Sont-ils encore nombreux à connaître le sketch de Robert Lamoureux
auquel fait allusion mon titre ? Toujours est-il que, comme le canard en
question, M. Mandela était encore vivant ce matin.
Koltchak ayant dit hier
tout le bien que je pensais du personnage, je n’y reviendrai pas.
Une chose pourtant m’a
amusé : entendre dire que les problèmes de santé actuels du vieux Nelson
sont la conséquence d’une tuberculose mal soignée et contractée lors de sa
longue incarcération ! C’est simple, non ? Si comme toutes les
personnes de 95 ans, il ne se livre pas avec frénésie aux joies du kasatchok,
du saut à l’élastique, de l’haltérophilie ou, pour ceux de santé délicate, du
skateboard acrobatique , c’est à cause de son séjour en prison. Ce qui en fait
une sorte de martyr à retardement.
Seulement, quand on regarde les chiffres d’espérance de vie en Afrique du Sud que donne le
World
Factbook de la CIA (une mine !), on s’aperçoit que le mâle Arc-en-ciel
ne vit en moyenne que 50.43 ans. Ainsi, et malgré 27 ans de prison à régime
sévère, celui que les Sud-Africains aiment avec ferveur (à part peut-être
quelques mauvaises têtes blanches), celui qu’ils appellent Madiba avec des
larmes dans les yeux, aura quoi qu’il arrive vécu 45 ans de plus que la moyenne
de ses concitoyens.
Malgré ou à cause de ? On est en effet en droit de se
demander si la prison n’a pas contribué à cette longévité extraordinaire. Arrêté
pour vol de sucettes et recel de bâtons (merci M. Ravalec !) en 1962 alors
qu’il avait 44 ans, ne lui aurait-on pas
ainsi évité de développer les mauvaises habitudes que prennent parfois les
hommes quand approche la maturité comme ces repas trop riches, trop
arrosés, qui vous font bondir le cholestérol et fleurir les triglycérides
avec les risques d’AVC que l’on sait ?
De même cet encore rude gaillard n’a-t-il pas ainsi évité de contracter ces
maladies vénériennes qui sont fatales à tant de ses concitoyens ?
Nos braves juges rouges qui tentent de mettre tant de personnalités
de droite sous les verrous ne seraient-ils pas plutôt des sociaux-traitres
tentant de favoriser leur longévité ?
Ne verra-t-on pas bientôt, convaincus par mes arguments, nos élites s’accuser
de crimes imaginaires afin de vivre vieux ?
Mais bon, il faudrait avoir l’esprit dérangé pour envisager
de telles âneries.
Je vais donc rejoindre le chœur des bien-pensants et m’apprêter à pleurer celui qui, victime d’un
système infâme, n’aura pas pu devenir la réponse Sud-Africaine à Jeanne
Calmant.
C'est vrai que c'est triste tout de même que de ne pas mourir si jeune...
RépondreSupprimerIl est également triste de mourir si vieux. Si on y réfléchit bien, la vie est une tragédie.
SupprimerVoulez-vous rire un peu ?
RépondreSupprimerIl y a 3 semaines , un mois, France 2 ouvrait son journal en faisant le commentaire suivant, de mémoire: Mandela,94 ans, victime des poussières inhalées pendant ses années de détention a été à nouveau hospitalisé.
RépondreSupprimerPas vraiment efficaces ces poussières !
Guère plus efficaces que le tabac ou le whisky dont j'abuse depuis quelques décennies sans résultats probants.
SupprimerJe suis en train de taper mon prochain billet sur les Sarrasins surhumains. Il s'avère, d'après l'étude de nos chansons de geste, que les Sarrasins dépassent couramment les 100 ou les 140 ans. Si l'on assimile le bon Madiba à un Sarrasin, il faut reconnaître que son trépas serait affreusement prématuré.
RépondreSupprimerVu comme ça...
SupprimerMandela est un canard, je croyais qu'il était xhosa.
RépondreSupprimerFormidable ce sketch de Robert Lamoureux
Il a réjoui mon enfance !
SupprimerVous ne croyez pas si bien dire. Les implacables statistiques américaines montrent que l'espérance de vie des Noirs est supérieure en prison à ce qu'elle est à l'extérieur.
RépondreSupprimerMalgré tous les clichés franchouillards sur les prisons américaines et l'épouvantable violence qui y régnerait.
La raison est simple : un Noir en liberté court un énorme risque de se faire tuer par l'un de ses frères de race. En prison, ils n'ont pas le droit d'avoir des pistolets ni des couteaux.
Ajoutons à cela le fait qu'en prison, on les nourrit correctement et on soigne leurs maladies.
Une preuve de plus que les Noirs ne peuvent prospérer que si quelqu'un d'autre s'occupe d'eux, raison pour laquelle ils ont été si longtemps la proie de l'esclavage, et le sont encore.
SupprimerAvec Robert tout devient clair.
Incarcérons pour une vie plus longue !
SupprimerD'un autre côté, certains vous diront, paraphrasant Achille : à quoi bon vivre vieux si c'est sans lustre ? Qui se souviendra du vieux Cletus, mort à 85 ans, cantonnier de son état, alors que Martin-Luther Washington, mort à 28 ans en petit Tony Montana de son quartier restera dans les esprits ?
RépondreSupprimerVivre vite, dans l'excès de luxe, de femmes, de came, etc. Ils sont victimes de deux maux : ils vivent l'immédiateté et ont intégré, au delà du raisonnable, les codes de la société de consommation.
Ils s'imaginent libres alors qu'ils sont encore plus esclaves que leurs ancêtres car ils aiment leurs chaînes.
Aimer ses chaînes n'est-il pa l'idéal vers quoi tend tout bon républicain ?
SupprimerC'est surtout une caractéristique de la jeunesse, bandes de vieux schnocks !
SupprimerBandes ou bande pas, d'ailleurs, à vos âges...
SupprimerMouais... Du coup, le Nicolas, là, en, isolement, il fait juste une cure ?
RépondreSupprimerOui, mais la durée de celle-ci me paraît insuffisante.
SupprimerEt dire que des gens râlent pour l'abréger !
SupprimerAttendez donc un peu, tout de même, ils ne l'ont pas encore débranché!
RépondreSupprimerAmitiés.