il faut faire, c’est d’abord s’emparer de la baballe, la pousser du pied, DU PIED, j’insiste là-dessus, vers les buts adverses en courant très vite pour pas que les autres ils vous rattrapent, vous pouvez aussi taper dans la baballe pour la passer à un collègue, l’idée est que l’un d’entre vous arrive assez près des cages adverses et, en visant bien, d’un coup de PIED ou de TÊTE, j’insiste encore là-dessus, l’envoie dans un coin où dont que c’est que le gardien il peut pas l’attraper !  Suis-je clair ?» « Ça pour ce qui est d’être clair, vous êtes clair répondit le commandant de l’équipe (à moins que ce soit le capitaine, les grades, moi…) seulement c’est plus facile à dire qu’à faire : moi, quand je cours, ça m’essouffle, je suis tout en sueur et au bout d’un moment ça me fatigue. Sans compter que les autres ils font rien qu’à essayer de nous prendre la baballe, même qu’ils y arrivent tout le temps et qu’ils partent avec en courant plus vite que nous ! » « Ben, quand tu sens que tu fatigues, tu fais une passe à un autre, s’il y en a un dans le coin, c’est tout, coupa le coach. » « Mais des passes, je fais que ça, seulement, le gars il repart avec la baballe dans l’autre sens à fond les manettes et il marque un but chez nous  en profitant de ce que le goal est parti boire un coup ou pisser, s’indigna un joueur ! » « Ah, à ce propos, je voulais te dire que c’est aux nôtres qu’il faut faire des passes, pas aux Hondurassiens précisa l’entraîneur ! »  « Ben moi, je fais des passes aux nôtres, jamais à un Noir, s’indigna l’accusé ! » « Qu’est-ce que tu nous racontes là ? Tu serais pas un peu racisse, par hasard, tu sais que c’est pas bien du tout ? » « Ben vous nous avez dit, chef, qu’y fallait défendre nos couleurs, je le fais ! Faudrait savoir ce que vous voulez, quoi merde ! » « Mais bougre d’âne, les couleurs dont je parle, ce sont celles de notre drapeau, celle de notre maillot ! » Un « Ah bon ? » unanime exprima la surprise générale. « Ben oui, j’ai oublié de vous le vous le préciser, mais les passes, on ne les fait qu’à ceux qui portent un maillot de la même couleur ! ».

Ces précisions eurent un effet salutaire sur la seconde mi-temps : les Bleus n’encaissèrent que douze buts supplémentaires. Il arriva même qu’ils s’approchent des buts adverses, profitant d’une pause-bière de leurs adversaires Honduriens. Hélas, leur gardien qui avait fait vœu de ne plus boire pendant les matchs était là et arrêta le tir.

A l’Élysée, l’annonce de ce trente-sept/zéro provoqua une réunion de crise. Si une victoire de la France était susceptible de faire remonter la cote du président, de telles déculottées allaient la faire plonger dans d’insondables abîmes. Il fallait réagir. « Il faut réagir ! déclara le président ! » « Bravo président, s’écria le Ministre de la Servilité Partisane ! » « Oui, mais comment ? interrogea le premier ministre ? » « Si le foot ne peut que nous desservir, supprimons le foot, suggéra le Ministre des Réformes Hâtives ! » « Génial, s écria son collègue de la Servilité Partisane ! »  Tous se rallièrent à la suggestion du MRH. Les mesures suivantes furent prises : 
  • Interruption immédiate de toute retransmission de match de la coupe du monde 
  • Tout match de football est interdit en France métropolitaine comme dans les DOM-TOM
  • Le bilboquet devient sport national 
  • Toute personne surprise à parler de foot sera passée par les armes et sa famille (ascendants, descendants et collatéraux)se verra privée de sa nationalité, déportée au Brésil et ses biens seront confisqués.

Ces mesures eurent pour conséquence une remontée d’un point de la cote présidentielle. Le Président y vit l’amorce d’une inversion de la courbe de popularité. Hélas, le mois suivant, une hausse importante du chômage eut lieu, suite aux licenciements massifs qui frappèrent l’industrie et le commerce des trompettes en plastique, des perruques ridicules et des peintures corporelles. La cote retomba à son plus bas, et, fidèle à sa feuille de route, le président annula les mesures anti-foot. Les fusillés reçurent la Légion d’Honneur à titre posthume, les familles rentrèrent en possession de leurs biens et retrouvèrent leur nationalité même si la plupart d’entre elles préférèrent rester au Brésil.

Les quarante-cinq pour cent de Français qui n’ont rien à cirer du foot avaient connu un répit d’un mois. Ils en gardèrent un souvenir ému. Un mois de paix, c’est toujours bon à prendre en nos temps troublés…

17 commentaires:

  1. Et les bilboquets, hein ? Les bilboquets ! Après un mois d’embauches à tout va dans ce secteur industriel, les colossales dépenses d’investissement effectuées pour adapter les stades, les dépenses de formation pour recycles les professionnels, les privilèges octroyés à la FFB et les "droits acquis" par ses salariés, on revient à la baballe ? Colossale gaspillage ! C’est cher payé pour un mois de tranquillité.

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    1. Peut-être, cher Plouc, mais le gaspillage (de temps et de ressources) n'est-il pas un des rares domaines où notre gouvernement excelle ?

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  2. Superbe rêve, cher Jacques. Mais avez-vous pensé à ce qui pourrait arriver si le Président venait à passer par ici ? Imaginez DEUX SECONDES (non, je ne crie pas, non, je ne m'énerve pas) qu'il soit séduit par votre idée de drainer les 45 % d'électeurs qui n'en ont rien à battre du foot, et que, pour seul et unique programme -remarquez, pour un socialiss', déjà, et hormis les dégâts collatéraux sur l'économie du foot et de l'Equipe, ce serait au moins ça de gagné sur le reste à côté duquel la réduction des déficits et l'inversion de la courbe pourraient bien attendre un peu- imaginez donc, que pour seul et unique programme, Président décide pour se faire réélire de supprimer le foot.

    Ne serait-ce pas tentant ?

    Seriez-vous prêt à supporter 5 ans de plus, ce président que le reste du monde nous envie d'avoir (ce qui lui évite, au reste du monde, de l'avoir pour lui) ?

    5 ans sans foot, certes, ça fait rêver, mais...

    1) n'est-ce pas cher payé ? et
    2) que feront la diversité et richesse pour la France, de tout ce temps libre et de cerveau en jachère ?

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    1. C'est cher payé il est vrai, mais nous cher payons tout ces derniers temps...
      A la seconde question, je répondrai qu'ils pourraient se recycler dans le Jihad. Il me semble même qu'ils ont déjà commencé !

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  3. trop drôle ! le foot vu comme ça, j'aime assez

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    1. Heureux de vous avoir divertie. Cela prouve une fois encore que l'érudition peut ne pas être ennuyeuse.

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  4. Pour faire un rêve comme ça, moi je vais me coucher tout de suite;

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  5. On comprend que vous connaissez bien le fouteballe, que vous savez de quoi vous parlez,
    cela sent son vécu!
    Dommage que la réalité n'ai point suivi les traces de votre rêve...patience, ce que le Honduras
    n'a pas réalisé, une autre équipe ne tardera sûrement pas à le faire...après, espérons que
    Culbuto réagisse un peu comme vous l'imaginez, ce serait drôlement chouette.
    Amitiés.

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    1. Je n'ai jamais pratiqué, mais je me suis renseigné...

      Vu que les Français (du moins les amateurs de baballe) voient déjà "leur" équipe en finale, je crains qu'une dégelée ne crée une grande désillusion. Comment notre président réagira-t-il ? Probablement de la pire façon, comme d'habitude...

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  6. J'aime beaucoup le nom de ces deux ministères!

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  7. Et dire que devant la densité du billet et ayant compris qu'il s'agissait de foot, j'avais renoncé à le lire.
    Heureusement que je me suis ravisée !

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    1. Vous seriez passée à côté de quelque chose de grand.

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