J’ai beau penser que la Suède est un modèle à ne pas
suivre, ne serait-ce qu’au niveau climatique, lorsque j’ai appris que ce pays allait mettre en application dès la
fin de l’année une loi interdisant toute critique de l’immigration et des
politiciens qui faisaient preuve de mauvaise volonté pour s’occuper de ce
problème, j’ai été pour le moins choqué.
Cette « information », je l’avais trouvée sur un statut
Facebook avec un lien menant vers cet
article. Les choses y étaient nettes : la loi allait poursuivre ceux
qui critiqueraient l’immigration. Rien moins ! Seulement, vu le ton de l’article,
il était évident que son auteur n’était pas d’extrême gauche. Instinctivement,
je me méfie des sites de droite radicale. J’ai tendance à ne pas leur accorder
beaucoup de crédit. Si je veux des informations sérieuses et objectives sur la
politique gouvernementale je ne vais pas les chercher sur le site du PS. Pour
les mêmes raisons, je considère que les sites de droite extrême donnent des
faits une versions également tendancieuse.
Je me suis donc mis en quête d’informations sur la question.
A part quelques sites dont le nom ne laissait aucun doute
sur leur nature partisane, aucune trace de cette effrayante loi sur le Web français.
Une recherche en anglais m’amena à des titres du même tonneau. Et puis j’ai
trouvé cet
article. Bien que visiblement orienté, le contenu en est tout de même plus
nuancé. En gros, il s’agirait de lutter contre la « haine sur l’Internet »
en protégeant plus spécifiquement les immigrés, les LGBT, et les politiciens de
possibles délits de calomnie et de diffamation
(libel, slander). Le député Andreas Norlén, défenseur de l’amendement, a déclaré
« Je ne pense pas qu’il faudra de
très nombreuses poursuites avant que ne soit transmis à la communauté le
message qu’Internet n’est pas un territoire exempt de lois –le sheriff est de
retour en ville ».
On peut voir là une limitation de la liberté d’expression.
Reste à savoir si la liberté de calomnier, de diffamer, voire d’insulter sont
autant de garants de cette liberté. D’autre part, la pratique d’amalgames (réticence
vis-à-vis de l’immigration de masse = xénophobie = racisme) risque de mener
certaines personnes « bien intentionnées » à voir haine, calomnie et
diffamation là où il n’y a que constat. De là à ce que le simple constat se
voit poursuivi, il n’y a qu’un pas facile à franchir.
S’opposer à toute loi régulant l’expression est tentant mais
cela revient à autoriser calomnie, insulte, diffamation avec tous les dommages
que cela peut causer.
Le problème est que la régulation de l’expression, si on la
jugeait souhaitable, devrait être objective et non au seul service de préjugés
idéologiques en perte de vitesse qui tendent par ce moyen à conserver leur hégémonie
et ne concerner que des propos évidemment haineux et vraiment susceptibles de
nuire. Serait-ce le cas en l’état actuel des choses ? Je n’en mettrais pas ma main au feu…
Ah ben voilà. Mais comment va-t-on s'y prendre pour critiquer, pour peu que l'envie stupide nous passe par la tête, une lesbienne immigrée ou un politicien transexuel ? On restaure un culte à ces nouvelles vestales, on paie un temple aux LGBT politiciens et immigrés, au dessus du commun des mortels ordinaires ?
RépondreSupprimerIl faudra que ce soit pareil dans toute l'Europe, alors. J'entrevois une solution: on change de pays. On devient étranger. Pas besoin de papiers, par définition, pour être immigré clandestin. On se fait parrainer, ou materner plutôt par une association. On s'engage en politique. Pas compliqué. Briguer une place sur une liste de conseil municipal, ou de suppléant pour n'importe quoi de politique est chose aisée, qui cherche trouve, surtout si on n'est pas regardant sur le bord et l'orientation. à défaut, si on cherche l'imparable, on crée son parti. Après, la discrimination sexuelle est un détail, une tactique irréfragable qu'on peut garder en réserve si les circonstances l'exigent.
Enfin, chère Suzanne, pardonnez-moi de vous reprendre, mais en quoi une lesbienne immigrée ou un politicien transsexuel seraient-ils critiquables ?
SupprimerVous avez de ces idées, franchement... (Je me demande d'ailleurs où allez-vous chercher tout ça.)
Amicalement.
Al.
On ne peut qu'approuver Al.
SupprimerVous avez bien raison. ne risquez pas votre main, en cette saison bien utile pour les travaux des champs.
RépondreSupprimerAu jardin, vu ce qu'il tombe aujourd'hui, les travaux sont limités. Reste le bricolage...
SupprimerPour commencer il faudrait rappeler la différence entre liberté de paroles et liberté d’expression, comme je l’ai déjà fait très souvent sur la réacosphère absolument en vain, rappeler que seule la liberté de paroles mérite d’être défendue et protégée, que par ailleurs elle ne peut et n’a jamais censée être absolue – et je ne parle même pas là de la question des insultes, calomnies, etc. – même aux Etats-Unis, contrairement à ce que l’on entend ici ou là.
RépondreSupprimerIl faudrait que je trouve un jour le temps, et le courage, d’écrire sur le sujet. Mais il est vrai aussi que, dans un temps où la vraie liberté de paroles est tellement attaquée, et rognée par des lois scélérates, on hésite à prendre la plume pour rappeler les limites intrinsèques de cette liberté.
J'ai du mal à cerner la différence entre ces deux libertés...
SupprimerPourriez-vous m'indiquer où vous l'avez évoquée ? Merci d'avance !
SupprimerJe l'ai surtout évoqué dans des commentaires sur d'autres blog. Je vais voir si je retrouve quelque chose dans mes articles.
SupprimerTenez maître Jacques, j'ai pu retrouver ça, en attendant mieux : "La différence essentielle entre les deux est la suivante : la liberté de parole est la liberté d’adresser un discours raisonné à ses concitoyens pour essayer de les persuader. La liberté d’expression en revanche est la liberté de dire, d’écrire, ou de faire savoir par un moyen ou un autre tout ce qui vous passe par la tête."
Supprimer"Pour commencer il faudrait rappeler la différence entre liberté de paroles et liberté d’expression, comme je l’ai déjà fait très souvent sur la réacosphère absolument en vain"
RépondreSupprimerPas du tout Monsieur Aristide, c'est sur votre blog que j'ai pour la première fois pris connaissance de cette distinction à laquelle je n'avais jamais pensé, ce qui m'a permis de réfléchir à la question.
Et je vous approuve pleinement, seule la liberté de parole mérite d'être défendue, car elle seule importe à la liberté de la pensée, des idées, etc.
La liberté d'expression est à exclure, particulièrement quand on observe les femmen. La liberté d'expression conduit à tolérer toutes les outrances, toutes les vulgarités, toutes les atteintes à la pudeur et ce sans aucun profit pour la liberté ou l'élévation de l'âme.
Je vais tâcher de suivre votre exemple...
SupprimerAh, merci, il est toujours bon de savoir qu'on ne prêche pas absolument dans le désert.
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SupprimerLa liberté ne se limite pas, en tout cas pas à priori. Et comme l'objectivité en matière de censure n'est qu'illusion, je préfère encore courir le risque de voir des tas d'ignominies circuler sur le net plutôt que de laisser les Valls et consorts décider de ce que j'ai ou non le droit d'écrire.
RépondreSupprimerAmitiés.
Vous avez raison... Et puis des ignominies, il en existe d'officielles et de recommandées...
SupprimerAura t on encore le droit de dire non à une personne ou une loi sans encourir les foudres de la bien-pensance .
RépondreSupprimerPour la liberté de paroles, elle déjà bien entamée , il y a des expressions qu'il vaut mieux éviter en présence d'un groupe de personnes quelqu' elles soient.
Quant on est du bon côté de l’échiquier, rien n'est vulgaire ni inopportun car il s'agit avant tout de résistance même les seins à l'air.