La monarchie
A
force qu’on me rebatte les oreilles avec une république que l’on
tend à nous faire passer pour le seul régime souhaitable voire
possible. A force de voir que l’on glorifie l’épisode le plus
tyrannique de notre histoire. A force d’entendre des imbéciles
déclarer sans rire que pour eux l’histoire de France commence en
1789. A force de voir des présidents de plus en plus impopulaires
se faire élire par défaut, suite à des promesses de changements
qu’ils s’empressent de ne pas tenir ou sur des malentendus. Je suis arrivé à la conclusion que, si nous étions autre chose qu’un
ramassis de grands
va-de-la gueule rêvant de révolutions qui ne sauraient
mener à rien de
bon puisque fatalement le fait de racailles menées par de
dangereux illuminés, nous
gagnerions, comme bien d’autres pays Européens à vivre sous un
régime de monarchie parlementaire.
Un des grand avantages serait de
nous faire faire l’économie d’élections présidentielles qui ne
présentent que peu d’intérêt vu qu’elles sont de
plus en plus gagnées par des
menteurs, des incompétents ou des insignifiants (quand ils ne sont
pas les trois) et qu’ils ne sauraient avoir de pouvoir que si, dans
la foulée, est élu un
parlement à leur botte. Pourquoi n’élirait-on pas directement ce
parlement et ne laisserait-on pas à un souverain le rôle de
chef d’État qui, en plus d’inaugurer les chrysanthèmes
symboliserait la stabilité comme l’unité nationales ? Elizabeth II du fait de la longueur de son règne a vu défiler DIX chefs d’États français et TROIS républiques et un État Français depuis sa naissance tandis que son pays évoluait, certes, mais dans une enviable continuité !
De plus,
quand la monarchie s’entoure, comme c’est le cas au Royaume-Uni,
d’un certain décorum, elle satisfait le vif
goût du peuple pour
le faste.
La
résilience
Aux
niveaux individuel comme collectif les Britanniques ont fait et,
j’espère, continueront de faire preuve d’une résilience
remarquable. En 1940, plutôt que de baisser les bras suite à la
totale débâcle survenue en France, ils ont continué à se battre,
seuls sur le front Ouest pendant un an et demi. Que serai-il advenu
du conflit Européen sans leur farouche résistance ?
Dans les années
soixante-dix, grâce aux
syndicats et au Labour Party, le pays connut des périodes de grèves
intenses. Electricité, transports, postes, se relayaient pour
paralyser le pays tandis que des défenseurs des droits syndicaux
acquis rendaient initiatives et progrès malaisés. Puis est arrivée
la Dame de Fer. Certes une Dame de Fer est toujours préférable à
un guignol en guimauve. Mais, seule, sans appui populaire
qu’aurait-elle pu faire ? Si, conscient de la nécessité d’un
redressement, les Britanniques ne lui avaient accordé puis
renouvelé leur confiance, elle
n’aurait pas mené à bien, dix ans durant, une politique de
réformes qui par-delà la fin de son mandat (elle fut trahie par
son propre camp suite à sa malheureuse idée de Pole Tax) dissuada
ses successeurs d’oser renouveler les errances passées.
La
résilience, on la trouve également au niveau individuel :
comme me disait ma coiffeuse qui, comme tout les commerçants et
artisans du coin, a une nombreuse clientèle anglaise : « Les
Anglais, ils ne sont pas comme nous. Ils se lancent dans un commerce
ou une entreprise et si ça ne marche pas, ils essaient autre
chose. ».
Le
talent et l’humour
Inutile
de souligner la prodigieuse capacité de cette nation à produire
quantité de talents dans le domaine de la musique pop. Pour ce qui
est des séries télévisuelles, qui en Europe supporterait de lui
être comparé ? Si la France produit des « intellectuels »
à public restreint quand leur notoriété parvient à dépasser nos
frontières, qui au siècle dernier a pu connaître le renom et le
succès mondial des écrivains anglais ?
Des
humoristes, certes, nous pouvons nous vanter, grâce à France Inter
qui le proclame à tout vent, d’en posséder*. Mais pratiquent-ils
quoi que ce soit qui s’approche
de cette distance amusée des événements, des autres et de soi-même
qui, à base d’antiphrases, d’euphémismes ou d’absurdités,
tend davantage à provoquer le sourire que les rires gras. Je crains
que non. Et c’est dommage car il me semble que la capacité à
prendre une distance amusée par rapport à soi et aux événements
extérieurs contribue à l’harmonie sociale alors que les
fanatiques et les brutes sont toujours dépourvus d’humour.
*Phrase
dont l’humour ironique se
base à la fois sur l’antiphrase et l’absurdité.
Question sans arrière pensée. Vous avez vécu au R.U. je crois. Pourquoi l'avez-vous quitté et/ou pourquoi n'y retournez vous pas?
RépondreSupprimerLe Page.
Je répondrai in extenso à votre question demain ou un autre jour. Question d'emploi du temps.
SupprimerVotre objection était d'ailleurs, prévisible et j'avais, dès le début de cette série d'articles d'y répondre.
SupprimerL'ennui, avec le Royaume-Uni, c'est qu'il attire beaucoup de monde. Le pays est plein comme un œuf, et continue d'accueillir à jet continu (comme écrivait Philippe Muray) et de manière plus ou moins forcée des tas de gens venus du monde entier. C'est pour cela qu'il existe une "jungle" du côté de Calais et le résultat du référendum à propos du "Brexit" est sans doute en grande partie lié au désir des locaux de fermer quelque peu le robinet. En conséquence, y trouver un logement n'est donc pas toujours facile, les loyers sont absurdement élevés, et acheter son "home" un constitue un investissement de (très) longue haleine sauf à vouloir absolument habiter dans un trou. J'ai adoré y vivre mais je ne m'y jamais senti totalement chez moi; ma famille et mes amis français me manquaient. C'est pour ces trois raisons que j'en suis parti : je suis provincial et agoraphobe, près de mes sous, et chauvin. Et je ne suis retourné que deux fois en vingt ans à Londres parce que le petit monde que je m'y étais créé a disparu, entre les décès des uns et les déménagements ou retour au pays des autres.
RépondreSupprimerComme Le Page, je serais bien curieux de connaître les raisons qui vous ont éloigné du Royaume-Uni.
Je reviendrai sur tout ça et m'expliquerai dans mon prochain billet.
SupprimerPlus que nos amis de la jungle calaisienne, c'st plutôt de l'invasion par les Européens de l'est et plus particulièrement par les Polonais que j'ai entendu les Anglais se plaindre. Dans leur cas, en tant que ressortissants de l'Union Européenne il était impossible de réguler leur entrée.
SupprimerOui, c'est vrai. Les Polonais ont pourtant une relation particulière est assez ancienne avec le Royaume-Uni : mon coiffeur préféré à St Andrews (Fife) était un ancien para de la Polskie Siły Zbrojne na Zachodzie qui était resté en Écosse après la guerre pour ne pas finir dans au goulag ou à Mokotów. Il fumait comme une cheminée, avait déjà près de 70 balais en 1991 et doit être mort depuis bien longtemps. Il prétendait avoir coupé les cheveux du maréchal Montgomery à Monte Cassino et c'est peut-être vrai ; il m'avait même sorti une carte d'état-major d'époque.
SupprimerJ'ai rencontré par la suite plusieurs descendants de ces anciens soldats de l'Armée polonaise de l'Ouest dans ce coin de Grande-Bretagne où leurs père ou grand-père avaient été cantonnés, et quelques vieux aristos délicieusement réacs et décalés (une comtesse et une baronne) à Ealing ou Acton lors de mon second séjour entre 1995 et 1999.
L'Angleterre ça manque un peu de pittoresque.
RépondreSupprimer(les photos sous les liens sont magnifiques)
Un extrait du texte que je trouve intéressant:
Supprimer“……..The profound depth of history is a comfort progress devotees can’t fathom…….”
Il est évident qu'aux yeux d'Européens l'Angleterre peut paraître moins pittoresque que le Laos.
SupprimerLes progressistes, sans trop savoir où ils vont, font leur possible pour ignorer d'où ils viennent.
La France aurait aussi pu continuer à se battre depuis l'Afrique du Nord mais elle ne l'a pas fait. "52 000 Français libres, c'est bien peu" (Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre) - je ne suis pas sûr de la citation exacte mais c'est l'idée.
RépondreSupprimerJe crains qu'à de rares exceptions, les Français de ce temps (quant à ceux d'aujourd'hui, n'en parlons pas) étaient défaitistes.
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