Il y a des gens dont la vie est fascinante. A peine ont-ils
fini de grimper une beauté qu’ils passent à l’Everest (sans équipement spécial).
Ils en redescendent (de l’Everest) pour conquérir un continent, armés d’un simple lance-pierre et,
ce faisant, sauvent le monde et la civilisation avant de battre quelques records
du monde d’athlétisme et de sauver le PS d’une déroute électorale annoncée (et
ça, c’est pas de tarte !). Prix Nobel de littérature et de physique, leurs
travaux de macramé éblouissent les
foules et leurs chansons ravissent la terre entière. Certains savent même poser
du placo et planter un clou. Ils sont beaux, forts, grands, intelligents,
malins, habiles, lettrés, courageux et tout. Ce sont des héros.
Et puis il y a les autres. La grande masse (hélas ?). Ceux qui, si la cruauté les prenait, ne
sauraient casser que deux pattes à un canard, et qui n’ont pas plus inventé le
fil à couper le beurre que l’eau tiède. Ils vivent obscurément et c’est tant
mieux. Si jamais leurs vies se trouvaient
exposées au public, elles ne susciteraient que son ennui. Ils mènent des existences ordinaires, dans des villes sans charme auprès
de compagnes éteintes et d’enfants criards. Leurs amis, ou plutôt les quelques vagues
relations qui leur en tiennent lieu, sont d’une banalité désolante. Ils sont ouvriers,
employés, cadres dirigeants de multinationales, présidents de la république (plus
rarement)… Ça les occupe.
Vient la mort. Pour les héros comme pour les autres. A la
gloire des premiers, on érige des statues sur les places. Sur la tombe des
autres on pose de jolies plaques de marbre où en lettres de bronze leurs
proches expriment d’éternels regrets. Le temps passe. Personne ne se souvient plus
ni des uns ni des autres…
Et c’est justice. Car l’admiré comme l’obscur n’ont fait qu’une
chose : passer le temps comme ils pouvaient, chacun à sa manière.
RépondreSupprimerMa qué yé vous trouve bien filouzofique çé matin.
C'est que j'ai écouté M. Hollande hier soir : ça mène à l'essentiel...
RépondreSupprimer"Personne ne se souvient plus ni des uns ni des autres…"
RépondreSupprimerNon, pas tout à fait quand même, car jamais on n'oubliera ceux qui savent poser du placo et planter un clou. Ceux là, la gloire éternelle leur est promise et même sans doute le royaume des cieux.
Et c'est justice.
Merci de cette correction ! En effet dans les siècles des siècles on gardera un souvenir ému de ceux qui savaient planter un clou !
SupprimerComme vous, excellent bricoleur!
SupprimerIl m'est subitement venu à l'esprit que Hollande et Valls c'est le calife de Bagdad et Iznogoud.
Comme le chantait Hank Williams, cet autre grand philosophe (Bien qu'il n'ait pas été plaquiste -on ignore pourquoi- il aimait les belles voitures et surtout les Cadillacs) :
RépondreSupprimer"No matter how I struggle and strive
Ill never get out of this world alive."
C. Monge
Ce Hank avait raison. Le fait qu'il ne se soit pas plaquiste m'étonne !
SupprimerCette sympathique mélancolie est elle vraiment due à l'écoute attentive d'un président qui passera plus volontiers par pertes et profits qu'à la postérité? Si tel était le cas il nous aurait au moins procuré un joli moment d'émotion, c'est
RépondreSupprimertoujours autant que les écolos n'auront pas!
Amitiés.
Merci !
Supprimer"Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau celle des moulins...
RépondreSupprimerTelle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants."
Marcel Pagnol (Le château de ma mère)
L'avenir n'est pas serein...
Très belle citation !
SupprimerSi je vous suis bien, il faut vite que j'aille planter un clou pour passer à la postérité.
RépondreSupprimerDont acte.
Aïe ! (même ça, je ne sais pas viser)
On ne peut pas gagner à tous les coups !
SupprimerEt poussière tu retourneras à... à quoi ?
RépondreSupprimerA rien?
A l'infini?
Au Panthéon?
ou à nos moutons....
Romorantin: on y revient toujours !
SupprimerEn fait, c'est à Selles-sur-Cher qu'on revient toujours (enfin moi).
SupprimerMoi je dis qu'on ne devrait jamais quitter Montauban..
RépondreSupprimerPopeye
En cela vous rejoignez le grand Blaise Pascal pour qui « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos à Montauban. »
SupprimerVous êtes philosophe ce jour, oncle Jacques!
RépondreSupprimerDécidément, l'abus d'hollande a des effets surprenants.
Mais je suis TOUJOURS philosophe !
SupprimerJ'ai fini par admettre que j'appartenais à la deuxième catégorie.
RépondreSupprimerComme à peu près tout le monde... Et alors ?
SupprimerNon rien. C'était pour participer à la conversation.
SupprimerMais j'aime bien le "et alors". Il pourrait ponctuer à peu près tout ce qu'on dit.
tout de même ! planter du placo et poser des clous , c'est fortiche !
RépondreSupprimerLe plus beau c'est quand on voit croître et fleurir le placo qu'on a planté !
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