Le seul reproche que j’adresserais à ma maison, c’est la
grandeur du terrain qui l’entoure. Je dispose de 1400 m2 alors que la moitié me
suffirait largement. Pelouse et massifs
de fleurs l’occupent. Le potager, entouré de haies ainsi que le reste du terrain, fait environ 200 m2. En retirant les
bâtiments, il doit quand même me rester 1000 m2 à tondre une fois par semaine
entre avril et octobre, à moins que le brûlant soleil normand ne vienne la
griller mais c’est rare. Et tondre m’agace comme m’ennuie la taille d’une bonne
centaine de mètres de haies. D’autre part, si j’adore voir pousser des légumes,
quand vient le temps de les manger, je suis plus réticent. De plus, mon dos ne
va pas en s’arrangeant et labourer ne lui réussit pas toujours bien que j’aie revendu ma motobineuse dont l’utilisation,
si elle me faisait gagner du temps, requérait, vue la nature très meuble du
sol, plus d’efforts qu’un labour manuel et m’épuisait bien vite. Tout cela m’a
amené à décider de gagner du terrain dans le sens où moins de pelouse à tondre
et moins de terre à retourner seront
pour moi un avantage.
Ainsi, la semaine prochaine un bon artisan viendra-t-il enfin réaliser l’allée d’accès au garage et
le parking que je lui avais commandés au mois de novembre réduisant ce faisant ma
corvée de tonte de 160 m2. Pour le potager, j’ai décidé d’y creuser des allées d’un
mètre de largeur permettant d’y pousser avec aisance ma brouette et réduisant de
manière non négligeable la surface à labourer. Ensuite, il me sera loisible d’y passer la
tondeuse afin de les entretenir. Ce creusement, s’il prendra du temps et de l’énergie
sera donc le garant de ma future fainéantise. Reste la corvée de la taille de
haies et là je n’ai pas de solution. La situation va même s’aggraver vu que les
boutures que j’avais plantées voici presque trois ans afin de dissimuler à ma
vue la triste friche qu’est le terrain du voisin ont pris de l’ampleur et ne
tarderont pas à nécessiter qu’on les entretienne. On ne peut pas gagner à tous
les coups…
Pour ce qui est des débouchés, il se trouve que le système d’évacuation
des eaux usées qui m’a naguère causé tant de
soucis avait été installé par l’artisan qui doit venir pour l’allée et le
parking. Le rencontrant par hasard, je lui demandai de me confirmer la date de
son intervention, ce qu’il fit. Pendant que je l’avais sous la main (façon de
parler, bien entendu), j’en profitai pour lui narrer mes malheurs. Il m’indiqua posséder tout le matériel
nécessaire à la solution de ce genre de problèmes car ce saint homme non seulement
installe des fosses septiques mais, afin de ne pas laisser ses clients sans
service après vente, a également monté une entreprise pour les vidanger. Peut-on
se montrer plus obligeant ? Ému de
ma détresse et emporté par un de ces élans généreux si fréquents chez le
Normand, il me proposa de profiter de mon nouveau chantier pour s’assurer que le problème était bien
résolu et si nécessaire intervenir. Et cela, tenez-vous bien, GRA-TUI-TE-MENT.
Sa pudeur lui fit justifier ce geste
magnifique par la patience que j’avais montrée face à sa lenteur à réaliser les
travaux. J’eus du mal à réprimer les larmes de reconnaissance qui me montèrent
aux yeux !
Ainsi mon avenir proche
s’annonce-t-il radieux…
Une organisation astucieuse et le concours de professionnels honnêtes sont le gage d'une vieillesse
RépondreSupprimerheureuse, il convient en effet d'y songer dès à présent, je reconnais bien là votre légendaire pragmatisme.
Amitiés.
"Une organisation astucieuse et le concours de professionnels honnêtes sont le gage d'une vieillesse
RépondreSupprimerheureuse" En effet. De plus votre phrase est digne d'un moderne Lao Tseu !
C'est vous qui allez creuser les allées? Mais c'est un travail de Titan! Vous avez pensé à votre dos?
RépondreSupprimerMais , Orage, il y a du Titan en moi ! je pense à mon dos et à son avenir. Il est évident que la tâche est pénible mais on n'a rien sans effort...
Supprimer"Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute"
RépondreSupprimerDe plus, l'application au premier degré de ce proverbe règle tout problème végétal en déplaçant régulièrement le piquet.
De rien
Merci quand même ! La chèvre serait une bonne solution, sauf qu'il faut la traire !
Supprimermoi qui rêve de campagne et de potager je ne sais pas si ce rêve serait raisonnable à notre âge ! surtout avec l'homononbricolus qui ne serait pas foutu de faire tout ce que vous décrivez !
RépondreSupprimerSi vous avez toujours vécu à Paris, vivre à la campagne pourrait s'avérer difficile. Il y a des avantages cependant : ici, vous pouvez louer une maison avec du terrain pour moins de 500€...
SupprimerVenant de passer 4 heures à désherber 100 m2 de gazon synthétique -activité post-moderne s'il en est- je ne puis que compatir à vos 1000 m2.
RépondreSupprimerMerci de votre compassion !
SupprimerDésherber 100 m² de gazon synthétique !!! c'est maintenant certain, les Nantais sont fous :!
RépondreSupprimerIl se peut que des graines y aient germé, l'aient transpercé, que sais-je encore...
Supprimer@ Corto, certain gna-gna-gna, Nantais gna-gna-gna, et Lulu la Nantaise, tu la connais Lulu la Nantaise ?
Supprimer@ Jacques, merci de votre assistance. Si vous avez besoin d'une paire de bras, 24 ou 36 heures, pour défricher votre haie, n'hésitez pas à me faire signe.
Daimler, allée en gravier notre oncle Jacques deviendrait il un lord anglais?
RépondreSupprimerUne pairie serait en effet bienvenue.
SupprimerPairie pas moins !
SupprimerC'est pas vous le bouseux en noeud pap qui descend ses bottes de radis au marché du canton dans le coffre d'une Daimler ? Rien que pour ça vous devez demander le Mérite agricole.
Par contre, la fosse, oui, la fosse qui doute, trahit des accommodements plastiques, bien loin de l'arbousier dont la gentry faisait son petit coin. Mais c'est réversible.
Et planter des résineux (à croissance rapide s'il en existe), sous lesquels rien ne pousse, y avez-vous pensé ?
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