..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 5 avril 2020

Faudrait savoir !


Comme tous les matins, j’ai allumé la télé pour prendre des nouvelles de Covid-19, histoire de voir s’il allait bien, si ses affaires marchaient. J’ai été vite rassuré et je me suis empressé d’éteindre. Ça ne m’a pas empêché d’entendre quelques conneries. Ainsi, des Parisiens, au mépris de toute prudence, au risque de provoquer plus ou moins sciemment la mort de leur prochain se seraient permis de sortir dans la rue ! Une honte, ma bonne dame !

Faudrait quand même savoir ! Soit on est autorisé à des sorties d’une heure dans un rayon d’un kilomètre de chez soi (probablement parce que passé mille mètres on devient un danger et qu’à 999 tout baigne) soit on ne l’est pas. Si on l’est encore, ce qui me semble être le cas, je ne vois pas au nom de quoi on se priverait de ce droit. Ben oui mais, ça fait beaucoup de monde dans les rues ! Oui, ça en fait même d’autant plus qu’on a fermé les espaces verts de la capitale. Probablement parce que les gens s’y seraient rués pour s’y lécher la pomme et faire fi de toutes les consignes. Tout cela est ridicule !

J’ai avant de mettre mes yeux et mes oreilles à l’abri de la folie ambiante entendu le docteur Tartempion, président de l’AMSD (Association des Médecins sans Diplômes)* préconiser le port obligatoire du masque par tous. Faudrait savoir ! Soit les mesures de distanciation sociale sont efficaces, soit elles ne le sont pas. Si elles ne servent à rien pourquoi nous les impose-t-on ? Faute de masques ?

Un des gros problèmes qui va se poser est celui du déconfinement. Les hypothèses les plus folles circulent à son sujet : Pour certains, il faudrait le maintenir dans les régions les plus contaminées, pour d’autres c’est au contraire dans les moins touchées qu’il faudrait le prolonger. Faudrait savoir ! En fait on n’en sait rien. Faudrait paraît-il tester tout le monde et agir en fonction des résultats. Seulement, au rythme où c’est parti, il y en aurait pour des mois et des mois, sans compter les possibles rechutes…

Admettons le problème résolu, le dernier infecté guéri, le dernier mort enterré (ou incinéré). Le moment sera venu de faire les comptes (et non de les régler, comme le souhaiteraient certains vengeurs, généralement masqués, sur les réseaux sociaux). Si les rares pays qui se sont refusés à confiner ne s’en sortent pas plus mal que les autres, en conclura-t-on qu’à part foutre l’économie du pays en l’air, le confinement aura été inutile ? J’en doute !

Au milieu des sempiternels lamentos, j’ai entendu une « super bonne nouvelle » : une Espagnole de 101 ans, pensionnaire d’un EHPAD (ou de son équivalent outre-Pyrénées) a été guérie ! N’est-ce pas la un encourageant signe d’espoir , une merveilleuse info, un truc propre à émouvoir les âmes sensibles ? Ainsi la pauvre vieille va pouvoir mourir tranquillement d’autre chose dans les mois ou, dans le meilleur des cas, les années qui viennent !

Le spectacle que m’offre notre société me désole presque. Je m’y sens de moins en moins à mon aise mais l’ai-je jamais vraiment été ? Je sais que depuis le début de l’affaire Covid-19 mes statuts facebook et mes articles en défrisent certains. Mais vu que je vivais déjà quasiment en reclus ça ne m’empêchera pas de prendre plaisir à bricoler, jardiner, cuisiner et prêcher le calme et le sang-froid dans le désert...


*Ou d’un des multiples syndicats ou associations de la profession médicale dont on nous a appris l’existence récemment.

vendredi 3 avril 2020

Tout est relatif


Même pour moi qui ne souffre pas beaucoup du confinement du fait que je dispose d’un logement très spacieux, d’un jardin et qu’en temps normal je ne sors guère, celui-ci a de menues conséquences sur ma vie. Ainsi, du fait de l’épuisement de mon stock de colle à papier peint et de l’impossibilité où je me trouve d’aller dans un magasin acheter des boutons de porte adaptés et de nouveaux luminaires, je me trouve contraint à remettre sine die l’achèvement de la rénovation du palier. C’est bien triste, mais il est de plus grands malheurs.

Je me console de ces contraintes en jardinant. J’ai monté ma serre à tomates et je retourne et nettoie le carré où dans quelques jours je planterai les patates mises à germer au bord d'une fenêtre. C’est en me livrant à cette tâche ingrate qu’une fois de plus j’ai fait la découverte d'une douille en bien piètre état :


J’ai poncé sa base et ai vu apparaître deux chiffres et deux lettres : 4 3 T W. Une rapide recherche sur le Net m’apprit qu’il s’agissait d’une munition américaine. 43, étant son année de fabrication et TW indiquant son endroit de fabrication (Twin Cities Ordnance Plant, Minneapolis). Modeste témoin de la bataille qui fit rage dans mon coin de Normandie, lorsque l’armée allemande lança sa contre-offensive en août 1944. Pour vous faire une idée de la violence, voici une image du bourg de Sourdeval après sa libération :



Et une de ce qui restait de son église :


Au lendemain de la libération, ce triste spectacle n’avait rien d’original en Normandie : pratiquement tous les gros bourgs et petites villes de la région étaient dans cet état.

Et puis on reconstruisit. Mais pas plus à l’époque qu’aujourd’hui on n’avait de baguette magique. Cela prit du temps. Selon une vieille voisine, la maison que j’habite fut rebâtie en 1956. Douze ans plus tard. Qu’ont fait en attendant les occupants de l’ancienne, s’ils avaient survécu ? Un passionnant document retrace les étapes de la reconstruction en Normandie qui s’étalera sur 20ans ! A Sourdeval, pour des raisons non précisées, il est dit que celle-ci piétina.

On nous dit que nous vivons une catastrophe. Certes, des gens meurent, certes le PIB va connaître une baisse conséquente. Seulement le virus ne laissera pas nos villes en ruine, nos terres par endroits inutilisables, nos capacités de production industrielles quasi-anéanties, nos pénuries seront relatives et passagères. On s’en remettra comme on s’est remis de tant de bien pires épreuves. Au risque de paraître inconscient aux yeux des « apocalypsistes » je reste optimiste. J’ai, depuis longtemps, chevillée au corps, cette tendance à relativiser à mettre les choses en perspective. Comme nous le disions avec mon copain François, les jours de mauvais temps en attendant le car qui nous ramenait du lycée : « A Verdun, c’était bien pire : en plus y’avait les boches qui tiraient ! ».


mercredi 1 avril 2020

Humble suggestion au Président Macron


Monsieur le Président, je ne sais si vous êtes un lecteur régulier ou simplement occasionnel de ce blog. J’envisage même que, pris par vos nombreuses tâches vous en ignoriez jusqu’à l’existence. Toutefois, j’espère que mon message vous atteindra tant il est essentiel pour le salut de notre pays.


Il se trouve que de l’avis général votre gouvernement se montre totalement incapable de juguler la terrible épidémie de Covid-19 qui ravage la France. Il y a une raison simple à cela : vous êtes mal entouré. Vos ministres, quand ils ne sont pas taxés de corruption sont tout simplement considérés comme criminels et/ou totalement incapables.Pourtant, votre gouvernement s’entoure de comités scientifiques et d’experts en quantité. Seulement, la compétence de ces scientifiques laisse sceptique vu que les mesures qu’ils ont préconisées ont varié au fil du temps et se sont souvent avérées contradictoires et/ou insuffisantes et inefficaces.

Pourtant, notre pays regorge de gens honnêtes, compétents, cohérents, sincères et efficaces que l’on n’écoute pas ; il dispose d’un vivier d’une richesse inépuisable de talents dans lequel on ne daigne puiser. Je veux parler, vous l’aurez j’espère deviné, de ces êtres d’exception qui font des réseaux sociaux des lieux où règnent et prospèrent intelligence, clairvoyance et connaissance.

C’est là que se trouvent les solutions à la crise que nous traversons. C’est là qu’on connaît à la fois ce qu’il eût fallu que l’on fît, ce qu’il faut que l’on fasse, ce qu’il faudra que nous fassions, Par millions s’y trouvent d’infaillibles stratèges, par millions aussi des pharmacologues distingués capables de conseiller les traitements ad hoc. Avant même que le virus n’apparaisse, ils avaient des solutions pour l’empêcher de nuire !

C’est pourquoi, je vous en conjure, débarrassez-vous immédiatement de cette bandes d’incompétents qui vous entourent. Foin des ministres corrompus, foin des comités scientifiques bidons, foin des experts auto-proclamés ! Faites appel aux vrais talents ! Vu la compétence généralisée des membre des réseaux, un simple tirage au sort vous permettra de vite remplacer tous ces jean-foutres par des équipes de choc qui vous permettront de bien vite gagner la guerre.

Prenez la décision qui s’impose, Monsieur le Président, il en va du salut du pays.

Vive la République ! Vive la France !

lundi 30 mars 2020

Un virus peut en cacher un autre


Vous avez probablement entendu parler du Covid-19. Il arrive que de temps à autre on y fasse allusion sur certains media. Seulement, il se trouve que dans son sillage, ce sympathique virus, en traîne un autre, tout aussi contagieux et peut-être plus létal qui, s’il ne s’attaque pas à vos capacités respiratoires peut affecter gravement votre jugement. Il a commencé à faire des ravages sans que sa propagation ne soit relayée par les chaînes d’information. Je veux parler du Covid-19bis ou Connnardovirus.

Ses effets sont insidieux. Ils agissent un peu comme, selon Sénèque, faisaient les Dieux quand ils voulaient perdre un homme : ils le rendent fou. Entendons nous bien : comme tout virus sa nocivité n’est grande que s’il trouve un terrain favorable. Si rien ne vous prédispose aux haines et envies féroces ni aux fougueuses indignations, si vous demeurez quoi qu’il arrive capable de conserver une sobre distance par rapport aux événements qui troublent de temps à autre notre société, si vous ne pensez pas qu’une multitude de complots tendent à supprimer l’humanité au profit de multinationales (qui, finalement se retrouveraient sans clients, ce qui serait un peu ballot) ses effets sur vous seront nuls. Malheureusement, la majorité de nos concitoyens ne sont pas de ces derniers et le Covid-19 bis en menace une large proportion.

S’il rencontre un terrain favorable, il exacerbe colères, envies, haines, esprit de revanche, désir d’une « justice populaire » (expéditive et implacable) qui existaient à l’état latent chez le sujet infecté et les rend virulents au point de lui faire tenir des propos inquiétants quant à l’état de ses facultés mentales. Ceux qui sont modérément hystériques en période normale, l’épidémie les rend un peu plus virulents mais chez les exaltés chroniques, la folie se fait rabique et les rend potentiellement dangereux.

Avec lui, le complotisme prend des proportions terrifiantes. Le président et son gouvernement sont des criminels qui devront rendre des comptes. Pour les modérés, devant la justice française, pour ceux qui se méfient de cette dernière, c’est à la cour internationale de la Haye qu’il faudra faire appel. Une page facebook qui prône cette solution et à laquelle je me garderai bien de faire de la pub voit sa proposition « likée » par deux mille fois tandis que 3600 personnes la partagent. Mais ce n’est pas là le pire : dans les centaines de commentaires, il est de bon ton de réclamer un jugement populaire dans le meilleur des cas quand ce n’est pas une décapitation sans procès (ce qui au bout du compte reviendrait au même).

D’une manière ou d’une autre, comme aux « meilleurs moments de la libération » le règlement de comptes est à l’ordre du jour. Il faut épurer, on va voir ce que l’on va voir, pas de pitié pour les criminels et leurs complices, la guillotine va reprendre du service, le joyeux spectacle des têtes au bout des piques viendra de nouveau égayer les enfants ! Rien d’étonnant à cela dans un pays où l’on est parvenu à faire croire que la boucherie des années 1789-1794 a été source d’un progrès inouï pour la France et bien entendu le Monde.

Le problème, c’est que le Covid-19 n’a pas le bon goût de ne faire de victimes qu’en France. Comment imputer à la mauvaise gouvernance de M. Macron les morts de Chine, d’Italie, d’Espagne, d’Iran, des États-Unis, etc. ? Ne serait-il pas concevable d’accepter le fait qu’en dehors peut-être de l’Allemagne et de quelques pays d’Asie du Sud-Est, la plupart des gouvernements ne disposaient pas des équipements nécessaires à une stratégie de lutte efficace contre une pandémie inattendue* et que l’on ne compense pas ces manques d’un coup de baguette magique ? Que le pouvoir actuel n'a fait qu'hériter ou s'inscrire dans le droit fil de la politique de ses valeureux prédécesseurs ? Que, face à un péril inhabituel on ne peut que tâtonner, tenter, voire improviser ? Que les esprits forts en yakafokon ne sont souvent sages, prudents et avisés qu’à posteriori ? Qu’au lieu de laisser libre cours à des haines rancies et miser sur d’improbables et peu souhaitables revanches il vaudrait mieux raison garder ?

Je sais que ce que j’écris va à contre-courant, que pour se faire bien voir il faut hurler avec les loups, être Charlie, Gilet Jaune, applaudir les soignants à l’heure dite, vilipender les puissants dont nous vient tout le mal, suivre les modes en somme. J’essaie simplement d’être cohérent et raisonnable, de garder mon sang froid quoi qu’il arrive, de ne pas me laisser mener par de fugaces émotions. Qu’importe que ça plaise ou non ?

*On m'objectera que certains avaient mis en garde contre les ravages d'une probable pandémie. Certes, mais les prophètes qui prévoient telle ou telle catastrophe avec constance finissent parfois par avoir raison.

dimanche 29 mars 2020

Du bonheur d’être un plouc

Troisième et (hélas) dernier bouquet de jonquilles cueilli hier dans mon jardin. Vous avez ça en ville ?


Depuis mon retour de Londres soit plus de 26 ans, en dehors de deux brefs séjours dans la charmante petite ville de Châteaudun, je n’ai vécu que dans de petits villages peuplés d’entre 200 et 3000 âmes. Auparavant, j’avais déjà expérimenté les joies de la campagne qui sont nombreuses.

Je ne parle pas du calme car quoi qu’en puisse penser certains citadins, les sources de boucan y sont nombreuses et même en ces temps de confinement. Par exemple, un énorme tracteur attelé à une non moins conséquente tonne à lisier vient de passer sous mes fenêtres dans un fracas d’enfer.

Et puis il y a les cloches qui sonnent heures, quarts, et demies quand elles ne se mettent pas en branle pour l’angélus du matin du midi et du soir ou pour quelque messe, enterrement, mariage ou baptême. Si on ajoute à ça les raffut des tondeuses (à la belle saison), des tronçonneuses, des scies, et autre machines agricoles, les épouvantables chants des coqs, le caquètement des poules et le criaillement des pintades, les « chants » pas toujours harmonieux des oiseaux (celui qui trouve jolis les appels des corbeaux, corneilles, geais des chênes et autres pies a des goûts pour le moins spéciaux). En rase campagne on bénéficie de surcroît du meuglement des vaches, du bêlement des agneaux quand ce n’est pas un âne qui vient polluer les airs de son sinistre braiment. Un capharnaüm sonore ! Pas étonnant qu’excédé le citadin néo-rural y intente tant de procès à ses voisins faute de pouvoir traîner directement poules, canards, grenouilles, chevaux, ânes, coqs, cochons, couvées, cloches, etc. devant les tribunaux.

Et si les nuisances n’étaient que sonores ! Mais que dire des mouches qui en nos terres d’élevage envahissent les maisons l’été venu ? Et puis il y a toutes sortes de sales insectes qui piquent de manière parfois franchement désagréable.

Enfer plus que paradis ? Non, parce que ces bruits sont naturels ou le fruit du travail des hommes et qu’ils me dérangent beaucoup moins que les clameurs des villes et leur agitation fébriles. Ici on est serein. Les gens peu bruyants, limite réservés. Et puis il y a tant d’autres avantages ! Plutôt que de vivre dans un logement exigu, je bénéficie pour un coût dérisoire de plus de 100m2 d’espace et aucun voisin du dessus ou du dessous. Mon petit jardin m’offre l’occasion de prendre l’air et de l’exercice en le cultivant. J’y cueille des fleurs, y récolte fruits et légumes à la saison. Bien sûr, au niveau cinéma, théâtre, expositions etc. C’est inexistant. Mais vu ce qu’on y projette, joue ou montre, franchement, je ne saurais m’en plaindre. Et si ça me manquait, je pourrais toujours aller en ville mais je n’en ai aucune envie.

La période exceptionnelle que nous vivons prive le citadin de ses avantages (dont je n’ai rien à faire) mais lui laisse et amplifie ses inconvénients : promiscuité, espace réduit et même difficultés voire pénurie d’approvisionnement rendent sa vie difficile. Je ne le plains que s’il ne vit en ville que parce que les circonstances l’y contraignent. S’il s’enorgueillit néanmoins de sa situation et des possibilités qu’elle lui offre, je m’en félicite car un exode massif des villes vers les campagnes nuirait grandement à la sérénité du plouc que je suis et de ceux qui m’entourent.

samedi 28 mars 2020

Filets de colin au four


A la différence de nombre de mes concitoyens, je n’ai aucune idée précise sur la manière dont on peut vaincre l’épidémie ni sur la sanction à infliger au gouvernement présent, et si on veut être honnête (une bien curieuse idée!) à ses prédécesseurs, pour leur impéritie. En revanche, si suite à une visite à la poissonnerie ou à une criminelle partie de pêche en mer au mépris du plus élémentaire respect dû aux consignes de confinement, vous vous trouvez en possession d’un colin de belle taille dont vous ne savez trop que faire, je suis, pour l’avoir vécue, l’homme de la situation.


Ma recette, inspirée d’une recherche sur internet, la voici. Elle peut s’appliquer également au merlu commun vu que c’est la même bête qui, suite à un malentendu avec le fisc, utilise ce pseudonyme pour déjouer les recherches. Après mure réflexion, je me suis décidé à cuisiner ses filets au four. Il vous faudra donc commencer par lever les filets. Manœuvre délicate mais pas trop, vu que j’y suis parvenu. Vous découperez ensuite en tranches un nombre suffisant de tomates pour en tapisser le fond de votre plat à four. Vous les salez et poivrez avant de déposer sur elles des échalotes émincées. Sur ce lit douillet, vous couchez vos filets salés et pimentés (ou poivrés) à votre goût puis les arrosez d’un filet d’huile d’olive. Histoire de donner au plat une touche orientale, j’ai saupoudré le tout de poudre de curry assez épicée (celle que je réservais pour un plat de pangolin à la Wuhan mais que la curieuse disparition de cette viande à l’étal de mon boucher rendait disponible). Voici ce que vous obtenez :


Pendant la préparation, votre four aura eu largement le temps de préchauffer à 200° C. Vous l’enfournez donc pendant 20 minutes et c’est prêt à être servi avec du riz thai, basmati, des patates ou ce que vous avez sous la main. A mi-cuisson, pourquoi ne rajouteriez-vous pas une ‘tite t’chote goutte de blanc, histoire de parfumer un peu ? Hein, pourquoi ? On peut aussi, comme je l’ai fait saupoudrer le plat à sa sortie du four de persil frais ciselé pour faire joli :


Bon appétit ! 

jeudi 26 mars 2020

Où sont passées mes patates ?




C’était avant le confinement. Un temps si proche mais qui paraît bien lointain aujourd’hui. Inconscient des périls éminents et même de la mort qui rôdait déjà, on allait encore dans les commerces. C’était le 14 mars. Je me rendis au Point vert du village (qui à été récemment rebaptisé, allez savoir pourquoi, « La Maison »). J’y remarquai que les plants de patates étaient arrivés. Vu que j’étais venu y acheter de la colle pour papier peint et que la plantation des précieux tubercules n’avait rien d’urgent, je me contentai de demander à la caissière s’ils avaient du stock et, rassuré sur ce point (vert), je décidai de reporter leur achat. Inconscient que j’étais !

Trois jours plus tard arriva la terrible nouvelle : Restez directement chez vous, nous ordonna-t-on ! Ne passez pas par la case départ ! Ne recevez pas 20 000 Euros ! N’allez surtout pas acheter des plans de patates, malheureux !

Ben oui, mais vu que suite à la fermeture des magasins de bricolage, je vais rapidement me trouver en chômage technique (non indemnisé!) qu’allais-je devenir si même le jardinage m’était refusé ?

De deux doigts fébriles, le 17 mars, je me mis en quête de plants de patates sur le Net. Évidemment j’en trouvai chez le bon M. Amazon. Je passai commande sans plus tarder. On m’annonça une livraison pour le 23. Suivirent quelques jours d’attente fiévreuse. M. Amazon m’annonça l’expédition de mon colis. Son compère, M. Colissimo (un Italien), m’annonça peu après l’avoir pris en charge puis, le 20 qu’il se trouvait sur ses plateformes d’expédition et me parviendrait sans tarder. M. Amazon me confirma son arrivée pour le lundi. Le jour promis arriva. Mais pas mes patates. Quand je me rendis sur le site de M. Colissimo pour m’enquérir de l’avancement de ma livraison il me fut, en caractères blancs sur un fond rouge-sang de triste augure que « Le suivi de mon produit était momentanément indisponible, que je devais réessayer ultérieurement ». Mes ré-essais se multiplièrent mais depuis trois jours c’est toujours ce même terrible message qui s’affiche.

Mon inquiétude va croissante. M. Colissimo, en dépit du post-it collé sur ma porte lui indiquant que celle-ci était ouverte et qu’il pouvait déposer le colis dans le couloir aurait-il renoncé à me livrer faute d’une boite aux lettres permettant de l’y déposer ? Pire, ce pauvre Italien aurait-il péri comme nombre de ses concitoyens, victime du devoir ? Quel que soit le cas, qu’est-il advenu de mes plants ? Sont-ils en train de se ratatiner dans quelque sombre entrepôt ? Y ont-ils été bouffés par les rats ?

Ce Covid-19, s’il n’a pas ma peau aura raison de mes nerfs !